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Tombeau de l'Empereur Napoléon aux Invalides

Le tombeau de l'empereur Napoléon situé sous le Dôme des Invalides.

Le tombeau de l'empereur Napoléon Ier aux Invalides est une crypte de 6 mètres de profondeur et de 23 mètres de diamètre située dans l’hôtel des Invalides à Paris. Conçu par l'architecte Louis Visconti et construit entre 1840 et 1853, il abrite un sarcophage en quartzite rouge contenant cinq cercueils (fer-blanc, acajou, deux en plomb, et ébène). Le sarcophage repose sur un socle en granit vert entouré d'une mosaïque de marbre et d'émaux représentant une couronne de laurier, ainsi que de douze hauts-reliefs de Victoires adossées aux colonnes soutenant une galerie ouverte.

Contexte

Le projet du tombeau commence après l'annonce en mai 1840 du retour des cendres de Napoléon, avec la loi votée le 10 juin de la même année[1]. Après un concours, le projet de Visconti est sélectionné en mars 1842. Bien que des lieux de sépulture comme la colonne Vendôme et l'abbaye de Saint-Denis aient été envisagés, Napoléon trouve finalement sa place aux Invalides. Son corps rejoint le tombeau le 2 avril 1861[2]. Napoléon, qui est mort en exil à Sainte-Hélène le 5 mai 1821, repose à présent aux Invalides, un lieu qu’il a marqué par ses réformes et son influence militaire. Ce transfert souligne la transformation des Invalides en tant que « panthéon des gloires militaires »[3].

L'accès au tombeau se fait par le Dôme, où les visiteurs se dirigent vers un imposant baldaquin en marbre de style néo-baroque, érigé en 1853[4].

L'église Saint-Louis des Invalides

Histoire de l'édifice

Construction

Lorsqu’il ordonna la construction de l’hôtel des Invalides en février 1670, Louis XIV souhaita y intégrer un édifice religieux, afin de favoriser le bien spirituel des pensionnaires[5]. Le chantier mené par l’architecte Libéral Bruand progressa rapidement jusqu’à l’année 1676. Le dessin prévu pour la chapelle des Invalides fut alors jugé peu convainquant par l’administration royale[6].

À partir de mars 1676 le marquis de Louvois, qui exerçait la charge de secrétaire d’État de la Guerre, convoqua Jules Hardouin Mansart afin qu’il conçoive un nouveau projet architectural. En dépit de quelques critiques, les nouveaux plans soumis par Mansart obtinrent l’approbation de Louis XIV[7].

À la chapelle initialement prévue, Mansart a substitué un projet particulièrement ambitieux. L’édifice était composé de trois ensembles communicants : un « chœur des soldats », situé à l’emplacement prévu à l’origine, une église de plan centré à la gloire de Louis XIV, ainsi qu’un sanctuaire de plan ovale situé à la jonction des deux espaces. Si jusqu’à la deuxième moitié du XXe siècle l’ouvrage a pu être considéré comme étant composé de deux églises distinctes (celle des soldats étant alors attribuée à Bruand et l’église royale à Mansart) l’historiographie moderne a montré qu’il s’agissait bien d’une seule et même œuvre, conçue par Mansart presque dans son intégralité[8].

Bien qu’elles aient été conçues ensemble, les deux parties de l’édifice n’ont pas pu être achevées en même temps[9].

Le « chœur des soldats », financé par le ministère de la Guerre, a été livré en 1679. Sa construction a été entreprise par Simon Pipault, entrepreneur des Invalides depuis 1671, secondé par Michel Hardouin, le frère de Mansart[10]. Quelques modifications ont été réalisées en cours de construction (la pierre a remplacé la charpenterie pour le voûtement du vaisseau et des bas-côtés, ce qui a nécessité l’introduction d’arcs-boutants en pierre, le rehaussement des murs périphérique, ainsi que l’ajout de tirants métalliques dans le comble)[11]. L’ensemble de l’équipement intérieur, à l’exception des meubles rajoutés au XIXe siècle, a été livré entre 1678 et 1679[11].

L’église royale a quant à elle été réalisée entre 1676 et 1706. Ce retard pourrait être dû à la complexité du projet ainsi qu’aux difficultés financières survenues lors de la seconde moitié du règne de Louis XIV[12].

Les premiers marchés relatifs à l’ouvrage furent signés en février 1677. Six années plus tard, les travaux n’avaient pas dépassé la dix-huitième assise[12]. L’arrivée de Louvois au poste de surintendant des bâtiments du roi fin 1683 permit de débloquer les fonds nécessaires à la progression du chantier. En 1687, un nouveau marché de maçonnerie fut signé avec Pierre II Lemaistre, collaborateur de Mansart, afin d’achever la réalisation du des parties hautes de l’église. Le gros œuvre fut achevé à l’été 1692. La mort de Louvois en juillet 1691, ainsi que les restrictions budgétaires imposées dans le contexte de la Guerre de la Ligue d’Augsbourg retardèrent la réalisation des programmes sculptés commandés en 1691. L’ensemble fut finalement achevé en 1706, avant d’être consacré et placé sous le patronage de saint Louis le 22 août de la même année[13].

Depuis l'édification

Le sujet de la vocation première de cette double église est grandement débattu. Sous l’ancien régime, l’édifice ne fait pas l’objet de préoccupations funéraires évidentes, à l’exception des anciens gouverneurs qui sont inhumés dans un caveau situé sous l’église des Soldats. Le choix d’un plan centré ainsi que la présence d’un dôme, la présence d’une grande « place » circulaire au centre de la nef [14](lieu qui accueillera par la suite le tombeau de Napoléon) pourraient nous amener à y voir une église funéraire, un « nouveau Saint-Denis pour la dynastie »[15].

Quoiqu’il en soit, au cours du XVIIIe siècle, l’édifice commence à être davantage perçu comme un lieu propice à acquérir une fonction mortuaire[15].

L’église Saint-Louis des Invalides est grandement affectée par la révolution de 1789. Les éléments relatifs à la monarchie sont masqués ou détruits entre 1792 et 1794, et le culte y est rendu impossible jusqu’en 1801. À la faveur de cette laïcisation s’opère un glissement symbolique : l’église devient le symbole de la gloire militaire. Les drapeaux pris aux armées vaincues, autrefois suspendus aux voûtes de Notre-Dame de Paris, sont transférés à Saint-Louis des Invalides en 1793, et l’église est transformée en « temple de Mars et des vertus guerrières » en 1797[16].

Napoléon Bonaparte donne à l’édifice sa dimension funéraire. En tant que premier consul, il transfère le tombeau de Turenne dans la chapelle de la vierge en septembre 1800[17]. Lazare Carnot, alors ministre de la guerre, rend compte de cette décision en ces termes : « Elle est sublime […] l’idée de placer les dépouilles mortelles d’un héros qui n’est plus, au milieu des guerriers qui le suivent dans la carrière et que forma son exemple ! »[18]. En 1808, c’est le cœur de Vauban qui est installé dans la chapelle Sainte-Thérèse, par la volonté de Napoléon devenu empereur[19].  À partir de 1804, de nouveaux gouverneurs sont enterrés dans le caveau (à l’image de Berruyer), ainsi que certains chefs militaires tels que les généraux Lariboisière, Duroc et Bessières[20].

Sous la monarchie de Juillet, deux innovations marquent la fonction funéraire de l’église : un caveau est aménagé dans une galerie préexistante sous le Dôme pour accueillir les corps des victimes de l’attentat de Fieschi, le 28 Juillet 1835. Plus important encore, la décision est prise de placer le tombeau de Napoléon à Saint-Louis des Invalides. Face à l’entrée du mausolée de Napoléon sont installés en 1847, des monuments funéraires en hommage aux généraux Duroc et Bertrand, fidèles compagnons de l’empereur. En 1847, la réfection du monument de Vauban permet de créer une harmonie avec celui de Turenne[21].

Napoléon III continue à asseoir la vocation funéraire de l’édifice : après certaines hésitations, il entérine l’inhumation de son oncle aux Invalides en 1861. En 1863, il règlemente la procédure consistant à inhumer les gouverneurs ainsi que certains chefs militaires. En outre, il donne au Dôme une dimension dynastique en plaçant le corps du roi Jérôme dans la chapelle Saint Jérôme en 1862, puis celui du roi Joseph dans la chapelle Saint-Augustin en 1864.

