Du fait de la santé fragile de son père, qui succombe à une crise cardiaque en 1960, Richard Ford passe une grande partie de son enfance auprès de son grand-père, dans l'Arkansas.
Richard Ford publie son premier roman, Une mort secrète en 1976, l'histoire de trois marginaux qui se retrouvent sur une île située sur la rivière Mississippi. Suit un autre roman, Le Bout du rouleau, en 1981. Malgré de bonnes critiques, les ventes de ces deux livres sont faibles. Il arrête alors l'écriture d'œuvres de fiction pour devenir journaliste au magazine new-yorkais Inside Sports(en).
En 1982, après le rachat du magazine, il retourne à l'écriture romanesque. Un week-end dans le Michigan, publié en 1986, est l'histoire d'un écrivain raté qui devient chroniqueur sportif tout en traversant une crise existentielle consécutive à la mort de son fils aîné. Ce roman marque un tournant dans sa carrière : le magazine Time le classe dans sa liste des cinq meilleurs romans de 1986 et il est finaliste pour le prix PEN/Faulkner. Ce succès est suivi par celui de Rock Springs en 1987, un recueil de nouvelles. Les critiques littéraires comparent alors le style de Richard Ford à celui de Raymond Carver (l'un de ses plus proches amis, dont la mort l'a beaucoup marqué[1]) et Tobias Wolff.
Une saison ardente est publié en 1990 : cette histoire d'un joueur de golf professionnel du Montana qui devient pompier remporte le prix du meilleur roman américain de l'année. Dès lors, il est très demandé par de nombreuses maisons d'édition, devient également éditeur pour Granta Books, et publie des recueils de nouvelles d'écrivains : Granta of the American Short Story en 1992, Granta Book of the American Long Story en 1998, et en 2007 New Granta Book of the American Short Story.
Richard Ford a reconnu : « je n'ai jamais rêvé de devenir écrivain. Écrire n'est pas toute ma vie. Je peux arrêter demain sans problème », insistant sur sa passion pour la pêche, la chasse ou son goût pour le journalisme. Concernant son style, il déclare :
« J'ai dit, il y a longtemps, qu'à mes yeux écrire sur les choses les plus sombres était un acte d'optimisme. Je le pense toujours. Et puis j'aimerais qu'on reconnaisse que je sais imaginer autre chose que des histoires sombres. Dans mes livres, il est essentiellement question de rédemption, de résilience[1]. »
Florian Tréguer et François Henry. Lectures de Richard Ford. Rennes, Presses Universitaires de Rennes, coll. « Études américaines », septembre 2008, 445 pages.
Notes et références
↑ ab et cBruno Corty, « Richard Ford, écrivain malgré lui », in Le Figaro, encart Culture, jeudi 7 novembre 2013, page 37.