Le Grand prix est attribué à Hermann qui préside l'édition 2017[1].
Affiche
Katsuhiro Ōtomo a réalisé une affiche représentant un paysage japonais au lavis monochrome, notamment inspiré par l'œuvre du peintre Uragami Gyokudō de l'école Nanga. Au pied de la montagne, l'auteur se représente, minuscule, penché à sa table de travail et à proximité de la moto rouge qu'il a dessiné pour le personnage de Kaneda dans Akira, son plus célèbre manga. Outre cette référence personnelle, Ōtomo rend hommage à deux créateurs européens : Hergé et Moebius. En effet, la silhouette de Tintin se profile derrière les montagnes quand Arzach chevauche son "ptéroïde" dans les airs[2]. Enfin, Ōtomo écrit "Festival international de la bande dessinée Angoulême" en calligraphie japonaise tout comme sa signature complétée du cachet de l'auteur, aussi rouge que la moto.
Palmarès
Grand prix de la ville d'Angoulême
En 2016, le mode de désignation du Grand prix de la ville d'Angoulême, principal prix personnel de la bande dessinée d'Europe, a une nouvelle fois changé. Originellement, il devait suivre le modèle établi en 2014 d'un vote des auteurs de bande dessinée publiés à compte d'éditeur en français à partir d'une liste d'auteurs fournies par l'organisation. L'absence de femmes dans la première version de cette liste, pourtant élargie par rapport à 2015, soulève une polémique qui conduit l'organisation, après quelques hésitations, à annoncer le 7 janvier la suppression de la liste et la possibilité pour les auteurs accrédités de voter pour trois noms de leur choix, hors auteurs déjà lauréats du Grand prix ou d'un prix spécial[3].
Remise du Grand prix
Le résultat du premier tour est annoncé le 20 janvier par les organisateurs. Les trois noms les plus fréquemment cités par leurs pairs sont, dans l'ordre alphabétique, Hermann, Alan Moore et Claire Wendling[4]. Les deux premiers noms figuraient déjà dans le trio de tête en 2015 alors que le nom de Claire Wendling n'avait pas été retenu sur les deux listes proposées aux auteurs avant l'annonce du vote libre.
Le Grand prix, remis lors de la cérémonie d'ouverture du festival qui s'est tenue en présence d'élus locaux dans la nouvelle médiathèque d'Angoulême, a finalement été décerné à Hermann[5] qui a reçu le trophée des mains de Katsuhiro Otomo.
Katsuhiro Otomo remettant le Grand prix à Hermann.
Photo-call.
Discours de remerciement.
Hermann brandissant le trophée.
Hermann remerciant Francis Groux, l'un des fondateurs du festival.
Prix officiels
Palmarès officiel (Fauves d'Angoulême)
Le palmarès dévoilé le samedi récompense par le Fauve d'or l'américain Richard McGuire qui n'était pas présent au festival[6] :
Le prix « Couilles au Cul », créé par Yan Lindingre, auteur de bande dessinée et rédacteur en chef du magazine Fluide Glacial, dans le cadre du Festival off d’Angoulême. Ce prix est attribué comme hommage à la bande dessinée et au dessin de presse de résistance à Nadia Khiari, pour son personnage Willis from Tunis, imaginé à la suite de la révolution tunisienne de 2010-2011. Ce prix est créé à la suite de l'annulation du prix « Liberté d'Expression » créé l'année précédente en hommage à Charlie Hebdo et annulé en 2016 pour « raison de sécurité » par l'organisation du festival[11].
En dehors des lieux institutionnels d'exposition, la partie commerciale du festival était répartie sur trois grands sites pour les stands des éditeurs : le Monde des Bulles (en deux halls comprenant le Quartier Asie) sur la place du Champ de Mars et dans la rue des Frères Lumière, le Nouveau Monde sur la place New York et l'Espace Para-BD situé près des Halles. Le Marché des Droits et licences réservé aux professionnels se tenait dans la rue Raymond Poincaré.
Événements
La première édition du Critérium d'Angoulême a eu lieu le samedi 30 janvier, organisé par le Off of Off, Charente libre et Le Lombard à l'initiative de l'auteur Nix. Une trentaine de dessinateurs et de dessinatrices ont parcouru en VTT et sous la pluie la grande montée entre la gare et l'hôtel de ville d'Angoulême. Le vainqueur a gagné un maillot jaune à pois rouges, un repas au restaurant et la bise de Miss Poitou-Charentes[12].
