Villabé
Villabé[in 1] (prononcé [vilabe] Écouter) est une commune française située à trente et un kilomètres au sud-est de Paris dans le département de l’Essonne en région Île-de-France. Délimité au sud et à l'est par le dernier méandre de l'Essonne avant sa confluence avec la Seine, entre l'extrémité est du plateau agricole du Hurepoix et la vallée de la rivière, le territoire de la commune s'inscrit dans un paysage de transition qui a longtemps structuré l'activité humaine de ses habitants. Le plateau, autrefois espace agricole voué à la culture céréalière, occupe tout le quart nord-ouest du territoire. De grandes zones commerciales et logistiques ont, depuis les années 1990, remplacé peu à peu les parcelles de blé, de pommes de terre et de betteraves. Les coteaux qui descendent lentement vers l'Essonne ont, de par leur exposition au sud et à l'est, autrefois été occupés par des vignobles disparus à la fin XIXe siècle victimes du phylloxéra. C'est sur un de ces coteaux que le village historique s'est établi, au nord-est, à l’abri des vents d'ouest. Le bourg s'est progressivement étendu sur l'ensemble des coteaux orientaux pour finalement en occuper tout l'espace à l'exception notable au nord-est d'un large vallon, connu sous le nom de cirque de l'Essonne, formé par l'élargissement du bassin de la rivière en cet endroit et le rapprochement du plateau en direction de la Seine. La vallée de l'Essonne, quant à elle, reste une zone humide préservée. La rivière, dont le débit régulier a permis l'installation de moulins à eau, d'abord pour la minoterie puis pour entrainer les machines des manufactures qui se sont installées à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle aux hameaux d'Ormoy et de Moulin-Galant. Ce sont ces manufactures qui ont influencé l'essor économique de la commune pendant la Révolution industrielle. Le village de Villabé, d'abord marqué par l'agriculture et la viticulture jusqu’au XVIIIe siècle, puis par l’industrie papetière de la famille Darblay au XIXe siècle, connait depuis cette époque une croissance démographique lente et régulière, portée par les grandes infrastructures de transports et de services développées sur son territoire. C’est en 2015 une commune aux confins de l’urbanisation de l’agglomération d’Évry-Corbeil-Essonnes, riche d’un pôle logistique et commercial important et d’un patrimoine naturel préservé dans les marais de la basse vallée de l’Essonne. GéographieSituationVillabé est située dans la région Île-de-France, à l’est du département de l’Essonne, intégralement intégré à l’agglomération parisienne, à la frontière de l’ancien pays, aujourd’hui la région naturelle du Hurepoix. Le territoire communal s’inscrit dans un carré approximatif de 2,5 kilomètres de côté totalisant 456 hectares. L’Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) attribue les coordonnées géographiques 48°35’20" N et 02°27’21" E au point central de ce territoire[1]. Du sud-ouest au nord-est, la rivière l’Essonne coule sur le territoire municipal à travers des marais, formant des îles naturelles. Du sud au nord, le territoire est en outre traversé par les canalisations pour parties souterraines de l’aqueduc de la Vanne et du Loing. Le territoire se partage entre un plateau à l’ouest et un cirque naturel à l’est dominant le cours de la rivière, il s’étage entre une altitude maximale de quatre-vingt-neuf mètres et une altitude minimale de quarante mètres. À vol d'oiseau, la commune est située à 31,3 kilomètres au sud-est de Paris-Notre-Dame[2], point zéro des routes de France, 5,3 kilomètres au sud de la préfecture Évry-Courcouronnes[3], 21,0 kilomètres au sud-est de Palaiseau[4], 27,8 kilomètres au nord-est d’Étampes[5], 2,9 kilomètres au sud-ouest de Corbeil-Essonnes[6] et 15,8 kilomètres au nord-ouest de Melun[7]. Communes limitrophesLes communes limitrophes sont Lisses, Corbeil-Essonnes, Mennecy et Ormoy. La rivière l’Essonne marque la frontière naturelle au sud-ouest avec Mennecy, au sud et au sud-est avec Ormoy et à l’est avec Corbeil-Essonnes, la limite se poursuit en suivant les parcelles de la zone industrielle de la Nacelle et à travers champs au nord-est avec cette même commune. Au nord, le chemin d’Essonnes à Villabé puis la route de Lisses marquent en partie la frontière avec Lisses, qui partage au nord-ouest le Clos aux Pois et à l’ouest les espaces agricoles jusqu’au cours d’eau. ReliefVillabé se situe à l’extrême est du plateau du Hurepoix. La commune est répartie sur les bords de ce plateau et s’étage entre une altitude maximale de 89 mètres sur un coteau au lieu-dit les 44 Arpents au nord-ouest du territoire[8] et une altitude minimale de 40 mètres au nord-est, au creux du cirque de l'Essonne à proximité du hameau de la Petite-Nacelle[9]. La déclivité arrondie orientée vers le lit de la rivière forme le milieu naturel du cirque. Au sud-ouest, au hameau d'Ormoy, en bordure de la rivière, l’altitude atteint 46 mètres[10]. Le centre-ville, à l’est, est lui approximativement situé à 84 mètres d’altitude[11].
GéologieGéologiquement intégré au bassin parisien, le territoire communal est situé à l'extrémité sud-ouest du plateau calcaire de la Brie, plateau recouvert de lœss fertile et favorable à la grande culture céréalière. Les sols affleurants du territoire de la commune se répartissent selon cinq strates liées à leur composantes et à leur âge géologiques. La partie ouest et nord-ouest du territoire de la commune (plateau du Hurepoix) date du Quaternaire, elle est formée de limon des plateaux (LP) de composition argilo-marneuse. Le haut des coteaux de la vallée de l’Essonne, sur leurs flancs sud et ouest, date du Stampien inférieur (g1CB), ils sont composés de calcaire et de meulière de Brie. La partie médiane des coteaux de la vallée de l’Essonne date aussi du quaternaire, c’est une couche de colluvions limoneuses (CF) composée d’éboulis ou d’alluvions d’origines variées, argilo-sablonneuse ou caillouteuse. La partie basse des coteaux date du Bartonien supérieur (e7C), elle est composée de calcaire de Champigny. La bande aux abords de l’Essonne date de l’Holocène (Fy et Fz), elle est composée de sable, de graviers calcaires ou siliceux[12],[13].
Risques naturels et technologiquesLa commune de Villabé faisant partie du bassin versant de l’Essonne, la partie basse de son territoire (hameaux d'Ormoy et de Moulin-Galant) est sujette aux inondations liées aux crues de la rivière. Un plan de prévention du risque inondation, élaboré en 2012[si 1], s'applique au 35 communes riveraines de l'Essonne dans des trois départements qu'elle traverse (Loiret, Seine-et-Marne et Essonne), dont Villabé[si 2]. La crue de la rivière Essonne, au début du mois de , a provoqué des inondations dans les hameaux d'Ormoy et de Moulin-Galant entrainant l'évacuation de plusieurs habitations[si 3],[si 4]. HydrographieLe territoire de la commune est situé dans le bassin versant de l’Essonne. La rivière marque les limites sud et est de la commune en formant un arc de cercle sur une longueur de cinq kilomètres. Dans son parcours au sud de la commune, la rivière se divise en petits bras : le bras gauche sur lequel est situé le moulin de Villoison, le bras droit le long duquel se trouve le moulin d’Ormoy, et le bras de la petite Essonne qui traverse le parc de Châteaubourg. Puis, en se dirigeant vers l’est, la rivière crée une zone humide composée d’étangs et de zones marécageuses. Brusquement, au niveau du pont de l’autoroute A6 qui la franchit, la rivière bifurque à angle droit et remonte vers le nord en direction de Corbeil-Essonnes. La rivière se divise à nouveau en deux bras au milieu desquels se trouve la grande île de Moulin Galant. Les bras de la rivière se rejoignent au lieu-dit la Nacelle et l’Essonne poursuit son parcours dans Corbeil-Essonnes où elle rejoint la Seine après s’être à nouveau divisée. Une station de mesure hydrométrique était implantée dans la commune entre 1985 et 1993[14].
L'aqueduc de la Vanne et du Loing, qui alimente Paris en eau potable par le réservoir de Montsouris, traverse le territoire de la commune dans sa partie ouest (du sud au nord en direction de Lisses). Une station de relevage, située au bord du plateau du Hurepoix, permet de relever l’eau du niveau de l’Essonne (qui est enjambée par des canalisations métalliques) jusqu’au niveau du plateau. Deux petits lacs sont implantés au sud de la commune au lieu-dit les Brettes, un bassin de rétention des eaux pluviales a été aménagé dans la plaine des Brateaux en arrière de l’aire de service de Lisses, un second lac de rétention des eaux de pluie est disposé à l’ouest du bourg à l’angle des rues de Cassiopée et d’Ambreville.
ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[15]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[16]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,4 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,4 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 659 mm, avec 11,1 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[15]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Seine-Port à 8 km à vol d'oiseau[17], est de 11,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 673,1 mm[18],[19]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[20]. UrbanismeTypologieAu , Villabé est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[21]. Elle appartient à l'unité urbaine de Paris[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant 407 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[22],[23]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[23]. Cette aire regroupe 1 929 communes[24],[25]. Morphologie urbainele centre-ville de la commune a conservé un caractère rural, majoritairement constitué de maisons traditionnelles en pierre meulière, complété de petits habitats collectifs ancien et de lotissements pavillonnaires récents.
La morphologie urbaine de Villabé se caractérise par une majorité de maisons individuelles, notamment en centre-ville historique avec la présence de meulières et de corps de ferme typiques du Bassin parisien autour de l’église, réhabilités et mis en valeur par un aménagement urbain à tendance traditionnelle (pavage partiel des voies, enfouissement des réseaux électriques et téléphoniques, mobilier urbain adapté). À l’est du bourg subsistent les anciennes cités ouvrières bâties au XIXe siècle par la famille Darblay, un habitat collectif composé d’immeubles de trois étages en pierre meulière. Les lotissements successifs entamés durant les années 1970 ont entraîné la constitution de zones pavillonnaires tout autour du centre-bourg jusqu’en bordure de la voie ferrée à l’est et de l’autoroute à l’ouest. À l’ouest de la tranchée d’autoroute se trouve un terrain partagé entre terres cultivées, habitat diffus et zones commerciales et industrielles, avec la présence du centre commercial Villabé A6, de l’aire de service autoroutière et des vastes entrepôts de la zone Eurologistic.
Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (53,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (40 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (28,72 %), zones urbanisées (24,69 %), zones agricoles hétérogènes (20,98 %), zones humides intérieures (16,46 %), terres arables (9,16 %)[26].
Parallèlement, L'Institut Paris Région, agence d'urbanisme de la région Île-de-France, a mis en place un inventaire numérique de l'occupation du sol de l'Île-de-France, dénommé le MOS (Mode d'occupation du sol), actualisé régulièrement depuis sa première édition en 1982. Réalisé à partir de photos aériennes, le Mos distingue les espaces naturels, agricoles et forestiers mais aussi les espaces urbains (habitat, infrastructures, équipements, activités économiques, etc.) selon une classification pouvant aller jusqu'à 81 postes, différente de celle de Corine Land Cover[27],[28],[Carte 1]. L'Institut met également à disposition des outils permettant de visualiser par photo aérienne l'évolution de l'occupation des sols de la commune entre 1949 et 2018[Carte 2].
Lieux-dits, écarts et quartiersLa commune de Villabé est composée outre le centre-ville de plusieurs hameaux : la Petite-Nacelle au nord, le Moulin d'Ormoy au sud, Moulin-galant au sud-est et partagé avec Corbeil-Essonnes, et Villoison à l’ouest. Aux hameaux s’ajoutent les lieux-dits tels que la Chopinière et les Brettes au sud, la plaine à Robin et la plaine aux Brateaux à l’ouest, les Coudras au nord. Plusieurs sites ont conservé une appellation historique dont la plaine des Quarante-quatre Arpents sur le plateau, les Bras de Fer et les Bas Cornus au nord sur les coteaux du cirque de l’Essonne, les Courtes-Épluches et les Linottes en bordure de l’Essonne. Dans le centre, les lotissements successifs ont donné naissance aux ensembles de l’Ormeteau, de Vaux-Luisants, des Heurts et des Échaudés. De nombreuses voies de Villabé portent encore le nom des anciens lieux-dits de Villabé : le chemin des Bas-Cornus, le chemin du Bas-des-Brettes, le chemin du Milieu-des-Brettes, le chemin des Échaudés, le chemin des Heurts, le chemin de l'Ormeteau, la ruelle aux Brunets, ou la rue des 44-Arpents.
Évolution de l'habitatJusqu'au milieu du XXe siècle, Villabé reste une commune essentiellement rurale. Les habitations sont essentiellement groupées dans le bourg, autour de l'église et de la place de la Croix (actuelle place Roland-Vincent) vers laquelle convergent les principales rues du village. En dehors du bourg, où le nombre de maisons croit sensiblement du début du XIXe siècle et jusqu'aux années 1960, l'habitat des hameaux reste stable[mv3 1].
À l'instar des communes de la grande couronne de l'Île-de-France, dont l'urbanisation s'accélère à partir des années 1960, Villabé voit son espace urbain s'étendre à la suite de l'implémentation de zones pavillonnaires telles que les 90 pavillons dans le Clos Motteau et les 51 pavillons entre les deux rangées des immeubles de la cité Darblay à la fin des années 1970[mb 1], le lotissement des Coquelicots (31 maisons) dans les années 1980[mb 2] et les ZAC des Demoiselles (126 maisons) et des Heurts (plus de 350 logements individuels et collectifs) dans les années 1990[si 5]. Les années 2000 et 2010 voient la réalisation de petites résidences, constituées de petits immeubles ou de maisons mitoyennes, pour faire face au manque de logements sociaux dans la commune [si 5]. LogementsEn 2016, le nombre total de logements dans la commune était de 2 124, alors qu'il était de 1 029 en 1990, 1 647 en 1999 et de 1 898 en 2011[i 1]. Parmi ces logements, 92,7 % étaient des résidences principales, 0,7 % des résidences secondaires et 6,6 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 69,7 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 28,4 % des appartements[i 2]. La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était en 2016 de 72,6 %, celles des locataires était de 25,4 %, dont 12,4 % de logements HLM loués vides[i 3]. La part de logements HLM loués vides (logements sociaux) était de 12,4 % en 2016 contre 8 % en 2011, leur nombre ayant augmenté de 141 à 245 au cours de la période[i 3], mais était toujours inférieur au seuil légal de 25 %. Depuis 2010, la municipalité a lancé plusieurs programmes de construction de logements de type HLM, sous la forme de petits immeubles ou de maisons individuelles mitoyennes pour augmenter le nombre de logements sociaux.
Projets d'aménagementAfin de réduire le déficit en logement sociaux sur son territoire (il était de 8,1 % en 2013, très en deçà du seuil légal de 25 %), la municipalité a lancé en 2015 des études pour la création de 489 logements sur quatre terrains ou anciens sites industriels dont deux programmes sous forme d'écoquartiers[si 6],[si 7]. Un des projets, consistant en la construction de 71 logements dans la parcelle dite des Coudras, en bordure du Cirque de l'Essonne, rencontre l'opposition de diverses associations de protection de la nature ou de la faune qui dénoncent le grignottage et le futur bétonnage du cirque de l'Essonne considéré comme un poumon vert par ces associations[29]. Un autre projet immobilier, lancé au début de l'année 2017, a pour objet de réhabiliter le site de l'ancienne papeterie Darblay de Moulin-Galant situé sur une île de l'Essonne, en rénovant un des bâtiments historiques du site et en construisant de nouveaux immeubles dans la friche industrielle. L'opération permettra de construire 156 logements dont 90 logements familiaux et 66 logements dits intergénérationnels[si 8],[30]. Voies de communication et transportsVoies routièresLa commune de Villabé est aujourd’hui traversée par plusieurs axes importants de communication, le premier d’entre eux étant l’autoroute A6 qui traverse le territoire du nord au sud sur près de trois kilomètres. La commune et l’autoroute ont donné leur nom à l’aire de service de Villabé dans le sens Lyon-Paris, à l’échangeur autoroutier Lisses-Villabé et au centre commercial Villabé A6. La commune n'est accessible que par cinq routes de faible envergure : la route départementale 260, au nord, en provenance de l'échangeur de l'autoroute ou de Lisses ; la route de Villoison, à l’ouest vers la RD 153 ; la route d’Ormoy qui franchit la rivière au sud, la Grande-Rue au sud-est, qui franchit la rivière à Moulin-Galant ; et l’avenue de la Gare au nord-est en provenance de Corbeil-Essonnes. Cependant, de par la position géographique de Villabé, au bord du plateau du Hurepoix, enclavée entre les coteaux du cirque de l'Essonne, la boucle de la rivière, la voie ferrée et l'autoroute A6, les accès routiers à la ville elle-même sont contraints et limités. L'accès principal à la ville est situé à son entrée ouest, à l'intersection des routes venant de l'autoroute et du centre commercial. Ce point de passage est un point noir routier provoquant de nombreux embouteillages en soirée car il est non seulement le point d'entrée de la ville mais aussi le lieu de transit de tous les véhicules en direction de Corbeil-Essonnes et des poids-lourds désirant accéder aux papeteries de Villabé situées à l'est de la ville. La commune est par ailleurs située à dix-sept kilomètres au sud-est de l’aéroport de Paris-Orly directement accessible par l’autoroute et à quarante-sept kilomètres au sud-ouest de l’aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle.
