Née le , elle est issue d'une famille de tanneurs de la bourgeoisie industrielle rouennaise, les Absire-Sevrey. Grandissant au sein d'une famille catholique traditionnellement de droite, elle en partage les opinions durant son adolescence.
À l'âge de 14 ans, elle est sympathisante de Valéry Giscard d'Estaing et milite en sa faveur durant la campagne présidentielle de 1974. Cet engagement parmi les centristes sera mentionné plus tard par ses adversaires politiques locaux. Ses convictions évoluent vers la gauche dans les années 1980[1],[2],[3].
Elle épouse Philippe Fourneyron, médecin. De ce mariage naissent quatre enfants. L'un de ses fils, Antoine, meurt en à la suite d'un accident de scooter[2],[4],[5].
Elle intègre en le ministère des Sports, où elle est notamment chargée de l’organisation et du suivi de la médecine sportive nationale, ainsi que de la coordination des médecins des équipes de France. Dans le cadre de ses fonctions, Valérie Fourneyron prend également une large part à la rédaction de la loi de 1989 contre le dopage. De 1991 à 1995, elle est médecin directeur du centre régional de médecine sportive de Sotteville-lès-Rouen et médecin de l’équipe de France de volley-ball. Auparavant, elle fut également médecin du Rouen hockey élite 76[9].
Parcours politique
Adjointe d'Yvon Robert
Elle s'engage en politique en 1995 quand Yvon Robert, candidat socialiste à la mairie de Rouen, lui propose de rejoindre sa liste[1]. De 1995 à 2001, Valérie Fourneyron est d’abord adjointe au sport à la mairie de Rouen puis première adjointe d'Yvon Robert, chargée en plus de la politique de la ville, de la santé et de la sécurité. En 1998, elle fait partie du groupe interministériel « médecine du sport et dopage » (rapport remis au gouvernement en ) et collabore au groupe de travail chargé d’élaborer la nouvelle législation sur le dopage (loi du ).
Alors qu'elle est investie par le PS pour affronter le député sortant Patrick Herr dans la première circonscription de la Seine-Maritime, ce dernier la bat de justesse au second tour en la devançant de 520 suffrages. À cette occasion, Valérie Fourneyron confie avoir été traitée de « mauvaise mère » par des cadres de la droite locale car elle continuait à faire de la politique malgré la mort accidentelle et récente de l'un de ses fils. Elle avait alors songé à « tout lâcher » mais y a renoncé après avoir été encouragée par ses trois autres enfants[1],[4].
De nouveau investie pour les élections législatives de 2007 dans la première circonscription de la Seine-Maritime, elle est cette fois élue députée au second tour avec 55,16 % des voix face au candidat de l'UMP Bruno Devaux[10]. Elle succède ainsi à Patrick Herr, qui ne se représentait pas. À l'Assemblée nationale, elle est vice-présidente du groupe socialiste, radical et citoyen, chargée du sport. Elle en devient l'une des spécialistes et intervient souvent à ce sujet[11].
En 2008, elle prend la tête d'une liste de coalition de gauche pour l'élection municipale de Rouen qui est élue dès le premier tour avec 55,79 % des voix face à celle du maire sortant Pierre Albertini (38,10 %) le . Elle est élue maire par le nouveau conseil municipal le suivant. Valérie Fourneyron est alors l'une des rares femmes à diriger une ville de plus de 100 000 habitants[N 1]. Au sein de l'Association des maires de grandes villes de France (AMGVF), elle est responsable des questions de sport[12].
Dans la foulée de son élection à la mairie de Rouen, elle refuse de briguer la présidence de la Communauté de l'agglomération rouennaise qui échoit au socialiste Laurent Fabius. Elle en devient néanmoins l'une des vice-présidents.
En , elle est désignée présidente du comité médical de l'Agence mondiale antidopage[19]. Elle pilote depuis la fin 2016 le groupe pour la préfiguration d'une Autorité de Contrôles Indépendante dans le cadre de l'AMA[20]. Les principes instituant cette Autorité sont posés en [21]. En , elle intègre le conseil d'administration de la mutuelle Matmut[22].
Valérie Fourneyon fait également la promotion de la possibilité pour les patients en affection longue durée d'obtenir la prescription par leur médecin de pratiquer une activité sportive. C'est à l'occasion de la Loi de modernisation du système de santé dite Loi Santé de 2016, que son amendement est adopté ; le dispositif entre en vigueur le après publication du décret nécessaire[25],[26].
Retrait de la vie politique
En , Valérie Fourneyron prend la présidence d'une nouvelle entité mise en place par l'Agence mondiale antidopage, l'Autorité de Contrôle indépendante (ACI)[27]. À ce titre, et à la suite de la suspension du comité olympique russe, et donc de la Russie en tant que nation participante aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang 2018 en raison du système de dopage d'État mis au jour concernant les Jeux de Sotchi 2014, l'ACI a la charge de déterminer la liste des athlètes russes autorisés à concourir sous drapeau olympique[28].
↑ a et bLaure Bretton, « Valérie Fourneyron, de l’endurance », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bJean-François Fournel, « Valérie Fourneyron, l’ambition de la politique modeste », La Croix, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Election municipale à Saint-Briac : Philippe Fourneyron, futur maire de la commune », actu.fr, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Saint-Briac : « Ce score nous oblige à réussir », déclare Philippe Fourneyron », Le Télégramme, (lire en ligne, consulté le ).
↑Identifiant RPPS : 10001891562 : information disponible sur l'« Annuaire » du site du Conseil de l'ordre des médecins, conseil-national.medecin.fr. Consulté le 14 décembre 2009
↑Serge Bolloch, « A Rouen, l'UDF rechigne à mettre en oeuvre le "travailler ensemble" cher à François Bayrou », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑Valérie Fourneyron et Alain Loret, « L'inquiétante balkanisation du ministère des sports », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
Céline Colange, « Actualités Municipales 2008 : la gauche “aux commandes” de l'agglomération rouennaise », Études normandes, , p. 41-46 (lire en ligne).