Élue députée européenne en 2009 dans la circonscription Sud-Est, elle est nommée dans la foulée secrétaire d'État chargée des Aînés, puis assure la fonction de secrétaire d'État chargée de la Santé de 2010 à 2012. Elle est également conseillère municipale de Lyon de 2008 à 2020 et conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes de 2015 à 2021.
Membre de l'UMP puis des Républicains, elle quitte le parti en 2017, après l'élection de Laurent Wauquiez à la tête du mouvement.
Après des études de médecine à Oran, en Algérie[5], elle obtient son diplôme de docteur en médecine en 1990[6] après avoir réalisé ses stages d'interne dans les hôpitaux de Lyon.
Carrière professionnelle
De 1991 à 2009, Nora Berra poursuit sa carrière médicale à l'hôpital Édouard-Herriot[3], en pharmacologie clinique d’abord, puis comme praticien attaché en exploration fonctionnelle rénale et en immunologie clinique.
Elle se consacre aux patients atteints par le VIH[7]. Elle conduit de nombreuses recherches cliniques pour l'Agence nationale de recherche sur le sida (ANRS), de monothérapie, bithérapie puis de trithérapie, des recherches de prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant. Elle réalise le premier observatoire national de trithérapie en prise unique, ainsi que plusieurs projets de prophylaxie post-exposition au VIH[8].
Elle conduit également de nombreux travaux de recherche clinique dans le traitement antirejet chez les patients greffés du rein ou dans l’évaluation de traitements antihypertenseurs.
De 1992 à 1999, elle enseigne également en donnant des cours dans deux écoles d'infirmières lyonnaises[8], l'école Esquirol et l'école du Vinatier, et en encadrant externes et internes à l'hôpital.
Nora Berra fait ses débuts en politique en 2001 après avoir été sollicitée par Paul Laffly, maire de Neuville-sur-Saône, qui lui demande de rejoindre sa liste municipale[10].
Elle est élue conseillère municipale de Neuville-sur-Saône, ville où habitent ses parents, entre 2001 et 2008[11].
Tête de liste UMP dans le département du Rhône lors des élections régionales de 2010[13], elle est élue conseillère régionale de la région Rhône-Alpes le 21 mars. Elle démissionne du conseil régional de Rhône-Alpes en avril 2011 au nom de son « éthique politique », considérant qu'elle ne pouvait exercer en même temps deux mandats locaux et une fonction exécutive nationale[14].
En vue des élections municipales de 2014 à Lyon, Nora Berra décide d'être candidate à la candidature UMP à la suite d'un sondage du 22 mars 2013 la plaçant en tête des opinions favorables avec 35 % d'avis positifs[15], devançant ainsi ses autres concurrents. Le 28 mars 2013, elle confirme sa candidature[16]. Lors du premier tour, le 2 juin 2013, elle réunit 9,41 % des suffrages[17]. Le 4 juin suivant, elle annonce officiellement son soutien à Georges Fenech pour le second tour de la primaire[18].
À l'issue des élections municipales de 2014, elle devient conseillère municipale d’opposition, élue dans le troisième arrondissement de Lyon et conseillère de la Métropole d’opposition[19].
Dès sa prise de fonction, Nora Berra souhaite « associer l'ensemble des Français à une vaste réflexion sur les enjeux de l'allongement de la durée de la vie et sur la solidarité inter-générationnelle[8] ».
Elle s'investit dans les dossiers sensibles qui sont sous sa responsabilité comme la lutte contre la maltraitance des personnes âgées[21] et la prévention du suicide des personnes âgées[22]. Elle suit et met en œuvre le plan Alzheimer 2008-2012[23], une des priorités du président de la République, ainsi que le programme de développement des soins palliatifs 2008-2012[24].
Elle inscrit parmi ses priorités d'action non seulement la prise en compte des besoins des personnes âgées dépendantes et de leur famille, mais aussi la valorisation de la richesse que représentent les aînés pour notre société[1]. Ainsi, elle prépare et lance le deuxième plan « Bien vieillir » et crée le label « Bien vieillir-vivre ensemble »[25], distinguant les villes qui conduisent des actions positives en faveur des aînés.
Elle initie les travaux préparatoires à la réforme de la dépendance en créant le programme « Vivre chez soi », véritable projet sociétal mettant en perspective l'allongement de la durée de vie et le souhait massif de nos aînés de continuer à vivre à leur domicile de façon autonome le plus longtemps possible. Cette mission ouvre la voie à une économie du vieillissement dont les retombées potentielles sont nombreuses en termes de bien-être pour la population des aînés mais aussi de création de croissance et d'emplois dans de nombreux secteurs liés à l'adaptation des logements, à l'accessibilité des bâtiments, aux déplacements, aux nouvelles technologies et à la prise en charge médico-sociale des aînés.