À partir de la Troisième République, l’hôtel des Invalides acquiert une dimension patrimoniale, notamment du fait de la fondation du musée d’artillerie en 1871 puis du musée historique de l’armée en 1896. C’est dans ce contexte qu’est réalisée, en 1873, la paroi vitrée qui sépare le Dôme de l’église des soldats. Ainsi est matérialisée la distinction entre le tombeau, désormais objet d’attraction mémorielle, et le lieu de culte que constitue l’église Saint-Louis[22]. À cette patrimonialisation de l’espace correspond une forme de dynamisme funéraire : un nombre croissant de dirigeants militaires sont inhumés dans le caveau des gouverneurs et un monument dédié aux généraux morts lors de la Première Guerre mondiale est érigé dans une chapelle de l’église des soldats en 1929[23]. En 1937, c’est le maréchal Foch qui est inhumé dans un tombeau réalisé par Paul Landowski, placé au cœur de la chapelle Saint-Ambroise. En 1963, le corps du maréchal Lyautey est quant à lui placé dans un tombeau réalisé par Albert Laprade dans la chapelle Saint-Grégoire.

Architecture

D’un point de vue structurel, le plan prévu par Mansart a peu d’équivalent en France. Contrairement aux églises conventuelles dont l’organisation est traditionnellement disposée en équerre (à l’image du Val-de-Grâce ou de la Visitation), Saint-Louis des Invalides est alignée sur un axe unique où se succèdent la nef, l’autel et le chœur[24]. De plus, l’église est dotée de deux façades, une côté cour et l’autre côté Grenelle. Cette originalité a pu rendre l’interprétation de l’édifice quelque peu ambiguë :  il a pu être perçu aussi bien comme une église conventuelle que comme deux églises adossées[24].

L'église des soldats

L’église des Soldats obéit à un plan traditionnel. Il s’agit d’une longue nef rectangulaire à neuf travées, dépourvue de transept et dotée d’un chœur en abside[25]. Le vaisseau central supporte un voûtement en plein ceintre à doubleaux et lunettes, tandis que les bas-côtés sont voûtés de berceaux surbaissés à lunettes[26]. L’élévation comporte trois niveaux : arcades, tribunes et fenêtres hautes. Elle obéit à un grand ordre de pilastres corinthiens. Certaines sculptures décoratives (dans les arcs doubleaux de la grande voûte ainsi que dans les balustrades de pierre qui ferment les tribunes) révèlent l’attention portée par Mansart au raffinement de la stéréotomie[26].

Les bac côtés comprennent chacun une porte menant vers une sacristie circulaire qui assure la transition vers le dôme.

L'église du roi

L’église royale est conçue par Mansart comme un « bombardement symbolique » destiné à exalter la puissance monarchique[27]. Le choix de construire une église à dôme de dimensions aussi importantes en est l’indice le plus explicite, dans la mesure ou Saint-Louis des Invalides aspire à être rapprochée de Saint-Pierre de Rome et à dépasser Saint-Paul de Londres.

Le plan de l’édifice est organisé en croix grecque et s’inscrit dans un carré de 52 mètres de côté[28].

Extérieur

Sa façade principale comporte un frontispice central à deux ordres superposés (dorique et corinthien), couronné par un fronton triangulaire. Cette disposition permet d’articuler l’élévation inférieure avec un tambour orné selon un ordre de doubles colonnes composites inspiré du palladianisme.  Au cours de la construction, Mansart a choisi de rajouter un second rang de baies en plein cintre au niveau de l’attique. Ce dispositif, inédit en France, permet d’éclairer la seconde coupole de manière naturelle tout en étant invisible depuis l’intérieur de l’église[28].

Le dôme, doré à l’huile et orné d’un riche programme sculptural, est coiffé par un lanternon rappelant les tempietti de la Renaissance italienne, sur lequel repose une flèche fleurdelisée portant une croix[29]. L’ensemble s’élève à 101 mètres[30].

Intérieur

Le centre du plan en croix grecque est occupé par une nef circulaire tandis que les angles accueillent quatre chapelles rondes reliées entre elles par des percées dans les piles de la croisée[31]. La transformation de l’église en nécropole au XIXe siècle a eu de nombreuses conséquences sur l’aménagement des espaces : trois des quatre chapelles d’angles accueillent des tombeaux en leur centre, tandis que les deux baies latérales du transept abritent les monuments de Turenne et Vauban[32]. Plus encore, le tombeau de Napoléon, situé au centre de l’édifice, est censé être le point focal d’un agencement spatial complexe.

À l’intérieur, la nef pavée de marbre polychrome est rythmée par un grand ordre de pilastres, dont l’entablement comporte, au niveau de la frise, l’insigne en forme de double L de Louis XIV. Les chapelles reproduisent cette structure en réduction à l’aide de colonnes engagées[33].

La partie basse de l’église privilégie le décor sculpté : y sont représentés les armes de France, des tableaux en bas-reliefs de la vue de Saint-Louis, des anges volants des piles, des statues de niches dans les quatre chapelles dédiées aux Pères de l’église latine[33]. Sous le tambour, les pendentifs sculptés ont été remplacés par des peintures. Celles-ci sont surmontées par une frise composée d’une série de douze médaillons de rois de France en profil, allant de Clovis à Louis XIV[33].

Au-dessus du tambour, une première coupole, peinte par Jean Jouvenet en 1703-1704, représente les Douze apôtres en gloire[33]. La seconde coupole a été décorée par Charles de la Fosse. Son œuvre remplace les projets de Pierre Mignard qui avaient pour ambition de représenter les saints guerriers de l’Ancien et du Nouveau Testament. Ici, La Fosse adopte une vue di sotto in su pour figurer les temps de paix, en représentant Saint Louis déposant son épée aux pieds du Christ. La composition, achevée en 1705, s’inspire des coupoles peintes à Parme ou à Rome par Corrège, Pierre de Cortone ainsi que Lanfranco[34]. Elle est cadrée par un anneau de personnages réunis en quatre groupes distincts et reliés par des nuées. Le christ y est représenté au sommet d’une structure pyramidale, accompagné d’anges portant la croix à droite et de saint Louis remettant ses armes à gauche. L’effet de perspective aérienne, couplé au dispositif d’éclairage naturel mis au point par Mansart, est pensé pour mimer la pénétration de la lumière divine au sein de l’église.

Dans le chœur, Noël Coypel a décoré la voûte d’une Trinité ainsi d’une Assomption de la Vierge. Le décor des coupoles et des calottes des quatre chapelles latérales a été réalisé par Bon Boullogne pour les chapelles Saint-Ambroise et Saint-Jérôme, par Michelle II Corneille pour celle de Saint-Grégoire, ainsi que par Louis de Boullogne pour celle de Saint-Augustin[33].

La construction du tombeau

Une première inhumation sur l'île de Sainte-Hélène

Le retour des cendres

Le transfert solennel

Après la mort de Napoléon à Sainte-Hélène en 1821, la monarchie fut rétablie en France. Charles X, perçu comme une menace pour les libertés civiles établies sous l’Empire est renversé par la Révolution de Juillet 1830. Son successeur Louis-Philippe Ier, marque le renouveau de l’intérêt pour Napoléon[35].

Emergence du projet de rapatriement

Les initiatives symboliques, comme la restauration de la statue de Napoléon sur la colonne Vendôme en 1833 et l’inauguration de l’Arc de Triomphe en 1836, symboles du culte napoléonien, marquent ce regain d'intérêt pour la figure de l'Empereur. D'autre part, le parlement maintient l'exil des Bonaparte assimilés aux Bourbon et l'Aiglon, fils unique de Napoléon, décède en 1833. Ce dernier évènement marque la fin des espoirs de voir renaître l'empire mais cela eu pour effet d'intensifier les demandes pour le retour de la dépouille de l'empereur comme en témoignent les nombreuses pétitions déposées en 1834[35].

En 1840, sous l’impulsion d’Adolphe Thiers et de Louis-Philippe Ier, le rapatriement des cendres de Napoléon est décidé[35]. Cette initiative visait à apaiser les bonapartistes et à consolider le pouvoir du roi. Cependant, elle déclencha un regain d’enthousiasme populaire pour la figure de Napoléon, attisant un nationalisme latent et ravivant les sentiments bonapartistes et cela renforça le mythe de Napoléon en tant que figure tutélaire de la France, tout en soulignant les divisions au sein de la société française de l’époque[36].