Nix mène les participants au départ.
Départ de la course devant la gare.
Podium des prix spéciaux, avec Lindingre et Bouzard se congratulant.
Hugo Pratt, Rencontres et passages à l'Espace Franquin, salle Iribe
Interduck - Dockumenta, exposition d'une centaine d’œuvres de ce collectif allemand qui revisite l'histoire de l'art en y introduisant des canards inspirés par le personnage de Donald et sa famille, Musée d'Angoulême
Hommage à Katsuhiro Otomo, caves du théâtre d'Angoulême
Hibana, coulisses d'un magazine manga, Quartier Asie
Li Chi Tak, un sorcier à Hong-Kong, Quartier Asie
Coyote, 20 ans de bulles et de motos (et de pin-up !), exposition de ses dessins sur les panneaux électoraux.
Rencontres
Les Rencontres internationales dans l'auditorium du Conservatoire.
Les Rencontres Télérama au forum du Nouveau Monde.
Rencontres Littérature et bande dessinée à la Médiathèque L'Alpha.
L'absence de femmes dans la première sélection de trente auteurs réalisée par l'organisation conduit le Collectif des créatrices de bande dessinée contre le sexisme à appeler au boycott[15],[16], appel rapidement relayé par de nombreux auteurs et autrices, dont dix auteurs présents dans la sélection : Riad Sattouf[17], Daniel Clowes[18], Charles Burns, Étienne Davodeau[19], Pierre Christin, Milo Manara, Brian Michael Bendis, Christophe Blain, Chris Ware et Joann Sfar[20]. La ministre de la Culture française, Fleur Pellerin, se déclare « très perturbée » : « c'est quand même un peu étonnant — même si, probablement, les femmes sont sous-représentées parmi les auteurs de bandes dessinées — qu'on n'ait pas trouvé sur trente noms, un seul de femme à honorer[21] ». À la suite de ces critiques, et tout en avançant que l'absence de femmes parmi les grands noms de la bande dessinée est un « fait historique », le délégué général du festival Franck Bondoux annonce la réintroduction d'autrices dans la liste[22]. Le nom des six autrices ajoutées est dévoilé le 7 janvier[23].
Montellier et de nombreuses autrices critiquent ce qu'elles perçoivent comme un lot de consolation, tout en regrettant par ailleurs l'arrogance de Bondoux et le fait que la presse ait donné beaucoup plus d'importance aux auteurs ayant soutenu les créatrices protestant contre le sexisme qu'à la parole des autrices elles-mêmes[24]. Quelques heures après le dévoilement de cette nouvelle sélection, un nouveau communiqué annonce que le vote est désormais libre, sans sélection préalable, hors auteurs déjà lauréats du Grand prix ou d'un Grand prix spécial[25], avec un premier tour du 13 au 17 janvier et un deuxième tour du 20 au 24 janvier.
La soirée des récompenses du festival n'a pas été du goût de tous. Avant que le palmarès soit dévoilé, l'animateur, Richard Gaitet, qui portait un costume inspiré de celui du personnage Fantasio, a annoncé un palmarès absurde récompensant non les albums, mais les félins présents dans ces derniers, en référence aux fauves de la bande dessinée. Le trait d'humour n'a pas été compris immédiatement par tous, aboutissant à un quiproquo qui a blessé des éditeurs et des auteurs, d'autant que la liste des faux fauves, comme on les appelés ensuite, était puisée dans la liste des albums nommés pour les véritables récompenses[28]. L'auteur du canular a publié dans Le Monde une tribune dans laquelle il a reconnu avoir commis une erreur[29].
Le collectif Mauvaise foi, vainqueur du Prix de la bande dessinée alternative, a par la suite soutenu Richard Gaitet et fait remarquer que les lauréats étaient au courant de leur prix avant la cérémonie : « ce sont surtout les gens qui n’y étaient pas qui se sont offusqués : nous, on a ri, nos voisins ont ri »[30].
↑« Hermann, Alan Moore & Claire Wendling sont les trois noms en lice (par ordre alphabétique) pour le Grand prix du 43e FIBD. Les auteurs de bande dessinée publiés en France ont été invités, entre le 13 et le 17 janvier dernier, à donner librement, sans ordre de préférence, entre un et trois noms d’auteurs vivants, à récompenser pour l’ensemble de leur œuvre et leur empreinte sur l’histoire de la bande dessinée. », annonce faite le 20 janvier sur la page Facebook du Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême.