Les différences de dates qui peuvent être constatées entre la chronologie ci-dessous et d'autres mentionnées par ailleurs, surtout pour les décrets, peuvent être dues à l'écart entre la prise de décision et son officialisation par sa publication, souvent le lendemain, au Journal Officiel.
et : entrevue de Ferrières. Le ministre français des Affaires étrangères Jules Favre et le chancelier allemand Otto von Bismarck se rencontrent en vue de concilier leurs points de vue sur le traité de paix qui devra mettre fin à la guerre. Leur rencontre sera un échec et va relancer la guerre[3].
29 janvier : Paris capitule, l’armistice est proclamé.
Février
8 février : Élections au suffrage universel des députés d'une Assemblée nationale majoritairement monarchiste et pacifiste. Quatre députés socialistes révolutionnaires sont élus à Paris (sur 43 au total).
8 mars : échec de la tentative gouvernementale d'enlever les canons de la place Vendôme
10 mars : l'Assemblée nationale décide de se transférer de Bordeaux à Versailles et non à Paris, par crainte de troubles révolutionnaires. Elle vote la fin du moratoire des dettes, des effets de commerce et des loyers, accablant ainsi la population parisienne sans le sou. Elle supprime la solde de 30 sous des gardes nationaux.
17 mars : Auguste Blanqui est arrêté dans le Lot. Selon Jules Claretie les pièces d'artilleries aux mains de la Garde nationale sont localisées comme suit :
18 mars : sur ordre du gouvernement et d'Adolphe Thiers des détachements de l'armée régulière se mettent en marche à partir de 3 heures du matin et cernent les quartiers ou sont entreposés les canons pour récupérer ces derniers. Du côté de Montmartre, le point le plus important, sur les boulevards de Clichy, de Rochechouart et les rues Houdon, Lepic, Germain-Pilon, des Martyrs, place Pigalle… des mitrailleuses sont braquées du côté de Montmartre et occupés des piquets d'infanterie[9] des 45e, 46e et 137e de ligne. Vers 6 h du matin, d'anciens sergents de ville costumés en gardes nationaux surprennent les détachements qui campaient sur la butte Montmartre et s'emparent des parcs d'artillerie. À 6 h 30, 3 coups de canons, tirés à blanc, annoncent à la troupe qu'ils peuvent venir prendre les canons. Quelques pièces sont descendues, mais des gardes nationaux du Comité Central accompagnés d'un grand nombre femmes s'opposent à leur enlèvement, et les remontent à leur parc. À 9 h, des coups de feu sont tirés, la foule se replie, puis on aperçoit des gendarmes à pied et des soldats des 46e et 88e de ligne portant crosse en l'air. Le général Lecomte aurait donné l'ordre aux gendarmes de repousser les gardes nationaux et qu'un coup de feu avait été tiré sans que l'on sache par qui, puis que des gendarmes, des gardes nationaux et des soldats de la ligne se seraient tirés dessus mutuellement et que finalement les régiments de ligne avaient refusé de marcher contre la garde nationale et s'étaient débandés tandis que la cavalerie et la gendarmerie avaient été contraint de se replier. Durant toute cette confusion, le général Lecomte était enlevé de son cheval par les gardes nationaux et conduit au Château-Rouge, où se réunissaient des commandants de bataillons de Montmartre et des membres du comité directeur de la butte. Le général Clément-Thomas ayant appris que le général Lecomte avait été saisi par les insurgés, il se mit à sa recherche. C'est ainsi qu'il arriva vers 17 h sur la place Pigalle, habillé en bourgeois. L'un des fédérés l'ayant reconnu à sa grande barbe blanche, il fut emmené vers la rue de la Fontenelle (ancienne rue des Rosiers, actuelle rue du Chevalier-de-La-Barre). Le général Clément-Thomas fut amené en premier dans le jardinet où il fut exécuté. Le général Lecomte est passé par les armes par les soldats du 88e de ligne. Les parisiens des quartiers Est et Centre se soulèvent. Adolphe Thiers et les autres ministres présents quittent Paris pour Versailles.
19 mars : le Comité central de la Garde nationale annonce la tenue d'élections pour désigner un Conseil de la Commune. Le gouvernement confie l'administration de Paris aux maires et députés de la capitale.
20-21 mars : à Versailles la délégation des maires en vue d'une conciliation se fait huer par l'Assemblée. Jules Favre, vice-président du conseil des ministres insulte Paris.
