La culture de la République centrafricaine, est celle d'un pays enclavé d'Afrique centrale, et concerne les pratiques culturelles observables de ses 6 millions d'habitants estimés (hors diasporas) en 2024[1] (pour 1 327 000 en 1950 et 1 504 000 en 1960), et approximativement un million entre 1850 et 1920). Elle s'entend comme l'ensemble des usages, des coutumes, des manifestations artistiques, religieuses, ethniques, intellectuelles, scientifiques et techniques caractérisant et distinctifs du peuple centrafricain. C'est la somme des cultures ethniques des diverses communautés nationales.
Législation
La culture centrafricaine fait l'objet d'une définition législative[2].
Autrefois, avant la colonisation, avant ou malgré l'esclavage (arabo-musulman, puis occidental), les différents peuples qui ont vécu sur ces territoires, même avec une population maximale supposée de 60 000 000 habitants au début du XVIIIe siècle[réf. nécessaire], à l’écart des grandes voies commerciales africaines, ont vécu avec un système de chefferies locales, avec conflits et solidarités inter-claniques et inter-ethniques. Au XVIIIe siècle, diverses populations se fédèrent autour de la figure de Kola Ngbandi, avec développement du commerce sur l'Oubangui et de la langue sango. Enfin, le sultanat de Bilad el-Kouti[12], de Rabah (1842c-1900), puis Mohammed Es-Senoussi (?-1911) maîtrise la région, jusqu'à la colonisation occidentale. Le territoire français de l'Oubangui-Chari (1903-1958) est une partie de l'Afrique-Équatoriale française, une partie de l'Union française, puis devient une république autonome sous le nom de République centrafricaine au sein des éphémères Communauté française et Union des républiques d'Afrique centrale. Un siècle a suffi pour composer une forme d'identité nationale. Elle est contestée par quelques tendances séparatistes. Depuis 2004, des guerres civiles déchirent le pays.
Les journalistes sont régulièrement soumis à des pressions politiques ou intimidés[15]. En février 2021, deux sites d’information ont été bloqués dans le pays pour avoir couvert la présence du groupe Wagner et les exactions qui lui sont reprochés[16]. La précarité des journalistes centrafricains les rend particulièrement vulnérables : depuis 2018, des journalistes reçoivent des primes de 20 000 francs CFA pour la rédaction d’un article favorable à la Russie, ou pour publier en leur nom des textes rédigés par l’ambassade russe[17].
Une dizaine de journalistes ont été assassinés ou sont morts dans des circonstances suspectes[18] depuis la guerre civile de 2013. En 2018, trois journalistes russes, Orhan Djemal, Alexandre Rasstorgouïev et Kirill Radtchenko ont été tués dans les environs de Sibut alors qu’ils enquêtaient sur les activités du groupe Wagner[19] ; l’enquête centrafricaine conclut à un braquage, tandis le site d’investigation Dossier Center affirme que le crime était prémédité par le réseau d’Evgueni Prigojine[20].
Étienne Goyémidé (1942-1997), nouvelliste, dramaturge, romancier, politique, Le silence de la forêt (1984), Le dernier survivant de la caravane (1985)...
Une grande partie des techniques artisanales ont régressé, ou disparu, dès le début de la colonisation, et plus encore avec la globalisation, sans qu'elles aient été suffisamment recensées et documentées.
Chants à penser gbaya[51] (étudiés par Vincent Dehoux)
La musique moderne, jazz, rock, pop, est répandue.
Années 1950-1960 : Jean-Marc Lesoi, Jean Magalet, Dominique Eboma, Proxper Mayele, Bekpa, Docteur Wesh de Centrafricain Jazz, Aggas Zokoko de Tropical Fiesta, Zekete monon de cool star et Jimmy Zakari[52] (un des précurseurs de la rumba congolo-zaïroise)...