Nora Berra porte pour le gouvernement plusieurs projets de lois touchant à des sujets de société comme la loi Bioéthique (2011)[26] ou la loi sur les soins psychiatriques (2011)[27] visant à faire avancer les droits des malades, préserver, promouvoir leur dignité et assurer leur intégrité.
À la suite du scandale du Mediator, avec Xavier Bertrand, Nora Berra porte la loi du médicament (décembre 2011)[28] pour réorganiser le système de pharmacovigilance français et maintenir la confiance des citoyens dans leur système de santé. La loi donne alors naissance à l'Agence nationale de sécurité du médicament.
Nora Berra a fait face à un autre scandale qui a touché les femmes cette fois, celui des prothèses mammaires PIP contenant du silicone industriel utilisé frauduleusement. Nora Berra a immédiatement proposé que l'assurance maladie prenne en charge le remplacement des implants des femmes porteuses de prothèses pour raisons médicales[29]. Pour les femmes implantées pour des raisons esthétiques, elle a engagé les professionnels à renoncer à leurs honoraires et à proposer des prothèses au prix de revient[30].
Elle met en œuvre plusieurs réformes qui ont permis de redynamiser le système de santé français, notamment la plus importante réforme de l'hôpital avec la loi HPST et la réforme de la médecine de proximité pour lutter contre les déserts médicaux[31].
Par ailleurs, Nora Berra lance d'importants plans de santé publique pour rendre le système de santé français plus équitable, et mieux adapté aux nouveaux enjeux sanitaires et sociaux : chronicisation des pathologies (SIDA, cancer, maladies cardiovasculaires, etc.[34]) , enjeux liés à la nutrition (Programme national nutrition santé, plan Obésité), enjeux lies au vieillissement (plan Soins palliatifs[35], plan Alzheimer[36], plan Parkinson[37], plan Maladies rares[38], plan Suicide[39]).
Toujours engagée sur les sujets qui touchent à la santé et pour faire suite au scandale des prothèses mammaires PIP, elle s'investit particulièrement sur les deux règlements relatifs aux dispositifs médicaux et aux dispositifs médicaux de diagnostic in vitro dont elle fut rapporteur[42] ; ses rapports ont reçu un large soutien des membres de la commission du Marché intérieur et de la Protection des consommateurs, dont elle est membre[43]. Elle travaille au sein de cette commission sur les directives Transparence[44], Tabac[45] et Pharmacovigilance[46].
Après le retrait de Nicolas Sarkozy de la vie politique, Nora Berra est vice-présidente de l'association des Amis de Nicolas Sarkozy, collectif réunissant plusieurs personnalités politiques restées fidèles à l'ancien Président de la République après sa défaite lors de l’élection présidentielle de 2012 et appelant à son retour en politique. Elle publie une tribune dans L'Express à ce sujet[58].
Elle se prononce et milite en faveur de sa candidature pour l'élection du président de l’UMP lors du congrès de novembre 2014. Elle fait alors partie de son équipe de campagne[59].
Le 9 décembre 2014, Nicolas Sarkozy, élu président de l'UMP, la nomme secrétaire nationale de l'UMP chargée des Professions libérales[60]. Le 19 mai 2015, elle est nommée au bureau politique national des Républicains, parti politique issu du changement de nom et de statuts de l’UMP, opéré par son nouveau président, Nicolas Sarkozy[61]. Le 11 juin suivant, elle est reconduite dans ses fonctions de secrétaire nationale chargée des Professions libérales[62].
À la suite de l'élection de Laurent Wauquiez à la tête des Républicains, elle annonce son départ du parti, le 13 décembre 2017, critiquant « le projet porté par Laurent Wauquiez […] un projet de fermeture, une ligne où l'outrance a pris le pas sur la droite sociale et humaniste […] » et « une droite droitisée, dénuée d'équilibre, dans l'outrance sur les questions d'immigration et d'identité, avec de la critique permanente, une critique sans mesure[66],[67] ».
Sur des sujets sociétaux
Santé
Nora Berra a initié un programme de prévention et de sensibilisation au VIH chez les migrants fragilisés au sein de l'Association de lutte contre le SIDA de Lyon[68].
