Le circuit connaît de nombreux changements qui sont découverts en 2022 par les pilotes : la voie des stands est élargie et la limite de vitesse en course relevée de 60 à 80 km/h. La chicane lente des virages no 9 et no 10 est transformée en enchaînement rapide et le virage no 13, élargi, voit sa limite extérieure relevée en banking pour permettre aux voitures de se suivre sur une plus longue distance et ainsi faciliter les dépassements et les trajectoires multiples au virage no 13[2].
Trois interruptions au drapeau rouge, quatre départs, un dernier tour disputé derrière la voiture de sécurité et trois champions du monde cumulant onze titres sur le podium font de l'édition 2023 du Grand Prix australien une course atypique. Au terme des 58 tours, et plus de 2 h 30 de compétition, Max Verstappen l'emporte à bord de sa « voiture volante » comme la surnomme Lewis Hamilton, deuxième et, pour la dix-septième année, présent sur un podium. Fernando Alonso s'extrait du chaos ambiant pour se classer une nouvelle fois troisième en trois courses.
Verstappen rate son départ (il déclarera ensuite n'avoir pas eu besoin de se montrer agressif) et George Russell le dépasse au premier virage ; Lewis Hamilton fait de même un peu plus loin. Au milieu du peloton, dès le virage no 4, Charles Leclerc accroche l'Aston Martin de Lance Stroll, sort dans le bac à graviers et ne peut s'en extraire, avant de qualifier son début de saison de désastre. Au huitième tour, Russell s'engage dans la voie des stands pour changer de pneus et ressort septième ; malheureusement pour lui, Alexander Albon percute le mur au tour suivant et la direction de course brandit un drapeau rouge qui offre un arrêt gratuit à tous les autres. Au deuxième départ, Hamilton occupe la tête devant Verstappen, Alonso, Stroll et Pierre Gasly. Le septuple champion du monde ne conserve l'avantage que durant deux tours ; au douzième passage, Verstappen le dépose, prend les commandes et creuse rapidement un écart important. Le Batave, dont l'avance dépasse dix secondes, rate un freinage et effectue un court passage dans le gazon avant de reprendre son irrésistible chevauchée. Après l'abandon de Russell sur casse moteur au dix-huitième tour, les positions se stabilisent derrière le leader : Hamilton, Alonso, Sainz quatrième devant Gasly, puis Stroll, Hülkenberg et Pérez qui remonte progressivement.
Au cinquante-quatrième tour, Kevin Magnussen tape le mur avec sa roue arrière-droite, brise sa suspension, perd son pneu ainsi que des morceaux de carrosserie en fibre de carbone, ce qui provoque un nouveau drapeau rouge. Le troisième départ arrêté, pour seulement deux tours, conduit à un véritable chaos : Sainz expédie Alonso en tête-à-queue tandis que Gasly rate son freinage, part hors-piste puis, quand il revient sur le tarmac, s'accroche violemment avec son coéquipier Esteban Ocon ; les deux Alpine abandonnent. En fond de peloton, Logan Sargeant emboutit l'AlphaTauri de Nyck de Vries et un troisième drapeau rouge est brandi. Les voitures n'ayant parcouru que quelques hectomètres, l'ordre du quatrième départ, pour un seul tour et derrière la voiture de sécurité, est celui du 56e tour, hormis les pilotes qui ont abandonné ; Alonso récupère ainsi sa troisième place derrière Verstappen et Hamilton. Sainz qui termine quatrième, est pénalisé de cinq secondes pour avoir accroché Alonso et recule hors des points, au douzième rang. Stroll se classe quatrième devant Pérez remonté au cinquième rang. Suivent Lando Norris, Nico Hülkenberg et Oscar Piastri, passés au travers de tous les pièges de la course. Le rookie de McLaren marque, pour son Grand Prix national, ses quatre premiers points dans la discipline. Bénéficiant aussi des nombreux abandons, Guanyu Zhou et Yuki Tsunoda prennent les derniers points en jeu en scorant pour la première fois de la saison.
Verstappen, avec deux victoires et une deuxième place en trois courses, domine le championnat du monde avec 69 points et devance son coéquipier Pérez (54 points). Alonso suit avec 45 points, Hamilton se détache au quatrième rang (38 points) devant Sainz, rejoint par Stroll (20 points). Russell septième (18 points), est suivi par Norris qui entre au classement (8 points), Hülkenberg et Leclerc (6 points). Chez les constructeurs, Red Bull Racing (123 points) augmente son avance sur Aston Martin (65 points) et Mercedes (56 points). Le début de saison est difficile pour Ferrari (26 points) qui précède McLaren qui ouvre son score (12 points) ; suivent Alpine (8 points), Haas (7 points), Alfa Romeo (6 points), AlphaTauri et Williams (1 point). Toutes les écuries ont désormais marqué.
Contexte avant la course
La FIA prend la décision d’élargir les emplacements sur les grilles de départ après les pénalités infligées à Esteban Ocon à Sakhir et à Fernando Alonso à Djeddah ; tous deux avaient été sanctionnés de cinq secondes de pénalité en course pour avoir mal positionné leur monoplace sur la grille. Une ligne centrale est également peinte au centre de chaque emplacement afin d'aider les pilotes à mieux centrer leur monoplace lorsqu'ils reviennent d'effectuer leur tour de formation[3],[4].
Alonso déclare : « La ligne centrale, je ne pense pas que cela va beaucoup nous aider parce que nous nous approchons de notre emplacement en regardant de côté. On ne regarde pas vers l'avant, c'est donc la plus grande difficulté à mon sens. Les vingt centimètres de largeur supplémentaires aideront, du moins en principe… Il y a des circuits, comme Monaco et Imola, où vous commencez toujours un peu de côté parce que si vous ne le faites pas, vous vous crashez car certaines portions de la grille sont légèrement incurvées. Donc nous devrons voir comment nous appliquons les pénalités à ces courses[5]. »
Esteban Ocon pense que ces changements ne changeront rien et prédit de nouvelles pénalités : « C'est parce qu'on ne voit rien d'où on est assis. Nous avons beaucoup travaillé avec mon équipe pour essayer de me rabaisser dans la voiture, d'avoir une position plus basse. Nous étions évidemment en dehors des règles, donc nous méritons la pénalité. Mais oui, il y aura beaucoup plus de voitures pénalisées cette année, c'est sûr[6]. »
La séance d'essais libres est stoppée au drapeau rouge par une subite absence de signal GPS sur le circuit, rendant impossible la localisation des voitures en temps réel[9].
Deuxième séance, le vendredi de 16 h à 17 h
Temps réalisés par les six premiers de la deuxième séance d'essais libres[10]
Après vingt minutes et quelques gouttes, Fernando Alonso réalise le meilleur temps de la session en devançant Charles Leclerc de 445 millièmes de seconde. La pluie s'intensifie ensuite et tous les pilotes rentrent dans leurs garages ; ils en ressortent pour tester les pneus intermédiaires sur une piste mouillée[10].
Troisième séance, le samedi de 12 h 30 à 13 h 30
Temps réalisés par les six premiers de la troisième séance d'essais libres[11]
Sergio Pérez, initialement non qualifié après avoir effectué une sortie de piste dès son premier tour lancé, est repêché par les commissaires et autorisé à prendre le départ depuis la dernière place de la grille ; il prend finalement le départ depuis la voie des stands, sa voiture ayant été modifiée sous le régime du parc fermé[13] ;
Valtteri Bottas, auteur du dix-neuvième temps, prend le départ depuis la voie des stands, sa voiture ayant été modifiée sous le régime du parc fermé[13].