Le Mesnil-Villeman
Le Mesnil-Villeman est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 237 habitants[Note 1]. GéographieSituationRelief et hydrographieLe Mesnil-Villeman est situé à la limite du Massif armoricain. La commune est donc vallonnée et présente un grand plateau autour du centre-bourg. Le point culminant est de 164 m à la Daninière et le point le plus bas est de 42 m, dans les vallées. Certains lieux de la commune sont parfois accidentés et peuvent les rendre difficilement exploitables. Quelques cours d'eau parcourent la commune : le ruisseau Doinel et surtout l'Airou, affluent de la Sienne, qui prend sa source dans le Calvados. L'Airou est reconnue au niveau européen comme site faisant partie du réseau Natura 2000 : l'Airou possède notamment une forte population de saumon atlantique. GéologieLa roche mère du Mesnil-Villeman est issue de l'ère primaire. Le sol est composé de schiste (phyllade, schiste dur et luisant, d'aspect soyeux) et de grès. Les schistes et le grès sont des éléments anciens. Ceux-ci sont principalement constitués de feldspath, de quartz et de paillettes de mica. Les analyses de sols effectuées dans la commune mettent en évidence la présence de limons argileux. En général, sur le territoire, les terres sont assez profondes et cela en facilite leur culture. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[3]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Bocage normand, bien arrosé, voire très arrosé sur les reliefs les plus exposés au flux d’ouest, et frais en raison de l’altitude[4]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 12,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 056 mm, avec 14,6 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Longueville à 16 km à vol d'oiseau[5], est de 11,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 802,4 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8]. UrbanismeTypologieAu , Le Mesnil-Villeman est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9]. Elle est située hors unité urbaine[10] et hors attraction des villes[11],[12]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (62,5 %), terres arables (20,8 %), zones agricoles hétérogènes (10,9 %), forêts (5,9 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1]. ToponymieLe nom de la localité est attesté sous la forme Mesnil Vineman en 1102 (cartulaire de Lucerne), le Mesnil-Vineman appellation constante jusqu'au XIXe siècle[14],[15]. Il s'agit d'une formation toponymique en Mesnil- au sens d'« habitation »[14]. Mesnil est un appellatif commun dans le nord de la France notamment en Normandie. Il est issu du français médiéval maisnil, mesnil « maison avec terrain »[16]. Le second élément -Villeman représente le nom de personne vieux norrois Vinaman[17] (vieux suédois Winamannus - avec une désinence -us qui latinise), adaptation du germanique occidental Winemannus[14], voire plus précisément du vieil anglais Wineman[18],[19]. Homonymie avec Le Mesnil-Villement (Calvados, Maisnillum Winement 1198)[14] avec la finale francisée -ent caractéristique des noms normands en -man(n) dans la partie orientale de la région cf. Dodeman / Doudement ; Bruman / Brument ; etc. Le gentilé est Mesnil-Villemanais. HistoireAu Moyen Âge, la place forte était Gavray (commune située à 7 km environ) et, toutes les communes avoisinantes, les « Mesnils » constituaient de petites places fortes chargées de la protection de Gavray. En 1327, un texte cite le Mesnil-Villeman. On parle alors d'un fief dont le seigneur devait des corvées au Roi et, en contrepartie il était alors autorisé à faire paître ses cochons dans les forêts du Roi pour la somme de quatre deniers. Il était également écrit que ce seigneur avait le droit de se rendre aux foires. Au XIVe et XVe siècles, la famille de Folligny, originaire de la paroisse du même nom, possédait plusieurs fiefs noble sur le territoire du Mesnil-Villeman. C'est ainsi qu'on trouve dans le chartrier Morel, possessionné ici, un Louis de Folligny vers 1440-1495, Guillaume de Folligny vers 1480-1514, Richard de Folligny vers 1465-1504, seigneur de Folligny et à Fresville. Ce Richard de Folligny tenait au Mesnil-Villeman un franc fief de Haubert avec manoir et colombier, ainsi que le moulin de Dragueville, et un huitième de fief de haubert en la paroisse de Fresville, à gage plège, mais sans manoir[20]. Le dernier seigneur et patron du Mesnil-Amand et du Mesnil-Villeman, François Robert Le Pigeon (1728-1794), sieur de Launay, président de l'élection de Coutances, fut guillotiné le 3 thermidor an II ()[21]. Sous la Révolution, en 1792, la commune de Dragueville fusionna avec Le Mesnil-Villeman. À cette même époque, les habitants de la commune rédigèrent les cahiers de doléances du bailliage du Cotentin pour les États généraux de 1789[22]. Pendant la Première Guerre mondiale, le Mesnil-Villeman a perdu près de 6 % de sa population. En effet, il y eut trente-et-un morts sur un total de 528 habitants. En commémoration, on érigea un monument aux Morts dans le cimetière le . On fit également installer un tableau à la gloire des soldats à l'intérieur de l'église du Mesnil-Villeman. Parmi les documents (consultables en mairie), on trouve également des inventaires montrant que la population s'est bien organisée durant cette période. Ainsi, ils recensèrent les différentes sortes de véhicules en vue d'une réquisition. En 1918, un ballon captif militaire qui avait rompu ses amarres échappa à tout contrôle et traversa la France depuis le front de l'Est pour finalement s'écraser dans le bois de Dragueville. Il fallut près d'un mois pour le démonter et, enfin le réexpédier sur le front. Pendant la Seconde Guerre mondiale, des habitants furent témoins de nombreuses scènes du débarquement des Alliés. On trouve des témoignages précis dans le livre de Rémy Chuinard. On citera comme exemple ces deux habitants qui, voyant une colonne de soldats américains remonter la route de Gavray, signala la présence d'un bataillon allemand encore installé dans le bourg. Ils purent ainsi assister à l'intervention d'un tank à lames Bull. Le tribut humain lors de ce conflit fut moins important que lors de la Première Guerre. On peut quand même déplorer deux victimes militaires et, cinq victimes civiles. Au cimetière du Mesnil-Villeman se trouve une grotte en remerciement de l'Action de Grâce et de la protection ainsi obtenue durant cette période. Il y a une petite célébration à la Saint-Bernadette. Politique et administrationLe conseil municipal est composé de onze membres dont le maire et trois adjoints[23]. DémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[26]. En 2022, la commune comptait 237 habitants[Note 2], en stagnation par rapport à 2016 (Manche : −0,31 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Le Mesnil-Villeman a compté jusqu'à 1 002 habitants en 1836. ÉconomieLieux et monuments
Activité et manifestationsPersonnalités liées à la commune
Héraldique
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
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