Il entame sa carrière universitaire en , après sa nomination comme assistant. Par la suite, il est maître-assistant puis maître de conférences avant de devenir professeur de droit public en .
Enseignant à la faculté de droit de l'université de Rouen, il est considéré comme un spécialiste du droit constitutionnel[3]. Ses recherches concernent aussi le droit de l'urbanisme, le droit des collectivités locales et l'environnement politique normand.
En tant que juriste, il est l'auteur de cinq ouvrages et de plusieurs dizaines d'articles. De plus, cinq thèses ont été soutenues sous sa direction[4].
Parcours politique
Débuts à Mont-Saint-Aignan
En , il est élu conseiller municipal de Mont-Saint-Aignan sur la liste du maire sortant Alain Brajeux. Trois ans plus tard, il est nommé adjoint au maire chargé de l'urbanisme et des travaux[2].
Le , après la démission d'Alain Brajeux, il est élu maire de Mont-Saint-Aignan par les membres du conseil municipal[2]. Les élections de 1983, de 1989 et de 1995 sont successivement remportées par ses listes.
Cinq ans après son échec, Pierre Albertini se présente de nouveau aux élections législatives. Il bat finalement le député socialiste sortant Dominique Gambier avec 58,2 % des voix.
Entre et , il est juge titulaire de la Haute Cour[7].
Maire de Rouen
À l'approche des élections municipales de 2001, Pierre Albertini se porte candidat à la mairie de Rouen. Sans concurrence après l'abandon de Jean-Louis Bourlanges, il obtient l'investiture du centre droit pour être le principal adversaire du maire socialiste sortant Yvon Robert[8],[9].
Le , lors du second tour, sa liste obtient 51,25 % des voix face à celle d'Yvon Robert. Grâce à cette victoire facilitée notamment par la division de la gauche que les sondages donnaient pourtant gagnante, le centrisme retrouve sa position dominante dans une ville marquée par l'héritage de Jean Lecanuet[10]. Pierre Albertini est formellement élu par le conseil municipal le suivant.
Son mandat de maire est marqué par plusieurs actions auxquelles la municipalité prend part comme :
Peu avant les élections municipales de 2008, il annonce sa candidature à un second mandat. Il constitue une liste profondément renouvelée qu'il veut « ouverte et pluraliste » alors que sa principale opposante, la socialiste Valérie Fourneyron, bénéficie d'une large avance dans les sondages en prévision du scrutin municipal[15],[16]. Dans un contexte difficile pour les élus du centre et de la droite, les détracteurs du maire sortant profitent de la campagne pour reprocher à celui-ci son tempérament « solitaire » voire « autoritaire » dans la conduite des projets municipaux[17],[18],[19].
Soutenue notamment par le MoDem et l'UMP, la liste de Pierre Albertini obtient 38,10 % des voix lors du premier tour le , contre 55,79 % pour celle de la socialiste Valérie Fourneyron. Celle-ci succède donc au maire défait lors du conseil municipal du suivant.
Dans une interview accordée au quotidien Paris-Normandie, il explique son échec par son soutien à la candidature présidentielle de Nicolas Sarkozy quelques mois plus tôt. Estimant que les électeurs l'ont considéré comme « [le] représentant [du président de la République] à Rouen », il se dit victime d'un vote sanction découlant de l'actualité politique nationale tout en indiquant qu'il préfère mettre un terme à ses activités politiques[20].
Retrait de la vie politique
Démissionnaire du conseil municipal de Rouen après sa défaite, il se retire effectivement de la vie politique[21]. Il fait néanmoins partie de l'équipe de campagne de François Bayrou pour l'élection présidentielle de 2012. L'hebdomadaire Valeurs actuelles le présente même comme la « plume » du candidat centriste dont il s'était pourtant éloigné dès [22].
En , il annonce son éventuel retour en politique à l'occasion des élections municipales rouennaises de 2014. Il propose alors de conduire une liste unique rassemblant le centre et la droite pour éviter la dispersion des voix[23],[24],[25]. Les candidats déclarés de ces deux blocs, Patrick Chabert (UDI) et Jean-François Bures (UMP), écartent toutefois cette suggestion de l'ancien maire, qui renonce à ses ambitions de retour[26].
Prises de position
Lors du débat portant sur le PACS, contre lequel il a finalement voté en 1998, il dépose une proposition de loi créant un « certificat de vie commune » destiné aux couples homosexuels et hétérosexuels.
En , alors qu'il est vice-président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, il se dit favorable à la convocation d'un référendum pour l'instauration du quinquennat présidentiel[27].
Partisan de François Bayrou lors de l'élection présidentielle de 2007, il collabore à l'écriture du programme législatif de l'UDF. Après le premier tour du et l'élimination de son candidat, il est le premier député du parti centriste à soutenir Nicolas Sarkozy. Celui-ci l'invite à s'exprimer lors d'une réunion publique au Zénith de Rouen, le suivant. À cette occasion, il dit constater « une très forte convergence sur les grands objectifs » qui le pousse à voter en faveur du candidat de droite sans pour autant « renier en aucune manière ni [son] parcours ni [ses] valeurs »[30].
Le , il refuse de contribuer à la création du Mouvement démocrate et fait savoir qu'il renonce à toute appartenance partisane pour « rejoindre le peuple, très largement majoritaire dans notre pays, des Français n'appartenant à aucun parti politique »[31],[32]. Il ne fait pas non plus partie des fondateurs du Nouveau Centre, dont il soutient néanmoins le candidat dans sa circonscription pour les élections législatives.
Disgrazia, Paris, Les Éditions Baudelaire, , 212 p. (ISBN9791020320827).
Giscard : Le président qui osa, Paris, L'Archipel, , 320 p. (ISBN9782809847840).
Notes et références
↑« Pierre Albertini: "L'implication de l'élu local doit être plus forte" », Corse-Matin, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cLoïc Vadelorge, « Quelle échelle pour la décentralisation ? Interview de Pierre Albertini député-maire de Rouen », Études normandes, , p. 54-70 (lire en ligne).
Le Grand Livre des Rouennais (préf. Guy Pessiot), Rouen, éd. du P'tit Normand, , 253 p. (OCLC468723694), p. 11.
Julien Fretel et Jacques Lagroye, « “Faire avec ce qu'on a” : Les municipales à Rouen », Mobilisations électorales. Le cas des élections municipales de 2001, , p. 15-36 (lire en ligne).
Loïc Vadelorge, « Quelle échelle pour la décentralisation ? Interview de Pierre Albertini député-maire de Rouen », Études normandes, , p. 54-70 (lire en ligne).
Céline Colange, « Actualités Municipales 2008 : la gauche “aux commandes” de l'agglomération rouennaise », Études normandes, , p. 41-46 (lire en ligne).