Les qualifications à Shanghai commencent par un coup de théâtre lorsque, victime d'une défaillance du système de récupération d'énergie de sa Mercedes, Lewis Hamilton ne boucle pas un tour et doit s'élancer de la dernière place sur la grille de départ ; c'est la fin d'une série de huit premières lignes successives occupées par les deux Mercedes. Si Sebastian Vettel est le plus rapide de la première phase qualificative, Kimi Räikkönen prend les devants dans la deuxième. Alors que l'on s'achemine vers une première ligne occupée par les monoplaces de la Scuderia Ferrari, Nico Rosberg, lors de sa deuxième tentative en Q3, s'adjuge sa première pole position de la saison, la vingt-troisième de sa carrière. Auteur d'un très bon tour sous le drapeau à damier, Daniel Ricciardo se hisse à ses côtés avec le deuxième temps tandis que Räikkönen et Vettel commettent chacun des erreurs et sont repoussés en deuxième ligne. La troisième ligne est occupée par Valtteri Bottas et Daniil Kvyat. Les choix des pneumatiques en Q2 (Rosberg en pneus tendres, les deux Ferrari en supertendres) entraînent des stratégies différentes pour la course.
Daniel Ricciardo prend un meilleur départ que Nico Rosberg et passe les deux premiers tours de la course en tête mais le pilote Mercedes le dépasse dans la ligne droite au moment où l'Australien est victime d'une crevaison à l'arrière gauche. Rosberg entame dès lors un cavalier seul qui lui permet, au terme des cinquante-six tours ponctués par une sortie de la voiture de sécurité de s'imposer avec plus d'une demi-minute d'avance sur Sebastian Vettel, aidé en cela par seulement deux arrêts au stand quand les quatre pilotes suivants ont stoppé trois fois. Rosberg, toujours invaincu cette saison, obtient sa sixième victoire consécutive et porte son total à dix-sept ; il offre son 100e podium à Mercedes. Derrière lui, l'épreuve est émaillée de dépassements pour les places d'honneur, de remontées des Vettel, Ricciardo, Räikkönen, Hamilton, après un premier tour mouvementé qui voit notamment Vettel accrocher son coéquipier au moment où Daniil Kvyat s'infiltre devant eux, et Hamilton perdre son aileron avant dans une bousculade au fond du peloton.
Le triple champion du monde britannique effectue cinq arrêts au stand durant la course et termine septième. Derrière Vettel, qui récupère les dix-huit points de la deuxième place, Daniil Kvyat monte sur son deuxième podium en Formule 1. Daniel Ricciardo remonte, pour la troisième fois consécutive, jusqu'à la quatrième place et devance Räikkönen et Felipe Massa. Max Verstappen se classe huitième sur les talons d'Hamilton. Carlos Sainz Jr. et Valtteri Bottas s'adjugent les points restants dans une course où douze pilotes terminent dans le même tour que le vainqueur et où toutes les voitures sont à l'arrivée.
Au championnat du monde, pilotes, Nico Rosberg, avec 75 points sur 75 possibles, possède désormais trente-six points d'avance sur son coéquipier Lewis Hamilton (39 points). Daniel Ricciardo (36 points) conserve la troisième place tandis que Vettel accède au quatrième rang (33 points) devant Räikkönen (28 points), Massa (22 points), Kvyat (21 points) et Romain Grosjean (18 points) qui rétrograde à la huitième place. Chez les constructeurs, Mercedes compte 114 points, presque le double de Ferrari (61 points), talonné par Red Bull (57 points) ; suivent Williams (29 points), Haas (18 points), Toro Rosso (17 points), Force India (6 points) et McLaren (1 point).