22 mars : Une seconde manifestation, violente, des Amis de l'Ordre, hostiles à l'insurrection, qui hurlent « Vive l’ordre ! À bas le Comité central ! À bas les assassins ! », est arrêtée dans le sang par des gardes nationaux, place Vendôme, faisant une trentaine de victimes. Terrorisée, une partie de la population, notamment des quartiers aisés de l'Ouest, quitte Paris.
29 mars : la Commune décrète que les loyers dus depuis le moratoire du 13 août 1870, sont annulés ; la vente des objets déposés au Mont-de-piété est suspendue. La conscription militaire et l'armée de métier sont abolies.
2 avril : la Commune décrète la séparation de l'Église et de l'État, le budget des cultes est supprimé. Les traitements des fonctionnaires ne pourront plus dépasser 6 000 francs annuels. La Commune décrète la mise en accusation du gouvernement de Thiers. À Courbevoie, les troupes versaillaises attaquent les Communards, qui se replient sur Neuilly.
4 avril : l'offensive des Communards échoue à Châtillon, environ 1 500 hommes sont emmenés prisonniers à Versailles. Proclamation d'une Commune à Limoges, aussitôt étouffée. Fin de la Commune de Marseille. Gustave Paul Cluseret est nommé délégué à la Guerre.
5 avril : la Commune suspend Le Journal des Débats Politiques et Littéraires[10] et La Liberté, journaux considérés comme pro-versaillais
6 avril : la Commune vote le décret des otages[11]. Arrestation des personnes complices du gouvernement Thiers. La Commune décrète le désarmement des Gardes nationaux anti-communards. Gustave Courbet publie un appel aux artistes à se rassembler pour le 14 avril.
8 avril : la Commune décrète le versement d'une pension à tous les blessés. Elle est étendue aux veuves et aux orphelins des Gardes nationaux tués au combat le 10 avril.
9 avril : le Conseil de la Commune réaffirme l'obligation de la déclaration préalable pour la presse.
11 avril : la Commune décide la création d'un conseil de guerre. Des femmes de Paris s'emparent d'une guillotine et la brûlent place Voltaire.
12 avril : la Commune décide de suspendre les poursuites judiciaires concernant les échéances (loyers, effets de commerce...). L'archevêque de Paris, Georges Darboy, otage de la Commune, écrit à Thiers pour protester contre les exécutions sommaires de Communards prisonniers et proposer son échange contre Auguste Blanqui prisonnier à Morlaix sur ordre de Thiers. La Commune interdit Le Moniteur Universel, journal considéré comme pro-versaillais. La Commune décide la démolition de la Colonne Vendôme
13 avril : Première assemblée de la fédération des artistes à l'amphithéâtre de l'école de médecine. Gustave Courbet est élu président de cette fédération.
14 avril : la Commune interdit les arrestations arbitraires. Prise de la redoute de Gennevilliers et début du bombardement d'Asnières, où sont stationnées des troupes de la Commune, par l'artillerie versaillaise (il durera jusqu'au 17 avril)
16 avril : la Commune fait recenser les ateliers abandonnés et favorise la création de coopératives ouvrières. La Commune décide un délai de trois ans pour le remboursement des échéances et des dettes. Élections complémentaires au Conseil de la Commune.
17 avril : la commission des barricades édite une affiche (no 167), signée Gaillard père, appelant les citoyens à se mobiliser pour la construction des barricades.
18 avril : la Commune décrète que toute arrestation doit faire l'objet d'un procès-verbal.
20 avril : la Commune interdit le travail de nuit chez les boulangers (applicable le 27)
21 avril : les francs-maçons tentent une conciliation entre la commune et le gouvernement Thiers.
22 avril : la Commune organise les boucheries municipales
23 avril : Thiers organise le blocus du ravitaillement de Paris
25 avril : à Belle-Epine près de Villejuif, un officier de chasseur à cheval des troupes versaillaises exécute personnellement sans jugements quatre soldats communards prisonniers. La Commune décide la réquisition des logements vacants pour y loger les victimes des bombardements faits par les troupes versaillaises. La Commune décide de réorganiser les Poids et mesures.
28 avril : la Commune supprime le système des amendes par lesquelles les patrons pénalisaient leurs salariés. Manifestation pacifiste de francs-maçons sur les fortifications pour demander l'arrêt des bombardements de Paris.
Une du journal Le Fils du père Duchêne illustré du 3 mai : Le dictateur Thiers. Thiers chevauchant un escargot en route pour Paris. En avant!... foutre de foutre!...et gare aux Parisiens!...
4 mai : la Commune interdit le cumul des traitements.
5 mai : la Commune supprime sept journaux parisiens considérés comme pro-versaillais et décide la destruction de la Chapelle expiatoire, commémorant la mort de Louis XVI. La Commune disparaîtra sans que cette décision ne soit exécutée.
