La commune d'Ansac-sur-Vienne est située dans la partie est du département de la Charente, souvent nommée le Confolentais ou encore la Charente limousine.
Elle est située sur la rive gauche de la Vienne, à 3 km au sud de Confolens et 53 km au nord-est d'Angoulême. La D 951, maillon de la route Centre-Europe Atlantique qui dévie maintenant Confolens, traverse toute la commune et passe au nord-ouest du bourg. L'ancienne route renommée D 952 passe toujours au bourg et dessert Confolens[1].
La commune comprend de nombreux hameaux : Vaine et Ris-Martin sur la route de Manot, le Poirier, les Prats, Maison Neuve, le Mas, Monvallier au sud-ouest, le Mansle, la Vergne, chez Ganet à l'ouest, etc. La Parlie et les Procureurs, au nord, sont les hameaux les plus importants. Il y a aussi de nombreuses fermes[1].
Le sous-sol de la commune d'Ansac est principalement de la diorite et gneiss pour une grande partie nord-est, granit pour la partie centrale et sud, et arènes argilo-sableuses pour la moitié occidentale, sur les plateaux. La vallée de la Vienne est occupée par des alluvions (argiles, sables, graviers, galets)[3],[4],[5].
La commune occupe un plateau vallonné d'une altitude moyenne de 200 m, bordé à l'est par la vallée de la Vienne. Le territoire communal culmine à 231 m d'altitude, sur sa limite ouest ; le point le plus bas est 130 m en bord de Vienne, au nord-est en limite de la commune de Confolens. Le bourg est à environ 145 m d'altitude, au bord de la rivière[1].
La Vienne, d'une longueur totale de 363,3 km, prend sa source dans la commune de Volx et se jette dans la Loire à Saint-Setiers, après avoir traversé 99 communes[9]. Elle longe la commune sur son flanc est, en aval de Manot et en amont de Confolens.
De petits ruisseaux affluents se jettent dans la Vienne. On trouve le ruisseau du Mas au sud, le ruisseau temporaire de Virat, le ruisseau de la Faye au nord du bourg, et celui de la Tulette en limite avec Confolens. Quelques petits étangs et retenues d'eau parsèment la commune[1].
La Vienne.
Réseaux hydrographique et routier d'Ansac-sur-Vienne
Gestion des cours d'eau
Le territoire communal est couvert par les schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Charente » et « Vienne ». Le SAGE « Charente», dont le territoire correspond au bassin de la Charente, d'une superficie de 9 300 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Charente[10]. Ils définissent chacun sur leur territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne[6] qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [11].Le SAGE « Vienne», dont le territoire correspond au bassin du bassin de la Vienne, d'une superficie de 7 060 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Vienne[12]. Il est quant à lui une déclinaison du SDAGE du Bassin Loire-Bretagne[7] qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [13].
Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département.
Urbanisme
Typologie
Au , Ansac-sur-Vienne est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Confolens, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[15]. Cette aire, qui regroupe 14 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (70,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (71,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (51,6 %), forêts (24,2 %), terres arables (13,7 %), zones agricoles hétérogènes (5,3 %), zones urbanisées (3 %), eaux continentales[Note 2] (1,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vienne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1995, 1999 et 2016[21],[19].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 11,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 495 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 170 sont en aléa moyen ou fort, soit 34 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[22],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[23].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[19].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[24].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune d'Ansac-sur-Vienne est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[27].
L'origine du nom d'Ansac remonterait à un personnage gallo-romanAntiacum auquel est apposé le suffixe -acum, ce qui correspondrait au « domaine d'Antiacum »[29],[30].
Ansac est située dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et se nomme Ançac en occitan limousin[31].
L'ancienne voie romaine d'Angoulême à Bourges par Argenton qui traversait la Vienne à Confolens passait au nord-ouest du bourg par la Vergne et le Maslinard[32].
Ansac était une vicairie de l'ancien diocèse de Poitiers unie à l'abbaye Notre-Dame de Nanteuil[33]. Ansac était aussi le siège de l'importante seigneurie de la Villatte au XVe siècle, au château du même nom autrefois plus important, qui a été rattachée au comté de Confolens au XVIe siècle[34].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[37].
En 2021, la commune comptait 820 habitants[Note 4], en évolution de −2,26 % par rapport à 2015 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La proximité de la ville de Confolens peut être une des causes de la relative stabilité de la population durant les deux derniers siècles.
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 37,2 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 414 hommes pour 413 femmes, soit un taux de 50,06 % d'hommes, légèrement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[40]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,2
90 ou +
2,7
10,0
75-89 ans
12,2
26,1
60-74 ans
22,2
23,2
45-59 ans
24,2
13,4
30-44 ans
12,8
13,9
15-29 ans
12,9
12,3
0-14 ans
12,9
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[41]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
90 ou +
2,7
9,2
75-89 ans
12
20,6
60-74 ans
21,3
20,7
45-59 ans
20,3
16,8
30-44 ans
16
15,6
15-29 ans
13,4
16,1
0-14 ans
14,3
Économie
La distillerie d'alcool à betterave et à vin dite Société Auxiliaire Métallurgique construite vers 1940, transformée en distillerie à vin en continu vers 1950 est devenue dans les années 1960 un atelier de tôlerie durant une dizaine d'années[42].
L'église paroissiale Saint-Benoît dont l'origine remonte au XIe siècle a été reconstruite à partir de la fin du XIIe siècle, et réparée en 1578, puis entre 1878 et 1905. Un décor peint a été réalisé en 1886 par Alexandre-Félix Périn[Note 5],[44]. L'église, et le décor peint ont été inscrits monument historique le [45].
L'église
L'abside.
L'entrée.
Le chœur richement décoré.
Fonts baptismaux.
La chapelle Notre-Dame[46] (ou chapelle Saint-Jean[44],[Note 6]) est située à côté de l'église, dans le centre du bourg et surplombant comme elle la vallée de la Vienne. C'était l'ancienne église paroissiale à la fin du XVe siècle dont il reste la chapelle nord. Elle présente deux gisants sous enfeu, des Pontbriant portant l'inscription « A JESUS MARIA » autour du cou datant de la fin du XVe siècle et classés au titre objet en 1941[47]. Une vierge de Pitié du XVe siècle a été classée au titre objet en 1973[48]. Elle est inscrite monument historique en 1996[46].
Patrimoine civil
Le logis de la Villatte est un manoir datant du XVIe siècle avec escalier en vis situé à l'angle des ailes nord et ouest. Il a été inscrit monument historique par arrêté du ainsi que la chapelle avec son plafond à caissons est située dans l'aile ouest du logis[49].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[25].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑« Fiche communale d'Ansac-sur-Vienne », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines en Poitou-Charente-Limousin (consulté le ).
↑ a et bChristian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN2-87754-025-1), p. 125
↑Jean George, Les églises de France, Charente, Letouzey et Ané, , 307 p. (présentation en ligne), p. 17
↑Jules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 58