L’expédition est ainsi décidée en 1840[37].

Ce rapatriement, orchestré en décembre 1840, marqua un tournant dans la mémoire collective, plaçant Napoléon Ier comme un symbole national transcendant les clivages politiques[38].

Expédition maritime entre Sainte-Hélène et la France

La décision est prise, les cendres de Napoléon seront ramenée en France sous la responsabilité du fils de Louis-Philippe Ier, le prince de Joinville. Étant capitaine du vaisseau sur la frégate la Belle Poule, depuis 1839, il est considéré comme étant le plus à même de mener cette mission. Le départ a lieu le 7 juillet à Toulon. La Belle Poule est accompagnée de la Favorite. Les membres du bateau la Belle Poule sont en majorité des compagnons d’exil de Napoléon ainsi que 5 vieux serviteurs de l’empereur. L’équipage compte en tout plus de 500 hommes. Le voyage retour a lieu du 18 octobre au 30 novembre. La Belle Poule arrive à Cherbourg le 30 novembre, le voyage se poursuit en navigation fluviale pour apporter les cendres jusqu’à la capitale. Le Prince de Joinville accompagne les cendres jusqu’à Paris[38].

Le cortège funèbre de Cherbourg à Paris

Le trajet de Cherbourg au Havre est assuré par le Normandie qui est un petit bateau à vapeur escorté par deux autres vapeurs. Le voyage se poursuit jusqu'à Courbevoie en passant par Val de la Haye, le Pont de l'Arche, Vernon, Mantes, Maisons-Laffitte. Lorsque le bateau la Dorade arrive à Courbevoie, le 15 décembre 1840. «Une foule venue assister à ces funérailles a été extrêmement nombreuse malgré le froid, plus d’un million de personnes selon certaines estimations ». Les ponts se transforment en arcs de triomphe et les manifestations officielles s’enchainent[38].

Pour le transfert de Courbevoie à Paris, les navigations sur la Seine sont strictement interdites. Le convoi ne doit en aucun cas s’arrêter sur le chemin, la seule cérémonie devant avoir lieu à Paris. Mais le voyage jusqu’à Paris est complexe. Effectué en pleine période hivernale, les conditions de navigation et de vie des hommes sont rudes, en effet, des blocs de glace se forment sur la Seine[38].

Une procession cérémoniale en plein cœur de Paris

Le cercueil de l’empereur a été transporté sur un bateau catafalque, « imaginé par Visconti et Burgh, pour être amené au port des Invalides, à l’emplacement de l’actuel Pont Alexandre III ». Le bateau long de trente-sept mètres et large de cinq mètres cinquante, supportait un temple funèbre en boiseries bronzées s’élevant à neuf mètres cinquante, à l'intérieur duquel reposait le cercueil de l'empereur[39].

À l’extrémité côté Seine de l’esplanade des Invalides, s’élève une statue en bronze de Napoléon réalisée par François-Joseph Bosio, initialement conçue pour couronner la colonne de Boulogne-sur-Mer. L’allée centrale, où ont été disposées des tribunes, a été dégagée de la petite fontaine ornée d’un buste de La Fayette qui gênait le passage. Elle est désormais bordée de trente-deux statues en plâtre mesurant sept mètres de haut, alternant avec des trépieds à feu. Ces statues représentent des figures historiques telles que Clovis, Charles Martel, Philippe II Auguste, Charles V, Jeanne d’Arc, Louis XII, Bayard, Louis XIV, Turenne, Duguay-Trouin, Hoche, La Tour d’Auvergne, Kellermann, Ney, Jourdan, Lobau, Charlemagne, Hugues Capet, Louis IX, Charles VII, Duguesclin, François Ier, Henri IV, Condé, Vauban, Marceau, Desaix, Kléber, Lannes, Masséna, Mortier et Macdonald, qui semblent se toiser avec défiance. Il s'agit d'une sorte de « galerie d'ancêtres »[39].

Le cercueil a ensuite été amené à la place de la Concorde en char. Un grand char, richement orné d'une iconographie détaillée, a été conçu spécialement pour recevoir le tombeau de l'empereur. Victor Hugo le décrit en ces termes :

« l’ensemble à de la grandeur. C’est une énorme masse, dorée entièrement, dont les étages vont pyramidant au-dessus des quatre grosses roues dorées qui la portent. Sous le crêpe violet semé d’abeilles, qui le recouvre du haut en bas, on distingue d’assez beaux détails : les aigles effarés du soubassement, les quatorze Victoires du couronnement portant sur une table d’or un simulacre de cercueil. Le vrai cercueil est invisible. On l’a déposé dans la cave du soubassement, ce qui diminue l’émotion. C’est là le grave défaut du char. »[39].

Le char traverse les lieux les plus emblématiques de Paris, parmi lesquels l'Arc de Triomphe, les Champs-Élysées et la place de la Concorde. Pour cette occasion solennelle, des décors somptueux et une cérémonie grandiose ont été mis en place, orchestrés par les architectes Louis Visconti et Henri Labrouste[40].

Parmi ces lieux, l'Arc de Triomphe, achevé quelques années plus tôt sur ordre de Louis-Philippe Ier, se distingue par son histoire et son architecture[39]. Érigé entre 1806 et 1836 par les architectes Guillaume-Abel Blouet, Jean-François-Thérèse Chalgrin et Jean-Arnaud Raymond, il arbore, pour cette cérémonie, « deux mâts au haut desquels flottent des bannières ». Surmonté d’un groupe monumental provisoire installé dès le 1er décembre, il représente l’Empereur entouré de génies symbolisant la guerre et la paix, accompagnés de deux figures de la Renommée[41].

Le cortège poursuit son chemin en passant par d’autres sites emblématiques magnifiquement décorés. Le long des Champs-Élysées, dix-huit statues de Victoires alternent avec des colonnes couronnées par l’aigle impérial. Sur la place de la Concorde, des tribunes entourées de mâts dominent l’espace, tandis que le pont Louis XVI, magnifié par quatre colonnes triomphales, porte huit statues monumentales représentant la Sagesse, la Force, la Justice et la Guerre d’un côté, l’Agriculture, les Beaux-Arts, l’Éloquence et le Commerce de l’autre. Enfin, devant le Palais Bourbon, se dresse une statue colossale de l’Immortalité, réalisée par Cortot, venant parachever cette mise en scène grandiose[39].

En arrivant, à l'hôtel des Invalides, le cercueil de Napoléon est reçu par le roi Louis-Philippe Ier. Débute alors une cérémonie au cours de laquelle sont sont mis en avant des objets personnels symbolisant la gloire de Napoléon, tels que son célèbre chapeau, la croix de la Légion d'honneur et son épée d'Austerlitz, témoignant de son statut légendaire. L’hôtel des Invalides[39], est presque entièrement dissimulé sous des tentures noires et mauves, dont la pose a débuté le 18 novembre. Un arc de triomphe en toile orne le centre de la grille principale, tandis que la cour d’honneur est embellie par des trophées d’armes surmontés d’aigles et de guirlandes. Au centre, l’entrée de l’église des soldats est dissimulée derrière un vestibule monumental en toiles peintes. L’intérieur est également recouvert de tentures mauves, et un immense catafalque a été érigé au cœur de l’église du Dôme. Partout, des inscriptions, des noms et des dates évoquent les grands moments de l’Empire[39].

Malgré tous les efforts fournis pour réaliser les ornementations dans les temps, certains critiques soulèvent quelques défauts, comme c'est le cas de l'écrivain et satirique britannique William Makepeace Thackeray qui avoua :

« On aurait pu employer, d’une manière plus noble et plus judicieuse, la forte somme votée à cette occasion […] qu’en élevant sur le passage du cortège un millier [sic] de statues de plâtre peint, à peine une de ces statues qui mérite d’être conservée un mois ; quelques-unes ressemblent à des caricatures que l’on n’aurait pas dû souffrir un seul instant. Le jour même de la fête, le vent ébranlait leur piédestal de bois peint et le tout commençait à se déchirer »[39].

