Le cimetière du Touquet-Paris-Plage est un cimetière communal, ouvert en , sis dans la commune du Touquet-Paris-Plage dans le département français du Pas-de-Calais.
Histoire
Le une pétition des habitants de Paris-Plage est déposée à la mairie de Cucq pour la création d’un cimetière à Paris-Plage afin d’éviter d’être obligé de se rendre à Cucq, le conseil municipal de Cucq émet un avis favorable[g 1], mais il faut attendre 1912, le , avant que la toute nouvelle municipalité du Touquet-Paris-Plage ne décide de la construction d'un cimetière et achète, à cet effet, un terrain de 10 000 m2, sis à l'angle sud-est du chemin des Hénons (aujourd'hui avenue du Dix-huit juin), et du boulevard de la Canche, pour un prix de 5 000 FRF (17 908,2 EUR2023). Son ouverture a lieu en .
Au début, le cimetière est peu utilisé, les familles restent proches de leurs racines et se font inhumer dans leurs villes ou villages d'origine.
L'une des premières tombes du cimetière, est celle de la jeune Anglaise de vingt et un ans, « Barbie », dont la sépulture avec son ange de marbre, accueille encore les visiteurs aujourd'hui.
Le cimetière connaît trois agrandissements successifs, le premier en 1953, vers le fond du cimetière établi en 1914, le second en 1979, sur la partie arrière des serres municipales, et le troisième en 1989, par une dernière extension réalisée dans la partie qui étaient encore occupée par les serres municipales qui, de fait, ferment définitivement[i 1].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les allemands ont leur propre cimetière, situé presque au coin opposé du cimetière municipal, donnant sur le boulevard de la Canche. En , les 238 corps qui s'y trouvent sont exhumés afin de les rassembler dans un autre cimetière[j 1].
Cimetière civil
Trois martyrs
À gauche de l'entrée principale se trouvent les tombes d'André Baleuw et de Roger Snoeck, deux des trois fusillés par les allemands le au fort de Bondues (Nord), après avoir été condamnés à mort pour avoir caché un aviateur canadien[1]. Le troisième, Gaston Brogniart, est inhumé au cimetière de l'église Saint-Quentin de Longuenesse[Note 1], sa ville natale. Une avenue et une allée portent leurs trois noms dans la commune du Touquet-Paris-Plage, l'avenue des Trois-Martyrs et une rue porte le nom de Gaston Brogniart à Longuenesse.
Sur la droite de l'entrée principale se trouve une statue d’un ange pointant le doigt vers le ciel. Ici repose Barbara Ellen Jesson appelée Barbie, une Britannique de 21 ans morte, au domicile de ses parents, le rue de Paris, au Touquet-Paris-Plage. Sa sœur, Dorothy Borutti, qui s'était promise d'embrasser le premier soldat libérateur qu'elle rencontrerait, ce qu'elle fit, elle épouse cet officier, le canadien, Murdoch-Alexander MacPherson, à la libération du Touquet. Ils sont inhumés dans cette sépulture familiale et sur la tombe on peut lire : « Ensemble pour toujours au Touquet »[2],[3],[4].
Cimetière militaire britannique
Le cimetière militaire britannique est situé tout de suite à droite de l'entrée principale.
Dans ce cimetière, se trouvent 142 tombes du Commonwealth. Ces tombes proviennent des morts de l'hôpital de la duchesse de Westminster (no 1 BRCS) qui était établi au Touquet-Paris-Plage d' à [5].
Cimetière militaire français
Le cimetière militaire français est situé tout de suite à gauche de l'entrée principale.
Dans ce cimetière, on trouve, pour la Première Guerre mondiale, les tombes des 164 soldats français morts pour la France et, pour la Seconde Guerre mondiale, celles de quatre autres, morts pour la France, lors d'opérations de déminage au Touquet-Paris-Plage ainsi que celle d'un cinquième également mort pour la France.
