L’écriture kannada, ou l’écriture kannara, est un alphasyllabaire de la famille de la brahmi[1] principalement utilisé pour écrire le kannada, l’une des langues dravidiennes du sud de l’Inde parlée notamment dans l'état du Karnataka. Dans cet état, il est aussi utilisé pour retranscrire des textes en sanskrit. Il sert également à écrire le konkani, conjointement avec plusieurs autres systèmes d'écriture, et il est aussi utilisé par plusieurs langues peu parlées comme le kodagu et le toulou.
Il est très similaire à l'alphasyllabaire télougou. Une personne pouvant lire l'un d'entre eux peut aisément lire l'autre. L'alphasyllabaire kannada partage aussi quelques similitudes avec l'alphasyllabaire cingalais.
L'alphasyllabaire comporte 50 caractères : 34 consonnes, 14 voyelles et 2 signes particuliers (anusvāra et visarga). Le nombre de symboles pouvant être écrits est cependant bien plus élevé que ces 50 caractères, puisque chacun correspond à une syllabe, réalisée en combinant une consonne avec une voyelle. Tout comme l'alphabet latin, l'alphasyllabaire kannada s'écrit de gauche à droite et la première ligne est celle du haut.
Caractères
Voyelles
L'alphasyllabaire kannada comporte 14 voyelles (ಸ್ವರ ; svara). Le tableau suivant les recense et donne également leur translittération dans la norme ISO 15919, ainsi que le nom donné pour chaque caractère dans la norme Unicode[2] (les voyelles obsolètes sont surlignées en rouge).
Les yogavaahaka, mi-voyelles mi-consonnes, incluent deux lettres : l'anusvāra, phonème de nasalisation, et le visarga, altération du S et du R devant les sourdes et en finales.
L'alphasyllabaire kannada comporte 34 consonnes (ವ್ಯಂಜನ ; vyan̄jana). Par défaut, elles sont suivies de la voyelle ಅ (a ; [a]). Pour qu'une consonne soit suivie par une autre voyelle, il faut apposer la diacritique correspondant à la voyelle désirée sur la consonne. Pour qu'aucune voyelle ne suive une consonne, il faut placer un virama ( ್) sur la consonne.
Le kannada écrit est composé de kagunita, correspondant aux syllabes. Chaque kagunita est réalisée par la ligature d'une consonne et d'une voyelle.
Le tableau suivant recense toutes les syllabes possibles. La colonne de gauche correspond aux consonnes suivies de la voyelle « neutre » a. La colonne de droite correspond aux consonnes suivies d'aucune voyelle.
La devanagari qui est utilisé en konkani. Il s'agit également du système d'écriture authentique du sanskrit qui est parfois retranscrit en écriture kannada.
L'alphasyllabaire kannada dérive de l'alphasyllabaire vieux-kannada à partir du XVIIIe siècle[7]. Celui-ci s'est développé vers le Xe siècle à partir de l'alphasyllabaire kadamba, qui date du Ve siècle[8]. L'alphabet kadamba provient lui-même de la brahmi. Les inscriptions d’Halmidi (entre 500 et 450 av. J.-Chr.) et de Talagunda (370 av. J.-Chr.) passent pour les plus anciens témoignages d'écriture en langue kannada[9].