Transport en communDans sa partie est, le territoire est traversé par la ligne de Corbeil-Essonnes à Montereau principalement empruntée par la ligne D du RER et sur laquelle est implantée la gare de Villabé. Avec un cadencement de 15 min aux heures de pointe et de 60 min en milieu de journée[31], les trains de la ligne D permettent, au départ de Villabé, de relier les gares de Corbeil-Essonnes et Melun en respectivement 6 min et 30 min. Plusieurs lignes d’autobus desservent la commune :
ToponymieLe lieu où se situe Villabé est mentionné dans un ouvrage sous l’appellation Terra Sancti Marcelli en 847[32] et sous la forme latinisée Villa Abbatis en 1093 (cartulaire de Longpont)[32] ou en 1081[33],[34]. Vers 1750, le nom du village s’orthographiait Villabbé sur une carte de Cassini[mb 3], mais aussi Ville Abbé sur le plan d'intendance de la paroisse en 1785[35]. La commune fut créée en 1793 avec son nom actuel[36]. La suppression d’un b sert à éviter la référence religieuse dans sa forme écrite lors de la Révolution française. Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en Ville- aux sens anciens de « domaine (rural) »[37] ou de « village »[37],[34]. Selon Albert Dauzat et Charles Rostaing, l'appellatif toponymique Ville n'a pris que peu à peu le sens de « village » à partir du XIe siècle[Note 4]. Le second élément -abé représente l'ancien français abbe « abbé ». En réalité Villabbe est la forme contractée de Ville l'abbe « domaine de l'abbé ». C'est un cas régime sans préposition (ni a ni de) caractéristique de l'ancien français, formule fréquemment employée lorsque le déterminant est une personne[38]. Il s'est fixé dans des noms de lieux comme Pont-l'Évêque, Bourg-la-Reine ou Bois-l'Abbé, etc. Ce type de composé toponymique en Ville- (déterminé + déterminant) est caractéristique des formations plus tardives et plus méridionales que celui en -ville (déterminant + déterminé), de sorte que Villabé a pour homonyme les nombreux Abbeville, généralement latinisés en Abbatis villa dans les textes rédigés en latin médiéval. HistoirePréhistoire et AntiquitéLa découverte aux XIXe et XXe siècles de silex taillés dans le parc du domaine de Montauger, réparti sur les territoires des communes de Lisses et de Villabé, atteste d’une présence humaine dès l’Âge de la pierre[39],[mb 4]. À partir du IIIe siècle av. J.-C., le territoire communal se situe au sud du territoire de la tribu des Parisii, à proximité de celui des Sénons dont la limite se situait sensiblement à hauteur de celui de la commune du Coudray-Montceaux[GM 1]. Les Gallo-romains défrichent[Quand ?] les forêts du plateau du Hurepoix, sur lequel se situe le territoire communal, créent des espaces agricoles sur les terres conquises sur les forêts et commencent à cultiver la vigne[GM 2]. Le plateau voit s'édifier de nombreuses de villae rusticae qui dominent les riches vallées de la Seine, de l'Essonne, de l'Orge, ou de l'Yvette comme en témoignent les résultats de fouilles archéologiques à Orsay. L'évangélisation de la région commence au IVe siècle et s'achève au VIe siècle avec l’édification dès l’an 600 d’une petite chapelle chrétienne à Corbeil et d'une paroisse à Essonnes[GM 3], deux villes voisines de Villabé. Moyen ÂgeÀ partir du VIIIe siècle, la région est intégrée au domaine royal français des rois carolingiens qui disposent des lieux et distribuent les terres à leurs vassaux. Commence alors au Xe siècle l’édification de châteaux forts contrôlant les routes commerciales, comme celui de Montlhéry, ou pour arrêter les raids vikings à Corbeil. Selon l’historien Jean Lebeuf[32], le lieu appelé Villa Abbatis au XIe siècle était probablement la possession des religieux de la collégiale Saint-Marcel-lez-Paris. L'abbé Lebeuf note que les chanoines de l'abbaye de Paris avait la possession d'une terre contiguë à celle d'Essonne, située sur la rivière du même nom. Cette terre, nommée Terra Sancti Marcelli (du nom de l'évêque Saint-Marcel) dont les chanoines de l'abbaye de Paris avaient les revenus, correspondrait à Villabé et expliquerait l'appellation Villa Abbatis. Toujours selon l'abbé Lebeuf, cette hypothèse est confirmée lorsque l'évêque Étienne évoque en 1138 la construction à Villabé de l’église Saint-Marcel, du nom du neuvième évêque de Paris, Saint-Marcel. Au début du Moyen Âge, le village est sous la dépendance des comtes de Corbeil. Mais en 1120, le comté de Corbeil est intégré au royaume de France naissant lorsque Hugues III du Puiset, dernier comte de Corbeil, prisonnier du roi Louis VI le Gros, est obligé de lui céder ses terres pour obtenir sa libération[GM 4]. En 1132, Eustachie de Corbeil, épouse de Baudoin de Corbeil puis de Jean d'Étampes, donne la moitié de la dîme de la paroisse Saint-Marcel à la nouvelle abbaye Notre-Dame d'Yerres[mv1 1] pour l'entretien de la communauté de l'abbaye qu’elle venait de fonder. Eustachie ne possédait pas seule la dîme de la paroisse, une autre partie appartenait à Adam Lisiard qui en fit don aux moines du prieuré de Longpont avant de partir en croisade vers 1140[32]. La région de Corbeil est dévastée tout au long de la guerre de Cent Ans. Ville stratégique, de par notamment sa position près de la Seine qui donne accès à Paris par le fleuve, Corbeil est à plusieurs reprises assiégée ou conquise par les différentes armées ou compagnies à la solde des grands seigneurs. Au moment de la révolte d'Étienne Marcel, la ville est prise par les troupes du dauphin Charles qui la pillent. Puis, par les Parisiens lors des Jacqueries de 1357 et par les bandes à la solde des Anglais qui ravagent Corbeil et les bourgs voisins comme Arpajon et Montlhéry en 1358 et 1359[GM 5]. En 1417, Corbeil est assiégée par les Bourguignons mais ne peuvent la prendre la ville. Les Anglais occupent Corbeil lorsque Isabeau de Bavière s'y réfugie[GM 6]. Durant tous ces sièges et occupations, les alentours sont dévastés par les pillages, la peste et la guerre civile. Villabé, village voisin, n'est pas épargnée ; son église est endommagée à cette période, elle sera rénovée en 1467[40]. Époque moderneXVIe siècleAu début du XVIe siècle, Germain de Valenciennes, écuyer et essayeur général de la Chambre des monnaies, est seigneur des fiefs d'Ormoy, de Villabé et de Coupeau (un fief de Villabé, écrit aussi Coupeaux ou Couppau)[42],[32]. Il avait acheté au roi la justice de ces lieux. Mais, à la même époque, sous François Ier, le seigneur engagiste de Corbeil fait des poursuites pour la lui reprendre[32]. Germain de Valenciennes possédait aussi à Paris l'hôtel dit de Petite-Bretagne que son père, Jean de Valenciennes, avait acheté avant 1449[43]. Germain de Valenciennes est mort en 1520. Il a été inhumé dans l'ancienne église Saint-Thomas-du-Louvre, située à proximité de l'hôtel de la Petite-Bretagne, aux côtés du corps de sa première femme, Antoinette Budé, petite fille de Dreux Budé. Près du porche de l'église, on pouvait lire l’épitaphe de Germain de Valenciennes[44] :