Le testament de Napoléon Ier

Le lieu de l’inhumation : le choix des Invalides

Le retour des cendres de l’Empereur, projet initié par le gouvernement d’Adolphe Thiers[42], se prolongea par le discours que prononça Charles de Rémusat le 12 mai 1840[43]. Dans ce discours, le ministre de l’Intérieur désigna l’hôtel des Invalides comme lieu de sépulture de Napoléon Ier[43] et justifia ce choix en ces termes[44] :

« Il fut Empereur et Roi ; il fut le souverain légitime de notre pays. À ce titre, il pourrait être inhumé à Saint-Denis ; mais il ne faut pas à Napoléon la sépulture ordinaire des rois ; il faut qu'il règne et commande encore dans l'enceinte ou vont se reposer les soldats de la patrie, et où iront toujours s'inspirer ceux qui seront appelés à la défendre. Son épée sera déposée sur sa tombe. L'art élèvera sous le dôme, au milieu du temple consacré par la religion au Dieu des armées, un tombeau digne, s'il se peut, du nom qui doit y être gravé »[45]

Outre ces considérations, le gouvernement avança d’autres arguments. D’une part, il s’agissait de profiter d’un édifice déjà connu et de lui attribuer une nouvelle fonction[46]. D’autre part, le choix des Invalides permettait de respecter le vœu de l’Empereur, qui avait exprimé le désir d’être inhumé sur les bords de la Seine[46]. Ce choix était également politique : il visait à éviter les reviviscences dynastiques qu’aurait pu susciter la construction d’une sépulture à Saint-Denis, tout en affirmant la supériorité de la monarchie de Juillet sur l’Empire[44].

Le choix des Invalides fit, dès, lors l’objets de vifs débats, aussi bien dans la presse qu’au Parlement[47],[44]. La Société Libre des Beaux-Arts, par exemple, condamna ce projet et proposa plutôt l’édification d’un monument sur la colline de Chaillot[47]. D’autres sites furent également envisagés pour accueillir la dépouille impériale : le Champ-de-Mars, la place Vendôme, la place de la Concorde, l’Arc de Triomphe ou encore l’église de la Madeleine[46]. Saint-Denis occupait une place particulière dans ces discussions. Fondateur de la IVe dynastie[44], Napoléon Ier avait en effet demandé la restauration de la basilique et l’avait choisie comme lieu de sa dernière demeure[46]. Les habitants de Saint-Denis s’appuyèrent sur la volonté de l’Empereur en adressant une pétition à la Chambre mais, malgré le lien symbolique avec les lieux, cette proposition d’inhumer Napoléon à Saint-Denis fut finalement écartée[48].

L’organisation du concours (1841)

Le discours de Charles de Rémusat fut suivi, le 10 juin 1840, par la promulgation d’une loi ordonnant la construction du tombeau de l’Empereur sous le dôme de Saint-Louis des Invalides[42]. L’article 2 de cette loi précisait : « Le tombeau sera placé sous le dôme, exclusivement réservé, ainsi que les quatre chapelles latérales, à la sépulture de l’empereur Napoléon. À l’avenir, aucun autre cercueil ne pourra y prendre place »[49]. Cette loi prévoyait également, et parallèlement au voyage du prince de Joinville vers Sainte-Hélène pour le rapatriement des cendres de l’Empereur, que la construction du tombeau fasse l’objet d’un concours public[42].

Initialement, l’administration ne souhaitait pas organiser de concours[50] et comptait confier la réalisation du tombeau à l’architecte Félix Duban et au sculpteur Carlo Marochetti[51]. Après examen des propositions des deux artistes, Carlo Marochetti fut pressenti pour conduire ce projet[52].

« Pour le tombeau, je répugnais à le mettre au concours. J’avais l’idée d’en charger Duban, regardé alors comme le meilleur de nos architectes et de confier tout ce qui était sculpture à Marochetti. [...] Duban entendait régler tout l’ensemble du monument, et ne laisser au statuaire qu’une œuvre de praticien. Ce n’était point ma pensée [...]. Je me confirmai dans cette combinaison, lorsque Duban m’eut remis divers projets dont aucun ne me satisfit. [...] Marochetti me remit au contraire une esquisse qui me frappa beaucoup et dont Thiers fut enchanté. »[52],[53]

Cependant, l’opinion publique comprenait mal qu’un monument de cette importance ne soit pas confié à un artiste national[54]. Aussi, de vives critiques furent émises à l’encontre de cette décision mais aussi à l’encontre de Carlo Marochetti[51]. Le milieu artistique était particulièrement hostile à ce choix et le Journal des Artistes, L’Artiste, Le Journal des Beaux-Arts et La Revue Générale d’Architecture plaidèrent pour l’organisation d’un concours[52],[50]. En septembre 1840, la Société Libre des Beaux-Arts publia un libelle insistant sur la nécessité d’organiser un véritable concours, tout en regrettant le choix des Invalides qui condamnait le tombeau à n'être « qu'une sorte de meuble » ou de « monument dans le monument »[51]. De son côté, l’Académie des Beaux-Arts écrivit une lettre au ministre de l’Intérieur et remit en question la procédure envisagée[52]. La conclusion de ces débats fut la suivante : « Le tombeau à ériger à Napoléon est une œuvre trop nationale pour qu'elle ne soit pas accomplie par la voie du concours public »[47]. Finalement, les deux projets proposés par Carlo Marochetti ne parvinrent à convaincre ni la presse ni l’administration et furent eux aussi largement critiqués[55]. Plusieurs contre-projets firent alors leur apparition : l’un d’eux fut par exemple lithographié dans un canard intitulé Tombeau de l’Empereur Napoléon aux Invalides imprimé au début du mois de décembre 1840 ; d’autres furent imaginés par Hector Horeau, Antoine Etex ou bien Félix Duban[56].

Mise sous pression, l’administration abandonna la procédure de commande officielle au profit de l’organisation d’un concours, qui fut annoncé à la Chambre des députés le 13 avril 1841 (à l’occasion du vote des crédits destinés à la construction du monument)[51]. Plus de 80 candidats participèrent à cette compétition[51], parmi lesquels des figures comme Félix Duban, Louis Visconti, Hector Horeau, Antoine Etex, Achille Déveria, Louis Petitot, Etienne-Hippolyte Maindron, Louis Auvray, Jean-Baptiste Cannissié, Henri de Triqueti, Louis Moreau, Théodore Chassériau ou encore Henri Labrouste. Avant même la fin de la clôture des candidatures, Félix Duban et Louis Visconti furent présentés comme les favoris[57].

L’absence de programme laissait les artistes libres quant à la conception du monument, et leur permettait de choisir parmi les trois orientations possibles : « la crypte, le tombeau adossé ou l’espace qui gît sous le Dôme »[58]. Les seules recommandations furent transmises via le rapport d’une commission présidée par Ludovic Vitet : le tombeau devait s’intégrer au monument conçu par Hardouin-Mansart, sans le dénaturer ; il devait être visible sans être trop imposant ou triomphal conformément aux attentes de la monarchie de Juillet[42].

L’exposition des projets à l’École des Beaux-Arts, le 27 octobre 1841, eut un grand succès[57]. Les projets présentés étaient très hétéroclites, très variés dans leur conception et leur style[57]. César Darly, dans un article de la Revue générale de l’architecture et des travaux publics, en donne une vue d’ensemble :

« En traversant les galeries du palais des Beaux-Arts, on était frappé de la grande variété des compositions ; chaque siècle avait fourni son contingent, chaque contrée y trouvait ses représentations. [...] Au milieu de ce microcosme funèbre, on reconnaissait parfois l'empreinte sévère de la raison et du bon sens, mais le plus souvent, la folle du logis seule se drapait fièrement sur tous ses mausolées ; il y avait là une prodigieuse dépense d'imagination, quelques étincelles de génie et beaucoup de folie »[59]

Les projets proposés à cette occasion furent classés en deux groupes : d’une part, les projets dans lesquels le tombeau était placé au-dessus du sol, et d’autre part, les projets dans lesquels le tombeau était placé en dessous du sol[59].

