La série parodie les films d'espionnage sur les services secrets français du début des années 1960, symbole d'une France coloniale en déclin. Son ton rappelle la saga OSS 117 avec Jean Dujardin, dont Jean-François Halin a aussi écrit les scénarios et qui est également produite par Mandarin.
Synopsis
En 1960, André Merlaux, 23 ans, intègre les services de renseignement français en tant que stagiaire. Beau garçon, bien élevé, malin mais influençable, Merlaux aura beaucoup à apprendre pour servir et défendre les intérêts de la France. Trois fonctionnaires suffisants sont chargés de le former pour effectuer des opérations délicates et parfois saugrenues : Moulinier (responsable de la zone Afrique), Jacquard (Algérie française) et Calot (bloc de l'Est). André découvre les méandres de l'administration et navigue à vue au milieu des incidents diplomatiques à répétition[1].
Personnages et distribution
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par les bases de données Allociné et IMDb.
Marie-Julie Baup : Marie-Jo Cotin, adjoint administratif puis secrétaire administratif (adjoint de catégorie C jusqu'à puis secrétaire (catégorie B) à partir de l'épisode 5 de la saison 1 jusqu'à sa nomination en tant qu'agent à l'épisode 5 de la saison 2)
Julie Farenc : Nathalie (ponctuelle pendant la saison 1, récurrente à partir de la saison 2)
Baptiste Sornin : Planton, le policier de l'accueil du service (jusqu'à l'épisode 2 de la saison 2)
Xavier Aubert : Gufflet, le responsable des fournitures du service
Christophe Lambert : Pochon, le responsable des archives
Personnages récurrents hors du Service
Entourage du colonel Mercaillon
Stéphanie Fatout : Irène Mercaillon, l'épouse du colonel (ponctuelle pendant la saison 1, récurrente à partir de la saison 2)
Mathilde Warnier : Sophie Mercaillon, la fille du colonel et la petite amie puis fiancée de Merlaux (récurrente jusqu'à l'épisode 2 de la saison 2 puis ponctuelle)
Directeur du Service ayant une certaine ressemblance avec le Général, et père de Sophie Mercaillon, la fiancée de Merlaux, le Colonel Mercaillon apparaît au début de la série comme un simple haut fonctionnaire sans histoire particulière.
Toutefois, l'éventualité d'un passé douteux se révèle peu à peu, notamment lors du prêt du détecteur de mensonge, détecteur qu'il fera par ailleurs saboter, où ses réponses sont relevées comme étant des mensonges. Plus tard, son ostensible engagement dans la Résistance sera remis en doute à quelques reprises, notamment lorsqu'il confond Radio-Paris avec Radio-Londres ou lorsque la jaquette de l'ouvrage qu'il lit se détache, révélant qu'il ne lisait pas une biographie de De Gaulle mais un hommage à Pétain.
Sa vie privée s'avère pourtant être marquée par des liens affectifs forts, et malgré les profonds désaccords qui l'opposent à sa fille et, plus tard, de sa femme Irène, il est profondément meurtri lorsque sa femme le quitte et souffre même d'une crise dépressive.
Présenté comme le personnage principal de la première série[2], Merlaux entre au Service en tant que stagiaire au début de la série, initialement peu accoutumé à son rythme de travail, marqué par la bureaucratie - les tampons, primes, notes de frais et autres règlements - et les pots.
Toutefois, avec une formation rigoureuse, Merlaux se révèlera peu à peu comme un bon élément, studieux et sérieux, contrairement à ses formateurs, étudiant ses dossiers avec assiduité, avec toutefois un brin de prédisposition à l'action et à l'impulsivité - son agression mortelle de deux personnes fichées comme terroristes alors qu'ils discutaient tranquillement avec Jacquard en est un exemple particulièrement démonstratif.
Il fut élevé par son père adoptif, un prêtre, le père Jean, avec lequel il entretient de bons rapports filiaux, à la suite de la mort de ses parents pendant la guerre, alors qu'il était enfant.
Directeur-adjoint du Service, les fonctions de Moïse l'amènent à diriger le Service au jour le jour, faisant office de lien entre le Service et la hiérarchie. L'on apprendra plus tard l'inclination homosexuelle de Préjean, ce qui lui vaudra d'ailleurs d'être victime de chantage.