À la mort de Germain de Valenciennes, l'hôtel de la Petite-Bretagne devient la possession de son fils Jean, de 1530 à 1565, puis d'Anne, Claude et Germain II de Valenciennes, les enfants de Jean de Valenciennes. L’hôtel de Petite-Bretagne est alors nommé hôtel de Coupeau car Germain II de Valenciennes est aussi seigneur d'Ormoy et de Coupeau. En 1551, Anne de Valenciennes, fille de Pierre de Valenciennes, un descendant de Germain de Valenciennces, notaire et secrétaire du roi et seigneur d'Ormoy, épouse Louis Budé, écuyer, seigneur de Montgeron et descendant lui aussi de Dreux Budé[45]. Le contrat de mariage indique que Pierre donne à sa fille des terres du terroir d'Ormoy, près de Corbeil, et aux environs[46]. Plus tard, dans un acte du daté du 22 avril 1573, Germain II de Valenciennes, écuyer, seigneur d'Ormoy et des Copeaux en partie, fait une donation à Claude de Troye, écuyer d'écurie du Roi et du duc de Nemours, son cousin issu de germain et à ses enfants des terres et seigneuries d'Ormoy (près de Corbeil), des Copeaux (près de Villabé), de Villoison (près de Villabé), d'Écharcon et de Montceaux (près de Corbeil), avec les droits qui y sont attachés[47]. En 1580, le procès-verbal de la Coutume de Paris mentionne Anne de Valenciennes comme étant Dame de Couppeaux (ou Coppeau) et de Villabé. Et, en 1597, le cahier de la contribution de la châtellenie de Corbeil pour le ban et l'arrière ban assure que l'hôtel de Couppeaux, ainsi qu'un fief assis à Villabé, sont la possession d'Annibal Budé, le petit fils d'Anne et de Louis Budé, écuyer et seigneur de Villabé[32],[45]. Ainsi, à la fin du XVIe siècle, les terres de Villabé sont la propriété de différents descendants de Germain de Valenciennes et de Dreux Budé. La possession de la seigneurie de Villabé se perd lorsqu'Anne Budé, fille unique d'Annibal Budé et de Louise Bernardrin, épouse Martin Chopin, écuyer, sieur du Plessis[45]. XVIIe siècleLa seigneurie de Villeroy, dont les terres se situaient sur la rive droite de l'Essonne entre Fontenay-le-Vicomte et Mennecy, est devenue la possession de Nicolas III de Neufville de Villeroy, Secrétaire d'État, vers 1580. Villeroy était au Moyen Âge une cure issue d'un démembrement de celle de Villabé détenue par les abbesses de l’abbaye de Yerres. Nicolas III de Neufville détient les trois hautes justices des villages de Villeroy, Fontenay-le-Vicomte et Mennecy. Vers 1597, il étend sa possession sur toutes les terres de la cure de Villeroy qui cesse d'être une paroisse[48]. La seigneurie Villeroy est érigée en châtellenie en septembre 1610 en faveur de Nicolas IV de Neufville de Villeroy ; le fief d'Ormoy y est rattaché en . Puis, en janvier 1615, la seigneurie et châtellenie de Villeroy est érigée en marquisat. En septembre 1651, le roi Louis XIV érige le marquisat de Villeroy en duché-pairie en faveur du maréchal de France Nicolas V de Neufville de Villeroy, en récompense des services rendus au roi et à sa mère Anne d'Autriche, notamment lorsqu'il était gouverneur du jeune Louis. Les fiefs et paroisses environnants de Ballancourt, Chevannes et Villabé sont rattachés au duché de Villeroy en 1655. Et c'est en 1663 que la paroisse de Villabé et tous ses hameaux sont définitivement intégrés au nouveau duché de Villeroy[48],[49]. Villabé devient ainsi une possession des ducs de Villeroy jusqu'à la Révolution. Le dernier duc, Gabriel Louis François de Neufville de Villeroy, est guillotiné le 28 avril 1794. Du Moyen Âge, jusqu'au XVIIIe siècle, l'Essonne est une voie navigable empruntée par des bateaux à fond plat qui transportent le blé de la Beauce, le vin et diverses denrées vers Paris. Mais au fur et à mesure de l'installation de moulins sur la rivière, notamment à Villabé, la cohabitation entre mariniers et meuniers devient difficile. Alors, en 1634, la construction d'un canal le long de l'Essonne, entre la Loire et la Seine, est envisagée. Mais, Charles de Neufville, marquis de Villeroy, qui possède de nombreuses terres le long de l'Essonne, s'y oppose. Son fils, Nicolas V de Neufville, propose en 1644 d'élargir les écluses sur l'Essonne. Finalement, les travaux n'aboutirent pas. Le projet sera repris à la fin du XVIIIe siècle sous le nom de « canal de Chateaubourg » dont seulement 4 km seront construits entre Villabé et Essonnes[48],[50] XVIIIe siècleAu milieu du XVIIIe siècle, l’abbé Lebeuf écrit dans son ouvrage Histoire de la banlieue ecclésiastique de Paris, que les coteaux de Villabé sont couverts de vignobles et que les prairies s'étendent à perte de vue, marquant l’importance de la viticulture et du commerce avec Paris[32]. En 1738, Gabriel Louis François de Neufville de Villeroy, seigneur de la paroisse de Villabé, permet l’installation sur ses terres d’une manufacture de cuivre battu sur les bords de la rivière Essonne au lieu-dit Moulin-Galant. Pierre Thouvenin reçoit alors l'autorisation du Louis XV de construire cette usine qui portera le titre de manufacture royale, marquant ainsi le début de l'industrialisation du village[mb 5]. Le choix du lieu est dû à la présence de moulins hydrauliques sur la rivière dont le débit régulier et constant permet la production d'énergie pour faire fonctionner les machines et les rouages de la manufacture. Après le décès de Pierre Thouvenin, la manufacture est rachetée en 1749 par Héron de Courgis, un magistrat de Paris et secrétaire du roi[mb 5]. Le Jean-Jacques Raffanneau, un notable parisien travaillant au Département de la guerre où il est chargé du ravitaillement des troupes, rachète à son tour la manufacture en 1759. À cette époque, on y travaille le cuivre sous forme de plaques nécessaires aux chaudronniers pour la fabrication des récipients domestiques, à partir de cuivre de rosette — cuivre rouge pur à l'état natif — provenant des mines de Sain-Bel et de Chessy dans le Lyonnais[51],[52]. Lorsque Jean-Jacques Raffaneau meurt le 18 octobre 1765, sa femme dirige la manufacture pendant une quinzaine d'années en attendant la majorité de ses enfants. Son fils, François en assurera ensuite la direction jusqu'en 1789[mv1 2]. Jusqu'à la Révolution, la paroisse de Villabé appartient à la subdélégation de Corbeil dans la généralité de Paris[53]. Ormoy et Villabé ayant été séparés en deux paroisses par l’arrêt du Conseil du roi du 16 octobre 1759 pour la perception de la taille[54]. Dans le cahier de doléances qu'ils rédigent en 15 avril 1789, les habitants de la paroisse Saint-Marcel, dans le duché de Villeroy, écrivent[55] :
Ils expriment le vœu que lors de la tenue des États généraux prévus en mai 1789 à Versailles :
Ils souhaitent, entre autres, que les chemins qui avoisinent Villabé soient réparés, en précisant notamment « que le chemin en terre depuis le village de Villabé jusqu'à celui de la Chaussée-de-Montauger [...], soit pavé en blocage : ce chemin leur étant absolument nécessaire pour le transport de leurs vins ainsi que leurs récoltes », et que « toutes les pâtures du territoire de la paroisse soient communes pour tous les paroissiens et que les seigneurs ne puissent point empêcher les lesdits paroissiens d'aller faire paître leur bestiaux dans tout le territoire », mais aussi que « la milice par la voie du sort soit également supprimée comme étant très onéreuse dans les campagnes, en privant les pères de famille et les cultivateurs de bons sujets laborieux et utiles à l'agriculture ». Le sieur François-Maurille Raffaneau, écuyer, propriétaire de la manufacture royale des cuivres battus, sise fiefs des Copeaux et de la Blotterie au hameau de Moulin-Galant[56], exprime quant à lui ses propres demandes :
Époque contemporaineRévolution française, Empire et début du XIXe siècleDurant la Révolution française, la commune de Villabé, nouvellement créée, est une petite commune agricole qui compte environ 382 habitants et 74 maisons[mv3 2]. C'est aussi au cours de cette période que l’église de la paroisse est partiellement détruite. Au début du XIXe siècle, la commune compte 400 habitants, 74 maisons, cinq moulins et deux usines[mv2 1]. Les bâtiments de la fonderie de cuivre ainsi que tous ses terrains, d'une superficie totale de 45 arpents, sont mis en vente par licitation le 7 novembre 1804[57]. La manufacture est alors rachetée par la famille Jars, dont un des fils, Louis, devenu maire de la commune en 1800[mv1 2], la transformera en filature de laine[mv1 3]. Le , une ordonnance du roi Louis XVIII érige l'église de Villabé en chapelle vicariale. Jusqu'à cette date, elle était une annexe des églises d'Essonnes ou de Lisses, les villes voisines dont dépendaient les curés de Villabé[am 1]. Le recensement de 1826[am 2] fait état d'une population de 387 habitants dans la commune de Villabé. Parmi les professions mentionnées dans ce recensement, celle de vigneron est la plus exercée (43 Villabéens), puis celle de domestique (22 Villabéens).
