Anaa (atoll)
Anaa est un atoll situé dans l'archipel des Tuamotu en Polynésie française. Celui-ci est le chef-lieu de la commune d'Anaa. GéographieSituationAnaa est situé à 66 km au sud de Faaite, l'atoll le plus proche, et à 78 km au sud de Tahanea, ainsi qu'à 377 km à l'est de Tahiti. C'est un atoll de forme ovale de 28 km de longueur et 7 km de largeurs maximales pour une superficie de 37,7 km2 de terre émergées – constituant, après Rangiroa, la seconde plus grande surface émergée des Tuamotu[2] –, composées de onze principaux petits motus[3] qui bordent un lagon de 90 km2, avec un chenal creusé difficilement praticable et marqué par la présence de feo, des blocs de corail qui émergent à 3 m de hauteur. GéologieD'un point de vue géologique, l'atoll est l'excroissance corallienne (de 105 mètres) du sommet d'un important mont volcanique sous-marin homonyme (la « crête d'Anaa » d'un volume de 11 438 m3), qui mesure 3 415 mètres depuis le plancher océanique, formé il y a environ 52,5 à 59,6 millions d'années[4]. DémographieLe principal village d'Anaa est Tukuhora, situé au Nord-Est de l'atoll et habité par près de cinq cents personnes. Il existait des villages anciens, aujourd'hui quasi-inhabités[5] :
En 2017, la population totale d'Anaa est de 494 personnes[1],[6] ; son évolution est la suivante :
HistoirePeuplement polynésienDes séries de fouilles archéologiques ont mis au jour sur Anaa, à proximité des maraes, la présence sur 65 000 m2 d'au moins 315 « fosses de culture » – creusées par des unités familiales de trois à quatre personnes pour atteindre l'humidité latente de la lentille des eaux des précipitations retenues dans le socle corallien où étaient déposés des branchages et des composts[8] – destinées à la culture de différentes variétés de taros dont les tubercules, sources de féculents, étaient récoltés tous les six mois par les Polynésiens ayant peuplé l'atoll[9]. Vers 1770, les guerriers (dits Parata) de l'atoll d'Anaa entrent en conflit avec ceux de Rangiroa à qui ils infligent une série d'importantes défaites[2]. Découverte par les EuropéensAnaa aurait été aperçu pour la première fois par Pedro Fernandes de Queirós le [10]. Cependant c'est l'explorateur français Louis Antoine de Bougainville qui découvre l'atoll avec certitude en 1768[11]. Le navigateur britannique James Cook l'aborde en et le nomme « Chain Island[12],[13] », puis c'est au tour du navigateur espagnol Domingo de Boenechea de la visiter à deux reprises le et le en le nommant « Todos Los Santos », suivi le par le navigateur espagnol José de Andía y Varela, et enfin Anaa est notifié par le capitaine britannique Frederick William Beechey le [12]. Période moderneAu XIXe siècle, Anaa devient un territoire français, le plus peuplé de l'archipel avec environ 1 300 habitants, qui développe une grande production d'huile de coco (d'environ 200 tonneaux par an vers 1860)[14]. Anaa était l'une des îles les plus peuplées des Tuamotu, allant jusqu'à 2 000 habitants environ. Cependant, le cyclone du fit des dégâts matériels majeurs sur l'atoll qui fut submergé par la houle cyclonique – estimée scientifiquement entre 15 et 19 mètres de hauteur[5] – et provoqua la disparition en mer d'environ une centaine de ses habitants (de 95 à 130 selon les rapports, vivant principalement dans les villages de Tukuhora, Tekahora et Temarie[5]) laissant l'atoll exsangue de nombreuses années. ÉconomieL'essentiel de l'activité économique de l'atoll est liée à la pêche et à l'aquaculture en parcs à poissons installés dans les hoas[6] ainsi qu'à la production de coprah avec des cocoteraies cultivées sur pratiquement tous les motus. Anaa possède, près du village principal de Tukuhora, un aérodrome (code AITA : AAA) pourvu d'une piste de 1 400 mètres de longueur. Il accueille, en moyenne, environ 140 vols et 3 500 passagers par an[15]. Faune et floreL'atoll accueille une population endémique de Rousserolles à long bec et son lagon possède des colonies de Cardium fragum[3]. Notes et références
Liens externes
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