Léo Figuères est apprentitypographe entre 1933 et 1935. À l’âge de quatorze ans, il adhère aux Jeunesses communistes (JC), dont il devient responsable départemental puis national à partir de 1936. Le , il prononce la déclaration commune des organisations de jeunesse du Front populaire au meeting du stade Buffalo à Montrouge. C'est au cours de cette journée qu'est scellée l’alliance politique de toutes les forces constituant le Front populaire.
Il fait son service militaire en Corse en 1938, île sur laquelle il participe aux activités de résistance à partir de 1940. Il dirige depuis Lyon entre et l’ensemble de l'organisation des Jeunesses communistes clandestines pour la zone sud de la France[1].
C’est en 1941 qu’il rencontre sa future compagne, Léa Lamoureux (dite Andrée dans la Résistance). Jeune militante de l'Union des jeunes filles de France de Saint-Amand-Montrond dans le Cher, elle avait rejoint la Résistance à l’âge de dix-huit ans, dans le réseau clandestin des JC de la région lyonnaise. Elle est la fille de Juliette Gauthier (dite Gilberte dans la Résistance), médaille de la Résistance, qui fut l'agent de liaison de Roger Roucaute (colonel FTPF).
Léo Figuères devient en 1946 secrétaire général de l'Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF)[2] qui rassemble autour des Jeunesses communistes d’autres organisations issues de la Résistance.
Lors de la guerre d’Indochine, il est secrétaire général de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF)[2] et directeur de l’Avant-garde, journal de l’UJRF puis des Jeunesses communistes (hebdomadaire le plus important de la jeunesse après la Libération), il se rend au Viêt Nam en guerre dans les premiers mois de l’année 1950, — mais la République de Viêt Nam n'existait pas encore —. Il y rencontre les dirigeants de la République Démocratique du Viêt Nam dont Hô Chi Minh. Il en rapporte des reportages et publie un livre Je reviens du Vietnam libre pour demander l’arrêt de la guerre coloniale et la paix, qui lui valent poursuites et condamnation[3].
À la fin de la guerre d'Algérie, il est à la tête du cortège de la manifestation contre l’OAS à Paris le . Il est matraqué par les forces de police alors que, ceint de son écharpe d’élu, il informait le commandement des CRS de la dispersion de la manifestation au métro Charonne. La répression fut féroce et fit neuf victimes parmi lesquelles sept communistes, dont un jeune de quinze ans, Daniel Féry.
Il est élu conseiller général de la Seine puis des Hauts-de-Seine entre 1959 et 1993, et maire de Malakoff de 1965 jusqu’à son départ et son remplacement par Catherine Margaté en 1996, après quoi il en devient le maire honoraire.
Léo Figuères se consacre ensuite à la rédaction de différents ouvrages historiques sur le mouvement révolutionnaire et ouvrier. Il publie également des essais sur les perspectives de transformation du système capitaliste en « une société socialiste du XXIe siècle qui ne répéterait pas les erreurs du passé »[5].
En 1969, il participe à la création de l'Association d'amitié franco-coréenne, qui entretient des liens avec la Corée du Nord[6].
Je reviens du Vietnam libre, préface de Marcel Cachin, 5 éditions - Éditions de la Jeunesse, Paris, 1950, (dix traductions étrangères)
La Jeunesse et le Communisme, anthologie, 2 éditions, Éditions sociales, Paris, 1962
Les Communistes, la Culture et les Intellectuels, anthologie, Éditions sociales, Paris, 1963
Le Gauchisme hier et aujourd'hui, Éditions des Cahiers du communisme, Paris, 1968 (2 éditions)
Le Trotskisme, cet antiléninisme, collection « Notre Temps », Éditions sociales, Paris, 1969, (six traductions étrangères)
Hô Chi Minh notre camarade, en collaboration avec Charles Fourniau, Éditions sociales, Paris, 1970
Jeunesse militante - Chronique d'un jeune communiste des années 1930-50, collection « Souvenirs », Éditions sociales, Paris, 1971
Malakoff cent ans d'histoire, en collaboration, éd. Messidor, Paris, 1983
Passé et avenir d’une espérance - suite d'un itinéraire militant complété d'une réponse à François Furet, éd. Le Temps des Cerises, Pantin, 1995, (ISBN2-84109-045-0)
Guerilleros en terre de France : les Républicains espagnols dans la Résistance française, en collaboration Narcisse Falguera, Elida Mannevy-Garcia, éd. Le Temps des Cerises et l'Amicale des anciens guerilleros (FFI), Pantin, 2000, (ISBN2-84109-246-1)
Une longue marche - Regards sur le mouvement ouvrier et populaire en France de la Révolution à nos jours, éd. Le Temps des Cerises, Pantin, 2007, (ISBN2-84109-660-2)
Je reviens du Vietnam libre, nouvelle édition, introduction d'Alain Ruscio, historien, éd. Le Temps des Cerises (collection Récits des Libertés) et ALF-Amis de Léo Figuères, Montreuil, 2015 (ISBN9 782370 710482)
Les Fureurs du XXe siècle: crises, mouvements populaires, guerres, résistances, révolutions et contre-révolutions de 1900 à l'an 2000, nouvelle édition, préface de Jean Ortiz, éd. Le Temps des Cerises et ALF-Amis de Léo Figuères, Montreuil, 2016 (ISBN9 782370 710895)
Et si nous reparlions de la Résistance…, nouvelle édition, préface de l'historien et secrétaire général de l'ANACR, Jacques Varin, éd. Le Temps des Cerises, Montreuil, 2020, (ISBN9 782370 712080)
Histoire des communistes français, nouvelle édition enrichie de textes inédits couvrant la période 1996-2011 de l'histoire du PCF, éd. Le Temps des Cerises, Montreuil, 2020, (ISBN9 782370 712066)
Notes et références
Notes
↑Créées en octobre 1943, les Forces unies de la jeunesse patriotique (FUJP) sont issues de la fusion des Forces unies de la jeunesse (FUJ) et du Front patriotique de la jeunesse (FPJ). Les FUJP regroupent les Jeunes chrétiens combattants, les jeunes de l'OCM (Organisation civile et militaire), la Fédération des Jeunesses communistes de France, les jeunes du MLN, le Front patriotique de la jeunesse, l'Union des étudiants patriotiques, Sport libre, les Jeunes paysans patriotiques, l'Union des jeunes filles de France, les Jeunes laïcs combattants, les Jeunes protestants patriotiques, les Jeunes FTP.
Anthony Lieures, « Malakoff rend hommage à feu son maire, qui aurait 100 ans aujourd’hui : La ville inaugurera ce vendredi une place portant le nom de Léo Figuères, maire (PCF) emblématique de la commune entre 1965 et 1996 », Le Parisien, édition des Hauts-de-Seine, (lire en ligne, consulté le )
Léo Figuères fut d’abord un écrivain, militant anti-colonial opposé aux guerres d’Indochine et d’Algérie. Son engagement auprès d’Hô Chi Minh au Viêt Nam le conduira même à vivre trois ans en clandestinité pour échapper à la prison en France. S’il fut un éphémère député des Pyrénées-Orientales en 1945, c’est surtout à Malakoff qu’il posera une empreinte indélébile, durant 33 années qui auront transformé la ville et forgé son identité.