Morris (ver informatique)Le ver Morris ou ver de Morris était un ver informatique distribué via l'Internet, écrit par Robert Tappan Morris (à l'époque étudiant à l'université Cornell), et lancé le à partir du MIT. Il est considéré comme le premier ver et est certainement le premier à avoir attiré l'attention des médias de masse. Il a aussi mené à la première condamnation en vertu du Computer Fraud and Abuse Act de 1986[1],[2]. ArchitectureLe ver Morris ne fut pas écrit pour causer des dommages mais pour se propager. Des erreurs dans le code l'ont toutefois rendu plus dangereux : un ordinateur pouvait être infecté plus d'une fois et chaque processus additionnel ralentissait la machine au point de la rendre inutilisable. Le ver Morris exploitait deux vulnérabilités connues dans Lorsque le ver parvenait à une nouvelle machine, il se divisait, effaçait les fichiers qui le contenaient pour ne laisser aucune trace, et une fois sur quinze, envoyait un octet à la machine Même s'il ne pouvait infecter que des machines VAX exécutant les systèmes 4 BSD et Sun 3, le ver Morris s'est propagé à une vitesse qui ne semblait pas avoir été prévue par son auteur. La charge processeur qu'il nécessitait a alors provoqué des dénis de service, que ce soit en matière de performances, et même d'accès (le nombre de processus du ver sur une machine empêchait tout nouveau processus, donc toute connexion d'un utilisateur). DéfensesUne des défenses les plus simples contre ce ver était la création du répertoire La faille de Certains systèmes infectés durent se déconnecter du réseau pour se mettre en quarantaine, d'autres se déconnectèrent pour éviter d'être infectés[3]. ConséquencesIl est souvent rapporté qu'environ six mille machines Unix furent infectées par le ver Morris. Le programmeur Paul Graham a affirmé : « J'étais là quand (ce chiffre) a été inventé, et ce qui suit fut la recette : quelqu'un a estimé qu'il y avait environ soixante mille ordinateurs connectés à l'Internet, et que le ver pourrait en avoir infecté dix pour cent[4]. » Le Government Accountability Office, une agence du Congrès américain, a évalué les dommages à une somme de dix à cent millions de dollars américains. Robert Morris a subi un procès et fut condamné pour avoir violé le Computer Fraud and Abuse Act de 1986. Après être allé en appel, il reçut une sentence de trois ans de probation, quatre cents heures de travaux communautaires, et une amende de plus de dix mille dollars[5]. Le Computer Emergency Response Team (CERT) fut créé en réaction au ver Morris. Le ver Morris a parfois été appelé le « Grand ver » (Great Worm) à cause de l'effet dévastateur qu'il avait eu sur l'Internet à cette époque, autant pour les pannes causées que pour l'impact psychologique qu'il a eu sur la perception qu'on avait de la sécurité et de la fiabilité de l'Internet. Ce nom dérive des Great Worms de Tolkien, nommés Scatha et Glaurung[6]. Notes et références
Liens externes
Information related to Morris (ver informatique) |