Après avoir quitté ses fonctions, Madison est retourné dans sa plantation de Montpelier(en), où il a passé les dernières années de sa vie, tout en restant actif dans la sphère politique et intellectuelle. Son héritage est celui d'un champion du fédéralisme et de la liberté individuelle, dont les contributions à la fondation des États-Unis continuent d'influencer la politique américaine moderne.
En 1769, Madison s’inscrit à l’université de Princeton où il passe en deux ans le curriculum de quatre années et se rend malade d’excès de travail. Une fois guéri, il devient le protégé de Thomas Jefferson.
Sa santé fragile l'empêche de participer à la guerre d'indépendance des États-Unis en tant que combattant. Il se consacre donc avec énergie à la vie politique de la jeune nation. C'est le plus jeune élu de la convention continentale.
Il devient un personnage central de la scène politique de l’État de Virginie, participe à la rédaction de la loi sur la liberté religieuse, et persuade l’État d'offrir les Territoires du Nord-Ouest au Congrès (ces territoires deviendront une partie de l’Ohio, du Kentucky et du Tennessee).
En 1780, il apporte son soutien à la création d’une Commission constitutionnelle. Il est très actif durant la Convention de Philadelphie dont il est le rapporteur et certains historiens voient en lui le « père de la Constitution ». Madison défend les intérêts des États fédérés[réf. nécessaire] bien qu'il soit l’artisan d'un système d’équilibre entre les pouvoirs. Il insiste sur la représentation proportionnelle à la population des États au sein du Congrès. Ses notes sur la Convention sont les meilleurs témoignages sur les idées des rédacteurs. Il participe à la rédaction des federalist papers, série d'articles en faveur de la ratification.
Après la ratification de la Constitution, Madison devient représentant de son État, la Virginie. C’est lui qui introduit les dix premiers amendements, connus sous le nom de « lois sur les droits du citoyen » (Bill of Rights). Il est favorable à la limitation du pouvoir du gouvernement fédéral, et c’est en raison de son opposition à la formation d’une banque fédérale qu'il prend ses distances avec le Parti fédéraliste pour se rapprocher du Parti républicain-démocrate. En 1785, il est aussi l’auteur d’une proposition s’opposant au financement par le gouvernement des écoles chrétiennes.
En 1797, Madison quitte le Congrès pour devenir secrétaire d'État de Jefferson[réf. nécessaire]. Il est l'un des principaux rédacteurs de Résolutions de Virginie en 1798 et du Rapport de 1800. En 1808, il se présente à l’élection présidentielle et est élu le , en grande partie en raison de son habileté diplomatique, en un temps où la France et le Royaume-Uni sont dans une période de grande tension.
: investiture de Madison en tant que quatrième président des États-Unis.
: Madison décrète l’annexion de la partie ouest de l’État de Floride, où les colons se rebellent contre l’autorité de l’Espagne.
1811
: Madison interdit le commerce avec le Royaume-Uni.
1812
: début de la guerre anglo-américaine de 1812. Cette guerre est surtout soutenue par les États agricoles du Sud et de l’Ouest.
: les forces américaines, sous la conduite du général William Hull, entrent au Canada, mais doivent ensuite faire retraite sur Détroit. L’armée ne compte que cinq mille volontaires alors que le plan de Madison en prévoyait cinquante mille.
: Madison est réélu pour un second mandat.
1814
: les forces britanniques évaluées à cinq mille hommes, sous le commandement du général Robert Ross, marchent sur Washington en représailles à l’incendie de York. Elles ne rencontrent qu’une faible résistance de l’armée américaine désorganisée, et pénètrent dans la capitale. Elles y brûlent tous les bâtiments publics, dont le Capitole et la Maison-Blanche.
En 1814, le traité de Gand met fin à la guerre. La bataille de La Nouvelle-Orléans, au cours de laquelle Andrew Jackson se distingue en 1815, a lieu après la fin de la guerre, car la nouvelle de la cessation des hostilités n’a pas atteint la Louisiane à temps. La conséquence principale de cette guerre est la disparition du parti fédéraliste, considéré comme traître en raison de son opposition à la guerre.
Politique étrangère
La guerre anglo-américaine de 1812 demeure le principal fait de la politique étrangère de Madison. Celle-ci ne dégagera aucun véritable vainqueur. Les Britanniques incendieront et occuperont même temporairement Washington, d’où Madison doit s’enfuir. Ils armeront aussi des tribus indiennes dans l’Ouest, en particulier les Chaouanons menés par le chef Tecumseh. Du fait de cette guerre laborieuse, des États de la Nouvelle-Angleterre ont même à un moment menacé de faire sécession mais cette menace est restée sans suite. La guerre se termine en 1815.
Politique intérieure
Madison a peur de laisser trop de pouvoir aux politiciens si le gouvernement fédéral est chargé de la banque centrale des États-Unis. Il laisse expirer le mandat de la banque créée par son prédécesseur, mais il a besoin d’argent pour financer la guerre contre le Royaume-Uni ; vers la fin de son mandat, il soutiendra la création d’une deuxième banque centrale.
Politique partisane
Madison et Jefferson sont considérés comme les fondateurs du Parti démocrate-républicain. Madison succède à Jefferson sans difficulté en 1808 et il est réélu en 1812. Le Parti fédéraliste, qui s’était opposé à la guerre, disparaît.
Retraite et décès
Après son second mandat, Madison se retire dans sa ferme d'Orange en Virginie. Il devient brièvement le recteur de l’université de Virginie mais se consacre essentiellement à l’agriculture. Il meurt le .
Anecdotes
Le , James Madison est le premier président qui porte des vêtements fabriqués aux États-Unis le jour de son investiture.
En 1794, il épouse Dolley Payne Todd qui, jolie et vive, fait ressortir son aspect maladif et antisocial. C’est à Dolley qu’on attribue la création du rôle de « première dame des États-Unis » en tant que premier soutien de son mari, le président.
Il est le plus petit président des États-Unis. Il mesurait 1,63 m.
↑ a et bJusqu'à l'adoption du 25e amendement en 1967, il n'y avait pas de statut précis pour le vice-président. Ce n'est qu'à partir de là que la nomination d'un vice-président fut rendue constitutionnelle en cas de vacance du poste.
↑(en) A. G. Grinnan, « Record of General Wm. Madison's Family », The William and Mary Quarterly, vol. 6, no 2, , p. 116–117 (DOI10.2307/1915370, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) William Henry Dabney, Sketch of the Dabneys of Virginia : With Some of Their Family Records, Press of S. D. Childs & Company, (lire en ligne).
Bernard Vincent, Histoire documentaire des États-Unis : La révolution américaine (1775-1783), t. 2, Presses universitaires de Nancy, , 191 p. (ISBN2-86480-211-2, OCLC708294557, BNF34779475).