Brièvement conseillère pour la réforme de la police auprès du directeur central de la sécurité publique au ministère de l'Intérieur en 2001, elle devient la même année directrice de cabinet du PDG de Coframi[1].
Carrière sportive
Chantal Paul vit une adolescence sportive qui la mène jusqu'au haut niveau, son palmarès incluant 12 coupes de France et 12 titres de championne de France de karaté en kata[3], et un titre de championne d'Europe universitaire. Le , elle remporte le championnat de France par équipes avec ses coéquipières Véronique Mesnil De Vido et Léna Pyrée, à l'occasion de son retour en compétition[4],[5].
Elle rencontre Hervé Jouanno en 1987 sur les bancs de leur école de commerce, lui âgé de 19 ans, elle de 18. Ils s'épousent civilement, le [6], puis religieusement le 9 août 1997[7]. Ils ont 3 enfants : l'aînée Sibylle et des jumeaux Côme et Sixtine[8] 2 ans plus jeunes. Son mari a gravi les échelons du groupe Pernod-Ricard, en devenant directeur de la coordination des achats.
Ils ont habité Issy-les-Moulineaux.
Parcours politique
Débuts
Elle retrouve les bureaux de la place Beauvau en 2002, en qualité de responsable du bureau des statuts et de la réglementation des personnels territoriaux à la direction générale des collectivités locales.
Elle est choisie par le ministre titulaire, Nicolas Sarkozy, comme rédactrice de ses discours à partir de , tout en étant officiellement chargée de la communication auprès de Michel Gaudin, directeur général de la police nationale.
Sur les conseils de Claude Guéant, elle s'intéresse au développement durable, domaine pour lequel, avec les questions de sécurité routière, elle est nommée conseillère technique au cabinet du ministre en 2003. Quand Nicolas Sarkozy quitte le ministère de l'Intérieur, elle devient jusqu'en 2006, sa directrice de cabinet et de communication au Conseil général des Hauts-de-Seine où elle sera notamment chargée d'organiser la concertation publique pour élaborer le programme sur cinq ans du Conseil général, et d'installer le premier conseil départemental du développement durable.
Elle suit ensuite Nicolas Sarkozy au ministère de l'Intérieur, comme conseillère pour le développement durable[9], puis participe à son programme présidentiel. Quand il est élu président de la République, en 2007, elle est nommée conseiller développement durable à l'Élysée, et a la charge notamment des négociations du Grenelle Environnement[2].
Le , elle est nommée secrétaire d'État chargée de l'Écologie, en remplacement de Nathalie Kosciusko-Morizet.
En tant que secrétaire d'État chargée de l'Écologie, elle doit porter devant le Parlement l'examen des lois dites « Grenelle I » et « Grenelle II » issues du Grenelle Environnement qu'elle a suivies pour l'Élysée et à l'Ademe[10] et souhaite défendre « la biodiversité, la santé environnementale et la conso durable »[2].
Dans le cadre des élections régionales 2010, elle énonce les « principes d'une écologie de droite » qui seraient notamment la croissance, le progrès technologique, et l'utilisation de l'énergie nucléaire[11].
Le , Chantal Jouanno annonce que « seuls les ours tués ou morts accidentellement seront remplacés », stoppant ainsi le plan de réintroduction de ces animaux dans les Pyrénées[12]. Deux jours plus tard, elle présente le bilan qualité de l'air 2009, qui indique que la concentration en particules polluantes a augmenté par rapport à l'année précédente ; pour répondre à ce problème, la secrétaire d'État annonce plusieurs mesures dans le cadre d'un « plan particules », avec pour objectif de réduire de 30 % les émissions polluantes d'ici 2015[13].
Tout en soutenant la candidature de Nicolas Sarkozy à la présidentielle de 2012, Chantal Jouanno émet des réserves quant à la tournure prise par la campagne du président sortant, dont elle considère qu'il valide « les mots et l'agenda du Front national ». La sénatrice se déclarera en désaccord sur quelques points défendus par son parti - notamment en matière d'immigration, de questions sociales (comme le mariage homosexuel, qu'elle défend dans une tribune du quotidien Le Monde[15]) et d'environnement[16],[17],[18].
En , elle est l'auteur d'un rapport parlementaire intitulé « Contre l'hypersexualisation, un nouveau combat pour l'égalité »[19].
En , elle annonce être candidate à l'investiture UMP pour les élections municipales de 2014 à Paris[20]. Le mois suivant, elle annonce qu'elle quitte l'UMP pour l'Union des démocrates et indépendants (UDI), parti de centre-droit nouvellement créé par Jean-Louis Borloo, dont elle est vice-présidente[21].
Elle est membre de la promotion 2013 du programme « Young Leaders » de la France China Foundation[22]. Le 6 février 2013, Chantal Jouanno cofonde l'Institut de l'économie circulaire[23]. Elle fonde en un laboratoire d'idées, « Ecolo Ethik, pour l'innovation écologique contemporaine » en réaction contre l'écologie de gauche qu'elle juge rétrograde et facteur de décroissance économique.
En , Chantal Jouanno dépose avec Catherine Morin-Desailly une proposition de résolution visant à accorder l'asile à Edward Snowden[24],[25],[26]. Elles déclarent que « les révélations d'Edward Snowden ont montré que les collectes massives d'informations par la NSA, concernant des citoyens du monde entier, dépassaient le cadre de la lutte nécessaire contre le terrorisme ou contre les autres risques géopolitiques »[25]. Elles souhaitent également qu'Edward Snowden soit fait citoyen d'honneur, en se fondant sur l'article 14 de la Déclaration universelle des droits de l'homme sur le droit d'asile et « du caractère éthique de la démarche de Snowden »[25].
