Après sa scolarité à l'abbaye-école de Sorèze, Jean Mistler, issu par son père – dont le grand-père Jean-Baptiste Mistler (1802-1872) fut médecin cantonal et chirurgien à l'hôpital de Sélestat – d’une famille ayant quitté l'Alsace en 1871, prépare le concours de l'École normale supérieure au lycée Henri-IV, où il a comme professeur de philosophie Alain. Mobilisé dans l'artillerie en 1916, il retire de la guerre de solides convictions pacifistes. Il est admis à l'École normale en 1919, et est reçu premier à l'agrégation de lettres l'année suivante.
Il entame une carrière politique à partir de 1928, quand il est élu député de l'Aude sous l'étiquette radical-socialiste. Il sera sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts et plusieurs fois ministre à partir de 1932. En 1934, alors qu'il est ministre des PTT dans le gouvernement Albert Sarraut, ce mélomane averti crée l'Orchestre national de la Radiodiffusion française, ancêtre de l'Orchestre national de France.De 1935 à 1942, il sera maire de Castelnaudary. À partir de 1936, il préside la commission des Affaires étrangères.
Parallèlement à ses activités politiques, Jean Mistler avait commencé une carrière d'écrivain avec la publication de Châteaux en Bavière (1925) et d' Ethelka (1929).
Le 10 juillet 1940, c'est lui qui, en qualité de président de la commission du suffrage universel à la Chambre des députés, présente à l'Assemblée nationale réunie à Vichy l'article unique confiant les pleins pouvoirs au maréchal Pétain aux fins de préparer un nouveau projet de constitution. Cela lui vaudra, à la Libération, d'être appelé « le naufrageur de la République ».
À la Libération, après avoir occupé, comme une pénitence, un poste de codirecteur aux Éditions du Rocher, il devient secrétaire général puis président de la Maison du livre français (laquelle dépendait du ministère des Affaires étrangères) et enfin, de 1964 à 1969, directeur du département de littérature générale de la Librairie Hachette. Parallèlement à ces activités, Jean Mistler donne régulièrement des chroniques de critique littéraire ou musicale à L'Aurore.
Jean Mistler meurt le à Thiais[2] et est inhumé dans sa ville natale, à Sorèze dans le caveau de la famille d'Auriol, où repose également son épouse, décédée peu après lui.
Famille
Jean Mistler est le père de Marie-Dominique Lancelot, épouse de Michel Lancelot[3], dite « Charlotte Matzneff »[4].
↑Philippe Lamy, Le Club de l'horloge (1974-2002) : évolution et mutation d'un laboratoire idéologique (thèse de doctorat en sociologie), Paris, Université Paris-VIII, , 701 p. (SUDOC197696295, lire en ligne), p. 174.