Theodore BikelTheodore Bikel
Theodore Meir Bikel est un acteur et chanteur israélo-austro-américain, né le à Vienne (Autriche) et mort le à Los Angeles en Californie aux (États-Unis)[1],[2]. BiographieJeunes annéesTheodore Meir Bikel naît à Vienne dans une famille qui vient de l’ensemble des milieux du monde juif d’Europe centrale, ainsi que le raconte son nom : le patronyme Bikel est l’acronyme d’un verset liturgique, Bnei Israël kedoshim laYY (« les enfants d’Israël sont saints à YHWH »), choisi au hasard par son arrière-grand-père dans un livre de prières lorsque les Juifs de Bucovine furent sommés de se choisir un nom, et parce qu’il y avait dans la localité un autre individu d’ascendance sacerdotale ; son nom hébraïque est hérité, selon la coutume de nomination ashkénaze, de son grand-père Maier Riegler, Juif assimilé dans l’empire austro-hongrois, geôlier de son état et décédé avant la naissance de son petit-fils ; son prénom enfin lui a été donné par son père en hommage à Theodor Herzl, considéré comme le père du sionisme politique[3]. L’enfant grandit donc dans une famille sioniste-socialiste, idéologiquement opposée à l’observance du judaïsme mais viscéralement attachée à sa culture juive et c’est ainsi que Josef Bikel, qui ne fréquente pas les salles de prière, emmène régulièrement son fils écouter les vocalises des hazzanim dans les synagogues. L’accession d’Adolf Hitler au pouvoir incommode de plus en plus la vie des Juifs en Autriche (même décoré des plus hauts insignes artistiques de ce pays, Bikel corrigera sa vie durant ceux qui le présentent comme Autrichien et préférera se dire « né en Autriche », arguant des mauvais traitements que lui ont fait subir les autorités[2]). Comme de nombreuses familles, les Bikel émigrent après le rattachement de l’Autriche au Troisième Reich en 1938 mais plutôt que de choisir un pays d’Europe ou les États-Unis, ils se décident pour la Palestine mandataire afin de mettre leur idéologie en pratique. Theodore Bikel étudie à l’école Mikvé-Israël et rejoint le kibboutz Kfar HaMaccabi, montrant plus de dispositions à chanter la vie des pionniers qu’à la partager. Adolescent, il fait en 1943 ses premiers pas au théâtre Habima et fait partie des membres fondateurs du théâtre Cameri. Insatisfait des rôles qu’on lui propose, il se rend à Londres en 1946 pour étudier à la Royal Academy of Dramatic Art. En 1948, alors que l’état d’Israël déclare son indépendance, il choisit de demeurer au Royaume-uni, affirmant avoir privilégié sa carrière tandis qu’on l’accuse de couardise et de désertion car les acteurs sont appelés à divertir les soldats sur la ligne de front[4]. Une vie d’artisteLa même année, Michael Redgrave recommande Theodore Bikel à son ami Laurence Olivier, qui l’engage comme remplaçant pour la première d’Un tramway nommé Désir à West End. L’essai se révèle concluant, et Bikel se retrouve bientôt sous la lumière des projecteurs, interprétant Mitch face à Vivienne Leigh[5]. Après avoir tourné quelques films, Bikel décide de s’installer aux États-Unis en 1954. Il y entame, parallèlement à son métier d’acteur, une carrière de chanteur de musique traditionnelle[2], et produit plusieurs albums sous le label Elektra, s’accompagnant de divers artistes comme Geula Gill et Judy Collins. Cet homme qui parle couramment cinq langues et se débrouille dans deux autres, est capable de chanter les chants traditionnels de 21 pays mais il pense que le terme de « chanteur traditionnel » ne lui sied authentiquement que lorsqu’il chante dans le yiddish de son enfance. C’est ce talent de chanteur qui introduit Theodore Bikel à Broadway et il séduit le public en créant en 1959 le personnage de Georg von Trapp dans La Mélodie du bonheur ; c’est tout spécialement pour lui et afin de mettre en valeur ses talents que la chanson Edelweiss est composée mais Bikel, qui dit fuir une sécurité qui finirait par le figer dans un stéréotype, quitte la pièce après deux ans alors que son succès ne s’est pas démenti. Il est pressenti pour jouer le rôle principal du James Bond Goldfinger mais n'est pas retenu au profit de Gert Froebe. Il joue en 1964 le pompeux professeur hongrois Zoltan Karpathy qui se laisse abuser par Eliza Doolittle et, en 1967, Tevye le laitier dans Un violon sur le toit qu’il ne se privera cette fois pas de jouer plus de deux mille fois, et plus que tout autre acteur. Il enchaîne alors les participations spéciales dans diverses séries populaires, jouant de sa maîtrise des accents pour incarner des figures souvent pittoresques et généralement étrangères afin de varier son répertoire. Ce désir de versatilité définit également sa vie, et Bikel multiplie les casquettes, conjuguant une carrière de chanteur traditionnel, d’activiste politique et de propriétaire de bars ainsi que d’autres établissements. ŒuvreDiscographie
FilmographieTheodore Bikel excelle dans les petits et moyens rôles remarqués, jouant de sa maîtrise des accents et dialectes pour incarner des personnages le plus souvent étrangers: il est le pompeux phonétiste hongrois floué par Eliza Doolittle dans My Fair Lady, le capitaine du sous-marin russe échoué à Gloucester dans Les Russes arrivent, le sadique général français qui tient la fortesse d’Ávila dans Orgueil et Passion et jouera aussi plusieurs officiers allemands, un marchand arménien ou encore un malfrat bulgare. Son rôle de sheriff dans The Defiant Ones lui a valu une nomination aux Oscars en 1958[2].
Interview
Références
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