Le duc Albert de Wurtemberg intègre l'armée et participe à la tête de la 4e armée allemande à la Première Guerre mondiale. Il combat notamment à la seconde bataille d'Ypres. Il commande ensuite un groupe d'armées jusqu'à l'armistice au sud du front de l'Ouest.
En 1918, le royaume de Wurtemberg est aboli après la défaite militaire allemande, et trois ans plus tard décède Guillaume II, dernier roi de Wurtemberg, avec qui s'éteint la « branche aînée et royale » de la maison de Wurtemberg. Le duc Albert de Wurtemberg, son cousin éloigné, chef de la « branche cadette et ducale » de Wurtemberg devient, dès lors, le nouveau chef de la maison de Wurtemberg de 1921 à sa mort en 1939, aux prémices de la Seconde Guerre mondiale.
Le roi Guillaume II de Wurtemberg n'ayant pas de fils, Albert de Wurtemberg devient l'héritier du trône du Wurtemberg. À partir des années 1890, sa famille s'installe dans le palais des princes de Stuttgart. En tant que prince royal, Albert de Wurtemberg est membre de droit de 1887 à 1918 de la première chambre du Wurtemberg, initialement représenté par les autres membres de la chambre il participe ensuite aux réunions.
Après ses études à l'Université de Tübingen, Albert de Wurtemberg reçoit une formation d'officier, à Potsdam, dans l'armée prussienne à partir de 1885[3]. En , il devient grenadier et obtient le grade de major-général en 1898, puis les grades de lieutenant général en 1901, général de cavalerie en 1906 et commandant général du 9e corps d'armée(de) à Cassel. En 1908 il commande le 13e corps d'armée(de) (appelé également le corps royal du Wurtemberg) à Stuttgart, en 1913 il devient colonel-général et inspecteur général de la 6e inspection militaire[4]. De 1898 à 1918, il est colonel honoraire du 73e régiment d'infanterie impériale de Bohême.
En , la 4e armée allemande d'Albert de Wurtemberg est renforcée et recomposée par des troupes de réserve. Elle est transférée dans le secteur des Flandres et participe aux derniers combats de la course à la mer. À la tête de son armée, Albert de Wurtemberg participe à la bataille de l'Yser et également aux combats de Langemark où de nombreux étudiants allemands nouvellement intégrés dans l'armée sont sacrifiés pour percer en vain le front tenu par les Alliés. Il est toujours sur le front des Flandres lors de la seconde bataille d'Ypres où les gaz de combat sont utilisés pour la première fois à grande échelle.
L'empereur Guillaume II décerne à Albert de Wurtemberg l'ordre pour le Mérite le 22août 1915, ce dernier est ensuite promu Generalfeldmarschall le . Le , Albert de Wurtemberg prend la direction du groupe d'armées de son nom positionné de l'est de Verdun jusqu'à la frontière suisse. Il conserve ce commandement jusqu'à l'armistice. Contrairement au Kronprinz Guillaume et à Rupprecht de Bavière, il reste à son poste après le déclenchement de la révolution en . À Noël, il ramène les troupes en Allemagne pour leur démobilisation.
Après-guerre
Le , le roi Guillaume II du Wurtemberg abdique et donne à Albert de Wurtemberg le château d'Altshausen, situé à 40 kilomètres au nord du lac de Constance en Souabe, où la famille s'installe en 1919. Lorsque Guillaume II meurt le , Albert de Wurtemberg prend la tête de la maison de Wurtemberg.
Il meurt le au château d'Altshausen. En raison de l'opposition de sa famille au parti nazi, aucun dignitaire de haut rang du parti n'est présent lors de ses funérailles à Altshausen en . Adolf Hitler envoie seulement une gerbe de fleurs.
Famille
Filiation
Albert de Wurtemberg appartient à la cinquième branche (dite lignée ducale) de la Maison de Wurtemberg. À l'extinction de la branche aînée en 1921, à la mort de Guillaume II de Wurtemberg, la lignée ducale devint la nouvelle branche dynaste (successible) de la Maison de Wurtemberg, et Albert, le chef de Maison. Mais actuellement, l'aîné de toute la Maison de Wurtemberg (en admettant les branches morganatiques) est Charles-Anselme, duc d'Urach, né en 1955.
Opérée d'une « tumeur sanguine intestinale, l'archiduchesse Marguerite meurt, deux jours plus tard, d'une faiblesse cardiaque[6] », à l'âge de 32 ans, après neuf ans de mariage à Gmunden le [7].
Marie Thérèse de Wurtemberg (née au château de Rosenstein, Stuttgart, le et morte à l'abbaye Sainte-Hildegarde d'Eibingen, le ), religieuse sous le nom de Mère Maria Benedicta le , professe le ;
Marie Élisabeth de Wurtemberg (née à Potsdam le et morte à Mérano le ) ;
Marguerite Marie de Wurtemberg (née au château de Rosenstein, Stuttgart, le et morte au château d'Altshausen le ), dame de l'ordre de la Croix étoilée, célibataire[10].
Œuvre
Le duc Albert de Wurtemberg est l'auteur d'une biographie à caractère géographique relative à Wu Peifu, seigneur de la guerre chinois (1874-1939)[11] :
Le général Wu Pei Fu, publié dans Millard's Revue, .
Nicolas Énache, La descendance de Marie-Thérèse de Habsburg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 795 p. (ISBN978-2-908003-04-8).
Michel Huberty, Alain Giraud, P. Chevassu et B. Magdelaine, L’Allemagne dynastique, t. II : Anhalt-Lippe-Wurtemberg, Le Perreux-sur-Marne, A. Giraud, , 641 p. (ISBN978-2-901138-020)..
Jean-Fred Tourtchine, Les Manuscrits du CEDRE : L'Empire d'Autriche, vol. III, t. 11, Clamecy, Imprimerie Laballery, , 269 p. (ISSN0993-3964)..
Monique da Rocha Carneiro, La descendance de Frédéric-Eugène duc de Wurtemberg, Paris, Éditions L'intermédiaire des chercheurs et curieux, , 511 p. (ISBN978-2-908003-17-8)
(de) Eberhard Fritz, « Claus Schenk Graf von Stauffenberg und die Herzöge von Württemberg. Überlegungen zu den Motiven des Attentats vom 20. Juli 1944 », Zeitschrift für Hohenzollerische Geschichte, nos 47, 48, , p. 225–261.
(de) Harald Schukraft(de), « Generalfeldmarschall Herzog Albrecht von Württemberg », dans Lukas Grawe (éd.), Die militärische Elite des Kaiserreichs. 24. Lebensläufe, Darmstadt, wbg Theiss, (ISBN978-3-8062-4018-4), p. 294–309.