Pierre Jacques Michel Chasles est issu d'une famille bourgeoise originaire de Sours. Son père Pierre Michel y est né en 1722 ; il épouse à Chartres en 1749 Henriette Catherine Léger-Guerrier, fille d'un menuisier[2] ; il meurt en 1812[3]. Il est maître menuisier et marchand de bois à Chartres. Un jugement du tribunal de première instance de Chartres de 1813 supprime le prénom « Pierre » du et ajoute au patronyme le « s » final[1].
Pierre Jacques Michel est le frère aîné de Charles Henri Chasles, né en 1772[4] et mort en 1853 à Chartres ; il est l'oncle du mathématicien Michel Chasles.
Il épouse, le 25 germinal an IV (14 avril 1796) dans l'ancien 4ème arrondissement de Paris, Marie Thérèse Victoire Halma[5], née à Sedan en 1773, morte en 1828 à Paris. De leur union naissent cinq enfants :
Stéphanis Émile Victor Chasles, né le 5 floréal an V (24 avril 1797) à Mainvilliers, mort le 26 prairial de la même année (14 juin) au même lieu[6].
Augusta Stephanilla Chasles, née le 24 nivôse an VIII (14 janvier 1800) à Chartres, morte le 10 pluviôse de la même année (30 janvier) au même lieu[7] ;
Laurentine Stephanilla Chasles ; épouse le 19 juillet 1834 à Paris Pierre Letermelier.
Émile Hilary Agathon ; épouse le 12 juillet 1829 à Paris Marie Caroline Eugénie Bense.
Débuts dans la Révolution
Pierre Jacques Michel Chasles entre dans les ordres : en 1781, il devient professeur de rhétorique au collège royal de Chartres (actuel lycée Marceau)[8] ; en 1783, il y devient professeur d'éloquence[9]. En 1785, il est nommé secrétaire particulier de Joachim de Conzié, l'archevêque de Tours[10]. Entre 1789 et 1790, il rédige Le Correspondant ou Journal du département d'Eure-et-Loir. Il prête serment à la Constitution civile du clergé et est élu maire de Nogent-le-Rotrou[10].
Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote en faveur de la culpabilité, pour la mort et contre l'appel au peuple et contre le sursis. Il est absent lors de la mise en accusation de Marat[14] et contre le rétablissement de la Commission des Douze[15].
En août, il est envoyé auprès de l'armée du Nord aux côtés de Bentabole et de Collombel[19]. Au cours de cette deuxième mission, il est blessé à la tête et aux jambes lors de la la bataille de Hondschoote[10]. Il est cependant dénoncé au Comité de Salut public pour avoir épuré le comité de surveillance de Lille : « [...] je crois que cet ex-chanoine est plus propre pour faire la contre-révolution que la révolution » dénonce Duquesnoy[20] ; « Châles [...] a pris un arrêté qui a jeté les patriotes dans la terreur » abonde Guiot[21]. Chasles est rappelé par la Convention en pluviôse an II (janvier 1794)[22] et se défend des accusations portées contre lui en ventôse (mars)[23].
Chasles est admis chef de brigade aux Invalides. Il est inculpé brièvement dans la conjuration des égaux mais est rapidement relâché.
Il s'exile volontairement à Londres lors de la Première Restauration et revient en France lors des Cent-Jours. Il n'est pas inquiété par la loi du 12 janvier 1816 comme il n'a pas signé l'Acte additionnel. Il meurt en 1826 à Paris[10].
↑Inventaire après le décès d'Henriette Guerrier, épouse de Michel Chasles, mère de Pierre Jacques Michel Chasles, reçu par Maître Pichot, notaire à Chartres, le 20 juin 1781. Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E51 672.
↑Acte de Maître Hallier, notaire à Chartres, en date du 31 mars 1783, contenant constitution de rente par "Pierre Jacques Michel Chasles, prêtre, professeur d'éloquence au collège de Chartres, y demeurant rue de la Visitation ou du cheval blanc, paroisse Sainte-Foy", Archives départementales d'Eure-et-Loir, cote 2E16 150.
↑ abcd et eFrançoise Brunel, « Chasles Pierre Jacques Michel », p. 209-210 inAlbert Soboul (dir.), Dictionnaire de la Révolution française, Presses Universitaires de France coll. « Quadrige », Paris, 1989, rééd. 2005, 1132 p.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 42.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 53, séance du 3 novembre 1792, p. 129.
↑Alphonse Aulard, La Société des jacobins tome 4, séance du 28 septembre 1792, p. 338.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 73.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 535.
↑Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 2, Représentants en mission, 8 mars 1793, p. 285.
↑Op. cit., Représentants en mission, séance du 9 mars 1793, p. 303.
↑Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 3, Représentants en mission, 30 avril 1793, p. 533.
↑Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 5, Représentants en mission, 1er août 1793, p. 443.
↑Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 10, Représentants en mission, séance du 17 nivôse an II (6 janvier 1794), p. 90.
↑Op. cit., Représentants en mission, séance du 19 nivôse an II (8 janvier 1794), p. 130-133.
↑Op. cit., Représentants en mission, séance du 12 pluviôse an II (31 janvier 1794), p. 573-574.
↑Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 86, séance du 16 ventôse an II (16 mars 1794), p. 124-125.
↑Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française n°229, 1977, p. 385-404.
↑Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 21, Comité de Salut public, 13 germinal an III (2 avril 1795), p. 462-463.