Parmi les organisations républicaines qui animent la vie politique de l'île de Majorque figure un groupe de femmes progressistes vivant dans le quartier du Molinar. Toutes sont communistes et sont pour cela appelées en catalan les « Roges de Molinar »[1](« Rouges du Molinar ») .
Elles organisent diverses manifestations au Molinar, ainsi qu'à Son Cós et au Rotlet, deux autres quartiers populaires adjacents[2]. Elles sont particulièrement actives dans le domaine du droit des femmes, célébrant le 8 mars la « Journée de la femme travailleuse », dès 1934 et pour la première fois à Majorque, avec d'autres féministes comme Antonia Rigo et Pilar Sánchez. Leurs mots d'ordre sont l'accès aux aliments de première nécessité, la création d'orphelinat, la diminution du pouvoir de l'Église dans la société et la lutte contre le fascisme[3].
Sur l'ile, la répression civile est sanglante et les massacres se perpétuent. La vie des femmes, dont les droits ont été ouverts par la République, est désormais bouleversée par l'implantation de l'idéologie franquiste qui renvoie les femmes à leur rôle dans le foyer et dans l'Église[8].
Dans ce contexte, les femmes du groupe des Roges de Molinar sont arrêtées[9]. Elles sont toutes fusillées le 6 janvier 1937 dans le cimetière de Porreres[10], au centre-est de l'île, près de Manacor.
Postérité
Le souvenir des Roges des Molinar est désormais reconnu à Majorque dans le cadre de la récupération historique[11]. Une rue du quartier du Molinar de Palma portent leur nom[12].
Les recherches se poursuivent pour retrouver toutes les dépouilles[13], et en 2023, les corps de Catalina Flaquer et de ses deux filles sont officiellement identifiés[14].
↑Martínez Gómez, « Evolución histórica del Feminismo en las Baleares en los siglos XX y XXI », Université des Iles Baléares, (lire en ligne, consulté le )
↑(es) Manuel Aguilera Povedano, « Italia en la Guerra Civil Española: el capitán Villegas y el origen de la Aviación Legionaria de Baleares », Cuadernos de Historia Contemporánea, vol. 41, , p. 285–304 (ISSN1988-2734, DOI10.5209/chco.66105, lire en ligne, consulté le )