Initialement présenté comme un dirigeant expérimenté et flegmatique, au risque de se faire passer pour un haut fonctionnaire quelque peu « rond-de-cuir », l'évolution de son enquête au sujet de son supérieur Mercaillon permettra tout de même de déceler en Préjean une certaine débrouillardise accompagnée d'une bonne perspicacité. Accouplée à une bonne connaissance de ses hommes, ces qualités lui permettent également d'identifier les agents auxquels il convient de confier les responsabilités et les missions les plus sensibles, souvent des profils atypiques et sous-estimés voire méprisés par les autres membres du Service.
Fonctionnaire depuis quelque temps déjà lors de l'arrivée de Merlaux, visiblement d'aucuns estiment que Marie-Jo fait partie du décor au Service, se faisant passer pour sa « nunuche »[3] bienveillante. Connaissant finement les us et les coutumes, souvent assez particuliers, du Service, elle constitue un des rouages essentiels de sa bureaucratie rocambolesque. Pour elle, le Service constitue d'ailleurs toute sa vie ou presque, le voyant comme une sorte de deuxième famille.
Elle saura toutefois faire preuve d'une certaine intelligence, surtout pendant la seconde saison, se faisant remarquer par Moïse pour sa ressource et ses talents d'espionne - c'est elle informera Moïse de la présence d'une bombe nucléaire à Alger pour Gerboise verte alors en plein Putsch, et avant finalement de briller dans ses nouvelles fonctions d'agent à part entière. Elle s'impose vite comme la meilleure des agents du service, réussissant un certain nombre de missions délicates, dans le sillon de Clayborn, sa devancière en quelque sorte, même si certains de ses collègues continuent de ne la considérer que comme une simple secrétaire.
Jacquard est le spécialiste de l'Algérie du service, partageant avec ses homologues Calot et, surtout, Moulinier de semblables passions et regards sur le monde - dont le rugby et le chauvinisme.
Pourtant, ses intérêts algériens ne sont pas uniquement ceux du gouvernement français et viennent même à s'y opposer, lorsque la valeur des biens immobiliers de Jacquard à Alger chutent en raison du contexte politique. Jacquard ira même jusqu'à apporter sa petite pierre à la création de l'OAS, tout en exhortant des généraux français, locataires d'un de ses appartements à réagir face au ton qu'il juge trop conciliateur du négociateur français, Mercaillon, dans les pourparlers organisés avec des représentants du mouvement indépendantiste.
Soucieux de préserver ses biens immobiliers, Jacquard ira jusqu'à saboter ses propres appartements afin de pouvoir toucher des primes d'assurance liées aux dommages de guerre. Il n'hésite pas non plus à aider deux de ses locataires, qui sont pourtant, fichés comme terroristes indépendantistes - ce qu'il ignore alors même qu'il s'agit de ses propres fiches, en transportant pour eux un coli suspect, sans poser davantage de questions.
La seule femme parmi les agents de la première saison, sa présence au bureau semble pour le moins aléatoire, ayant l'habitude des passages en coups de vent principalement pour accomplir les nombreuses démarches administratives, dont la remise de notes de frais.
Cet absentéisme ne préjudicie en rien l'efficacité de son travail pour autant, si l'on se réfère à ses états de service qui portent à croire qu'elle est également la seule des agents qui réussit les missions qui lui sont confiées. Reconnaissant ces qualités, Moïse souhaite lui confier de nouvelles responsabilités d'encadrement en faisant d'elle son adjointe, mais Mercaillon refuse, ne pouvant croire qu'une femme serait capable d'exercer de telles fonctions.
Le départ de Clayborn du service sera finalement précipité par sa grossesse, ce qui la conduit à démissionner afin de pouvoir élever son enfant, dont le père est un révolutionnaire cubain.
Résumé détaillé
Si la série, et surtout la saison 2, est structurée autour des passés entrelacés de Mercaillon et de Merlaux, qui lui donnent son principal arc narratif, d'autres intrigues, souvent d'ordre géopolitique, permettent à la série de se doter d'un véritable ancrage dans l'actualité sociologique et historique de l'époque[4].