Au milieu du XIXe siècle, des travaux sont entrepris autour de l'église paroissiale afin d'en dégager les accès et rendre entièrement libre l'entrée et les façades Est et Sud de l'édifice, ceci afin de donner « un aspect convenable à un monument religieux »[rd 1]. La municipalité fait acquisition de maisons jouxtant l'église pour les démolir et perce en 1852 une rue au travers de l'ancien cimetière attenant à l'église et qui avait été est déplacé plus bas dans le village, au lieu-dit le Bas des Trous en 1845[mv1 4]. Second EmpireLe 5 décembre 1852, le maire de Villabé, Jean-Pierre Cordier, réunit, à la demande du préfet de Seine-et-Oise, les habitants de la commune sur la place publique et donne lecture du décret relatif à la proclamation de l'Empire[rd 2] :
La lecture de cette proclamation est accueillie par les cris unanimes et répétés de : « Vive l'Empereur ; Vive Napoléon III ». Puis, le 27 février 1853, les membres du conseil municipal procèdent à la prestation de serment prescrit à l'article 14 de la Constitution, modifié par le sénatus-consultes du 23 décembre 1852, en levant la main et en prononçant la formule : « Je jure obéissance à la Constitution et fidélité à l'Empereur »[rd 3]. Jusqu'en 1860, l'école du village et la mairie se situent dans des locaux loués à proximité de l'église[58]. Ceux-ci sont exiguës et insalubres et ne peuvent être agrandis pour accueillir de nouveaux écoliers et pour les besoins des services de la commune. La municipalité décide en 1857 de construire une maison qui servira de mairie et d'école dans le quartier du Pâtis, à l'entrée nord-ouest du village[rd 4]. Le coût de la construction de ce bâtiment est évalué à 10 229,73 francs. Les ressources financières de la commune étant insuffisantes, elle contracte un emprunt de 8 228,74 francs auprès de la Caisse des dépôts et consignations et obtient une subvention de 1 500 francs de l'État et une autre de 500 francs du département de Seine-et-Oise. L'emprunt est effectué pour une durée de 8 ans et génère 1 809,56 francs d'intérêts, soit une dette de 10 039,29 francs. Pour la rembourser, le conseil municipal vote une augmentation des contributions directes afin d'obtenir une recette supplémentaire de 1 368,37 francs par an pendant 7 ans, de 1860 à 1866, et de 460,70 francs la dernière année, en 1867[rd 5]. La construction de la mairie-école est terminée le 18 novembre 1860[rd 6]. L'enquête agricole de 1862[59] montre que plus de 90 % de la superficie du territoire de la commune est consacré aux cultures ou à l'élevage (terres labourables, prés naturels, pâturages, pacages et vignes) mettant ainsi en évidence le caractère essentiellement agricole de la commune à cette époque.
Les céréales représentaient plus de 50 % des cultures, les fourrages près de 27 % et la vigne occupaient plus de 16 % des terres cultivées.
Guerre de 1870Lors du siège de Paris (1870), au cours de la guerre franco-allemande de 1870, Villabé est occupée par les troupes prussiennes cantonnées au sud de Paris. Comme de nombreux villages agricoles de la région parisienne, la commune est soumise aux réquisitions de l'occupant qui exige des bestiaux, du grain, du fourrage et autres denrées. Face à ces demandes, que les cultivateurs les plus pauvres ne peuvent satisfaire, le conseil municipal décide en de mettre en place un tirage au sort parmi les plus riches propriétaires pour désigner celui qui devra abandonner une partie de ses produits à l'ennemi. Le conseil municipal promet que chaque livraison sera estimée à sa juste valeur pour pouvoir rembourser ultérieurement le propriétaire désigné[rd 7]. Par un ordre du , le préfet prussien, installé à la préfecture de Versailles, exige de la commune de Villabé le paiement de la contribution mensuelle de 1 775 francs. Cette somme devant être remise à l'autorité allemande sous peine de représailles[60]. Le conseil municipal, considérant qu'il est plus prudent de faire un sacrifice en argent que d'attendre l'effet des menaces de l'ennemi, autorise « Monsieur le Maire à employer tous les moyens en son pouvoir pour se procurer les ressources nécessaires à l'acquittement des contributions de guerre imposées par l'armée ennemie, à la charge, par Monsieur le Maire, de représenter au conseil municipal les reconnaissances des sommes qu'il aura versées »[rd 8]. Dans le cadre de la loi du 6 septembre 1871, qui accorde une somme de cent millions de francs aux départements qui ont subi, pendant l'invasion allemande, des contributions de guerre, des réquisitions, des amendes et des dommages matériels[61], le préfet de Seine-et-Oise, Augustin Cochin, adresse le 21 novembre 1871 une circulaire aux maires du département les informant qu'une somme de 20 186 400 francs est à répartir entre les différentes communes. La part allouée à Villabé s'élève à 2 321 francs. Le conseil municipal redistribue alors cette somme à trente huit habitants les plus « nécessiteux et les plus éprouvés par la guerre », à savoir : 29 vignerons, 6 cultivateurs, un maréchal-ferrant, un manufacturier et un boucher[rd 9]. Par la suite, la loi du 7 avril 1873[62], accorde une nouvelle indemnité de cent vingt millions de francs aux départements, dont 111 950 719,35 francs payable en 26 annuités, par termes semestriels de 3.870635.70 francs chacun, comprenant l'amortissement et l'intérêt de 5 %. Le 7 février 1874, une circulaire du préfet de Seine-et -Oise, indique au conseil municipal de Villabé que le département pourrait se substituer l'État et verser en un seul terme la part qui revient à la commune grâce à un emprunt de 6 % que le département effectuerait et pour lequel la commune de Villabé paierait la différence entre le taux de 5 % servi par l'État et le taux de 6 %. Le conseil municipal accepte cette proposition et reçoit une deuxième indemnité de 3 107 francs[rd 10]. Fin du XIXe siècleC'est en 1866 qu'a débuté la construction de l’aqueduc de la Vanne qui achemine de l’eau potable vers Paris depuis des sources situées en Bourgogne et en Île-de-France. Il traverse, du sud au nord, le territoire de la commune de Villabé dans sa partie ouest. Son passage au-dessus de la rivière Essonne s'effectue par un pont-siphon dont la tête de siphon septentrionale, construite en maçonnerie, se situe à proximité du hameau de Villoison. La construction de l'aqueduc a entraîné la cession de terrains communaux à la ville de Paris[63]. À la fin du XIXe siècle, l'industrialisation continue de s'étendre à Villabé, principalement le long de l'Essonne où les moulins sur la rivière produisent l'énergie nécessaires aux manufactures. Vers 1870, Paul Darblay (1825-1908) étend les papeteries d'Essonnes[64], que son père Aymé Stanislas Darblay avait rachetées en 1867, au hameau de Moulin-Galant à l'emplacement de la manufacture de cuivre. De même, une filature, qui produit des tissages de flanelle et des molletons, s'installe au hameau d'Ormoy. On note aussi la présence sur les coteaux sud d'une carrière de pierre à chaux dont la poudre, cuite dans un four à Lambreville, est utilisée par les papeteries de Moulin-Galant et d'Essonnes[65].
L'installation d'usines sur le territoire de la commune et aux alentours a entrainé une forte augmentation de sa population ; elle compte ainsi 715 habitants en 1876. Une conséquence de cette accroissement de la population et que l'école communale, construite en 1860 et qui accueille maintenant 90 enfants, est devenue trop petite[rd 11]. Alors, en 1881, le conseil municipal entreprend la construction d'une deuxième école[rd 12]. Celle-ci se situera en face du bâtiment qui abrite la mairie et l'école et sera l'école des filles ; la première école devenant alors l'école des garçons. Le coût total de la construction de la nouvelle école s'élève à 41 637,11 francs. La commune reçoit une aide l'État et du département d'un montant de 21 000 francs et contracte un emprunt auprès de la Caisse des dépôts et consignations d'un montant de 20 700 francs[rd 13]. La construction de l'école s'achève en 1884[rd 14]. Vers 1890, la commune comporte plusieurs hameaux et écarts : les hameaux de Moulin-Galant, d'Ormoy et de Villoison ; et les écarts de la Petite-Nacelle et de Lambreville. La population est de 849 habitants, dont 527 au bourg, 211 à Moulin-Galant, 53 à Ormoy, 31 à Villoison, 23 à la Petite-Nacelle et 4 à Lambreville[66]. À cette époque, aucune route ne dessert Villabé, uniquement des chemins vicinaux au nombre de cinq[58]. Villabé est une commune agricole où on cultive diverses céréales ; blé, seigle, avoine ainsi que la pomme de terre et la betterave à sucre et fourragère. La vigne occupe l'ensemble des coteaux et produit un vin rouge assez estimé[65]. La construction de la voie ferrée de Corbeil-Essonnes à Montereau, au cours des années 1890, entraîne la déviation de plusieurs chemins vicinaux et ruelles de la commune dont l'important chemin vicinal no 1 qui relie le village au hameau de la Nacelle et à la ville voisine d'Essonnes. Elle nécessite aussi la construction de ponts et de passerelles au sud-est de la commune, endroit où la ligne est construite dans une tranchée de 5 m de profondeur, pour conserver les accès au hameau de Moulin-Galant depuis le centre du village[rd 15]. La voie ferrée et la station de Villabé sont ouvertes en 1897[67].
En 1898, la famille Darblay procède à l’installation de l’eau potable dans le cœur du village en contrepartie de l'acquisition gratuite de terrains appartenant à la commune pour l’agrandissement de la papeterie Darblay. L’acte notarié daté du qui enregistre cet accord stipule[rd 16] :
Première partie XXe siècleAu début XXe siècle, l'essor industriel de la ville s'accentue et le paysage urbain se transforme sensiblement. Ainsi, le gaz de ville arrive à Villabé en 1908, pour l'éclairage public des rues et des bâtiments communaux[rd 17], puis l'électricité en 1926[rd 18]. En 1910, La famille Darblay fait construire au centre du village un orphelinat pour accueillir les orphelins des ouvriers de la papeterie. Pendant la Première Guerre mondiale, le bâtiment servira de caserne et de lieu de soins pour les soldats blessés[mv2 2]. C'est 1925 qu'est construite la cité ouvrière Darblay pour loger les ouvriers des papeteries de la ville, marquant ainsi, le début d’une croissance démographique continue dans la commune.