La composition du jury ne fut décidée qu’en novembre 1841[57] et en mars 1842 seuls deux projets restaient en lice[42] : celui de Victor Baltard, qui avait proposé un projet de crypte fermée et celui de Louis Visconti qui avait pris le parti de la crypte ouverte[60]. Cette dernière proposition, jugée plus pertinente par la commission, fut finalement retenue et le 22 mars 1842 Louis Visconti obtint la charge de l’édification du tombeau de l’Empereur[61].

Théophile Gautier, secrétaire de la commission de choix du tombeau de l'Empereur, joua un rôle déterminant dans la concrétisation de ce projet. Grâce à ses synthèses conciliatrices, il facilita l’intégration définitive du tombeau aux Invalides et contribua à perpétuer le souvenir de son tombeau littéraire, toujours localisé à Sainte-Hélène[62].

Les architectes

Chronologie de la construction du tombeau

  • 12 mai 1840 : le ministre de l’Intérieur, Charles de Rémusat (1797-1875), annonce à l’Assemblée nationale le retour des cendres de Napoléon et désigne l’hôtel des Invalides comme lieu de sépulture. Si Saint-Denis a été évoqué c’est finalement l’hôtel des Invalides qui est désigné comme lieu de sépulture. Selon Rémusat, « il pourrait être enterré à Saint-Denis mais il ne faut pas à Napoléon la sépulture ordinaire des rois »[1]. Ce choix s’explique notamment parce que Napoléon avait transformé le Dôme en panthéon militaire avec la translation des restes de Turenne en septembre 1800 puis de Vauban en 1807.  
  • 10 juin 1840 : la loi pour la construction du tombeau sous le Dôme des invalides est votée : « le tombeau sera placé sous le Dôme consacré ainsi que les quatre chapelles latérales à la sépulture de l’empereur Napoléon »[63].  L’Assemblée nationale alloue alors un budget de 500 000 francs[64].
  • 15 décembre 1840 : cérémonie du retour des cendres de l’empereur[39].
  • 13 avril 1841 : annonce à la chambre des députés de l’ouverture d’un concours pour l’édification du tombeau de Napoléon, à l’occasion du vote des crédits destinés à la construction[65]. Les candidats doivent privilégier des projets en élévation ou souterrain et doivent surtout « respecter l’œuvre de Mansart et de Louis XIV »[66]. Quatre-vingts architectes participent à ce concours en proposant des projets alors exposés à l’Ecole des beaux-arts.  
  • 22 mars 1842 : à l’issue d’un concours, le projet de Louis Visconti est retenu. Le rapport d’évaluation, rédigé par Théophile Gaultier, classe Visconti et Baltard en tête. Le projet de tombeau ouvert de Visconti finit par l’emporter. Visconti propose une stratification en investissant le sous-sol, séparant les registres, laïque dans la crypte (tombeau de l’Empereur), religieux au rez-de-chaussée (église du Dôme). L’idée d’une crypte ouverte se veut également une évocation en miroir de la coupole ouverte au sommet.  
  • Décembre 1842 : l’autel paroissial est avancé dans la nef de l’église des soldats en conséquence de la construction de l’entrée du tombeau à l’arrière du maître-autel[67]. De fait, les autels sont dès lors disjoints, modifiant le discours et la stratification ancienne du lieu.
  • 1843 : Visconti demande davantage de crédits. Un projet de loi pour financer le projet est voté à la chambre des pairs le 26 mai. Visconti obtient 1 500 000 francs supplémentaires. La chambre précise la modification du culte inhérente à la construction : « l’église actuelle des Invalides se trouvera diviser en deux parties distinctes, l’une, celle au nord destinée au service ordinaire du culte ; l’autre, celle au sud, entièrement réservée au silence du tombeau »[68].
  • Entre 1843-1847 : Visconti enrichit le dispositif du tombeau d’un programme sculpté incluant[69] :
    • À l’entrée principale de l’escalier menant à la crypte, deux génies funèbres, en bronze, portant les insignes impériaux, par le sculpteur Francisque Duret.
  • Au débouché de l’escalier, dans une sorte de vestibule, deux bas-reliefs confiés à Auguste Dumont et François Jouffroy représentant le prince de Joinville présidant l’exhumation des cendres à Sainte-Hélène le 15 octobre 1840 et le roi Louis-Philippe Ier les recevant aux Invalides le 15 décembre 1840.
  • Contre les douze pilastres de la crypte, regardant le tombeau, douze allégories de la Victoire ailées en marbre commandées au grand sculpteur James Pradier, associées à des mosaïques en émail portant le nom de huit grandes victoires de l’Empereur.
  • Le long péristyle (circulaire ou déambulatoire), dix bas-reliefs en marbre blanc représentant l’œuvre civile de l’Empereur (centralisation administrative, Conseil d’Etat, Code civil, Concordat, Université, Cour des comptes, mesures pour le commerce et l’industrie, travaux publics, Légion d’Honneur)
  • Au-dessus de la crypte, au rez-de-chaussée, construction d’un maître-autel en marbre noir d’Isère supportant un Christ en bronze par Henry de Triqueti avec un baldaquin porté par quatre colonnes en marbre noir et blanc de Saint-Girons (dit marbre de Grand Antique) et couronné de quatre crosses dessinées par Antoine Marneuf ainsi que d’anges en bois de cèdre sculptés par Jean-Jacques Feuchère.
  • 1844 : les tombeaux de Duroc (1772-1813), surnommé « l’ombre de l’Empereur » car chargé de sa sécurité et du général Bertrand (1773-1844), homme de confiance de Napoléon à Sainte-Hélène, sont édifiés à l’entrée de son tombeau. Les tombeaux, en dolérite verte, sont construits par Visconti de part et d’autre du passage reliant le Dôme à l’église des soldats afin de ne pas déroger au principe d’isolement du tombeau impérial.
  • 13 avril 1845 : la loi du 13 avril 1845 autorise le transfert des dépouilles des maréchaux Bertrand et Duroc.  
  • 5 mai 1847 : Louis-Philippe Ier préside la cérémonie du transfert des dépouilles de Duroc et Bertrand, qui, en l’accompagnant aux Invalides, deviennent les gardiens de l’entrée du tombeau de l’Empereur.
  • Mars 1848 : changement de régime. La Deuxième République charge le ministre de l’Intérieur Ledru-Rollin de statuer sur la nécessité de dépenser davantage pour les travaux. « Ce dépassement [budgétaire] n’est pas acceptable ». La commission reproche notamment le choix du quartzite rouge de Carélie au lieu d’un marbre français, comme il était préconisé dans le projet initial[70]. Visconti doit renoncer à l’élévation d’une statue équestre de Carlo Marochetti (inspirée de la statue de l’empereur romain Marc-Aurèle sur le Capitole) dans la cour d’honneur[70], ainsi que le retrait des deux bas-reliefs dans le vestibule. Malgré la réticence du rapport de Ledru-Rollin, les travaux reprennent à la faveur de l’ascension politique de Louis-Napoléon Bonaparte[2].
  • Fin 1849 : depuis mars 1842 les dépenses pour la construction s’élèvent à 1 997 455,50 francs[71]. Il ne reste donc que 2 554, 50 francs sur les 2 millions alloués en 1841 et 1843. Visconti écrit au ministère pour obtenir davantage de crédits. Il constate : « Tout est commencé, rien n’est achevé ». Il obtient 2,119 millions de francs supplémentaires pour terminer les travaux, les fonds sont répartis sur quatre ans[71]. La construction du tombeau aura donc coûté plus de 4 millions de francs au lieu des 500 000 envisagés en 1841. Aux embûches politiques s’ajoutent les difficultés liées au creusement d’un ouvrage en substruction, à la conduite d’un chantier en site occupé (il est obligé de construire un plancher de bois pour combler l’ouverture de la crypte), aux approvisionnements et enfin à la taille colossale du tombeau.
  • 1851 : installation des bas-relief et édification de la cella conçue pour abriter les reliques de l’Empereur.
  • 1852 : les balustrades et les tribunes du Dôme sont retirées[72].
  • 1853 : création du baldaquin au-dessus de l’entrée du tombeau[73].  
  • Avril 1853 : Napoléon III renoue avec un projet écarté par Louis-Philippe Ier pour des raisons de politique dynastique, de construire un tombeau à Saint-Denis, la nécropole des souverains français, et confie à Viollet-Le-Duc l’étude d’un caveau dynastique à Saint-Denis[2].
  • 5 mai 1853 : la cérémonie d’inauguration aurait dû avoir lieu la date anniversaire de la mort de l’Empereur, mais les travaux n’étant pas terminés, elle est annulée[2].
  • 15 août 1853 : fête de la Saint-Napoléon sur l’esplanade des Invalides[2].
  • 29 décembre 1853 : décès de Louis Visconti. Le projet de tombeau est laissé de côté au profit de l’idée d’un retour du corps vers Saint-Denis, comme envisagé précédemment dans l’année[2].
  • 2 avril 1861 : mise en place du tombeau de Napoléon. Son corps quitte la chapelle Saint-Jérôme où il reposait depuis 1841 pour intégrer son tombeau[2]. Sa tête est orientée au sud et ses pieds au nord dans les cinq cercueils à l’intérieur du sarcophage.  
  • 1862 : L'hôtel des Invalides est classé au titre des Monuments Historiques[74].
  • 1873 : projet de mise en place d’une séparation entre l’église et le Dôme, ce dernier n’accueillant plus d’offices religieux. Une grille en verre est alors installée, permettant de marquer nettement l’espace consacré et l’espace désacralisé. La symbolique de l’église et du Dôme, devenu tombeau, change, passant d’une « Trinité qui scelle l’alliance du trône et de l’autel »[75] depuis Louis XIV, à une dichotomie entre le sacré, dans l’église et le profane, sous le Dôme.