Stèles de 4 démineurs morts pour la France lors du déminage du Touquet-Paris-Plage
Colombarium et jardin du souvenir
Dans les années 1990, l'incinération se développant, un columbarium est construit, avec, à côté, un jardin du souvenir[i 1].
Monument aux morts
Le monument aux morts est situé dans l'allée principale de l'entrée du cimetière.
Le , la municipalité organise une manifestation patriotique présidée par le préfet au milieu d'une foule considérable. Il s'agit d'honorer la mémoire de 200 victimes de la guerre reposant dans le cimetière. Le cortège se recueille au pied de deux monuments aux morts provisoires (un monument en hommage aux soldats français et l'autre en hommage aux soldats britanniques), offerts au cours de l'année 1916 par la société française de sauvetage.
Le est inauguré le monument aux morts, sur les plans des architectes Fernand Buisset et Arsène Bical, réalisé par Émile Peynot, sculpteur demeurant à Paris. L'exécution en bronze de la statue est réalisée par Duranton, fondeur à Paris et Creveau, le marbrier. C'est à cet endroit que les enfants des écoles se retrouvent pour énumérer les noms des soixante « morts pour la France »[i 1]. La réalisation de ce monument a couté 60 375 FRF (77 229,29 EUR2023) dont 12 500 FRF (15 989,5 EUR2023) pour la sculpture, subvention communale 5 000 FRF (6 395,8 EUR2023), produits d'une souscription et d'une fête 15 375 FRF (19 667,09 EUR2023), subvention de la société des casinos 20 000 FRF (25 583,2 EUR2023), don d'un anonyme 20 000 FRF (25 583,2 EUR2023). La sculpture représente une femme drapée à l’antique qui vient poser une palme sur les dépouilles guerrières d’un soldat mort. Un casque de poilu, une couronne de lauriers, un drapeau, évoquent métonymiquement le disparu. La statue mesure environ 2,50 m, elle est en métal Keller.
Panneau indiquant la présence de tombes de Guerre du Commonwealth.
Emplacement du registre du cimetière militaire anglais.
Vue partielle du cimetière militaire anglais de la Première Guerre mondiale.
Vue partielle du cimetière militaire français de la Première et Seconde Guerre mondiale.
Exemple de tombes de soldats de la Première Guerre mondiale entretenues par le Souvenir français.
Le columbarium.
Le jardin du souvenir.
Le dépositoire.
Autres lieux de mémoire
La stèle au douaniers morts pour la France, lors des deux guerres mondiales, est située à l'aéroport du Touquet-Paris-Plage (près de la porte d'embarquement)[5].
La plaque apposée rue Saint-Jean, à l'angle de la rue de Londres, en souvenir des deux premiers démineurs volontaires : Eugène Dessouliers (1890-1944), natif de Cucq[6] et Aimé Pecceu (1898-1944), natif d'Armentières, résistant alias Navarre dans les Forces françaises de l'intérieur (FFI)[7] qui participe, avec Jacques Germain (1921-), natif de Maresquel, FFI[8] et Julien Biblocque (1909-), natif de Wailly-Beaucamp, FFI[9], au dynamitage du pont dit de « La Bagarre » à Énocq et provoque la chute d'une locomotive de type 231 A 11 dans la Canche[10]. Dessouliers et Pecceu sont morts le à l'endroit où est posée la stèle. Ils sont inhumés au cimetière du Touquet-Paris-Plage.
↑Information communiquée, en 2022, par un service de la mairie de Longuenesse.
Références
↑Philippe Lambert, « Il y a quatre-vingts ans, les trois martyrs du Touquet étaient exécutés par les Allemands », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑La rédaction, « Quatre tombes, quatre histoires étonnantes dans les cimetières du Montreuillois », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Théo Delgrange, « Le temps d’un baiser, Le Touquet a revécu le jour de sa libération du joug nazi », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Dominique Douchin, « Le 4 septembre, on va célébrer la Libération du Touquet et un baiser d’amour », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
↑Fabrice Leviel (photogr. Marc Demeure), « On en sait plus sur la locomotive échouée dans la Canche à Bréxent-Énocq », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).