Dans un acte notarié datant du , la société Darblay fait le constat que[am 3] :
Par cet acte notarié, les Papeteries Darblay cèdent à la commune : le lavoir et l'abreuvoir et le terrain sur lequel ils sont édifiés, le réservoir d'eau et le terrain sur lequel il est édifié, toutes les conduites d'eau propriété de Papeteries Darblay, depuis la sortie de l'usine de Moulin-Galant jusqu'au réservoir puis jusqu'au lavoir-abreuvoir ; et fait don à la commune d'une somme de deux cent mille francs en espèce. En contrepartie, la commune de Villabé libère les Papeteries Darblay de leur engagement de 1898.
Deuxième partie XXe siècleEn 1955, la municipalité achète l’ancien orphelinat Darblay pour le transformer en école primaire. Le coût d'acquisition du bâtiment est de 12,5 millions de francs et les travaux s'élèvent à 18,2 millions de francs, soit une dépense totale de 30,7 millions de francs financée par des subventions du ministère de l'Éducation nationale (16 millions) et du département de Seine-et-Oise (2 millions), et par des emprunts d'un montant total de 12,7 millions de francs[rd 19]. La nouvelle école, nommée école Jean-Jaurès, est inaugurée le 27 avril 1957 ; elle accueille les filles et les garçons du village[mv2 3]. L'ancienne maison qui servait de mairie-école devient la mairie exclusivement. L'école des filles quant à elle servira tour à tour de foyer rural, de salle de cinéma, de salle des associations, de salle des fêtes et finalement, après rénovation, de salle du conseil municipal en 2009. La construction de l’autoroute A6 en 1959 divise le territoire de la commune en deux parties bien distinctes : à l'est, le village et les cités ouvrières sur les bords des coteaux jusqu'à la ligne de chemin de fer; à l'ouest, les espaces agricoles. Au début des années 1970, l'école Jean-Jaurès est agrandie par l'ajout de bâtiments dans le parc de l'école permettant la création dix salles de classes élémentaires et de quatre salles de classes maternelles[rd 20]. Le bâtiment historique de l’orphelinat n'accueillant plus que des logements, la bibliothèque scolaire, des bureaux et le réfectoire. L'ancien lavoir communal attenant à l'école servira pendant quelques années de local pour les pompiers, puis, après rénovation à l'identique en 1998, de halte-garderie. En 1972, une ancienne demeure ayant appartenu avant la Révolution au ducs de Villeroy, puis à la famille Darblay qui y logeait son personnel, devient le bâtiment administratif du « Village d'enfants » de Villabé[68]. La même année, l'ancien bâtiment qui abritait la mairie-école jusqu'en 1957 est entièrement rénové pour devenir l'actuel hôtel de ville[mb 6]. Les années 1970 et 1980 sont marquées par la construction de plusieurs petits lotissements pavillonnaires bâtis sur d'anciennes parcelles agricoles autour du cœur du village, le centre ville conserve cependant son aspect historique.
Le centre commercial Villabé A6 est ouvert en avril 1992, il occupe un large espace agricole à l'ouest de l'autoroute marquant ainsi le début de l'urbanisation de cette partie du territoire villabéen. À la fin du XXe siècle, la population de la commune a presque doublé en 20 ans ; passant de 2 554 habitants en 1980 à 4 832 habitants en 1999. Cette considérable augmentation du nombre d'habitants est due à la construction de deux grandes zones d'habitations pavillonnaires dans les espaces encore libres du village : la ZAC du Village (126 maisons) et la ZAC des Heurts (350 maisons) construites au début des années 1990[mb 7],[mb 8]. L'augmentation de la population entraîne la construction au milieu des années 1990 de nouveaux bâtiments publics à Villabé tels qu'un deuxième groupe scolaire, un gymnase et l’agence postale ouverte en 1994. Le XXIe siècleAu cours des années 2000 et 2010, l'urbanisation de la commune continue mais sous la forme de petits immeubles ou de maisons individuelles mitoyennes de type HLM pour augmenter le nombre de logements sociaux dont la proportion reste cependant toujours inférieure au seuil légal de 25 %[mb 9],[mb 10],[mb 11],[mb 12]. La commune se dote aussi de nouvelles structures communales ou de service public et poursuit la rénovation d'anciens édifices pour réhabiliter son patrimoine : construction d'une maison de l'enfance en 2000[mb 13], rénovation de la place Roland Vincent au cœur du village et construction de la bibliothèque municipale en 2001[mb 14], réfection complète de l’église paroissiale en 2002[mb 15], inauguration du collège Rosa Parks et des infrastructures sportives associées (terrain de sport polyvalent du collège et gymnase du Bras-de-Fer) en 2006[mb 16], construction de la salle polyvalente La Villa en 2007[mb 17], rénovation de l'ancienne école des filles devenue salle des fêtes Roger Duboz puis salle du conseil municipal en 2008[mb 18],[mb 19], construction du conservatoire de musique en 2014[mb 20],[mb 21], rénovation d'un ancien corps de ferme dans le centre ville pour abriter le local du CCAS[mb 21],[mb 22], transformation de l'ancien bâtiment voyageurs de la gare de Villabé en maison des associations en 2016[mb 23],[mb 24] et construction d'un terrain de football en gazon synthétique en 2016[si 9]. En parallèle, les zones commerciales et tertiaires continuent de s'étendre à l'ouest de la commune dans la plaine Brateaux : construction du pôle Eurologistic au début des années 2000[mb 25], complétée en 2010 par la zone commerciale Derrière la ferme[mb 26]. À l'issue des élections municipales de mars 2014, et pour la première fois depuis 1945, un candidat sans étiquette politique devient maire de Villabé, mettant fin ainsi à la succession de maires de gauche (communistes de 1945 à 1989 et socialistes de 1989 à 2014) qui administraient la commune depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En , en application de la mise en œuvre de la loi MAPAM du , la commune de Villabé rejoint la nouvelle communauté d'agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart qui fusionne les communautés d'agglomérations d'Évry Centre Essonne (à laquelle Villabé appartenait depuis 2010), de Seine-Essonne, de Sénart, de Sénart en Essonne et la commune de Grigny. Cette nouvelle structure intercommunale regroupe 24 communes des départements de l'Essonne et de Seine-et-Marne. Politique et administrationDécoupage territorialCommune : territoire et institutionAvant la Révolution, la paroisse de Villabé est nommé Villabbé sur la Carte de Cassini. La paroisse devient formellement « commune de Villabé » en 1793. Aucun événement de restructuration majeure du territoire, de type suppression, cession ou réception de territoire, n'a affecté la commune depuis sa création[36]. Circonscriptions administratives et électorales de rattachementLa commune de Villabé est rattachée administrativement à l’arrondissement d'Évry, politiquement au canton de Corbeil-Essonnes et à la première circonscription de l'Essonne. Collectivités territorialesLa commune est rattachée sur le plan administratif au département de l'Essonne et à la région Île-de-France, à la fois circonscriptions administratives de l'État et collectivités territoriales.. IntercommunalitésJusqu’en 2010, Villabé ne faisait partie d’aucune intercommunalités à fiscalité propre. Le 6 juillet 2010, la commune jusqu’alors « célibataire » a rejoint la communauté d'agglomération Évry Centre Essonne[69] qui regroupe ainsi six communes. Elle lui a transféré les compétences de développement économique, d’aménagement du territoire, d’équilibre social de l’habitat, de politique de la ville, de distribution d’eau potable, de gestion des équipements culturels, sportifs, de loisirs, des espaces verts, de la voirie[70]. Depuis le , Villabé a rejoint la communauté d'agglomération Grand Paris Sud Seine-Essonne-Sénart nouvellement créée dans le cadre de la loi MAPAM et regroupant les communes de la communauté d'agglomération Évry Centre Essonne, de la communauté d'agglomération Seine-Essonne, de la communauté d’agglomération de Sénart en Essonne, de la communauté d'agglomération de Sénart (77) et la commune de Grigny[71]. La commune adhère en outre, directement ou indirectement au syndicat mixte de Transport Essonne Centre (SMITEC)[72], au syndicat intercommunal d’aménagement, de rivières et du cycle de l’eau (SIARCE) qui regroupe 68 communes des départements de l'Essonne, du Loiret et de Seine-et-Marne[73], et au syndicat intercommunal pour la revalorisation et l'élimination des déchets et des ordures ménagères (SIREDOM) qui regroupe 140 communes des départements de l'Essonne et de Seine-et-Marne[74]. Politique et administration municipaleTendances et résultats politiquesConseil municipal et maireDepuis les élections municipales de 2014, le conseil municipal de Villabé, commune de plus de 1 000 habitants, est élu au scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de la liste)[75], pour un mandat de six ans renouvelable[76]. Il est composé de 29 membres[77]. L'exécutif communal, est constitué par le maire, élu par le conseil municipal, parmi ses membres, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil.
