Les origines de l'administration des beaux-arts de la Ville de Paris remontent au début du XIXe siècle. C'est le baron Gaspard de Chabrol (1773-1843), nommé préfet de la Seine en 1812 par Napoléon Ier, en exerçant aussi le rôle de maire de Paris, et qui a conservé ce poste après la Restauration, jusqu'en 1830, qui a créé un bureau des cultes et beaux-arts en 1815. Le préfet Chabrol confie la direction de ce bureau à Georges Pierre Larribe, jusqu'en 1830 également, avec le titre de chef de division et conservateur des objets d'art de la Ville de Paris et du département de la Seine. Une commission des beaux-arts est aussi créée pour assurer le choix des peintres et des sculpteurs. Ce service disparait en 1830 et cette fonction est alors assurée par un des bureaux du secrétariat général de la préfecture, qui a pour chef Alphée Buffet, puis Augustin Varcollier (1795-1882). Victor Baltard devient en 1840 le premier inspecteur des beaux-arts, pendant trente ans. Sous le Second Empire, le service des beaux-arts est reconstitué et dépend du cabinet du préfet[1].
Avant la guerre de 1870, les collections de la Ville étaient disséminées dans divers bâtiments municipaux annexes et une partie fut détruite dans l'incendie de l'hôtel de ville lors de la Commune de Paris. Après 1871, le Service des beaux-arts concentre ses collections dans les combles de l'hôtel Carnavalet, qui est en 1880 le premier musée de la ville de Paris ouvert au public, et dans un magasin du boulevard Morland, plus spécialement affecté aux œuvres de sculpture. Rapidement la Conservation de la bibliothèque Carnavalet demanda à récupérer certaines pièces des combles de l'hôtel Carnavalet, mais les difficultés budgétaires de la ville bloquèrent tout investissement nécessaire à la construction d'un bâtiment permettant de conserver et d'exposer les collections. Ce n'est que le que le conseil municipal adopta un crédit de 45 000 francs pour construire un tel bâtiment, sur un terrain municipal situé rue La Fontaine et rue Gros, le musée d'Auteuil. C'est alors le deuxième musée de la Ville de Paris[2],[3]. Après la construction du Petit Palais en 1900, où est installé le musée des beaux-arts de la Ville de Paris, le bâtiment d'Auteuil devient le dépôt des réserves de la ville et celui-ci est détruit après 1978, lorsqu'un nouveau dépôt de la réserve des œuvres d'art de la Ville de Paris est établi à Ivry.
Après la création de la mairie de Paris, en 1975, des services parallèles se sont créés pour gérer les œuvres civiles, d'une part, et les œuvres religieuses, d'autre part. Elles ont fusionné en 1997 dans le service de la Conservation des œuvres d'art religieuses et civiles de la Ville de Paris (COARC)[4].
L'ensemble des collections de la Ville de Paris est le deuxième de France en importance après celui de l'État. Les expositions des musées de la Ville de Paris sont produites, et leurs catalogues édités par le délégataire de service public Paris Musées.
[Inventaire 1889] Préfecture du département de la Seine, direction des travaux, « Musée des collections artistiques de la Ville de Paris », dans Inventaire général des œuvres d'art appartenant à la Ville, dressé par le service des beaux-arts, t. 2 — Édifices civils, Paris, Imprimerie centrale des chemins de fer A. Chaix et Cie, (lire en ligne), p. 121-346
Georges Brunel, « La formation des musées de la Ville de Paris et le développement de l’administration des Beaux-Arts », dans Chantal Georgel (dir.), Choisir Paris : les grandes donations aux musées de la Ville de Paris, Paris, Publications de l’Institut national d’histoire, collection Actes de colloques, (ISBN978-2-917902-63-9, lire en ligne)