Dino Risi est né à Milan le [3], deuxième fils (après sa sœur Mirella, 1916-1977) du médecin Arnaldo Risi (qui avait assisté Gian Pietro Lucini(it), 1867-1914) et de Giulia Mazzocchi, fille à son tour de Luigi Mazzocchi (1842-1925), garibaldien et éminent ingénieur civil. Sa cousine est Elda Mazzocchi Scarzella(it) (1904-2005), fille de son oncle Cesare Mazzocchi (1876-1945), un architecte réputé. Son frère Nelo (1920-2015) est né après lui. En , à l'âge de 12 ans, il perd son père[4].
Débuts
Après avoir étudié au lycée classique Giovanni Berchet(it) à Milan et obtenu un diplôme de médecine et de chirurgie à l'université de Milan[5], il refuse de devenir psychiatre, comme l'aurait souhaité sa mère[6], et commence sa carrière cinématographique en travaillant comme assistant réalisateur de Mario Soldati pour le film Le Mariage de minuit (1941) et d'Alberto Lattuada pour Giacomo l'idealista (1943). Durant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie en Suisse où il suit les cours de Jacques Feyder. Sa première œuvre en propre est un court métrage tourné en 1946, Barboni (parfois traduit « Clochards »[7]), sur les chômeurs et les sans-abri à Milan. D'autres films suivront, dont Buio in sala(it) (1950), tourné lui aussi dans un Milan encore marqué par les signes et les décombres de la guerre : l'histoire d'un voyageur de commerce maladroit et quelque peu déprimé qui, en entrant dans un cinéma où est projeté un western, en ressort plus fort et plus résolu (Risi parlait du cinéma comme d'un « maestro di vita »). Le court-métrage, qui avait coûté 200 000 lires, est vendu à Carlo Ponti pour deux millions et ce fait contribue à renforcer la vocation créative de Risi, qui s'installe à Rome. Son premier travail dans la capitale fut d'écrire le scénario du film Anna (1951) d'Alberto Lattuada.
Années 1950
En 1952, il passe à la réalisation de longs métrages avec Vacanze col gangster, dans lequel il lance Mario Girotti, alors âgé de 12 ans, qui prendra plus tard le nom de Terence Hill, comme acteur de cinéma[8].
Les années 60 consacrent le cinéma de Dino Risi, plusieurs critiques le comparent à Billy Wilder. Dans ses œuvres, les sujets traités sont généralement des comédies politiques qui montrent les avancées et les reculs de l'Italie de l'époque, tel Une vie difficile (1961) où il offre à Alberto Sordi un rôle dramatique face à Lea Massari. Pour cela, Risi fait appel à l’humour et met en scène des duos comiques de bons à rien. Le personnage du traître héros est également une figure récurrente de son cinéma, symbole des impasses politiques de l’Italie moderne[2]. Il révolutionne la comédie avec Le Fanfaron (1962), qui, après un histoire au tempo globalement très enlevé, connaît un dénouement assez déstabilisant[13]. Le Fanfaron reste le film le plus indissociable de son réalisateur, précurseur des road movies américains, l'histoire d'un gaffeur quadragénaire (Vittorio Gassman) engagé dans l'initiation à la vie d'un étudiant timide et maladroit (Jean-Louis Trintignant), sur fond de miracle économique italien[13]. Gassman a également joué dans La Marche sur Rome (1962) et Les Monstres (1963), avec Ugo Tognazzi dans les deux cas, et dans Le Gaucho (1964), un récit au vitriol du voyage infructueux en Argentine d'un groupe de cinéastes déboussolés.
Souvent nommé mais jamais récompensé au festival de Cannes, celui-ci, par reconnaissance, finit par organiser une rétrospective de quinze de ses films en 1993[18].
En 2004, il publie son autobiographie I miei mostri et il est l'un des invités d'honneur de la première édition du Festival della mente à Sarzana (province de La Spezia).
Vie privée
Pendant une trentaine d'années, Risi a vécu dans un appartement de la résidence Aldrovandi à Rome, au cœur du quartier de Parioli, où il est mort le matin du , après une longue maladie qui lui a fait souhaiter l'euthanasie volontaire. Son corps est incinéré et ses cendres sont dispersées en Suisse, à Mürren (Berne), là où il a rencontré sa première femme, Claudia Mosca[20].
Il est le frère du poète et metteur en scène Nelo Risi (époux de l'écrivaine Edith Bruck) et cousin au second degré de la supercentenaire, essayiste et poète Carla Porta Musa.
Dans plusieurs de ses œuvres, Risi a utilisé le nom de famille « Pacilli » pour les personnages jouant des médecins. Il s'agissait d'envoyer un salut à son ancien ami universitaire en médecine Nino Pacilli[21].
Le livre Registi d'Italia de Barbara Palombelli contient des déclarations sur son athéisme :
« En tant qu'athée, j'étais exempté du cours de religion, je pouvais arriver plus tard et sauter la première heure, j'étais jalousé. […] Quand je suis au plus bas, je veux qu'on m'emmène à Waterloo, en Belgique. Je suis allé voir la triste plaine où l'Empereur a été vaincu, ce n'est pas grand chose. Mais imaginez la bonne épitaphe que ça me ferait, moi, l'athée impénitent : "Dino Risi, né à Milan, mort à Waterloo" »
En juillet 2009, le Circolo del cinema Dino Risi est fondé dans la ville de Trani, et lui est dédié : ses présidents d'honneur sont ses fils Claudio (mort en avril 2020) et Marco Risi.
Mes monstres. Mémoires, trad. de Béatrice Vierne de I miei mostri (2004), Lausanne/Paris, Éditions L’Âge d’Homme/de Fallois, 2014, 253 p. (ISBN978-2-87706-847-5)
Notes et références
(it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Dino Risi » (voir la liste des auteurs).