Chanteurs de la diaspora (surtout en sango, à Paris) : Charlie Perrière, Sultan Zembellat, Laskin Ngomateke, Baba By-Gao, Léa Lignanzi, Léonie Kangala, Frédéric Kangala, Bb Matou, Delmas Kelou, Jude Bondèze...
Antonio Franck, Georges Kazangba, Benoît Basile Siango, Fred Patrice Zémoniako, Albert Faustin Ipéko-Etomane, Dieudonné Namfio, Étienne Goyémidé, Goneyo Répago, Faustin Niamolo, A. Mandaba, Félix Mbango Ouangara, F. Mbango Ouangara, Médard Chekoe, Goneyo Répago, Maoundé Ndaindouba, etc
Le théâtre est, après la poésie, le genre littéraire où les auteurs centrafricains ont le plus produit[54], mais les pièces des auteurs des pays voisins sont également appréciées.
Autres : marionnettes, mime, pantomime, prestidigitation
2008 : Les chants polyphoniques des pygmées Aka de Centrafrique[62].
Annexes
Bibliographie
(en) Jacqueline C. Woodfork, Culture and customs of the Central African Republic, Greenwood Press, Westport, Conn., 2006, XXI-191 p. (ISBN0-313-33203-7)
Simha Arom, La fanfare de Bangui. Itinéraire enchanté d'un ethnomusicologue, La Découverte, Paris, 2009, 210 p. (ISBN9782707157225)
Marcel Bourdette-Donon, La peinture centrafricaine : état des lieux, L'Harmattan, Paris, 1997, 93 p. (ISBN2-7384-6108-5)
Anne Gresenguet, Contribution à une étude sur la littérature orale centrafricaine : chants et chansons modernes en République centrafricaine : valeur expressive, valeur didactique, Université Paris-Sorbonne, 2005 (thèse de doctorat de Littératures et civilisations d'expression française)
Jan-Lodewijk Grootaers (dir.), Ubangi : art et cultures au cœur de l'Afrique, Actes Sud, Paris, 2007, 327 p. (ISBN978-2-7427-7213-1)
Discographie
Centrafrique : trompes Banda linda, Buda musique, Adès, Paris, date
République Centrafricaine (musique des Dendi, Nzakara, Banda et al.), Auvidis, Unesco, Paris, 1989
République Centrafricaine : musique de xylophones (enreg. Vincent Dehoux), Le chant du monde, Paris ; distrib. Harmonia mundi, Arles, 1991
République Centrafricaine : polyphonies Banda, Unesco, Paris ; Auvidis, 1992
Polyphonies vocales des pygmées Mbenzele : République Centrafricaine, Maison des Cultures du Monde, Paris ; Auvidis, Antony, 1992
Centrafrique : musique Gbáyá, chants à penser (collec. Vincent Dehoux), Radio-France, Paris ; Harmonia mundi, Arles, 1992
République centrafricaine : musiques des anciennes cours Bandia, CNRS, Chant du monde, Paris, 1996
Centrafrique : Pygmées Babinga, Bagandou, Bofi, Isongo (enreg. Charles Duvelle), Philips, Kora Sons, 1999
Centrafrique : Pygmées Aka, chants de chasse, d'amour et de moquerie, Radio-France, Paris ; Harmonia mundi, Arles, 1998
Centrafrique : rituels gbanzili et mbugu de l'Oubangui (collec. Vincent Dehoux), Le chant du Monde, Paris ; Harmonia Mundi, Arles, 2001
Musiques Banda : Centrafrique (collec. Charles Duvelle), Universal Division Mercury, Antony, 2001
Filmographie
Mémoires de cinéma amateur des années coloniales[63]* Gbédélé : femme, fille et mère, film documentaire d'Alain Epelboin et Susanne Furnis, CNRS Audiovisuel, Meudon, 1995, 21 min (VHS)
De l'arbre au xylophone, film de Sylvie Le Bomin et Laurent Venot, CNRS Diffusion, Meudon, 1997, 54 min (VHS)