En 1933, il est affecté et commande le 72e régiment d'artillerie. En 1935, il est affecté à un Etat-major du conseil supérieur de la guerre. En 1936, il est affecté par voie de réorganisation comme chef d'Etat-major du Général Inspecteur général de la défense aérienne.
Le , à la suite de la grande rafle des Juifs en zone non occupée, il reçoit l'ordre de mettre des gendarmes à la disposition de l'intendant de police Marchais pour procéder au convoyage de 650 Juifs de la zone sud vers la zone nord. Il déclare alors : « Jamais je ne prêterai ma troupe pour une opération semblable ». Le général de Saint-Vincent mettait ainsi, avec panache, un terme à une carrière qui prenait fin le surlendemain, la loi du 2 août 1942 ayant abaissé la limite d'âge à 59 ans avec effet au 1er septembre suivant. C'est donc sur cette action d'éclat qu'il rejoignit la section de réserve, cette fin d'activité quasi simultanée ayant d'ailleurs nourri les accusations de limogeage aussitôt portées à l'encontre des autorités de Vichy par la presse anglo-saxonne [5] et parfois reproduites par la suite [6].
Membre fondateur de l'Amitié chrétienne à Lyon sous le haut patronage du cardinal Gerlier, du pasteur Boegner et de Georges Villiers, maire de Lyon, et faisant partie du groupe de résistants de l'Armée secrète, proche du général Frère, Pierre Robert de Saint Vincent refuse de dévoiler le lieu de refuge du général Giraud avant son départ pour l'Afrique du Nord[7].
Il est contraint de se cacher à la suite de l'invasion de la zone libre par les Allemands en .
En 2017, la cour centrale du centre Berthelot (ancienne école de santé des armées) est renommée esplanade Général-Pierre-Robert-de-Saint-Vincent en son honneur[8].
Notes et références
Les Justes de France, Mémorial de la Shoah, 2007, p. 190 (ISBN2-9524409-4-8).
Israel Gutman (dir), Dictionnaire des Justes de France, Yad Vashem, Fayard, 2003, p. 494.
↑Robert de Saint-Vincent, Réclamation du Parlement en faveur des protestants de France, 1787 [lire en ligne].
↑Alphonse de Beauchamp et Étienne Psaume, Biographie moderne, ou, Galerie historique, civile, militaire…, vol. III, Paris, 1816 [lire en ligne].
↑Amar, Biographie universelle classique, ou dictionnaire historique portatif…, Paris, Charles Gosselin, libraire-éditeur, 1829 [lire en ligne].
↑Biographie nouvelle des Contemporains, vol. XVIII.
↑Le , le Times de Londres et le New York Times évoquent ce refus.
- d'après l'article du London Times intitulé « Military Governor of Lyons Dismissed, Refusal to Help in Arrests of Jews » : "General de St Vincent, Military Governor of Lyons, has been dismissed by Laval (states the Fighting French Press Service). On August 28 General de St. Vincent refused to obey Vichy’s order to cooperate in the mass arrests of Jews in the unoccupied zone. He refused to place at the disposal of the authorities for this purpose. He was immediately dismissed from the Army by Laval, and the decree to this effect has already been published in the Vichy official journal. General de St. Vincent was until recently second in command to General Frère".
- selon l'article de The New York Times intitulé « Catholics Shelter Children » : "General De Saint-Vincent, military governor of Lyon, was dismissed by M. Laval ... because he refused to place his troops at the disposal of German autorities making mass arrests of Jews in the occupied zone"
↑Y compris même par des universitaires aussi réputés que l'historien d'Oxford Martin Gilbert, in Les Justes, Les héros méconnus de la Shoah, Calmmann-Lévy 2004, p. 256, l'historien de Columbia Robert O. Paxton, in L'Armée de Vichy, Tallandier, coll. « Points histoire », p. 200, ou l'historien de la Sorbonne Fred Kupferman, in Pierre Laval, Tallandier coll. « Texto », 2016, p. 419-420. Des auteurs de moindre qualité imputèrent même un tel limogeage personnellement au secrétaire d'Etat à la Guerre, le général Bridoux, sans doute pour accréditer un antisémitisme qui, sans doute, leur paraissait manquer à son procès
↑Jérôme Cordelier, L'espérance est un risque à courir : sur les traces des résistants chrétiens 1939-1945, Calmann-Lévy,
↑« Le Général Pierre Robert de Saint-Vincent, "Juste parmi les Nations " donne son nom à l'esplanade du CHRD », Le Progrès, (lire en ligne)