C'est le premier roman mettant en scène la détective amatrice Miss Jane Marple.
Résumé
Retraité à St. Mary Mead, le colonel Protheroe y vit avec sa jeune épouse. Son caractère emporté le rend impopulaire dans le village. Il est retrouvé un pistolet dans la main droite et une balle dans la tête dans le bureau du pasteur alors qu'il avait annoncé vouloir vérifier la régularité des comptes de l'église. A côté du corps, on a trouvé une note confuse qui disait seulement : « 6h20, Cher Clément, je suis désolé, je ne peux pas attendre plus longtemps car je dois… ».
Sa voisine Miss Marple mène alors son enquête. Elle cite sept suspects du crime et, pour trouver le meurtrier, elle fait appel au pasteur Clement.
Archer : braconnier condamné par le colonel Protheroe
Mme Archer : bailleur de Redding
Élaboration du roman
Écriture
Comme plusieurs romans d'Agatha Christie, L'Affaire Protheroe est raconté à la première personne, le narrateur étant ici Leonard Clement, le pasteur de St. Mary Mead.
Le roman est le premier des treize ouvrages d'Agatha Christie dans lesquels apparaît Miss Marple. Toutefois, il ne s'agit pas de sa première apparition chronologique. En effet, Agatha Christie avait précédemment publié 6 nouvelles du futur recueil Miss Marple au Club du Mardi (1932), dans les colonnes du magazine The Sketch, en 1928[1]. Cependant, dans ces nouvelles, la nouvelle héroïne d'Agatha Christie, bien que donnant toujours la clé de l'énigme posée, restait un peu à l'arrière-plan et n'avait pas encore l'« épaisseur » que lui donnera la romancière dans les douze romans où elle la mettra en scène.
Le roman est sorti simultanément avec deux titres différents des deux côtés de l'Atlantique : sans article initial au Royaume-Uni (Murder at the Vicarage), et avec aux États-Unis (The Murder at the Vicarage).
Les titres des éditions françaises ont également subi des variations : « Prothero » était ainsi épelé dans la traduction de 1932 de Claude-Pierre Langers (et encore en usage dans l'édition de 1967 de la collection « Club des masques »), tandis que la nouvelle traduction de 1990, réalisée par Raymonde Coudert (à la fois pour le tome 2 des « Intégrales » et en réédition dans la collection « historique » Le Masque) faisait cette fois usage de la graphie « Protheroe ».
Références à d'autres œuvres
Le personnage de Miss Marple est une nouvelle variation, dans un registre différent, du thème de la vieille fille observatrice déjà utilisé en 1926 dans Le Meurtre de Roger Ackroyd, via le personnage de Caroline Sheppard. Avec une différence notable : la sœur du docteur Sheppard, dans le roman de 1926, était visiblement plus jeune et « dynamique » que ne l'est Miss Marple lors de sa première prestation dans L'Affaire Protheroe, où on la devine âgée d'environ 65 ans.
L'Affaire Protheroe (trad. Raymonde Coudert, pp. 1037-1242), dans : L'Intégrale : Agatha Christie (préf. Jacques Baudou), t. 2 : Les années 1926-1930, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Les Intégrales du Masque », , 1268 p. (ISBN2-7024-2087-7, BNF35338232)
↑L'Intégrale : Agatha Christie (préf. Jacques Baudou), t. 2 : Les années 1926-1930, Paris, Librairie des Champs-Élysées, coll. « Les Intégrales du Masque », , 1268 p. (ISBN2-7024-2087-7, BNF35338232), « Postface - L'Affaire Protheroe », p. 1241-1242