Mercaillon et Merlaux
Première saison
Taquiné par ses collègues à cause de son costume, Merlaux trouve l'adresse d'un tailleur et s'y rend, faisant la connaissance de l'assistante du tailleur, une jeune femme dénommée Sophie, dont il tombe amoureux. Celle-ci lui présente ses parents, mais son père s'avère être Maurice Mercaillon, qui n'est autre que le patron de Merlaux, ce qu'ignorent les proches de Mercaillon. Ce dernier lui enjoint de ne plus voir sa fille, sans en expliquer les raisons à quiconque, or lorsque Merlaux parle de sa rencontre à son père adoptif, celui-ci l'exhorte à son tour de ne point la revoir lorsqu'il apprend qu'il s'agit de Sophie Mercaillon.
Se rendant compte que Merlaux brave l'interdiction de voir sa fille, Mercaillon décide de lui tendre un piège, en lui confiant une mission délicate conçue par Mercaillon afin de faire en sorte que Merlaux grâce au chantage à des images compromettantes prises pendant cette mission. Bravant cette interdiction, Merlaux continue de fréquenter sa fille. Force est de constater que le passé commence à rattraper Mercaillon dans la deuxième moitié de la première saison, puisqu'une photo de lui dans le maquis, avec un jeune homme qui ressemble curieusement à Merlaux, est laissée dans son bureau, réveillant chez Mercaillon de malheureux souvenirs.
Mercaillon découvre ensuite que Moïse, son adjoint, enquête discrètement sur ses activités douteuses pendant la guerre, ce qui le pousse à leur tendre un double piège, faisant croire qu'il y aurait une taupe dans le Service, avant de les envoyer tous les deux en mission pour identifier et éliminer la taupe, au même endroit, ce qui permettrait de faire tuer l'un d'eux par l'autre. Toutefois, avant qu'il ne puisse les envoyer en Algérie, Mercaillon se retrouve avec un détecteur de mensonges prêté par l'Israël afin d'aider dans l'identification de la Taupe et devra donc se montrer astucieux afin d'échapper lui-même à l'interrogatoire avec détecteur, ce qu'il ne réussit pas à faire entièrement, puisqu'il se trouve contraint de répondre à certaines questions, presque toutes portées sur ses activités pendant la Guerre, auxquelles il donne des réponses vraisemblablement inexactes, avant qu'il ne décide de mettre un terme à l'expérience du détecteur.
Au retour de Moïse à Paris, Mercaillon, pensant Merlaux tué lors de la mission-piège, révèle ce dernier comme étant la taupe, même si Moïse et Clayborn semblent avoir du mal à y croire. Moïse se rend ensuite au cimetière où Merlaux serait enterré, et Moïse explique à un Merlaux bien vivant que son père biologique fut dénoncé à la Gestapo pendant la guerre par Mercaillon.
Seconde saison
Mercaillon, sachant que Moïse enquête toujours sur lui avec une grande assiduité, tente de le piéger, en lui faisant organiser une opération contre l'avis du ministère pour exfiltrer Clayborn du Cuba, avant de faire arrêter Moïse, en raison des irrégularités liées à ladite mission. Moïse réussit toutefois à faire passer un message à Merlaux, qu'il loge clandestinement chez lui grâce à l'aide de Marie-Jo, tandis que Mercaillon fait cambrioler l'appartement de Moïse pour voler un dossier comportant des informations compromettantes le concernant. Marie-Jo, présente dans l'appartement pendant le cambriolage, réussit à prendre des photos des deux cambrioleurs. Ayant appris que Moïse a été arrêté et que le dossier a été volé, Merlaux se précipite au domicile des Mercaillon, où il demande la main de sa fille, à la surprise de Mercaillon qui le pensait mort. Désormais fiancé à Sophie, Merlaux fait pression sur son futur beau-père afin d'obtenir la libération de Moïse, ce qu'il est contraint de faire, non sans inspirer chez chacun des deux hommes une certaine obsession.
