Les premières tentatives d'ascension ont lieu en 1954, un an après la première de l'Everest. Une expédition américaine menée par William E. Siri gravit l'arête sud-est jusqu'à près de 7 100 mètres d'altitude[3],[7]. Des alpinistes britanniques menés par Edmund Hillary parviennent à 6 500 mètres d'altitude en direction du col Nord[3],[7]. L'expédition de reconnaissance française est menée par Jean Franco. Elle comprend notamment Jean Bouvier, Jean Couzy, Pierre Leroux, Guido Magnone et Lionel Terray, ainsi que Jean Rivolier (médecin) et l'abbé Pierre Bordet (géologue). L'équipe trouve la « clé » du sommet, en entrevoyant un passage par le versant chinois. Elle parvient au col Nord (7 410 m) le [8]. Profitant de l'occasion, Franco, Terray et les sirdars Gyalzen et Pa Norbu réalisent la première ascension du Kangchungtse, le [3],[8], puis Terray et Couzy celle du Chomo Lonzo, le [8].
Première ascension
Au printemps 1955 l'expédition française est de retour au Makalu, quasiment à l'identique avec l'ajout des alpinistes Serge Coupé et André Vialatte, d'un second géologue, Michel Latreille, et du médecin André Lapras qui remplace Rivolier. Après avoir rejoint le camp de base le , elle emprunte l'itinéraire imaginé l'année précédente, par le glacier Chago jusqu'au col Nord que Bouvier et Leroux atteignent le , puis poursuivent dans le versant nord. Terray et Couzy réussissent à atteindre le sommet le 15, suivis par Franco, Magnone et Gyaltsen le 16 et enfin Bouvier, Coupé, Leroux et Vialatte le 17[7],[9].
Ascensions ultérieures
Aucune autre expédition n'est lancée avant 1961, avec Hillary, laquelle doit renoncer à 8 350 mètres d'altitude dans la voie normale[3],[7],[9], puis 1969, avec une équipe japonaise chargée d'explorer l'arête sud-est[7],[9].
Cette dernière expédition permet, dès 1970, l'ouverture de cette voie par Yuchi Ozaki et Haijme Tanaka, menés par Yohei Ito[3],[7],[10].
La première ascension sans oxygène artificiel est l'œuvre de Marjan Manfreda qui parvient au sommet le en compagnie de Stanislav Belak-Srauf par une nouvelle voie dans la face sud, dite « des Yougoslaves ». Cinq autres membres de l'expédition, menée par Aleš Kunaver, atteignent le sommet entre le 8 et le 11[3],[7],[9],[10].
Le , le pilier sud est vaincu par les Tchèques Karel Schubert et Milan Kriššák, menés par Ivan Galfi, qui avait déjà effectué une première tentative endeuillée dans la face sud trois ans auparavant. Schubert meurt à son tour après avoir bivouaqué près du sommet. Cette voie n'a jamais été répétée en date de 2009[3],[7],[10].
Le , Jerzy Kukuczka réussit la première ascension en solitaire, en style alpin et sans oxygène, par l'arête nord-ouest intégrale, quelques jours après un nouvel échec avec ses compagnons d'expédition dans la face ouest[3],[7],[10].
Le , Marc Batard établit un record d'ascension en moins d'une journée, par le pilier ouest[11]. Le , Pierre Béghin ouvre une voie directe en face sud, en solo à partir de 7 100 mètres d'altitude et sans oxygène ; après un bivouac à 8 050 mètres, il redescend par la face nord où il essuie deux avalanches[12].
Le , l'Américaine Kitty Calhoun-Grissom est la première femme à atteindre le sommet, en compagnie de John Schutt, par le pilier ouest[3],[7].
Le , après sept tentatives infructueuses, la face ouest directe est finalement vaincue par une expédition russe menée par Sergei Efimov. Alexei Bolotov, Youri Ermachek, Dimitri Pavlenko, Igor Bugachevski et Nikolai Jiline parviennent au sommet, sans oxygène[3],[7],[10]. Ils reçoivent le Piolet d'or 1998 pour cet exploit[3].
Le , les Équatoriens Karl Egloff et Nico Miranda s'élancent du camp de base avancé à 5 700 mètres. Ils effectuent l'ascension par la voie normale et atteignent le sommet en 17 h 18 sans utiliser d'oxygène, établissant ainsi un nouveau record d'ascension[13].
Activités
Ascension
Le Makalu est considéré par les alpinistes comme l'un des sommets les plus techniques de l'Himalaya. Plusieurs itinéraires et variantes ont été ouverts, parmi les principaux : le versant nord, dit de « l'arête nord-ouest » (ou nord-nord-ouest) après son franchissement au col Nord (ou Makalu La), qui constitue la voie normale, l'arête sud-est, la face sud, le pilier sud, l'arête ouest (ou ouest-sud-ouest, dite aussi pilier ouest) et la face ouest, considérée comme la plus difficile[3],[10].
Fin 2009, 323 alpinistes, incluant les guides, étaient parvenus au sommet[10],[14], dont 15 femmes[14] ; 194 l'étaient sans oxygène[10],[14] ; 29 étaient décédés au cours de l'ascension[14],[15]. À cette date, 263 alpinistes étaient parvenus au sommet par la voie normale[10]. Hormis le Népal avec 63 alpinistes au sommet, c'est l'Espagne qui était alors en tête avec 32 alpinistes[14].
↑(en) Pierre Béghin, « Cold Sweat on Makalu », American Alpine Journal, American Alpine Club, New York, vol. 32, no 64, 1990 (ISBN0-930410-43-2), p. 1–6.
↑(en) U. R. Bhuju, P. R. Shakya, T. B. Basnet, S. Shrestha, Nepal Biodiversity Resource Book. Protected Areas, Ramsar Sites, and World Heritage Sites, International Centre for Integrated Mountain Development, Ministry of Environment, Science and Technology, United Nations Environment Programme, Regional Office for Asia and the Pacific, Katmandou, 2007 (ISBN978-92-9115-033-5).