Pneus disponibles
Pneus disponibles à Shanghai
Pneus pour piste sèche
Pneus pluie
Super tendres
Tendres
Medium
Intermédiaires
Pluie
Essais libres
Première séance, le vendredi de 10 h à 11 h 30
Temps réalisés par les six premiers de la première séance d'essais libres[1]
Absent du Grand Prix de Bahreïn le , à la suite de son violent accident deux semaines plus tôt à Melbourne, Fernando Alonso est finalement autorisé à courir en Chine. Il reçoit un premier feu-vert des médecins de la FIA le jeudi, puis un deuxième, définitif à l'issue des premiers essais libres à Shanghai[3]. Le pilote McLaren obtient le onzième temps de cette deuxième séance d'essais libres[4].
Troisième séance, le samedi de 11 h à 12 h
Temps réalisés par les six premiers de la troisième séance d'essais libres[5]
Mise en pratique le lors des qualifications du premier Grand Prix de la saison à Melbourne, la formule de qualification par élimination est critiquée avec virulence ; une réunion d'urgence a lieu le lendemain avec les onze écuries qui, unanimement, décident de proposer de revenir à l'ancienne formule dès le Grand Prix suivant, à Bahreïn[6]. Toutefois, le jeudi , faute d'un accord unanime des vingt-six membres de la Commission F1 nécessaire pour changer le règlement en cours de saison, le format qualificatif à élimination est finalement conservé[7].
Malgré de nouvelles récriminations à l'issue des qualifications à Sakhir, une réunion tenue sous la houlette de Jean Todt et Bernie Ecclestone avec toutes les équipes, le dimanche ne débouche sur aucun accord[8],[9],[10]. Toutefois, la FIA s'engage à soumettre au vote une nouvelle proposition aux 26 membres de la commission F1, qui pourraient conduire à une modification de l'organisation des qualifications[11]. Il s'agirait de conserver les trois phases qualificatives sans élimination mais, afin d'obliger les pilotes à rouler davantage, les deux meilleurs temps obtenus lors de la Q1, de la Q2 et de la Q3 seraient additionnés[12],[13].
Le , les onze équipes de Formule 1 notifient, par courrier adressé à la FOM et à la FIA, leur rejet, à l'unanimité, de cette proposition et demandent par ailleurs à revenir au système précédent, utilisé jusqu'en 2015. L'unanimité des équipes et des organismes de management du sport représentés par Bernie Ecclestone et Jean Todt étant trouvée[14],[15],[16]. Le , la Commission F1 et le Conseil Mondial de la FIA officialisent le retour au format des années précédentes dès le Grand Prix de Chine[17].
Pascal Wehrlein et Lewis Hamilton, initialement non qualifiés, sont autorisés à prendre le départ depuis les dernières places de la grille[19] ;
Lewis Hamilton est pénalisé d'un recul de cinq places sur la grille de départ en raison du changement de la boîte de vitesses de sa Mercedes AMG F1 W07 Hybrid[20]. Victime d'une panne du système de récupération d'énergie de son moteur Mercedes hybride, il doit s'élancer de la dernière place sur la grille[18].
Nico Hülkenberg est pénalisé d'un recul de trois places sur la grille pour être sorti des stands avec une roue avant mal serrée qui s'est détachée en piste[21],[22],[23],[24].
La grille de qualification du Grand Prix de Chine 2016
Avec dix-sept victoires, Nico Rosberg devient le pilote comptant le plus de succès sans avoir remporté de titre mondial[38] ;
Kimi Räikkönen passe la barre des 1200 points inscrits en Formule 1 (1202 points)[39] ;
Pour la sixième fois depuis 1950 et en 938 Grands Prix, toutes les voitures engagées (22) sont à l'arrivée de la course ; c'est une première pour l'ère des V6turbocompressés hybrides arrivés début 2014[38],[37] ;
Daniil Kvyat, troisième du Grand Prix, est élu « Pilote du jour » lors d'un vote organisé sur le site officiel de la Formule 1[40],[41] ;
Alan Jones (116 Grands Prix disputés entre 1975 et 1986, champion du monde en 1980 avec Williams F1 Team, 12 victoires, 6 pole positions, 13 meilleurs tours et 24 podiums) est nommé assistant des commissaires de course pour ce Grand Prix[42].