Description du tombeau

Le caveau des gouverneurs

Le caveau des gouverneurs est un espace souterrain, situé sous l’actuel autel et la nef de l’église des soldats. Cet espace a été édifié pendant le règne de Louis XIV, lors de l’édification de l’ensemble, afin d’accueillir les dépouilles des gouverneurs des Invalides. Une place importante leur est accordée car ils sont considérés comme les représentants du pouvoir étatique aux Invalides[76].

En 1794, le caveau est profané et dévasté, les cercueils de plombs ont été retirés[76]. La tradition d’y inhumer les gouverneurs est interrompue avant de reprendre sous l’Empire.

Ce lieu revêt une grande importance dans le projet d’édification du tombeau de Napoléon puisqu’il est initialement au cœur du projet imaginé par Visconti. En effet, ce lieu tient une place toute particulière puisqu’il fait partie intégrante du parcours initiatique proposé par Visconti. Ce dernier envisageait de construire une entrée monumentale, depuis la cour d’honneur, donnant sur une galerie de 80 mètres de long, édifiée en sous-sol et passant sous la nef de l’église, au cœur du caveau des gouverneurs qui devait mener à l’entrée du tombeau. Ce projet a particulièrement plu au jury du concours parce qu’il avait l’avantage d’inscrire le tombeau dans l’édifice préexistant, comme demandé, tout en le plaçant dans un lieu particulièrement symbolique [77].

Toutefois, le projet initial de Visconti a été repensé et l’idée de créer ce long corridor abandonnée. C’est finalement Auguste Rougevin (1794-1878), l’architecte des Invalides depuis 1832, qui va modifier le caveau. Ce dernier présente un projet d’entrée vers le caveau par un escalier à double révolution en 1844[78]. Finalement, la proposition de Visconti de créer une entrée située au revers de l’autel de l’église des soldats face à l’entrée de la crypte, au revers du maître-autel du Dôme est retenue en 1853, et édifiée par Rougevin par la suite[79].

Finalement le caveau n’a pas été inclus dans le projet initial de Visconti. Cependant il continue d’exister et est progressivement transformé en panthéon militaire puisque des chefs militaires s’étant particulièrement distingués y sont également enterrés. Cette fonction s’amplifie au cours du temps et sous le règne de Louis-Philippe Ier, les obsèques y sont très solennelles. Aujourd’hui, sur les 93 sépultures, 27 sont celles d’anciens gouverneurs[76]. Parmi les personnalités inhumées dans le caveau, le général de Lariboisière (1759-1812) et le maréchal Bessières (1768-1813) sont présents[80]. Cette fonction perdure jusqu’à aujourd’hui puisque les restes de Rouget de Lisle (1760-1836) ont également rejoint le caveau en 1915. En outre, des maréchaux de la Première et de la Seconde Guerre Mondiale y reposent tels le maréchal Fayolle (1852-1926) et le général Leclerc (1902-1947)[81].

Aujourd’hui le caveau des gouverneurs n’est pas ouvert à la visite, mais un petit oculus construit à l’extrémité du caveau est visible depuis la nef de l’église.

Le baldaquin

Baldaquin de l'Eglise du Dôme des Invalides, bronze et marbre noir et blanc de Saint-Girons, style néo-baroque

Pour accéder au tombeau, le visiteur entre par le Dôme et se rapproche d’un monumental baldaquin en marbre de style néo-baroque. Érigé par Visconti en 1853, le baldaquin se distingue par son architecture et sa haute élévation vers le Dôme. Ce baldaquin, dont la structure évoque celui de Saint-Pierre de Rome sculpté par Le Bernin (1598-1680), est ici disposé sur un plan carré. Il est constitué de quatre colonnes torses venant soutenir une imposante architrave. Le baldaquin est richement décoré et l’on peut y retrouver l'aigle napoléonien, les couronnes de laurier, et les lettres « N » entrelacées[4]. Le baldaquin incorpore également d'autres éléments à connotations plus religieuses, comme des anges en cèdre doré sculptés par Jean-Jacques Feuchère, des guirlandes de fleurs et deux croix dont celle du maître-autel abritée sous le baldaquin[69],[4]. Le Christ en bronze sur la croix du maître-autel a été réalisé par Henry de Triqueti [69],[73].  

Ce baldaquin est en réalité le quatrième baldaquin construit aux Invalides, les précédents ayant été détruits. Le baldaquin de Visconti remplace celui construit par Paul Thomas Bartholomé, détruit à l’occasion de la cérémonie du retour des cendres et de la création du tombeau[73]. Le baldaquin de Visconti a ainsi été créé pour magnifier le tombeau et pour souligner la grandeur de l'Empereur tout en répondant aux besoins de maintenir un maître-autel[73]. Deux escaliers, construits de part et d'autre du baldaquin, conduisent le visiteur à l’entrée de la crypte.

L'entrée monumentale

La crypte ouverte

Le sarcophage

Le sol

Les Victoires n°1, 2, 3 et 4
Du projet de gisant à celui des Victoires

James Pradier ne dépose pas de projet de tombeau pour le concours de 1841. Quel que soit le projet choisi, il souhaite que lui soit confié la réalisation du gisant de l'Empereur qui devra surmonter le tombeau. D'ailleurs, son nom est déjà mentionné pour la réalisation de ce gisant, lequel devait être dessiné par Jean-Auguste-Dominique Ingres, dans une lettre de Prosper Mérimée datée du février 1841. En juillet 1842, après la victoire en janvier de Louis Visconti au concours, Pradier se met en contact avec Henraux, son fournisseur de marbre pour lui fournir un bloc pour le gisant. Cependant, Louis Visconti, qui présente son projet définitif le 16 août 1843, décide finalement de ne pas placer de gisant au-dessus du tombeau, suivant en cela l'avis du comité créé pour le suivi des travaux et dans lequel siègent notamment Jean-Auguste-Dominique Ingres, David d'Angers, Pierre Fontaine et dont Théophile Gautier assure le secrétariat. Néanmoins, le 15 septembre 1843, il confie à Pradier la réalisation de douze allégories féminines ailées et debout qu'il souhaite disposer autour de la crypte[82]. Dès le 17 septembre 1843, Pradier est critiqué dans le journal L'Artiste. D'autres artistes souhaitaient en effet que la commande soit répartie entre plusieurs sculpteurs[83].

Il faut noter que dans le premier projet de Visconti qui date de 1841, il n'est pas encore question de Victoires mais de colonnes doriques. Ces colonnes évoluent ensuite en pilastres inscrits surmontés par des petites figures ailées en relief comme le montre son projet adopté le 31 décembre 1842. Ainsi, l'idée des Victoires pourrait être le résultat des discussions entre Visconti et Pradier[84].