Responsable de l’UDI
À la suite de l'élection de Jean-Christophe Lagarde à la tête de l'UDI, elle devient porte-parole du parti. Chantal Jouanno avait appelé à voter pour Jean-Christophe Lagarde après son arrivée en troisième place dans le cadre du tandem qu'elle formait avec Yves Jégo, qui, lui, devient vice-président du parti.
En décembre 2014, elle annonce au Parisien qu'elle souhaite briguer la tête du conseil régional d'Île-de-France à l'occasion des élections régionales de 2015. En février 2015, à la suite d'un vote interne, elle est nommée chef de file pour l'UDI aux élections régionales de décembre 2015 face à Rama Yade. Elle figure finalement en deuxième place de la liste des Hauts-de-Seine Les Républicains-UDI-MoDem conduite par Thierry Solère, dont la cheffe de file régionale est Valérie Pécresse, lors de l'élection régionale de 2015 en Île-de-France[27].
Elle annonce qu'elle met un terme à sa carrière politique en septembre 2017[31],[32]. Elle rejoint alors Spencer Stuart, un cabinet de chasseurs de têtes[33]. Par décret du 22 février 2018, elle est nommée membre du conseil d'administration de l'Agence française de développement[34].
Présidente de la Commission nationale du débat public
Nomination
À compter du 22 mars 2018, elle est nommée présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP)[35]. Pour Capital, cette nomination « n'est probablement pas étrangère à son appel au rassemblement autour d'Emmanuel Macron après son élection »[33].
Grand débat national
À ce titre, à la mi-décembre de la même année, elle est chargée par l'exécutif de coordonner le « grand débat national » voulu pour répondre à la crise des gilets jaunes et devant durer jusqu'au 1er mars 2019[36].
Polémiques
Début , elle est l'objet d'une polémique sur le salaire de 176 000 euros bruts annuels qu'elle touchera en 2019 en tant que présidente de la CNDP (soit 14 666 euros bruts mensuels, une rémunération proche des 15 410 euros touchés chaque mois par le Premier ministre et le chef de l'État). (Ce salaire a été augmenté de 13 % par rapport à celui de son prédécesseur[33]). Elle répond en déclarant : « Cela ne dépend pas de moi et ça n'est pas lié au grand débat national […] c'est le salaire fixé par les autorités […] [pour] les présidents de la CNDP, quels qu'ils soient », assurant que « ses missions, en tant que présidente de la CNDP, sont « plus larges que le grand débat national », ajoutant qu'elle « comprenait » que ce salaire puisse choquer et invitant « les gens [à dire] […] en quoi ça les choque » et « [à] faire une proposition pour réviser ce salaire »[37]. Elle annonce finalement qu'elle se met en retrait du pilotage du grand débat national pour éviter de perturber les discussions[38],[39],[40] mais reste présidente de la CNDP et conserve son salaire[41].
Une nouvelle polémique survient le 10 janvier à la suite des propos d'Édouard Philippe déclarant la veille : « j'ai pris acte de la démission de Mme Jouanno que je regrette ». Car contrairement à ce qu'a avancé le Premier ministre, l'exécutif regrette justement qu'elle n'ait pas « démissionné » à proprement parler, continuant, en effet, à percevoir les mêmes émoluments sans accomplir les missions qui incombent à sa fonction. Ainsi est-elle vivement encouragée par certains membres du gouvernement (et par d'autres personnalités politiques) à renoncer à l'autorité administrative qu'elle dirige[n 1]. Ainsi que l'a rappelé le Premier ministre lors de son intervention du 9 janvier, la nomination de Chantal Jouanno étant « irrévocable », seule sa démission pourrait provoquer une nouvelle nomination à la présidence de la CNDP. Il a également indiqué qu'une communication serait effectuée « en tout début de semaine » pour dévoiler qui s'occuperait de la consultation publique[38].
Le 10 janvier, Chantal Jouanno annonce qu'elle ne présentera pas sa démission et dénonce des « attaques personnelles incompréhensibles »[42]. Quelques jours plus tard, Mediapart révèle qu'elle avait en réalité démissionné de l'organisation du grand débat national avant le déclenchement de la polémique, après que le gouvernement a refusé de se soumettre à la méthodologie de la CNDP pour son organisation, au risque, selon Chantal Jouanno, que le débat ne devienne une « campagne de communication »[43],[44].
Carrière dans le privé
Après son départ de la CNDP, elle est recrutée par le cabinet de conseil Accenture en tant que Senior advisor transition écologique[45].
Chantal Jouanno, 2037, la société des possibles, MIRZA PUBLISHING (livre numérique), 2016.
Notes et références
Notes
↑Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, sur RTL, le matin du 10 janvier 2019 : il est « assez incompréhensible pour nos concitoyens de démissionner de la principale mission confiée à la Commission qu'on préside soi-même ». Ou Richard Ramos, le secrétaire général adjoint du MoDem à l'AFP : « les Français ne comprendraient pas que Chantal Jouanno ne quitte pas immédiatement ses fonctions ».
↑Décret du 22 février 2018 portant nomination au conseil d'administration de l'Agence française de développement JORF n°0046 du 24 février 2018 texte n° 65 NOR: TREK1803058D.