Abdus SalamMuhammad Abdus Salam
Muhammad Abdus Salam en 1987
Muhammad Abdus Salam[4], né le à Jhang Sadar, Inde (aujourd'hui au Pakistan) et mort le , est un physicien pakistanais surtout connu pour ses travaux sur l'interaction électrofaible, synthèse de l'électromagnétisme et de l'interaction faible. Il est co-lauréat avec Sheldon Glashow et Steven Weinberg du prix Nobel de physique 1979[5]. Il étudie au Government College (en) à Lahore. Titulaire d'une bourse pour la Grande-Bretagne, il obtient en 1952 un doctorat en mathématiques et en physique de l'université de Cambridge. Il enseigne dans ces établissements puis, en 1957, est professeur de physique théorique à l'Imperial College de Londres. En 1964, il devient directeur du Centre international de physique théorique de Trieste, nouvellement créé. Cette même année, il est lauréat de la médaille Hughes. BiographieÉducationMuhammad Abdus Salam est le fils d’un fonctionnaire du Département de l'Éducation dans un district de modestes agriculteurs. Sa famille a une longue tradition de piété et d'éducation. À l'âge de 14 ans, il obtient les meilleures notes jamais enregistrées pour l'examen d'entrée à l'université du Pendjab[6]. Cela lui permet d'obtenir une bourse d'études à l'école gouvernementale, université du Pendjab, à Lahore. Au même âge, il y publie son étude sur Srinivasa Ramanujan. Il reçoit son master à l'âge de 20 ans, en 1946. La même année, il obtient une bourse d'études pour le St John's College à Cambridge, où il termine en 1949 son BA avec les honneurs de première classe dans deux disciplines, les mathématiques et la physique. L'année suivante, il reçoit le prix Smith de l'université de Cambridge pour la plus importante contribution pré-doctorale en physique. Il obtient son Ph.D. en physique théorique à Cambridge. Sa thèse doctorale est une étude fondamentale en électrodynamique quantique[7]. Ses travaux, publiés en 1951, le rendent internationalement célèbre et lui confèrent le prix Adams. CarrièreLa même année, il retourne au Government College de Lahore en tant que chef de département de mathématiques à l’université de Penjab. En 1953, il revient à Cambridge pour enseigner l’électromagnétisme et la mécanique quantique au St John’s College. En 1957, il obtient la chaire de physique théorique à l'Imperial College London, où il anime, avec Paul Matthews (en), une équipe de recherche en physique des particules. Il y demeure jusqu'à sa retraite. En 1959, à l'âge de 33 ans , il devient le plus jeune membre de la Royal Society. En 1959, Salam et Glashow postulent l’existence d’une nouvelle particule, le boson Z0 , qui ne sera découverte qu’en 1983[8]. Durant les années 1960, Abdus Salam joue un rôle important dans l'établissement de la Pakistan Atomic Energy Commission (PAEC), l'agence de recherche nucléaire du Pakistan, et de la Space and Upper Atmosphere Research Commission (SUPARCO), l'agence spatiale pakistanaise créée en 1961 sur ordre du président Muhammad Ayub Khan, dont il est le premier directeur. Il participe aussi à la création de cinq écoles supérieures des sciences afin d'améliorer l'éducation scientifique au Pakistan. Il fonde et dirige l’International Centre for Theoretical Physics (ICTP) de Trieste, en Italie, de 1964 à . Le centre a été renommé Abdus Salam International Centre for Theoretical Physics en son honneur. En 1967, avec Steven Weinberg, Abdus Salam propose une théorie permettant d'unifier les interactions électromagnétique et faible entre particules élémentaires, théorie qui sera confirmée par l'expérience. Pour ce travail, Abdus Salam, Sheldon Glashow et Steven Weinberg recevront le prix Nobel de physique 1979 « pour leurs contributions à la théorie unifiée des interactions faible et électromagnétique entre les particules élémentaires, incluant entre autres la prédiction du courant neutre faible[5] ». Il devient ainsi le premier scientifique musulman à recevoir un prix Nobel. En 1968, il épouse Louise Johnson (1940-2012), biochimiste et cristallographe britannique, qui sera professeur de biophysique moléculaire à l'université d'Oxford de 1990 à 2007. En 1998, le gouvernement pakistanais sort un timbre avec son portrait dans une collection intitulée « Scientifiques du Pakistan ». Il devient un membre, de nationalité étrangère, de la Bangladesh Academy of Sciences. Abdus Salam croyait fermement que la « pensée scientifique est l'héritage commun de l'humanité ». Selon lui, les nations en développement ont besoin de s'aider elles-mêmes, et doivent investir dans leurs propres chercheurs pour aider au développement et réduire ainsi le fossé entre le Sud et le Nord. À ce titre, Salam fonda la Third World Academy of Sciences (TWAS, Académie des sciences du Tiers-Monde) et fut un personnage-clé dans la création de par le monde de nombreux centres internationaux consacrés au progrès de la science et de la technologie. ReligionAbdus Salam était un membre de la communauté ahmadiste[9], et voyait sa foi comme faisant partie intégrante de son travail scientifique. Il écrivit : « Le Saint Coran nous enjoint de réfléchir aux vérités des lois de la nature créées par Allah ; cependant, que notre génération ait eu le privilège d'apercevoir une partie de Son dessein est une récompense et une grâce pour laquelle je présente mes remerciements avec mon humble cœur[10]. » Pendant son discours pour la réception du prix Nobel de physique, Abdus Salam cita un passage du Coran (Sourate 67, 3-4) puis déclara, à propos de la citation en question : « Ceci, en pratique, est la foi de tous les physiciens ; plus profond nous cherchons, plus grand est notre étonnement, plus grand est notre émerveillement pour ce que nous contemplons[11]. » En 1974, quand le Parlement du Pakistan déclara la communauté Ahmadiyya comme non musulmane, Abdus Salam quitta le pays pour Londres en signe de protestation.[réf. nécessaire] MortMuhammed Abdus Salam meurt le à l'âge de 70 ans à Oxford en Angleterre, des suites d'une longue maladie neurologique, la PSP. Son corps fut ramené au Pakistan à Darul Ziafat, où près de treize mille hommes et femmes lui rendirent hommage. Trente mille personnes assistèrent à ses funérailles. Il fut enterré dans le cimetière Bahishti Maqbara à Rabwah près de la tombe de ses parents. L'épitaphe sur sa tombe était « premier lauréat Nobel musulman », mais à cause de l'adhésion d'Abdus Salam à l'ahmadisme, un magistrat local ordonna d'effacer « musulman », conformément à une loi (en) de 1984[12],[13] déclarant l’ahmadisme non musulman. En conséquence, la nouvelle formulation, « premier lauréat Nobel », est désormais inexacte[14]. Le professeur Abdus Salam fut responsable des premiers travaux de la Commission à l'Énergie Atomique du Pakistan, initiateur des travaux de recherche sur les problèmes des inondations et de la salinité et de travaux de recherche dans l'agriculture. Il joua un rôle crucial dans la PAEC et la SUPARCO, l'Agence spatiale nationale du Pakistan. Il aida des scientifiques et ingénieurs pakistanais à être formés dans le domaine nucléaire. LegsLes travaux de Muhammad Abdus Salam laissèrent de nombreuses traces. Il fut au centre des programmes nucléaire, spatial et de missiles pakistanais. En 1998, le gouvernement pakistanais édita un timbre commémoratif en son honneur pour les services rendus en tant que scientifique. Muhammed Abdus Salam fut commémoré par la communauté scientifique pakistanaise, dont nombre de ses anciens étudiants. Ils ont été nombreux à témoigner de leur expérience d'élève, dont Ghulam Murtaza (en), professeur de physique plasma au Government College University de Lahore :
En , une équipe de scientifiques pakistanais, sous la conduite de Munir Ahmad Khan (en) et Ishfaq Ahmad (en), rencontrèrent Abdus Salam à Oxford en Angleterre. Ishfaq Ahmad, professeur de physique nucléaire à l'université Quaid-i-Azam, se souvient que le « Dr Abdus Salam était responsable de l'envoi de près de cinq cents physiciens, mathématiciens et scientifiques du Pakistan pour des Ph.D. dans les meilleures institutions des États-Unis et du Royaume-Uni ». Munir Ahmad Khan, ingénieur nucléaire pakistanais et ancien président de la PAEC, expliqua :
ContributionsLe principal sujet de recherches d'Abdus Salam concernait la physique des particules élémentaires. Ses principales contributions incluent :
Distinctions
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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