Le contrat pour la réalisation des 12 Victoires est écrit par Visconti et Pradier en 1844[85]. La rémunération de Pradier se monte à 240 000 francs qu'il touche par plusieurs versements successifs. Il reçoit d'ailleurs un premier versement de 5 000 francs le 9 juillet 1844 pour les dessins des Victoires[86]. Plusieurs de ces études sont conservées dans différents musées : le musée Fabre[87]de Montpellier, le musée du Louvre[88], l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris[89]et le musée d'art et d'histoire de Genève[90],[91],[92],[93],[94],[95],[96]. Il envoie rapidement ensuite deux modèles aux dimensions finales[84]. Dans sa correspondance, Pradier rapporte les exigences de Visconti en terme stylistique et iconographique : « ces figures du style le plus élevé [...] inspiré des cariatides grecques du temple d'Érechtée ou des bas-reliefs des panathénées, auront entre elles une très grande conformité de lignes [...][et] ne devront différer entre elles que par l'expression, l'agencement des draperies, et par quelques attributs ménagés avec adresse de manière à faire reconnaître, s'il est possible, le lieu où la victoire a été remportée, ou bien encore une couronne, une palme, une branche de laurier sont aussi des attributs qui peuvent convenir »[97]. Ces exigences conduisent Pradier à modifier son projet initial où les Victoires étaient davantage dénudées comme l'atteste un dessin conservé au musée Fabre[86] pour finalement adopter un style plus solennel[98]. Contrairement à d'autres artistes, Pradier ne s'est pas rendu au British Museum voir les reliefs du Parthénon amenés en Grande-Bretagne par lord Elgin en 1807 et acquis par le British Museum en 1816, et encore moins en Grèce. Toutefois, l'art grec antique est connu en Europe de l'Ouest par des dessins et des moulages et les reliefs du Parthénon sont moulés dès 1818. Le sculpteur Jean-Baptiste Giraud en possède la série complète qu'il montre aux visiteurs de son hôtel place Vendôme. L'École des beaux-arts de Paris et le musée du Louvre en possèdent également[85].

Visconti exige 12 modèles des Victoires d'une hauteur égale à la moitié de la hauteur finale mais Pradier les livre au tiers de la hauteur. Il confie à deux de ses collaborateurs, Guillaume et Tersa, la tâche d'en agrandir deux aux dimensions finales. Une commission composée de Cavé, Vittet, Visconti, Gatteaux et Nanteuil les acceptent et Pradier commande les marbres à son fournisseur, Henraux, le 15 novembre 1844 : ils arrivent en novembre 1845[84]. Pradier, contrairement à ce qui fût le cas pour la plupart de ses travaux, ne sculpte pas les Victoires sur place mais dans les hangars du Dépôt des marbres situé sur l'Île des Cygnes où il reçoit l'autorisation de s'installer[99].

Le tombeau et les Victoires vus du rez-de-chaussée-de-chaussée
Un chantier qui s'étale dans le temps

Afin d'accélérer l'entreprise, James Pradier n'attend pas les versements de l'État qu'il sait lent à payer. Il contracte régulièrement des emprunts pour payer ses collaborateurs et tous les ouvriers qui travaillent à la réalisation des Victoires. Cependant, le chantier s'arrête en 1847 faute de crédits : seules cinq Victoires ont été livrées[83]. Le chantier ne redémarre qu'en 1850 après qu'un important crédit complémentaire ait été voté en juin 1850 et que Pradier ait touché 80 000 francs : les sept Victoires restantes sont installées dans la crypte peu de temps après.

Le 11 octobre 1850, Pradier demande à ce que les échafaudages soient retirés pour juger de leur effet et exécuter des retouches.

Alors que Pradier considère que les Victoires sont terminées, Visconti exige des retouches au début de l'année 1852. Pradier proteste directement dans une lettre auprès du ministre de l'Intérieur. Il reçoit le dernier versement le 19 février 1852 et meurt le 4 juin 1852. Les retouches demandées par Visconti sont alors exécutées par Eugène-Louis Lequesne en 1853 et lui sont payées 4 000 francs le 20 juin de la même année. Les modèles en plâtre sont détruits[84].

Description des Victoires[100]
Caractéristiques communes

Les Victoires ne sont pas des rondes-bosses mais des hauts-reliefs en marbre mesurant 355 centimètres de haut (seule la Victoire n°5 mesure 350 centimètres). Toutes les Victoires regardent vers le tombeau. Leurs ailes sont plaquées contre les piliers. Elles sont toutes vêtues d'un long péplos tombant jusqu'à terre. La texture des draperies des Victoires est finement travaillée par Pradier. Si de loin le marbre paraît lisse, la surface est en fait animée par des stries horizontales ou obliques qui suivent le mouvement des plis[101]. Seules les pointes des pieds sont visibles dépassant des draperies et enserrées dans des sandales aux semelles épaisses. Les Victoires sont en appui sur une jambe et le pied opposé à la jambe d'appui est systématiquement déporté en avant et sur le côté. Aucune Victoire n'est signée.

Pour Claire Maingon, « les Victoires ne sont pas des figures de deuil et de douleur, comme les fameuses pleureuses, mais les reflets de la gloire impérieuse, impériale et immortelle »[102].

Caractéristiques individuelles

Ce tableau reprend les caractéristiques de chaque Victoire[100]. La Victoire désignée comme étant la Victoire n°1 est celle placée à gauche dans le prolongement de l'escalier (en regardant dans la direction du sarcophage) puis les Victoires sont comptées dans le sens des aiguilles d'une montre.

Victoire Cheveux Vêtements Attributs Autres
Victoire n°1 Deux tresses doubles tombant sur la poitrine Manteau passé sur l'épaule gauche

Avant-bras droit nu

Main droite : palme abaissée Pupilles creusées

Poing gauche appuyé sur la hanche En appui sur la jambe droite

Victoire n°2 Quatre tresses retombant sur la poitrine Manteau court

Bras nus

Main gauche : trompette dressée le long du corps Pupilles creusées

En appui sur la jambe gauche

Victoire n°3 Chevelure surmontée d'une flamme

Quatre tresses retombant sur la poitrine

Manteau Main droite : couronne

Main gauche : palme levée

Globes oculaires lisses

En appui sur la jambe droite

Victoire n°4 Quatre tresses formant un turban puis retombant sur la poitrine Manteau court

Bras nus

Main droite : couronne

Main gauche : rouleau et un bracelet au poignet

Globes oculaires lisses

En appui sur la jambe droite Pied droit rapporté

Victoire n°5 Chignon dont les rubans retombent sur les épaules Manteau retroussé à la taille

Avant-bras nus

Main droite : palme levée

Main gauche : couronne de lauriers

Hauteur de 350 centimètres

Pupilles creusées Légèrement hanchée En appui sur la jambe gauche

Victoire n°6 Deux tresses tombant sur la poitrine Manteau

Bras nu

Main droite : couronne

Main gauche : deux clés

Pupilles creusées

En appui sur la jambe droite

Victoire n°7 Tresses tombant le long du cou Manteau court Main droite : foudre

Main gauche : couronne

Pupilles creusées

En appui sur la jambe gauche

Victoire n°8 Attachés par des rubans retombant sur la poitrine Manteau

Épaule droite et bras nus

Main gauche : couronne Pupilles profondément creusées

Légèrement hanchée En appui sur la jambe gauche

Victoire n°9 Quatre tresses retombant sur la poitrine Manteau

Bras nus

Main gauche : couronne Pupilles creusées

En appui sur la jambe gauche

Victoire n°10 Attachés par des rubans retombant sur la poitrine Manteau retroussé à la taille

Bras nus

Main droite : couronne

Main gauche : glaive levé

Pupilles creusées

En appui sur la jambe droite Pied gauche rapporté

Victoire n°11 Bandeau et rubans retombant sur les épaules Très long manteau Main gauche : couronne Pupilles creusées

Bras et main droite dissimulés sous le manteau

Pied gauche rapporté

Victoire n°12 Diadème

Quatre tresses retombant sur la poitrine

Manteau attaché sur l'épaule gauche par une fibule ronde

Bras nus

Main droite : couronne

Main gauche : sceptre se terminant par une sphère sortant d'une couronne de feuilles

Globes oculaires lisses

Pied droit rapporté

Les bas-reliefs de la galerie circulaire

La cella du tombeau

Le tombeau aujourd'hui

L'hôtel des Invalides et le tombeau de Napoléon pendant la guerre

Les Invalides, panthéon militaire au cœur des deux guerres mondiales

Au cours des deux guerres mondiales, l’hôtel des Invalides affirma aussi sa fonction de panthéon militaire. Le 29 mars 1929 fut ainsi votée une loi prévoyant que « les Maréchaux de France, les officiers généraux qui, pendant la guerre de 1914-1918, ont exercé soit le commandement en chef, soit le commandement d'un groupe d'armées ou d'une armée, seront, soit sur leurs désirs exprimés par disposition testamentaire, soit sur la demande formulée par leurs ayants droit, inhumés dans l'hôtel des Invalides »[103].

