Il est connu pour son cycle romanesque Les Hommes de bonne volonté, publié entre 1932 et 1946, une œuvre monumentale de 27 tomes qui suit l'histoire de la France entre 1908 et 1933. Sa pièce de théâtre Knock ou le Triomphe de la médecine connaît également un grand succès.
Le père de Louis Farigoule, Henri Farigoule (1855-1933), naît à Coubladour (commune de Loudes, près du Puy-en-Velay) ; sa mère, Marie Richier, naît à Saint-Julien-Chapteuil.
Fils unique, Louis Henri Jean Farigoule naît le dans la ferme de ses grands-parents maternels à la Chapuze, dans la commune de Saint-Julien-Chapteuil, où son père était instituteur.
Très attaché à la terre natale, il revient chaque été s'y ressourcer ; elle sert d'ailleurs de toile de fond dans plusieurs romans[1].
En 1929, il achète une propriété à Saint-Avertin, près de Tours : le manoir de la Grand'Cour. Il y possède une vigne dont il tire un vin blanc qu'il offre fièrement à ses visiteurs ou hôtes de passage. Il y séjournera tous les étés et y écrira une grande partie de son roman fleuve Les Hommes de bonne volonté.
Entre 1935 et 1939, il participe au comité France-Allemagne, animé par Otto Abetz et Fernand de Brinon, plus par pacifisme que par convictions politiques. Il adhère dans le même temps à la Ligue internationale des combattants de la paix. Ses efforts en faveur du rapprochement franco-allemand lui valent d'être reçu par les personnalités nazies. Ses pièces sont jouées en Allemagne et ses ouvrages traduits. Il rompra en 1939. Avant cela, il publie en 1934 Le Couple France Allemagne, ouvrage consternant d'angélisme et de naïveté face à l'Allemagne hitlérienne[réf. nécessaire].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, soucieux de mettre un océan entre lui et les armées allemandes, il s'exile aux États-Unis (comme de nombreux intellectuels français[6],[7]), où il s'exprime parfois à la radio (Radio Boston ou Voice of America), puis à partir de 1941 au Mexique, où il participe avec d'autres réfugiés à la fondation de l'Institut français d'Amérique latine (IFAL) à Mexico.
En 1964, Jules Romains est nommé citoyen d'honneur de Saint-Avertin.
Il est à l'origine du concept d'unanimisme, dont il fut le principal représentant, et dont la gigantesque fresque Les Hommes de bonne volonté, odyssée de deux amis, Jallez et Jerphanion, l'écrivain et l'homme politique, racontée sur une période de vingt-cinq ans, constitue le plus remarquable exemple romanesque.
Après la guerre, il contribue de 1953 à 1971 au quotidien L'Aurore que dirige Robert Lazurick.
En , il cosigne l’Appel aux enseignants lancé par l'Institut d'études occidentales après la démission de Robert Flacelière de la direction de l'École normale supérieure[8].
Il meurt à Paris le 14 août 1972 à presque 87 ans.
Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (3e division)[9],[10] auprès de son épouse Lise décédée, quant à elle, en 1997.
Élu face à Léon-Paul Fargue, il y remplace Abel Bonnard, toujours en vie mais radié de l'Académie pour faits de collaboration[11]. Ainsi, quand il est reçu le par Georges Duhamel, il ne prononce pas dans son discours l'hommage de son prédécesseur.
Après sa mort, il est remplacé à l'Académie française en 1973 par Jean d'Ormesson.
Fresque romanesque constituée de 27 volumes, publiés régulièrement entre 1932 et 1946, Les Hommes de bonne volonté commence le , par une présentation de Paris et des principaux protagonistes, et se termine le .
1. Le 6 octobre (1932)
2. Crime de Quinette (1932)
3. Les Amours enfantines (1932)
4. Eros de Paris (1932)
5. Les Superbes (1933)
6. Les Humbles (1933)
7. Recherche d'une église (1934)
8. Province (1934)
9. Montée des périls (1935)
10. Les Pouvoirs (1935)
11. Recours à l'abîme (1936)
12. Les Créateurs (1936)
13. Mission à Rome (1937)
14. Le Drapeau Noir (1937)
15. Prélude à Verdun (1938)
16. Verdun (1938)
17. Vorge contre Quinette (1939)
18. La Douceur de la vie (1939)
19. Cette grande lueur à l'Est (1941)
20. Le monde est ton aventure (1941)
21. Journées dans la montagne (1942)
22. Les Travaux et les Joies (1943)
23. Naissance de la bande (1944)
24. Comparutions (1944)
25. Le Tapis magique (1946)
26. Françoise (1946)
27. Le 7 octobre (1946)
Trilogie romanesque Psyché (1922-1929)
Lucienne (1922)
Le Dieu des corps (1928)
Quand le navire… (1929)
Trilogie romanesque consacrée à Madame Chauverel (1957-1960)
Une femme singulière (1957)
Le Besoin de voir clair - Deuxième rapport Antonelli (1958)
↑« Rue Jules-Romains », dans Marguerite Isnard, Roger Isnard, Per carriera : Dictionnaire historique et anecdotique des rues de Nice, Nice, Serre, 2003 [lire en ligne].
↑Eugénie Bastié, « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice », Le Figaro Magazine, semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.
↑Cf. Emmanuelle Loyer, Paris à New York. Intellectuels et artistes français en exil (1940-1947), Grasset, 2005.
Martin Mauthner, Otto Abetz and His Paris Acolytes : French Writers Who Flirted with Fascism, 1930–1945, Sussex Academic Press, (ISBN978-1-84519-784-1)
Auguste Rivet, « Jules Romains témoin de la vie politique dans un département de montagnes », Cahiers de la Haute-Loire, Le Puy-en-Velay,
Olivier Rony (dir), Jules Romains, Les hommes de bonne volonté, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2003.
Conversation avec Olivier Rony, professeur de lettres, spécialiste de la littérature et du théâtre de la première moitié du XXe siècle et biographe de Jules Romains.