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Le Cinq mai (Berlioz)

Le Cinq mai
op. 6 (H74)
Chant sur la mort de l'empereur Napoléon
Image illustrative de l’article Le Cinq mai (Berlioz)
Page de titre du conducteur (éd. Richault).

Genre Cantate
Musique Hector Berlioz
Texte Pierre-Jean de Béranger
Langue originale Français
Effectif Basse, chœur
et grand orchestre
Durée approximative 12 min
Dates de composition entre 1831 et 1835
Dédicataire Horace Vernet
Création
Salle du Conservatoire, Paris
( Royaume de France, Monarchie de Juillet)
Interprètes Narcisse Girard (dir.)
Versions successives

Le Cinq mai est une cantate composée par Hector Berlioz, entre 1831 et 1835, pour basse, chœur et orchestre. La création a lieu le dans la salle du Conservatoire, sous la direction de Narcisse Girard, la partie de basse étant tenue par vingt chanteurs.

Composition

Hector Berlioz entreprend de composer une cantate pour Basse, chœur et orchestre, consacrée à la mort de Napoléon (le ) entre 1831 et 1835[1]. Le texte est un poème de Béranger « dont Berlioz reconnaissait la médiocrité (ce qui était presque sacrilège à l'époque) mais où il voyait l'occasion d'exprimer un sentiment musical[2] ».

Pierre Citron n'ignore pas que « Napoléon, de nos jours, peut apparaître comme un symbole de despotisme, mais [il] était le dieu des libéraux pendant toute une période antérieure à 1830, où Berlioz s'était formé[3] ». La partition, qui avait été proposée au roi des Français Louis-Philippe Ier en 1840[4], est finalement dédiée au peintre Horace Vernet[5], ancien directeur de la villa Médicis à Rome[6].

Création

La première audition publique du Cinq mai a lieu lors d'un « Concert Berlioz », le dans la salle du Conservatoire, sous la direction de Narcisse Girard, la partie de basse étant tenue par vingt chanteurs[7]. Le , dans la même salle, le compositeur dirige lui-même la deuxième audition, avec dix basses pour la partie de soliste[8].

Le Cinq mai va connaître une carrière importante en Allemagne : la première audition pour basse soliste, chœur et orchestre a lieu à Dresde le avec Johann Michael Wächter, qui chante naturellement en allemand[9] : selon Berlioz, qui dirige ce concert[10], le public et les artistes en sont « le plus vivement touché[2] ». Par la suite, l'œuvre est présentée en concerts à Hambourg, le 22 mars 1843[11], par Joseph Reichel, « immense voix de basse[12] » qui interprète à nouveau la cantate le 23 mai à Darmstadt[13]. L'œuvre est encore « royalement exécutée[14] » à Hanovre le 6 mai[11].

Berlioz dirige le premier concert de la nouvelle saison de la Société Philharmonique avec la création de Sara la baigneuse dans sa version pour trois chœurs et une dernière audition du Cinq mai, le  : il ne fera plus figurer cette cantate dans ses programmes de concert, à partir de cette date[15].

Présentation

Publiée sous le numéro d'op. 6, Le Cinq mai est référencée H74 dans le catalogue des œuvres de Berlioz établi par le musicologue américain Dallas Kern Holoman[5].

La partition, Larghetto en ut majeur, à quatre temps (noté ), réclame un chœur à six voix (SATTBB) et un grand orchestre : 2 flûtes, 2 clarinettes en Ut et 4 bassons, pour les pupitres des vents, 4 cors (2 en Mibémol, 2 en Ut grave), 2 trompettes en Fa et 3 trombones, pour les pupitres de cuivres. La percussion se limite à la grosse caisse — sans timbales. Le quintette à cordes classique est des premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles et contrebasses.

Analyse

Dans ses Mémoires, Berlioz témoigne d'une estime limitée pour son « éternel Cinq mai[16] » :

« Eh bien ! au Dies irae, au Tuba mirum, au Lacrymosa, à l'Offertoire du Requiem, aux ouvertures de Benvenuto et du Roi Lear, à Harold, à sa Sérénade, à ses Pèlerins et à ses Brigands, à Roméo et Juliette, au concert et au bal de Capulet, aux espiègleries de la Reine Mab, à tout ce que j’ai fait entendre à Berlin, il y a des gens qui ont préféré tout bonnement Le Cinq mai !… Les impressions sont diverses comme les physionomies, je le sais ; mais quand on me disait cela je devais faire une singulière grimace. Heureusement que je cite là des opinions tout à fait exceptionnelles[17]. »

Néanmoins, « la touche personnelle caractéristique de Berlioz est présente dans toute l'œuvre et témoigne de sa maîtrise, dès cette époque, des techniques de composition orchestrale[18] ».

Discographie

Bibliographie

Biographie

Monographies

  • Pierre-René Serna, Berlioz de B à Z, Paris, Van de Velde, , 264 p. (ISBN 2-85868-379-4)

Articles et analyses

Notes discographiques

  • (fr + en) Satsuki Inoue (trad. Didier Boyet), « Berlioz, Œuvres vocales profanes », p. 3–10, utrecht, Denon (CO-72886), 1988 .

Références

  1. Citron 1991, p. 29.
  2. a et b Citron 1991, p. 357.
  3. Citron 1991, p. 20.
  4. Citron 2000, p. 84.
  5. a et b Serna 2006, p. 48.
  6. Citron 1991, p. 173.
  7. Citron 2000, p. 54.
  8. Citron 2000, p. 55.
  9. Citron 2000, p. 102.
  10. Citron 1991, p. 370.
  11. a et b Citron 2000, p. 103.
  12. Citron 1991, p. 412.
  13. Citron 2000, p. 104.
  14. Citron 1991, p. 399.
  15. Citron 2000, p. 143.
  16. Citron 1991, p. 405.
  17. Citron 1991, p. 401.
  18. Inoue 1988, p. 4.
  19. Serna 2006, p. 68.

Liens externes

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