Devant l'impératif d'éliminer un Merlaux bien vivant, Mercaillon demande aux deux hommes de main ayant cambriolé le domicile de Moïse d'éliminer Merlaux, et pour ce faire le coincent dans un bar fréquenté par des amis de Sophie, dont notamment Yamine, un jeune indépendantiste algérien qui donne un discours. Voyant deux policiers devant le bar, Merlaux décide d'employer un ton volontairement provocateur afin de provoquer une bagarre qui finit par attirer l'attention des deux agents de police, ce qui lui permet de sortir sain et sauf entre les bras de deux agents, mais non sans se fâcher avec Sophie, qui commence peu à peu à fréquenter Yamine.
De son côté, Marie-Jo, non contente de l'explication donnée par Moïse lorsqu'elle lui fait savoir que deux personnes ont fait cambrioler sa maison, fait développer les photos du cambriolage qu'elle a prise chez Moïse et les relie avec les identités de deux agents radiés du service pour faute et prévient Moïse aussitôt, alors même que celui-ci fait semblant de les connaître.
S'étant échappé donc de peu à une tentative d'assassinat par les hommes de Mercaillon, Merlaux réveille Mercaillon un matin dans la chambre de ce dernier, le braquant avec un pistolet. Mercaillon lui révèle alors que Merlaux serait son fils, ce qui le convainc de repartir. Merlaux rend visite ensuite à son père adoptif, qui se réjouit de voir son fils qu'il croyait mort, et lui explique que Mercaillon, lui-même et les parents biologiques de Merlaux firent partie d'un même maquis, et que le couple Merlaux eurent des sympathies communistes. Merlaux commence alors à lire Das Kapital et à apprendre la culture soviétique, et ce en vue de l'intégration du KGB, dont le recruteur lui fait passer de très nombreuses épreuves. Entretemps, le Général fait envoyer Mercaillon en Algérie pour mener des négociations avec les indépendantistes, tandis que Moïse profite de sa promotion par intérim en l'absence du Colonel pour nommer Marie-Jo en tant qu'agent.
Dès son retour à Paris, Mercaillon reprend sa traque de Merlaux, en même temps que celle de sa femme Irène, et de Moïse, avec l'aide de quelques volontaires du SAC. Merlaux, qui arrive au terme du processus de recrutement au KGB doit toutefois faire face à une dernière épreuve - assassiner un agent du Service. À la surprise de Merlaux, Marie-Jo se présente au rendez-vous fixé à cet effet, cette dernière ayant reçu quant à elle des ordres de tuer Merlaux, notamment afin de rassurer la CIA qui croit que les renseignements français regorgeraient de communistes. Chacun d'eux rentrera chez eux en affirmant que l'autre aurait été tué.
Du côté des sbires engagés par Mercaillon, la surveillance commence à porter ses fruits lorsque l'un de ceux-ci localise Moïse dans un bar et parvient à obtenir des photos de Moïse en train d'embrasser un autre homme, et en profite pour faire chanter Moïse, l'obligeant à retrouver Merlaux, dont tout le monde ignore où il est.
Entretemps Moïse, fatigué par l'incompétence de Jacquard et de Moulinier les envoie en module avec Calot à Moscou, ville pour laquelle Merlaux part lui aussi, ayant été officiellement recruté au KGB. Il y reçoit officiellement sa carte d'agent du KGB, et se précipite aux archives pour trouver des informations sur le réseau de résistants auquel appartenaient ses parents, mais le responsable du KGB se méfie vite de sa nouvelle recrue, ayant découvert par le biais de sa taupe que Marie-Jo est toujours vivante, et met en place les dispositifs nécessaires pour son exécution, qui ne pourra toutefois pas avoir lieu, puisque Merlaux parvient à s'échapper, exfiltré par Marie-Jo elle-même. Celle-ci ne pourra toutefois pas rentrer avec Merlaux puisque Jacquard, Moulinier et Calot le croisent au hasard et l'interpelle pendant une brève absence de Marie-Jo à l'aéroport de Moscou, et les quatre Français rentrent ensemble en France, avec Anna et Maria, deux sœurs jumelles de Berlin-Est avec lesquelles Calot est en couple, et un Merlaux menotté. Alors que Moïse s'apprête à dévoiler son homosexualité à ses subalternes, l'on fait entrer Merlaux et à la surprise générale personne ne se saisit de la déclaration de Moïse.
