Parmi les premiers albums de jazz-funk, citons On the Corner de Miles Davis (1972)[5] et Root Down de Jimmy Smith (1972). The Last Poets, Gil Scott-Heron, Lightnin' Rod, T.S. Monk, Pleasure, Boogaloo Joe Jones, Lenny White[6] et Michael Henderson[7] ont aussi publié des albums de jazz-funk.
Le jazz-funk consiste à injecter le groove du funk aux structures harmoniques du jazz (tout en conservant la dynamique de recherche stylistique propre au jazz) et en y intégrant les instruments issues des nouvelles technologies (synthétiseurs) ainsi que des rythmes plutôt binaires, dans le but d'obtenir une musique orientée vers la danse, avec des textures rythmiques et mélodique de grande qualité. Un fort courant de créativité est né de ce mouvement, produisant des pièces musicales originales et influentes.
Le terme funky était utilisé dans le jazz depuis au moins les années 1940 (mais il semblerait que le terme et le style funky était déjà en usage à La Nouvelle-Orléans dès le début du XXe siècle. Et, on considère souvent que c'est véritablement dans cette ville qu'est né le funk, bien avant qu'il ne soit popularisé par James Brown). Utilisé à l'origine pour décrire ce qui est sale et sent mauvais, et par extension une musique issue des ghettos, authentique, sale, exprimant de vraies émotions, le terme funk n'a été associé aux musiques électriques syncopées qu'à partir de la fin des années 1960. Auparavant, il était associé à un jazz au senti le plus bluesy, censé émouvoir, privilégiant l'émotion, interprété sur des tempos généralement lents, voire très lents.
L'acid jazz, ayant émergé au milieu des années 1980, est un retour du style, les sons étant si proches que certains groupes ont pu être catégorisés successivement comme appartenant aux mouvements acid jazz et jazz-funk. Le nu jazz mêle des éléments du jazz-funk à d'autres genres musicaux comme l'EDM, la techno, et la house. Le groupe allemand Jazzanova est un exemple du nu jazz[8].
Les trompettistes Dizzy Gillespie (avec l'album Matrix the Perception Sessions en 1971) et surtout Miles Davis ont été parmi les précurseurs de la fusion jazz-funk.
Dans les boîtes de nuit britanniques du milieu à la fin des années 1970, des DJ comme Colin Curtis à Manchester, Graham Warr et Shaun Williams à Birmingham, et Ian Dewhirst et Paul Schofield à Leeds ont défendu le genre, de même que Chris Hill et Bob Jones dans le Sud[10]. À la fin des années 1980, le travail des DJ des clubs de groove rares en Angleterre, qui s'intéressaient au passé et à la redécouverte de vieux morceaux, tels que Norman Jay, Chriss Hill, Bob Jones, Colin Curtis et Gilles Peterson. Gilles Peterson crée un nouveau label, BGP Records[11].
Ils sont encouragés par des DJ de club comme Chris Hill et Robbie Vincent, qui travaillait alors sur BBC Radio London, et Greg Edwards, qui présentait une émission le samedi soir sur la toute première station de radio commerciale de Londres, Capital Radio. En 1980, ils organisent un grand festival de jazz auquel participe le groupe de jazz-funk Light of the World[12]. Le premier de ces groupes autonomes à établir une véritable identité britannique est Light of the World, formé par Kenny Wellington, Incognito, The Brand New Heavies, Jamiroquai et le James Taylor Quartet contribuent à la montée en puissance de l'acid jazz. Le groupe britannique US3 signe chez Acid Jazz Records, lui-même fondé par Peterson et Eddie Piller. US3 reprend Cantaloupe Island, enregistré à l'origine par Herbie Hancock.
↑(en) Michael Erlewine, All Music Guide to Country: The Experts' Guide to the Best Recordings in Country Music, Hal Leonard Corporation, coll. « AMG All Music Guides », (ISBN978-0-87930-475-1, lire en ligne), p. 88, 208.