Liste des mairesFinances localesLa commune de Villabé est enregistrée au répertoire des entreprises sous le code SIREN 219 106 598[80]. Son activité est enregistrée sous le code APE 8411Z, correspondant aux administrations publiques générales[81]. En 2015, la commune disposait d’un budget de 13 743 000 € dont 10 453 000 € de fonctionnement et 3 290 000 € d’investissement, financés à 36,76 % par les impôts locaux avec des taux d’imposition fixés à 12,31 % pour la taxe d'habitation, 17,47 % et 55,90 % pour la taxe foncière sur le bâti et le non-bâti. Cette même année, la dette cumulée de la commune s’élevait à 5 487 000 €[B 1]. L'analyse des comptes de la commune de 2000 à 2015, montrent qu'au cours des années 2000, la commune a eu recours à d'importants emprunts pour financer son budget investissement (en 2001, 2006, 2007 et 2009). Ce budget, complété par des subventions régionales, a servi ces années-là à la construction de nouveaux bâtiments public (la nouvelle salle des fêtes en 2006 notamment), à la rénovation de bâtiments (l'église en 2002 et l'ancienne salle des fêtes Roger Duboz en 2008), à la réalisation d'aménagements urbains ou à l'acquisition de terrains[mb 27],[mb 28]. Jusqu'en 2010, ces emprunts ont fait augmenter de manière significative la dette de la commune. Depuis, le budget d'investissement de la commune est consacré à près de 30 % au remboursement de la dette, aux dépens des dépenses en équipements qui ont baissé d'autant.
L'analyse de la capacité d'autofinancement (CAF) de la commune, pour la période 2000 à 2015, et sa comparaison avec la moyenne de la CAF des communes de la strate (communes de 3 500 à 5 000 habitants n'appartenant à aucun groupement à fiscalité propre), montre que l’excédent du budget de fonctionnement est devenu inférieur à la moyenne de la strate, notamment en 2008 et 2009, concurremment à l'endettement de la commune. De même, alors que la capacité de désendettement de la commune était en dessous de 8 ans avant les emprunts de 2006 et 2007, sa durée a brusquement augmenté en 2008 et 2009 pour dépasser 15 ans. Depuis 2011, la commune a augmenté son épargne brute en procédant à des réductions de ses dépenses de fonctionnement et en dégageant des ressources supplémentaires pour rembourser sa dette sans pour autant augmenter les taux d'imposition (taxe d'habitation et taxes foncières). Ainsi, depuis 2012, la CAF est maintenue au-dessus de la moyenne de la strate et la capacité de désendettement est passée sous le seuil des 8 ans pour se situer à 1,8 an en 2015.
JumelagesDe 2003 à 2013, Villabé était jumelée avec la ville italienne de Migliarino[82]. Ce jumelage a cessé lorsque la commune de Migliarino a fusionné avec deux autres communes, Massa Fiscaglia et Migliaro, pour former la nouvelle commune de Fiscaglia[83]. Population et sociétéDémographieLes habitants de Villabé sont appelés les Villabéens[84]. Évolution démographiqueSimple village lors du premier recensement des personnes en 1793 avec 364 habitants, la commune a connu une lente et progressive croissance démographique, ne dépassant le cap des 500 résidents qu’en 1872 après une forte chute de 20 % de sa population entre 1851 et 1856, franchissant le cap des mille personnes en 1931 avec à cette époque 1 374 habitants. La commune, rurale fut relativement épargnée par le second conflit mondial, ne perdant que 7 % de sa population et resta longtemps à l’écart de l’urbanisation massive de la région, n’atteignant les deux mille résidents qu’au milieu des années 1970. Les trente dernières années modifièrent sensiblement cette évolution avec une poussée démographique, multipliant par deux la population villabéenne entre 1982 et 1999 pour arriver à une relative stabilité durant les années 2000 avec 4 852 habitants en 2007. Avec seulement 7 % de la population étrangère en 1999[85], l’immigration compte pour une part relativement faible dans cette croissance. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[86]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[87]. En 2022, la commune comptait 5 654 habitants[Note 5], en évolution de +5 % par rapport à 2016 (Essonne : +2,89 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Pyramide des âgesLa population de la commune est relativement jeune. En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 41,5 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (39,9 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 17,5 % la même année, alors qu'il est de 20,1 % au niveau départemental. En 2018, la commune comptait 2 673 hommes pour 2 818 femmes, soit un taux de 51,32 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,02 %). Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit. EnseignementVillabé est située dans l'académie de Versailles. Elle administre deux écoles primaires communales, l'école Jean-Jaurès et l'école Ariane, chacune composée d'une école maternelle et d'une école élémentaire[91]. Le département gère un collège[92] qui porte le nom de Rosa Parks, la figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis.
Services et équipements publicsLe Code officiel géographique attribue à la commune le code 91 2 06 659[in 1], la commune est rattachée au bureau distributeur de poste de Corbeil-Essonnes et partage le même code postal. La sécurité de la commune est assurée par la brigade de gendarmerie nationale de Mennecy[93] et le centre de secours principal de Corbeil-Essonnes[94]. La commune dispose d’une brigade de police municipale[si 12]. Villabé relève du conseil de prud'hommes d'Évry, de la Cour administrative d'appel de Versailles, de la Cour d'appel de Paris, de la Cour d'assises de l'Essonne, du tribunal administratif de Versailles, du tribunal d'instance d'Évry, du tribunal de commerce d'Évry, du tribunal de grande instance d'Evry et du tribunal pour enfants d'Évry[95]. La commune dispose d’une agence postale[96] construite par la municipalité en 1994. Un des six sites de la direction départementale de l’équipement de l’Essonne est installé à Villabé le long de l’autoroute A6. Le site accueille les services de la Direction régionale et interdépartementale de l'équipement et de l'aménagement qui, depuis 2007, assurent la gestion des routes nationales et des autoroutes sans péage d’Île-de-France.
Manifestations culturelles et festivitésPlusieurs manifestations locales sont organisées dont la fête communale « Villabé en Fête » le dernier week-end du mois de mai, la Fête de la musique et les feux de la Saint-Jean le , le « forum des associations » en septembre, « Sport en fête » en septembre, un vide-greniers en octobre et un marché de Noël en décembre. La plupart des manifestations culturelles ou associatives se déroulent dans la salle polyvalente La Villa ou sur la place Roland-Vincent au cœur du bourg historique. Occasionnellement, l’église paroissiale Saint-Marcel accueille des concerts. En 2014, une vingtaine d'associations participaient à l’animation culturelle de la commune[si 13].
SantéAucun établissement de santé n’est implanté dans la commune. Le centre hospitalier le plus proches est le centre hospitalier sud francilien situé à la limite de Corbeil-Essonnes et d'Évry. Deux médecins[97], deux chirurgiens-dentistes[98] et deux pharmacies[99] sont installés dans la commune ; de même que plusieurs professionnels paramédicaux tels que des infirmières, des kinésithérapeutes, un ostéopathe, une orthophoniste et un podologue[si 14]. Un village d’enfants de la Fondation Mouvement pour les Villages d'Enfants est implanté dans la commune depuis 1971[100]. SportsLa commune de Villabé dispose de plusieurs infrastructures permettant la pratique sportive dont les gymnases Paul Poisson et du Bras de Fer, le stade du Chemin Vert, un terrain de rugby à proximité du collège Rosa Parks, deux terrains de football dont un en gazon synthétique, un skatepark, plusieurs courts de tennis, un terrain de tir à l'arc, un terrain multisports et un boulodrome.
En 2015, vingt associations assuraient l’encadrement de la pratique sportive en club dans la commune[si 13]. Depuis 2015, a lieu en septembre la Foulée des Brettes[101],[102], une épreuve de course à pied de 5 et 10 km (11,5 km en 2016) dans les rues du village, le long de l'Essonne et dans les bois, les coteaux et les prairies de la commune. La course est organisée par l'association Villabé courir pour le plaisir au profit de l'association ELA[103]. En 2015, la course a réuni 312 coureurs et près de 450 en 2016[101]. MédiasLe quotidien régional Le Parisien, dans son édition locale Essonne, ainsi que l’hebdomadaire Le Républicain, relatent les informations locales. La commune est en outre dans le bassin d’émission des chaînes de télévision France 3 Paris Île-de-France, IDF1 et Téléssonne intégré à Télif. L’information institutionnelle est assurée par plusieurs publications périodiques : Villab'Écho[si 15], magazine municipal d’information diffusé par la ville ; AggloMag, magazine d’information de la communauté d'agglomération Évry Centre Essonne[104] ; le Magazine de l’Essonne, mensuel diffusé par le conseil général de l'Essonne[105] et le Journal du Conseil régional, bimensuel diffusé par le conseil régional d'Île-de-France[106]. Lieux de cultesLa paroisse catholique de Villabé est rattachée au secteur pastoral de Corbeil-Saint-Germain au sein du diocèse d'Évry-Corbeil-Essonnes. Elle dispose d'un lieu de culte : l’église Saint-Marcel[107]. ÉconomieRevenus de la population et fiscalitéEn 2011, le revenu fiscal médian par ménage était de 42 079 €, ce qui plaçait Villabé au 2 081e rang parmi les 31 886 communes de plus de 49 ménages en métropole[in 2]. En 2016, la médiane du revenu disponible par unité de consommation s’élevait à 23 605 € et 67,9 % des ménages fiscaux étaient assujettis à l’impôt sur le revenu[i 4]. Emplois, revenus et niveau de vieEn 2016, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 3 451 personnes, parmi lesquelles on comptait 78,3 % d'actifs dont 70,9 % ayant un emploi et 7,4 % de chômeurs[i 5].