Pendant sa détention, Merlaux échappe de justesse à des tentatives d'assassinat par la vraie taupe soviétique du service et parvient à s'évader grâce à une porte laissée entrouverte par Mercaillon. Cette évasion constitue en réalité un piège tendu par Mercaillon, qui souhaite le faire tuer discrètement, alors que la loi, et les pratiques bureaucratiques du Service, font obstacle à ce que Merlaux soit sommairement exécuté pour sa « trahison » comme il souhaitait faire. Comme la date du mariage initialement prévu entre André et Sophie s'approche, et ignorant que Sophie et André ne se fréquentent plus, il demande à ses sbires d'enlever Merlaux en faisant suivre sa fille, non sans les avoir insulté pour leurs échecs précédents ce qui aboutit à désobliger l'un d'entre eux qui s'arrange pour donner à Moïse des photos de Mercaillon en train de danser avec un homme dans le même bar que celui que fréquente Moïse, ce qui permet à Moïse de faire chanter Mercaillon à son tour. Merlaux parvient à sortir de l'étau mis en place par Mercaillon, puisqu'il s'agit du nouveau petit-ami de Sophie, Yamine qui se fait enlever et conduit au domicile du Colonel.
Merlaux se rend ensuite en Algérie, à la recherche d'un dénommé « Yannick », dont il a retrouvé la trace aux archives du KGB, mais le Colonel parvient à retrouver sa trace grâce à un appel providentiel de Mokhtar, qui vit Merlaux en Algérie, et il envoie aussitôt Jacquard, Moulinier et Calot afin de le retrouver, en sus des hommes du SAC.
Ayant localisé Yannick dans un monastère éloigné au milieu du désert, Merlaux tente de s'y rendre, mais se trouve contrarié pendant son voyage en train par plusieurs tentatives d’assassinat par les hommes du SAC, déjouées grâce à l'aide de Cotin, envoyée discrètement par Moïse pour veiller sur Merlaux. Le recruteur du KGB, qui recherche Merlaux aussi, arrive également à le retrouver dans le wagon-bar du train, se faisant passer pour un marchand de loukoums d'Istambul, et tente de le tuer en faisant boire à Merlaux une boisson empoisonnée. En provoquant un renversement des verres, Cotin fait en sorte que le recruteur du KGB lui-même boit le verre empoisonné.
Une fois arrivés sur place, Merlaux et Marie-Jo rencontrent la mère de Merlaux qui explique que « Yannick » fut son pseudonyme dans la résistance et à laquelle Merlaux présente Marie-Jo comme sa fiancée, avant d'être rejoints par Mercaillon qui les menace avec une arme. Mercaillon avoue avoir menti sur ses liens filiaux avec Merlaux afin d'éviter de se faire abattre tandis que la mère de Merlaux le couvre d'insultes lorsque les agents Moulinier, Calot et Jacquard, accompagnés par Mokhtar, se présentent, ce qui oblige le Colonel Mercaillon à cacher son arme, mais leur donne l'ordre d'abattre Merlaux, ce qu'ils refusent de faire puisqu'ils affirment obéir aux ordres précédents du Colonel, à savoir de ramener Merlaux vivant afin de toucher une prime. Le Colonel propose d'augmenter cette prime, mais Merlaux profite de ce moment d'inattention de sortir sa propre arme et de viser Mercaillon. Le Colonel commence alors à insulter et à dénigrer Merlaux en affirmant qu'il manquerait le courage et surtout la formation nécessaire pour oser le tuer, entendant par là que les agents Jacquard, Calot et Moulinier seraient incompétents, ce qui a pour conséquence de rediriger l'attention de ces trois derniers vers le Colonel. C'est finalement Moïse qui tirera le coup de grâce, tuant le Colonel avec son pistolet. Merlaux avoue finalement s'être trompé sur Moïse, l'ayant pris pour un « rond-de-cuir ».
