Dernière des quatre enfants de Salvatore Patti (1800-1869) et Caterina Chiesa, deux musiciens italiens installés en Espagne, Adelina Patti émigre peu de temps après sa naissance avec sa famille aux États-Unis. Ayant commencé le chant dès l'âge de 9 ans, elle donne plusieurs concerts à travers le pays avec ses deux sœurs aînées, Amelia (1831-1915) et Carlotta (v. 1835-1889) également cantatrices, sous l'impulsion de Maurice Strakosch, un pianiste et impresario qui a épousé Amalia en 1852. Leur frère Carlo (1830-1869) sera violoniste et chef d'orchestre.
Surnommée à la manière des divasLa Patti, elle interprète principalement les grands rôles de l'opéra italien mais aussi de l'opéra français. Vocalisant avec une « extrême agilité » et dotée d'une émission d'une « égalité parfaite » et d'un timbre « admiré pour sa richesse autant que pour sa clarté », sa voix s'étendait du do3[Note 2] au contre-fa (fa5)[3]
Le [5], elle épouse à Londres Louis-Sébastien-Henri de Roger de Cahuzac, marquis de Caux et écuyer de l'empereur Napoléon III, de seize ans son aîné[Note 3]. Elle envoie dès lors des invitations indiquant : « La marquise de Caux sera chez elle samedi soir ; la Patti chantera »[6]. Le , le couple entame une procédure de séparation qui est validée le suivant avec grand bruit aux dépens de la cantatrice[7], celle-ci ayant été convaincue d'entretenir une liaison avec le ténor Ernest Nicolas, dit Ernesto Nicolini (1834-1898)[8]. Le divorce n'ayant été prononcé qu'en 1885, elle épouse Nicolini le [9], dont elle divorce pour épouser en [10] le baron suédois Olof Rudolf Cederström (1870-1947)[11], plus jeune qu'elle de 27 ans.
Elle quitte définitivement la scène en 1906 et meurt le dans sa propriété de Craig-y-Nos au pays de Galles. Elle est enterrée quelques jours plus tard au cimetière du Père-Lachaise (4e division) à Paris[12],[13]. Adelina Patti fit l'admiration de Tchekhov qui, jugeant le chant italien supérieur, érigea la célèbre soprano en modèle au même titre que le ténorEnrico Tamberlick (1820-1889)[14].
Adelina Patti est largement évoquée par George Bernard Shaw, critique musical majeur de son époque, dans ses Écrits sur la musique. Berlioz raconte dans ses mémoires qu'il a diné avec Adelina Patti la veille du jour où elle devait se produire à Lyon dans le Barbier de Séville de Rossini. Elle l’accompagne ensuite à la gare de chemin de fer pour le voyage de nuit vers Paris.
Elle est évoquée dans de nombreuses œuvres parmi lesquelles :
Franz Doppler écrit en souvenir d'elle et de ses débuts une pièce pour deux flûtes et piano aussi nommée La Sonnambula
Notes et références
Notes
↑ou le selon Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle : français, historique, géographique, mythologique, bibliographique..., Paris, Administration du grand Dictionnaire universel, 1866-1877, 17 vol. ; in-fol. (BNF33995829), p. 1683 Grand dictionnaire universel duXIXe siècle sur Gallica.
↑Comtesse d' Armaillé et Pauline de Pange (Éditeur scientifique) (préf. Christian de Pange), Quand on savait vivre heureux : 1830-1860, Paris, Lacurne, coll. « En d'autres temps », , 1 vol. (245 p.) : ill., couv. ill. ; 24 cm (ISBN978-2-35603-002-3, ISSN2119-0704, BNF42636595).
↑Alexandre Laya, Causes célèbres du mariage, ou Les infortunes conjugales, Paris, A. Chevalier-Marescq, , 1 vol. (147 p.) ; in-18 (BNF30757309), p. 108-115 Causes célèbres du mariage sur Gallica.
↑Georges d'Heylli (Edmond Antoine Poinsot), Dictionnaire des pseudonymes (Fac-sim. de la nouv. éd. de Paris, 1887), Genève, Slatkine reprints, , 1 vol. (III-559 p.) ; 22 cm (BNF37366815), p. 337 Dictionnaire des pseudonymes sur Gallica. D'Heylli indique par erreur la date de mai 1866 pour le mariage avec le marquis de Caux.
↑Xavier Marmier et Eldon Kaye (Éditeur scientifique), Journal : 1848-1890, Genève, Droz, coll. « Histoire des idées et critique littéraires », , 2 vol. (389, 420 p.)-2 f. de front. : portr., ill. ; 23 cm (ISSN0073-2397, BNF37416674), p. 68.
↑« Adelina Patti », sur www.artlyriquefr.fr (consulté le )
Harold Rosenthal et John Warrack, Guide de l'opéra : éd. française réalisée par Roland Mancini et Jean-Jacques Rouveroux, Paris, Fayard, coll. « Les indispensables de la musique », , 968 p. : couv. ill. en coul. ; 20 cm (ISBN2-213-59567-4, ISSN0985-9527, BNF35792526)