En 2011, alors secrétaire d'État à la Santé, Nora Berra intervient devant le Sénat pour justifier son opposition à l'ouverture aux homosexuels du don de sang, en arguant que c'est « bien la notion de comportement ou de situation à risques qui doit être prise en compte »[69]. Elle répond alors à la polémique suscitée après ses propos rapportés par la presse quelques jours auparavant lors de l'examen d'un projet de loi sur la bioéthique : « La loi ne discrimine personne mais prend en compte les données épidémiologiques, selon lesquelles par exemple l'homosexualité est un facteur de risque pour le VIH, donc une contre-indication de don »[70].
Diversité
Nora Berra est membre cofondateur du club « Convergences », créé en 2003, dont le but est de valoriser la diversité culturelle[11].
En 2013, elle signe une tribune dans Le Monde dans laquelle elle interroge les raisons du « désamour » entre les Français musulmans et l'UMP[71].
Légalisation du cannabis
Nora Berra se dit « complètement opposée » à la légalisation du cannabis[72], qu'elle estime être « une cause électoraliste et laxiste qui met en danger la santé publique[73] ».
Nora Berra s'est opposée au projet de loi d'ouverture du mariage aux couples homosexuels, le considérant comme un texte qui a « clivé la population en deux ». Elle se dit favorable à « l'égalité des droits » et à « l'union de deux adultes », mais considère qu'il fallait « déconnecter » ce texte du mariage, à cause de sa dimension traditionnelle et religieuse[76].
Contre la « dénaturation de la filiation »[72], elle est de plus opposée à l'ouverture de la PMA aux couples homosexuels et à la GPA[76].
Droit de vote des étrangers
Nora Berra se dit « complètement opposée » au droit de vote des étrangers, considérant que « la citoyenneté ne se partage pas entre le niveau local et le niveau national, elle est une »[72].
Don d’organes
Elle est la première personnalité politique française à s'engager publiquement à faire don de ses organes[77].
Cause des femmes
Nora Berra a notamment participé aux actions de l'association « Women without Borders »[68].
En 2011, elle est invitée à Washington par Hillary Clinton pour intervenir à un colloque consacré aux femmes dans le service public, le Women in Public Service Project. Elle intervient dans le cadre d'une table ronde intitulée « Women at the top : changing decision making » (« Les femmes au sommet : changer de processus de prise de décision »)[79].
Nora Berra se dit « complètement opposée » au droit à l’euthanasie, la loi Leonetti existante lui paraissant « très équilibrée mais malheureusement insuffisamment connue »[72].
Elle plébiscite le développement de l'information concernant les soins palliatifs, « convaincue que cette méconnaissance de la réalité des soins palliatifs joue en faveur de l’euthanasie, qui est alors perçue comme la seule solution pour ne pas souffrir et échapper à la toute-puissance du pouvoir médical »[81].
Laïcité
Le 22 décembre 2009, elle quitte une réunion du groupe UMP à l'Assemblée nationale après les propos de Pascal Clément sur les minarets : « Le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France. »[82] Elle juge ces propos « anti-laïcs » et « insupportables »[83].
Le lendemain, elle dénonce sur Europe 1 une « image passéiste de la France », considérant les minarets comme « un fait d’urbanisme géré par les collectivités », « qui n’a jamais généré le moindre problème en France »[84].
Elle est aussi signataire de l' « Appel de mai » du Mouvement des musulmans laïcs de France, paru dans Marianne du 5 au 11 mai 2003, intitulé « Appel aux citoyens musulmans de France épris de paix, de justice, de liberté et de laïcité ».
Déchéance de nationalité
En 2016, elle s'oppose vivement à la réforme constitutionnelle reposant sur l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux, proposée par le président de la République, François Hollande, qu'elle juge « inutile » et dangereuse en ce qu’elle pose la question de « l'égalité devant le droit entre Français »[85].
– : secrétaire d'État chargée des Aînés, auprès du ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville, dans le gouvernement Fillon II
– : secrétaire d'État auprès du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Santé, chargée de la Santé, dans le gouvernement Fillon III
↑ a et bPropos recueillis par Nadia Moulaï, « Nora Berra: « Ce qui compte, c’est d’oeuvrer pour une France qui rayonne » », Salamnews, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Nora Berra », sur lci.tf1.fr, 17 juin 2009 / 15 novembre 2010.
↑Anne-Aël Durand, Pierre Breteau, Enora Ollivier et Alexandre Pouchard, « Second tour de la primaire : les parlementaires de droite penchent pour François Fillon », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
↑Nora Berra (Ancien ministre, députée européen et vice-présidente des Amis de Nicolas Sarkozy), « L'UMP doit reconquérir ses compatriotes musulmans », Le Monde.fr, (ISSN1950-6244, lire en ligne, consulté le ).