Autres intrigues
L'Algérie française
Les deux saisons de la série, qui représentent une période commençant en 1960 pour prendre fin en 1962, furent déterminantes dans l'histoire de l'Algérie, correspondant à près à l'apogée[5] puis la fin de la guerre d'Algérie. Compte tenu de ce contexte politique mouvementé, c'est donc en toute logique que la série fait la part belle à ce territoire faisant alors partie de la France - après Paris, l'Algérie est l'endroit qui apparaît le plus dans la série avec non moins de 7 épisodes se déroulant au moins pour partie en Algérie[6].
L'Algérie est représentée de façon souvent paradoxale au cours de la série - si les personnages, et surtout Jacquard, sont souvent très attachés à l'Algérie, et n'osent l'imaginer comme autre chose qu'un département français que Jacquard ira même jusqu'à appeler « une des plus belles provinces de France », tous ceux au Service la traitent simultanément comme une lointaine contrée exotique, un pays « barbare » en quelque sorte, à l'égard de laquelle leur compréhension connaît d'importantes limites, ce qui les empêche, par exemple, de se saisir de l'ensemble des enjeux du référendum sur l'autodétermination. Ce sera a fortiori le cas de Jacquard, qui, animé doublement par ses intérêts immobiliers et, dans une moindre mesure par son affection sincère pour l'Algérie, joue un rôle actif dans les mouvements luttant pour le maintien de l'Algérie française, allant jusqu'à donner aux opposants à la politique du Général de Gaulle des informations confidentielles sur l'avancement des négociations menées par la France avec les mouvements indépendantistes.
Le , la préparation d'une seconde saison est confirmée par Olivier Wotling, directeur des programmes de fiction chez Arte[10]. Douze nouveaux épisodes sont ainsi déjà scénarisés, prêts à être tournés[11].
Le , Arte annonce la diffusion de la seconde saison à partir du après une rediffusion de la première saison entre le 26 et le .
En , Hugo Becker confirme des rumeurs qui courent depuis la fin de la saison 2[12], qu'il n'y aura pas de troisième saison[13].
Fiche technique
Titre original français : Au service de la France
Titre allemand : Frankreich gegen den Rest der Welt en français : « La France contre le reste du monde »
Quand l'eau est à 12°, on doit s'attendre à ce qu'elle soit froide
Le singe est dans la fusée
Le Pouche
Elle est pas verte, Gerboise Verte
Quel rapport avec l'Afrique ?
John, Jacky, Yvonne et le Général
Tovaritch Merlaux
C'est beau la Pologne
Non mort de la taupe morte
Code étendu en Algérie
Accueil
Audiences
Sur Arte, les quatre premiers épisodes attirent 1,18 million de téléspectateurs, soit 4,4 % du public, se plaçant en sixième position des programmes de la soirée[15]. L'audience des quatre épisodes suivants chute à 619 000 téléspectateurs, soit 2,4 % du public, ne se plaçant plus qu'à la onzième position des programmes de la soirée[16]. Les quatre derniers épisodes sont stables avec 660 000 téléspectateurs, soit 2,6 % du public, se plaçant en neuvième position des programmes de la soirée[17].
Critique
Pour TV Magazine, la série est « soignée, chic et réaliste » avec des intrigues qui abordent des faits historiques cruciaux. Les personnages sont « colorés, aux caractères bien dessinés », et les dialogues sont « tellement politiquement incorrects qu'ils en deviennent jubilatoires »[18].
Pour Télérama, la série fait preuve d'une « ironie historique jouissive » jouant avec les enjeux géopolitiques de l'époque. Les personnages, « d'une absence totale de discernement et d'une arrogance à toute épreuve », sont attachants en raison de leur sincérité. La réalisation « joue la carte de l'élégance »[8],[19].
Pour Le Monde, la série est une parodie d'espionnage à la ressemblance avec OSS 117 assumée. Les scénaristes « jouent avec une réelle habileté sur la nostalgie que continue d'inspirer cette époque » et n'hésitent pas à « se moquer du pouvoir, ringardiser l'autorité et à rendre l'administration responsable de notre inertie nationale ». La force de la série est son « attention aux détails ». Selon le quotidien, elle est à la fois déconcertante et provocante[20].