6 mai : Thiers refuse la tentative de conciliation entreprise par la Ligue d'union républicaine des droits de Paris. Décret de la Commune autorisant le dégagement gratuit des objets déposés au Mont-de-Piété pour moins de 6 francs.
8 mai : Thiers adresse une proclamation aux Parisiens par voie d’affiche. Il leur demande leur aide pour mettre fin à l’insurrection et les informe que l’armée régulière va devoir passer à l’action dans la ville elle-même.
10 mai : Charles Delescluze est nommé Délégué à la Guerre en remplacement de Rossel démissionnaire. Les biens parisiens de Thiers sont saisis. Parution du numéro 6 du Fils du père Duchêne illustré. La paix franco-allemande est signée à Francfort. Par le traité de Francfort, la France perd l'Alsace et une partie de la Lorraine et doit verser 5 milliards de francs d'indemnités (4,9 sont récoltés par une souscription nationale ouverte le 27 juin). À la suite de ce traité, environ 160 000 Alsaciens et Lorrains, refusant de devenir Allemands, quittent les provinces perdues et s'installent sur le territoire français.
11 mai : décret de la Commune ordonnant la démolition de la maison parisienne de Thiers. La Commune supprime 5 journaux.
13 mai : Les troupes versaillaises occupent le fort de Vanves.
17 mai : Explosion de la cartoucherie de l'avenue Rapp, attribuée par certains Communards à un sabotage. La Commune décrète l'égalité des enfants légitimes ou naturels, des épouses et des concubines pour la perception des pensions. Parution du numéro 8 du Fils du père Duchêne illustré.
18 mai : L'Assemblée nationale, siégeant à Versailles vote la ratification du traité de Francfort. Le Comité de Salut public de la Commune supprime dix journaux.
24 mai : Les versaillais contrôlent le Quartier latin et multiplient les exécutions sommaires. L'Hôtel de Ville et la préfecture de Police sont incendiés. Des Communards font exécuter six otages dont l'archevêque Georges Darboy. Parution du dernier numéro (10) du Fils du père Duchêne illustré.
Exécution de communards par une troupe de soldats versaillais, attribué à Félix Philippoteaux.
28 mai : en début d'après-midi, fin des combats dans Belleville. À 16 heures, chute de la dernière barricade, à l'angle des rues Ramponeau et de Tourtille[16]. Mort d'Eugène Varlin. Exécution des défenseurs de la Commune de Paris devant le mur des Fédérés.
29 mai : reddition du fort de Vincennes, dernier bastion communard[16],[17]. Fin de la Commune de Paris. Procès, exécutions et déportations de prisonniers communards vont commencer.
30 mai : Exécution à Vincennes à 5h00 du matin (après un procès sommaire) des 9 officiers ayant donné leur reddition la veille au château de Vincennes : OKOLOWICZ Charles, - DELORME Hyppolite, Louis, Vincent, BAGRATION Alexandre, Constantin, Edouard, VAYAN Alfred, VIELLET Jean-Claude, REVOL Alexandre, Victor, BOURDIEU Jean, LEPECHEUX Charles, Eugène et VANDERBUSSCHE François, Armand (rapport de police du capitaine de gendarmerie Handebourg, commandant l’arrondissement de Vincennes, Cabinet du 1er bureau).
Karl Marx écrit un pamphlet au nom du Conseil général de l'Association internationale des travailleurs, défendant vigoureusement la Commune de Paris qui vient tout juste de succomber sous la répression : La Guerre civile en France, daté du 30 mai.
: L'Assemblée nationale vote la loi qui reconnaît la construction de la Basilique du Sacré-Cœur comme d'utilité publique. Sa construction avait été décidée avant la Commune, pour racheter ce que les catholiques conservateurs considéraient comme un siècle de déchéance morale ; mais la Commune, à laquelle ils étaient opposés, vient renforcer leurs vues
1880 : loi d’amnistie, succédant à une grâce votée l’année précédente
↑Piquet de cavalerie ou d'infanterie : Groupe de cavaliers ou de soldats qui devaient être prêts à partir au premier signal. Les chevaux étaient au piquet, prêts à être détachés.
↑Jacques Dimet, Vitry-sur-Seine d'hier et d'aujourd'hui, Éditions Messidor, , 173 p. (ISBN9782209061396), p. 101
↑Arthur Lehning, Œuvres complètes de Bakounine: Michel Bakounine sur la guerre franco-allemande et la révolution sociale en France 1870-1871, Éditions Champ Libre, 1979, page 109.