Tour Jean-sans-PeurTour Jean-sans-Peur
La tour Jean-sans-Peur ou tour de Jean sans Peur est une tour de fortification édifiée à Paris au XVe siècle par le duc Jean Ier de Bourgogne, dit « Jean sans Peur ». Elle est située au 20, rue Étienne-Marcel, dans le 2e arrondissement. Elle constitue le dernier vestige de l'hôtel des ducs de Bourgogne. L'hôtel, adossé à l'enceinte de Philippe Auguste, avait été construit par Robert II d'Artois à la fin du XIIIe siècle. Il est devenu propriété des ducs de Bourgogne par héritage jusqu'à la mort en de Charles le Téméraire. Le roi François Ier offre à Diegue de Mandosse la partie orientale du domaine incluant la tour Jean-sans-Peur. C’est pour cette raison que la tour fut parfois appelée « hôtel de Mandosse ». L'hôtel tombe en désuétude. C'est en –, lors du percement de la rue Étienne-Marcel, que l'on redécouvre la tour. Elle est alors classée au titre des monuments historiques par un arrêté du [1], puis restaurée en . Depuis , la tour est ouverte au public. Contexte historique de la construction de la tourLe roi Charles VI est sujet à partir de à des accès de folie, pendant lesquels les membres de la famille royale sont amenés à intervenir dans le gouvernement. Les oncles de Charles VI sont de puissants princes car dotés d'importants apanages. Par ailleurs Charles VI a un frère ambitieux Louis Ier d'Orléans qui entre rapidement en conflit avec le plus puissant de ses oncles Philippe II de Bourgogne, dit « le Hardi ». La mort du duc de Bourgogne permet dans un premier temps au duc d'Orléans de prendre le contrôle du gouvernement car le successeur de Philippe Le Hardi, Jean Ier de Bourgogne, dit « Jean sans Peur », est très occupé par l'importante succession que lui laissent ses parents. Mais le nouveau duc de Bourgogne ne se laisse pas faire pour autant et, constatant que les démonstrations de force ne suffisent pas, organise l'assassinat de Louis d'Orléans en . La construction de la tour de à est donc à resituer dans le cadre de la politique de Jean sans peur, qui vise à affirmer son pouvoir dans la capitale, voire à se protéger contre l'hostilité que suscite son action déterminée. En effet, Charles Ier d'Orléans demande bientôt justice pour son père, s'allie en à Bernard VII d'Armagnac et reçoit le soutien d'autres branches de la famille royale. La guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons est alors enclenchée. Jean sans Peur élimine Bernard d'Armagnac en , poussant le dauphin Charles VII à fuir Paris pour Bourges : ce dernier et ses successeurs délaisseront la capitale jusqu'en . Le duc de Bourgogne est lui-même assassiné en lors de l'entrevue de Montereau. Son fils Philippe le Bon s'engage alors dans une alliance avec la couronne d'Angleterre qui durera jusqu'en . Double fonction de la tourUn donjonEn conflit avec son rival Louis d'Orléans, Jean sans Peur a entrepris l'édification de la tour pour montrer bien haut sa puissance dans la capitale du royaume. Figure encore dans la décoration le rabot, emblème qu'il avait adopté contre celui de son adversaire, la massue. Dans sa partie supérieure, le donjon a été doté de créneaux et de mâchicoulis qui protégeaient l'accès à deux « chambres de sûreté » superposées très bien éclairées par des fenêtres, chacune chauffée par une cheminée et munie d'un réduit pour les commodités. Un escalier de serviceDans la partie inférieure du donjon, l'escalier desservait les trois étages de l'aile ouest de l'hôtel de Bourgogne (aujourd'hui disparue). Au dessus de l'entrée, un entresol assurait la communication avec :
Éléments remarquables
Notes et références
BibliographieSources anciennes
Sources contemporaines
Voir aussiArticles connexesLiens externes
Information related to Tour Jean-sans-Peur |