De nombreux clubs sont créés durant la Commune de Paris, qui éclate le . La population, mue par un vent de liberté et d'émancipation, peut s'y retrouver pour y discuter de la situation, proposer des solutions, voire faire pression sur les élus ou aider l'administration communale[1].
Pendant cette première révolution sociale, il en existe beaucoup, réunis dans les lieux les plus divers. Ils permettent à des orateurs (et oratrices) réguliers ou occasionnels de faire entendre les aspirations de la population, en particulier la mise sur pied d'un nouvel ordre social favorable aux classes populaires.
Géographie
Si ces clubs sont nombreux dans les quartiers centraux (Ier, IIe, IIIe, IVe, Ve et VIe arrondissements), les quartiers chics de l'ouest parisien n'en comptent aucun (VIIe, VIIIe et XVIe).
Fédération
Les clubs se fédérèrent le afin d'avoir des contacts plus efficaces avec le Conseil de la Commune.
Origines
En 1868, les réunions publiques peuvent se tenir mais les sujets politiques et religieux doivent être évités et la police doit être présente[2]. La proclamation de la Troisième République met fin à ces limitations[2].
Les principaux thèmes se basent sur les questions d’éducation en préconisant les écoles professionnelles, les orphelinats laïcs ainsi qu’un enseignement vivant et populaire[5].
Le club des prolétaires
Le club des prolétaires, successeur du Club Saint-Ambroise, se réunit dans l'Église Saint-Ambroise de Paris sur le boulevard du Prince Eugène, ancien nom du boulevard Voltaire. Il est connu car ses écrits sont jugés par le conseil de guerre[6].
Clubs
Club de la Reine-Blanche
Club de l'Élysée-Montmartre
Club de la Salle Robert
Club de la Vengeance
le Club de la révolution sociale aux Batignolles ;
Club de la salle Favié (parfois orthographié : club Favier[8] - salle du bal des Folies-Belleville, haut lieu de rassemblement révolutionnaire) à Belleville.
Club Saint-Éloi
Club de la Revendication des droits de l’homme et du citoyen
Club de la rue des Terres-Fortes, animé par Pierre Budaille.
Le Club de la Salle des Mille et Un Jeux, Louis Lucipia est un habitué[9].
Club Sainte-Élisabeth
Club des Montagnards, qui est présidé par Paul Rastoul.
Certains clubs existent avant la proclamation de la Commune de Paris
Les clubs de femmes
La création des clubs par l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés assure, en plus de la défense de Paris, la propagation des idées révolutionnaires et le recrutement des femmes[10]. Nathalie Lemel coordonne et intervient parfois dans ses réunions tenues dans les quartiers ouvriers de Paris[10]. Les réunions se tiennent dans les églises[10],[11] et les femmes y sont particulièrement actives[11]. On distingue :
↑Alain Dalotel, Alain Faure, Jean-Claude Freiermuth, Aux origines de la Commune, Le mouvement des réunions publiques à Paris 1868-1870, Paris, éditions François Maspero, « Actes et mémoires du peuple », 1980
↑(en) Martin Phillip Johnson, The Paradise of Association: Political Culture and Popular Organizations in the Paris Commune of 1871, University of Michigan Press, (ISBN978-0-472-10724-7, lire en ligne), p. 167
↑Quentin Deluermoz, Coline Cardi, Geneviève Pruvost, Penser la violence des femmes, La Découverte, , 448 p. (lire en ligne), « Chapitre 4. Des communardes sur les barricades », p. 106-111
↑« Violence des communardes : une mémoire à revisiter », Revue Historique, vol. 297, no 2 (602), , p. 521–531 (ISSN0035-3264, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bTristan Remy et Tristan Rémy, La Commune à Montmartre, 23 mai 1871, Éditions sociales, (lire en ligne)
↑Edith Thomas, Les pétroleuses, Gallimard, (lire en ligne), p. 227
↑E. Guillemot, P. Gras, Ph. Du Verdier, Ministère de la Justice. Mélanges ; dossiers de recours en grâce. Inventaire sommaire (BB/24/725-BB/24/890), vol. 2, Archives nationales (France), (lire en ligne), Dossiers 11450 à 11772
Eugene W. Schulkind, Le rôle des femmes dans la Commune de 1871, vol. 42, Revue d'Histoire du XIXe siècle - 1848 (no 185), (lire en ligne), p. 15–29
Marisa Linton (trad. de l'anglais par Christine HIVET), « Les femmes et la Commune de Paris de 1871 », Revue historique, Paris, Presses universitaires de France (PUF), no 603, , p. 23-48 (ISSN0035-3264, lire en ligne, consulté le )
Gustave de Molinari, Les clubs rouges pendant le siège de Paris, Paris, Garnier Frères, (lire en ligne)