L'éponge du récit évangélique figure dans plusieurs œuvres d'art.
Les Évangiles
Selon le Nouveau Testament, alors que Jésus-Christ agonisait sur la croix, il prononça sept paroles. La cinquième est la suivante :
« Quelqu'un courut tremper une éponge dans du vinaigre et, l'ayant mise au bout d'un roseau, il lui donnait à boire en disant : Laissez ! que nous voyions si Élie va venir le descendre ! »
« Un vase était là, rempli d'une boisson vinaigrée. On mit autour d'une branche d'hysope une éponge imbibée de ce vinaigre et on l'approcha de sa bouche. »
Ainsi, pour répondre et atténuer l'agonie du Christ sur la croix, on porta aux lèvres de Jésus une éponge fixée au bout d'un bâton et plongée au préalable dans de la posca, ou vinaigre. Celui, après avoir en avoir goûté, se refusa de le boire, préférant alors l'agonie lente sans atténuation.
En France, on retrouve, par exemple, l'image de l'éponge sur les fresques des voûtains du chœur de la chapelle abbatiale Sainte-Marie de l'abbaye de Chaalis, œuvre du Primatice entre 1541 et 1544[2].
Les prétendues reliques
Aucune relique de la « Sainte Éponge » n'a été reconnue par l'Église catholique. L'expression même de « Sainte Éponge » n'existe pas dans la tradition catholique, qui se réfère seulement à l'éponge contenant du vinaigre et qui est l'un des instruments de la Passion.[réf. nécessaire]
Les premières prétendues reliques de cette éponge n'apparaissent pas avant le VIe siècle (mentionnée par Grégoire de Tours et l’anonyme de Plaisance), soit 500 ans après la crucifixion. Le roseau a été divisé en quatre parties qui sont envoyées, selon différentes traditions, à Florence, Lunegarde, en Bavière et en Grèce[3].
De Jérusalem à Constantinople
Un poème de Sophrone de Jérusalem indique qu'à son époque (560-638) un objet nommé « Sainte Éponge » et considéré par la population comme étant une relique de l'éponge citée dans l'Évangile était vénéré dans le Martyrium ou basilique de Constantin, à Jérusalem[4].
Jérusalem est prise par le général perse Schahr-Barâz en 614. En 629, lorsque Schahr-Barâz fait la paix avec les Byzantins pour s'allier avec eux contre ses rivaux Perses, Nikétas, fils de Schahr-Barâz, apporte aux Byzantins deux prétendues reliques : la Sainte Éponge puis la Sainte Lance. L'arrivée de la « Sainte Éponge » à Constantinople fut célébrée le [5].
Durant la Révolution française, la Sainte-Chapelle fut ravagée et les reliques furent détruites ou dispersées. Certaines ont été conservées brièvement à la Bibliothèque nationale, pour rapidement disparaître. Néanmoins, plus tard, elles auraient été restituées, on ne sait d'ailleurs comment puisqu'elles sont censées avoir été détruites, à Notre-Dame de Paris.
Rome
Un auteur anticlérical du XIXe siècle, Collin de Plancy, affirme en 1821 qu'un morceau de la prétendue « Sainte Éponge », marron avec du sang, était conservé à Rome dans l'archibasilique Saint-Jean de Latran[10]. Cinquante ans plus tard, un autre écrivain reprend cette affirmation[11]. Il ne semble pas que d'autres témoins aient confirmé cette assertion.
Ce qui est certain, c'est qu'il existait et qu'il existe toujours une prétendue « Sainte Éponge » dans la chapelle des reliques de la Basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem[12].
Toujours au XIXe siècle, un ouvrage mentionne une « Sainte Éponge » dans l'église de Chirac (ancien prieuré, embelli par le pape Urbain V), dans un reliquaire en argent[15].
Enfin, différentes traditions mentionnent que des fragments supposés de l'éponge se trouvent dans différentes églises d'Italie : Sainte-Marie Majeure, Sainte-Marie in Campitelli et Sainte-Marie-du-Trastevere à Rome, Dôme de Florence, San Silvestro in Capite. De petits fragments sont également revendiqués par l'abbaye d'Andechs en Bavière et le monastère de Vatopedi de la République monastique du Mont Athos[17].
↑Jean Ebersolt, Sanctuaires de Byzance recherches sur les anciens trésors des églises de Constantinople, Paris : E. Leroux 1921. pp. 10, 116, 118. (OCLC179692064)
↑ a et bHenri Stein, Le Palais de justice et la Sainte-Chapelle de Paris; notice historique et archéologique, Paris, D.A. Longuet, 1912. (OCLC4726715)
↑dir. Vincent Déroche et Nicolas Vatin, Constantinople, 1453 Des Byzantins aux Ottomans, Anacharsis Editions, , 1405 p., p. 727
↑Jacques Albin Simon Collin de Plancy, Dictionnaire critique des reliques et des images miraculeuses, Paris, Guien, 1821. p. 75 (OCLC2302145)
↑Édouard de Bleser, Rome & ses monuments : guide de voyageur catholique dans la capitale du monde chrétien, Louvain : C.-J. Fonteyn, 1870. p. 595 (OCLC2503640)
↑J Gaume, Les trois Rome : journal d'un voyage en Italie, Paris : Gaume Frères, 1847. p.275 (OCLC13510099)
↑Chanoine Delvigne, L'Eglise Saint-Jacques de Compiègne Description et histoire, Compiègne, Le Progrès de l'Oise, 1942. p. 114 (OCLC25715722)
↑Louis de Sivry, J -P Migne, Jean Baptiste Joseph Champagnac, Dictionnaire géographique, historique, descriptif, archéologique des pèlerinages : anciens et modernes et des lieux de dévotion les plus célèbres de l'univers..., Paris : Chez L'Éditeur, 1859. p.82 (OCLC2413893)