Parmi la population active de Villabé, les professions intermédiaires et les employés sont les catégories socioprofessionnelles les plus représentées (28,43 % et 33,15% respectivement). Ces deux catégories ensemble représentent 61,58 % de la population active de Villabé, un taux très élevé pour une ville de la grande couronne de l’Île-de-France. Alors que le taux des professions intermédiaires à Villabé (28,43 %) est sensiblement le même que celui de la zone d’emploi d’Évry-Courcouronnes (28,14 %), il est supérieur à celui de la moyenne nationale (24,82 %). Le taux des employés (33,15 %) est quant à lui nettement supérieur à ceux de la zone d’emploi d’Évry-Courcouronnes et de la moyenne nationale (30,64 % et 28,47 % respectivement). Une autre caractéristique de la population active de Villabé, est le taux relativement bas de la catégorie socioprofessionnelle comprenant les cadres et les professions intellectuelles supérieures. Cette catégorie ne représente que 13,18 % de la population active ; il s’agit là d’un taux très en dessous de celui de la zone d’emploi d’Évry-Courcouronnes (15,71 %) et de celui de la moyenne nationale (16,23 %). L’absence d’entreprises industrielles et la forte présence de commerces et d’entreprises de services sur le territoire de la commune expliquent ces répartitions d’emplois par catégories socioprofessionnelles et par secteurs d’activités.
Ces taux d’emplois par catégories socioprofessionnelles se retrouvent dans la répartition des emplois par secteurs d’activité puisque les emplois dans le secteur du commerce, des transports et des services divers représentent 77,1 % des emplois ; taux là aussi largement supérieur à ceux de la zone d’emploi d’Évry-Courcouronnes et de la moyenne nationale (48,4 % et 46,5 % respectivement). Alors que les emplois des secteurs de l’industrie (1,1 %) et de la construction (2,9 %) ont des taux très faibles en comparaison de ceux de la zone d’emploi d’Évry-Courcouronnes et de ceux de la moyenne nationale.
Entreprises et commercesVillabé est intégrée par l’Insee au bassin d'emploi d’Évry-Courcouronnes qui regroupait, en 2016, 64 communes[in 5] et 353 574 habitants[in 6]. La commune fut longtemps agricole et industrielle dont ne subsistaient en 2019 que les papeteries Navarre et Inapa, elle est aujourd’hui presque intégralement tournée vers le secteur tertiaire avec la présence sur son territoire de l’important centre commercial Villabé A6 totalisant soixante-huit commerces, du pôle logistique Eurologistic totalisant vingt-et-un hectares d’entrepôts, le centre d'appel Orange et le centre de techniques automobile pour poids lourds. Une seconde zone d’activité commerciale implantée sur la plaine des Brateaux a été ouverte en 2011, appelée « Derrière la Ferme » elle comporte un magasin d’articles de bricolage, une jardinerie et des enseignes de restauration, de prêt-à-porter, de loisirs et différentes petites boutiques. L'ensemble des cinq parcs d'activités de la commune emploient 2 297 personnes[si 16]. Au , Villabé comptait 385 établissements : 1 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 7 dans l'industrie, 51 dans la construction, 295 dans le commerce-transports-services divers et 31 étaient relatifs au secteur administratif[i 8]. En 2018, 53 entreprises ont été créées à Villabé[i 9]. En 2013, les cinq premiers employeurs de la commune sont : Carrefour (420 emplois), Orange (400 emplois), Castorama (150 employés), DHL Services Logistiques (145 employés) et Berto Île-de-France Sud (140 emplois)[si 16]. L’ouverture du centre commercial en 1992 a directement touché le commerce de proximité, réduit en 2016 à une boulangerie, une épicerie, deux bars, dont un bar-brasserie, une pharmacie, deux salons de coiffure et une auto-école.
Culture locale et patrimoinePatrimoine naturelMalgré les grands bouleversements environnementaux engendrés par la traversée de l'autoroute A6, l'extension du bourg et le développement de zones d'activités commerciales et logistiques, le territoire de Villabé dispose encore de nombreuses espaces préservés dont près de 68 hectares de forêt et 26 hectares de parcs et jardins. Parmi ceux-ci, deux grandes zones sont répertoriées par le conseil général au titre d’un espace naturel sensible, le cirque de l’Essonne au nord, d’une superficie d’environ 50 hectares de culture et prairie, et la vallée de l’Essonne au sud qui mêle espaces boisés et marais[108]. En outre, cette partie de la vallée de l'Essonne est incluse dans deux zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) : une ZNIEFF de type 1, la zone humide du Petit-Mennecy à Moulin-Galant[109] et une ZNIEFF de type 2, la vallée de l’Essonne de Buthiers à la Seine[110]. Le sentier de grande randonnée 11C (tronçon du GR 11) suit cette même vallée durant trente-cinq kilomètres entre La Ferté-Alais et Le Plessis-Chenet en passant au sud du territoire.
Le Clos de Montauger, situé au sud-ouest de la commune, entre deux bras de l'Essonne, est une zone humide d’une superficie de 5 ha aménagée par le conseil général le l'Essonne en 1999 au sein de la ZNIEFF[111]. Le site est un espace boisé classé, constitué de digues recouvertes d’arbres et de chenaux issus d'anciennes tourbières inondées datant du XIXe siècle. Le pourtour du clos est un lieu de promenade et de pêche, le reste de l'espace est une zone de tranquillité pour la faune.
La faune et la flore[mb 29] sont communes aux milieux ruraux de l'Essonne. L'Inventaire national du patrimoine naturel recense 332 taxons, dont 21 pour le règne animal, essentiellement des insectes, et 311 pour le règne végétal[112].
Patrimoine architecturalLa commune de Villabé a conservé un patrimoine typique des villages agricoles du Hurepoix avec de nombreux édifices en pierre meulière[si 17] : Patrimoine urbain
Patrimoine industriel
Équipements culturelsLa commune, dotée d’un service municipal culturel, dispose de plusieurs espaces d’accès et de pratique culturelle donc l’importante salle polyvalente La Villa, la salle des fêtes Roger-Duboz, l’Espace Jeunes servant de Maison des jeunes et de la culture, la bibliothèque municipale Alain-Ramey, l’école de musique Harmonies et le conservatoire de musique Yves-Henry.
Villabé dans les arts et la cultureUne association locale, le Sarment villabéen, maintient la tradition viticole de la commune en cultivant la dernière parcelle de vignes et fait revivre la tradition de sa culture ainsi que la fabrication d’un vin culturel. Fin janvier, l'association célèbre la fête de la Saint-Vincent, saint patron des vignerons, autour d’une messe, d’un défilé dans les rues du village et d’un repas dansant dans la salle des fêtes. L'association gère un petit musée dans lequel elle expose les objets et les outils anciens ayant servi au travail de la vigne[113]. Le nom de la commune est utilisé pour la dénomination d’une aire de repos de l’autoroute A6 qui traverse son territoire du nord au sud, l’aire de Villabé en direction de Paris située au point kilométrique 29[114]. Selon un ancien rapport de gendarmerie, datant de 1965 et jamais publié officiellement, mais qui a été révélé en octobre 2009 par l’écrivain Georges Fleury, ancien des commandos de marine, le corps de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka aurait été incinéré dans une maison de Villabé après son enlèvement et son probable assassinat[115],[116],[117]. Villabé était aussi le nom d’emprunt du comédien Germain Clérin qui fit partie de l’Illustre Théâtre. Une scène du film Les Trois Frères de Didier Bourdon et Bernard Campan sorti en 1995 fut tournée dans la station service de l’aire d’autoroute de Villabé[118]. Personnalités liées à la communeDifférents personnages publics sont nés, décédés ou ont vécu à Villabé :
Héraldique et logotype
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
Notes et référencesNotes
Carte
RéférencesInsee
Base Alize du ministère de l’Économie, des Finances et de l'Industrie
Site internet de la commune
Registres des délibérations de la commune
Magazines et bulletins municipaux
Archives municipales
OuvragesCorbeil-Essonnes de Georges Michel
Mémoires vives de Villabé
Autres sources
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