Cette loi s’appliqua notamment au maréchal Ferdinand Foch[103], dont l’image fut, au début du XXe siècle, souvent associée à celle de Napoléon Ier[104]. Le 5 mai 1921, il avait d’ailleurs brandi l’épée d’Austerlitz et avait prononcé un vibrant éloge de l’Empereur[104]. Si son tombeau devait initialement être édifié à la place du maître-autel conçu par Visconti, ce projet fut rapidement abandonné car il fut jugé techniquement irréalisable (le tombeau de Napoléon ne pouvant supporter un tel poids)[103]. Il aurait aussi été dommageable de modifier la sépulture de l’Empereur, alors très appréciée[103]. Le tombeau du maréchal Foch fut finalement réalisé par Paul Landowski et inauguré en mars 1937[105].

Les deux guerres mondiales furent également marquées par l’inhumation de plusieurs militaires au sein du caveau des gouverneurs. Pour la Première Guerre mondiale, on compte parmi eux les maréchaux Maunoury, Fayolle, Franchet d'Espèrey, les généraux Nivelle, Sarrail, Pau, Roques, Mangin, Guillaumat, Langle de Cary et Lanrezac, ainsi que les amiraux Boué de Lapeyrère et Guépratte[106]. Pour la Seconde Guerre mondiale figurent notamment les généraux Giraud et Leclerc de Hautecloque, le maréchal Juin, ainsi que les généraux Houdemon, Kientz et Monclar[106].

Les funérailles de ces figures militaires, accompagnées de diverses cérémonies, de l’exposition de trophées et de l’aménagement de nouvelles salles au sein du musée de l’Armée (créé en 1905), contribuèrent à entretenir un climat patriotique autour des combattants de la Grande Guerre.

Le tombeau de Napoléon Ier, lieu de mémoire et d’inspiration pendant les deux guerres mondiales

La figure de Napoléon Ier demeura une source d’inspiration tout au long des deux guerres mondiales. Déjà renforcée après la défaite de 1871[104], son importance symbolique atteignit son apogée au cours de cette période, son tombeau devenant un lieu de recueillement pour les patriotes et les militaires[104]. Le monument inspira également les artistes, en témoigne Le Salut du poilu, un pastel sur toile réalisé entre 1915 et 1918 par Henri Gervex (Paris, musée de l’Armée)[107].

En 1918, alors que la ville de Paris était en proie aux bombardements, des mesures furent prises pour protéger le tombeau de l’Empereur, situé sous le Dôme endommagé par les attaques[104]. L’importance symbolique du monument perdura au cours de la Seconde Guerre mondiale, comme l’illustre la visite faite d’Adolf Hitler en juin 1940, alors accompagné de Hermann Giesler (architecte chargé de concevoir son mausolée)[108]. Le 14 décembre de la même année, le transfert des cendres du duc de Reichstadt fut orchestré sous le signe de la « collaboration franco-allemande », par Otto Abetz (ambassadeur du Reich allemand)[109].

Le transfert du corps de l’Aiglon dans le tombeau

Pendant la période de l’Occupation, Adolf Hitler s’est rendu à Paris. Lors de son passage, il visita le Dôme des Invalides en compagnie d’Hermann Giesler, architecte alors en charge de la construction de son mausolée[69]. À la suite à cette visite, il décida de restituer à la France le corps de Napoléon II, fils unique de Napoléon et de Marie-Louise d’Autriche, également connu sous le nom de l’Aiglon. Ce dernier était, depuis 1832, enterré dans la crypte des Capucins à Vienne.  

Sa dépouille est rapatriée aux Invalides dans la nuit du 14 et du 15 décembre 1940[69], journées symboliques du retour des cendres de l’Empereur un siècle plus tôt. La cérémonie, grandiose[69], reflète combien le tombeau de Napoléon rayonnait au-delà des frontières françaises[110].

Entre 1941 et 1961, le tombeau de l’Aiglon fut installé et exposé dans la chapelle Saint-Jérôme, comme celui de son père au siècle précédent, renforçant encore la portée symbolique. C’est finalement en 1969[111], à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Napoléon, que sa dépouille est placée définitivement dans la cella du tombeau de Napoléon. Il est inhumé sous le sol de la cella vidée des reliques de l’empereur. Sur le sol est inscrit la titulature « Napoléon II, roi de Rome », au pied de la statue de Napoléon sculptée par Pierre-Charles Simart[4].

L'entretien et les restaurations du tombeau

Notes et références

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  2. a b c d e f et g Antoine De Romanet, Alexandre d'Andoque De Seriège, Boris Bouget, François Lagrange (dir.), Saint-Louis des Invalides la cathédrale des armées françaises, Strasbourg, La Nuée Bleue, , p. 116
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Annexes

Bibliographie

Le symbole Document utilisé pour la rédaction de l’article renvoie aux ouvrages utilisés pour la rédaction de cet article.

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[Le Ray-Burimi 2018a] Sylvie Le Ray-Burimi, « Un monument dans le monument ? », dans Antoine de Romanet de Beaune, Alexandre d'Andoque de Sériège, Boris Bouget, Alexandre Gady, François Lagrange (dir.), Saint-Louis-des-Invalides : la cathédrale des armées françaises, Strasbourg, La Nuée bleue, (ISBN 978-2-8099-1624-9), p. 111-122 Document utilisé pour la rédaction de l’article

[Le Ray-Burimi 2018b] Sylvie Le Ray-Burimi, « Les tombeaux du Dôme : formes et fonctions d’un panthéon militaire », dans Antoine de Romanet de Beaune, Alexandre d'Andoque de Sériège, Boris Bouget, Alexandre Gady, François Lagrange (dir.), Saint-Louis-des-Invalides : la cathédrale des armées françaises, Strasbourg, La Nuée bleue, (ISBN 978-2-8099-1624-9), p. 217-236 Document utilisé pour la rédaction de l’article

[Le Ray-Burimi 2021] Sylvie Le Ray-Burimi, « De Sainte-Hélène aux Invalides. Tombeaux rêvés, tombeau créé », dans Léa Charliquart, Émilie Robbe, Pierre Branda, Chantal Lheureux-Prévot (dir.), Napoléon n’est plus ((Exposition, Paris, Musée de l'armée, 2021)), Paris, Gallimard, (ISBN 978-2-07-293160-4), p. 130-135 Document utilisé pour la rédaction de l’article

[De Rémusat 1958-1967] Charles de Rémusat, Mémoires de ma vie, t. 3, Paris, Plon, 1958-1967, p. 319-320

[Maingon 2018] Claire Maingon, « La statuaire des tombeaux de l’église du Dôme au regard de l’art funéraire », dans Antoine de Romanet de Beaune, Alexandre d'Andoque de Sériège, Boris Bouget, Alexandre Gady, François Lagrange (dir.), Saint-Louis-des-Invalides : la cathédrale des armées françaises, Strasbourg, La Nuée bleue, (ISBN 978-2-8099-1624-9), p. 237-240 Document utilisé pour la rédaction de l’article

[Siler 1988] Douglas Siler, James Pradier : Correspondance, t. 3 : 1843-1846, Genève, Droz, , 424 p. Document utilisé pour la rédaction de l’article

[Vitet 1840] Ludovic Vitet, « Le tombeau de Napoléon », Revue des Deux Mondes, vol. 23,‎ , p. 768-781 (lire en ligne) Document utilisé pour la rédaction de l’article

[Rapport 1842] « Rapport à M. le Ministre de l'Intérieur au nom de la commission chargée de l'examen des projets de monument à la mémoire de l'Empereur Napoléon », Le Moniteur universel,‎ Document utilisé pour la rédaction de l’article

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