Paris Images Digital Summit 2016 : meilleur superviseur VFX dans la catégorie « fiction TV » pour Jean-François Fontaine de la société Machine Molle[22]
À l'épisode 5 de la saison 1, l'organigramme du service laisse entendre que Calot serait le principal maître de stage de Merlaux.
À l'épisode 8 de la saison 1, le Colonel Mercaillon prend un livre de chevet avec une couverture bleue, titrant Les mémoires de guerre du Général de Gaulle. Quelques instants après, la couverture bleue s'abaisse pour laisser apparaître la réelle couverture, titrée La vie exemplaire de Philippe Pétain.
À l'épisode 9 de la saison 1, après son arrestation par le Service, un dirigeant participe malgré lui à un détournement d'avion. Une fois en prison, il explique à ses codétenus le concept de détournement d'avion.
À l'épisode 8 de la saison 2, irrités par l'accueil qui leur est réservé par les membres du service, dont le Colonel Mercaillon, les agents de la CIA venus pour planifier la visite du président Kennedy à Paris repartent en colère pour assurer eux-mêmes la sécurité du Président, en affirmant qu'il serait davantage en sécurité dans un décapotable américain, conduit par un « patriote américain » et entouré de « patriotes américains ». C'est précisément lors d'un tel déplacement que Kennedy fut assassiné.
À l'épisode 12 de la saison 2, les vues extérieures du train algérien que prennent Merlaux, Cotin, Jacquard, Calot et Moulinier ressemblent à une rame tractée par une BB Jacquemin - machines qui n'ont d'ailleurs jamais circulé sur le réseau ferré algérien, or ces machines sont électriques tandis que la fumée et le son générés par la locomotive ressemblent à ceux d'une locomotive à vapeur.
Des nationalistes québécois se rendent au service pour demander de l'aide. Malheureusement, leur joual est difficilement compréhensible par leurs interlocuteurs français ou même algériens mais ils s'inspirent du FLN pour nommer leur mouvement, le FLQ. Vers la fin de la série, on voit les mêmes nationalistes alliés au FLN, et Calot leur promet que De Gaulle les soutiendra et viendra leur dire : « Vive le Québec libre ! »
Références aux actualités politiques de l'époque
La série fait plusieurs références à l'actualité politique de l'époque, évènements à l'égard desquels les personnages de la série ne sont pas toujours que de simples témoins.
Afin d'éviter d'être passé sous analyse par un détecteur de mensonges prêté par l'Israël pendant le code taupe, il est sous-entendu que Mercaillon aurait donné des informations aboutissant à l'arrestation d'Eichmann.
Jacquard, investisseur immobilier à Alger, loue un de ses appartements à « quatre généraux » pendant la saison 1, puis, au courant de la saison 2, exhorte lesdits locataires à réagir face à l'acquiescence qu'il juge excessive du représentant de la France, Mercaillon, lors des pourparlers avec les indépendantistes algériens.
Une interprétation maladroite d'un renseignement qui lui est parvenu par Moulinier, envoyé par Mercaillon à une réunion quadripartite (Franco-anglo-russo-américaine) relative à l'administration municipale de Berlin en pleine crise conduit à semer l'idée de l'implantation de missiles nucléaires soviétiques chez le représentant soviétique présent à la réunion. L'on apprend ultérieurement que le message intercepté fit référence à l'envoi d'un singe dans l'espace.
Jacquard et Moulinier, envoyés à Moscou avec Calot pour mieux comprendre l'URSS finissent par provoquer la construction d'un mur à la suite d'une farce destinée à prouver à deux agents soviétiques les ayant relâchés qu'ils sont des espions compétents, alors que les soviétiques ont du mal à y croire.
Lors d'un épisode, on entend une émission de radio sur la conférence de Tananarive, pendant la crise congolaise.
↑Marc Coppin, « « Les petits gars de chez nous » sous le ciel d’AFN », dans La Côte d’Opale en guerre d’Algérie 1954-1962, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », (ISBN978-2-7574-2172-7, lire en ligne), p. 17–44
↑Saison 1 épisodes 4, 9 et 12, saison 2 épisodes 2, 5, 6 et 12.