Le château du Ramstein est une ruine du XIIIe siècle qui se situe dans le département de la Moselle sur la commune de Baerenthal, sur une crête rocheuse au lieu-dit Schlossberg[2].
Toponymie
Ce château est mentionné sous les orthographes Ramenstein et Ramestein en 1318[3].
Le Seigneur Henri de Ramstein est cité dès 1294[6]. Les Ramstein issus des Windstein prennent leur nom en 1269. En 1306 est mentionné Heinrich von Uchterer[7]. En 1318, le Château est mentionné Ramenstein & Ramestein. En 1319, les Ramstein se partagent le château avec le Seigneur de Fleckenstein, puis en 1326 avec les Dorschweiller de Torcheville. Mandel[7] raconte que Henri de Ramstein, Walter de Mietesheim, Frédéric de Wasigenstein et Walter de Falkenstein ont dû se porter garants pour libérer Henri de Windstein incarcéré dans le château de Bitche par le Duc de Lorraine.
Au cours du XIVe siècle, les seigneurs de Ramstein devenus des chevaliers pillards transforment le Ramstein en repaire de brigands. Ils sont assignés devant le Seigneur de Lichtenberg pour répondre de leur méfaits, mais ne se seraient jamais présentés. Le château est détruit en 1335 lors d'une expédition punitive par les troupes de l'évêque de Strasbourg et leurs alliés Bernois.
Au XVe siècle, une moitié des ruines appartient au comte Louis V de Lichtenberg, l'autre aux seigneurs de Bootzheim, une famille illustre dont faisait partie Johann von Bootsheim, un ami d'Erasme[7]. Michel de Bootzheim le revend à Philippe de Ramstein, maître de la ville de Strasbourg. En 1569, à sa mort, le château revient au comte de Hanau-Lichtenberg.
Situées dans la forêt domaniale de Hanau, les ruines sont la propriété de l'État. La commune de Baerenthal a signé le 4 mars 2008 un bail emphytéotique pour une durée de 18 ans.
Le nom Ramstein provient du mot Rammestein, Ramme signifiant en langage local corbeaux et Steinrocher ou pierre[8].
Controverses et contre-vérités historiques
La construction du château, au XIIIe siècle, est parfois attribuée au Seigneur de Falkenstein.
Le château aurait été construit en 1292, c'est en effet à partir de cette date que les pierres à bossage - absentes sur le site - ont été abandonnées.
Le logis seigneurial est souvent confondu avec un donjon dont il n'y a pas de trace.
Particularités encore visibles
Le château est construit sur une plateforme rocheuse de grès bigarré (ou Buntsandstein) d'une longueur de 270 m et de 6 m de largeur en moyenne. La crête rocheuse offre le support et constitue le principal élément de défense de la fortification par sa hauteur et sa verticalité[9].
On peut encore distinguer les vestiges du logis seigneurial dont la verticalité est visible de loin, ainsi que des portes, escaliers, galeries et deux chambres troglodytes creusés dans le roc.
En contrebas, on peut apercevoir deux entrées de souterrains qui communiquent entre eux. Ils ont été creusés en 1936 par le Génie militaire pour en faire un dépôt de ravitaillement de la ligne Maginot. Ces aménagements ont été utilisés comme abri par la population pendant les combats de l'hiver1944-1945. Ce site est actuellement fermé par des grilles, car il héberge des chauve-souris protégées.
Statut
Le château est inscrit à l'Inventaire topographique de la région Lorraine.
Situées à la sortie de Baerenthal vers Mouterhouse, il faut suivre la rue de Ramstein pour accéder aux ruines. Continuer tout droit en direction de la maison forestière. Un parking a été aménagé par l'Office national des forêts sur la gauche à l'entrée de la forêt. Un sentier conduit aux ruines en dix minutes. On y a un remarquable point de vue sur le village de Baerenthal et la vallée de la Zinsel.
Bibliographie
Emile Mandel, Die Burg-ruinen der Nord Vogesen. Ihre Entstehung und Geschichte, Impr. de Wissembourg, 1962. Traduction française en 1966 : Les Ruines des Châteaux-Forts des Vosges du Nord - Leur Origine et Histoire.
Bernard Robin, Manteau de grès, Dentelles de sapin. Promenades au Pays de Bitche Niederbronn au cœur des Vosges du Nord, 1971, Éditions Serpenoise, deuxième édition, 1992 (ISBN2-87692-111-1).
Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p. (ISBN2-86535-070-3)
Bærenthal, Arnsbourg ou Arnsbourg (Grand), Ramstein, p. 94
André Lerch, Châteaux-rochers des Vosges et du Palatinat, t. I 93/96 – II 97/100 : Structures et techniques, Strasbourg, Châteaux-forts d’Europe, , 436 p. (ISSN1253-6008)
↑Élisabeth Bonnefoi, Alsace, coups de cœur : Sites et monuments remarquables, spécialités, curiosités insolites, Rennes, Éditions Ouest France, , 112 p. (ISBN978-2-7373-6785-4), p. 28
↑Jean-Michel Rudrauf, op. cit., Les Vosges 3/09, p. 10.