À l'aube de la Renaissance et de la fin du Moyen Âge, la riche et puissante cour de l'État bourguignon organise de grandes cérémonies et des fêtes fastueuses dans la grande salle du Palais des ducs de Bourgogne. Comme en témoignent les immenses cuisines ducales construites en 1433 à Dijon par Philippe Le Bon, la gastronomie a toujours tenu une place prépondérante au sein de la cité des ducs. En effet, même si de nos jours il ne reste qu'une salle, les anciennes cuisines du palais étaient beaucoup plus imposantes et permettaient de réaliser de grands banquets. Elles comprenaient : une paneterie (salle destinée au pain) et une pâtisserie. Près de cinquante personnes travaillaient dans ces cuisines sous les ordres d'un écuyer et d'un cuisinier. Étaient également présents : un « hasteur », chargé des rôtis, un « potager » chargé des mets cuits dans un pot ainsi que les poissonniers, sauciers et potiers[1].
L'architecture dijonnaise est très influencée par la gastronomie comme en témoignent les hôtels particuliers de la ville, le palais ou encore d'autres bâtiments habillés de décors représentant : des fruits, des légumes ou des gibiers. Le plus bel exemple reste celui des Halles centrales de Dijon, construites au XIXe siècle.
La gastronomie dijonnaise allie une grande diversité de produits de Bourgogne, notamment les prestigieux vins du vignoble de Bourgogne. Elle possède ses propres spécialités tout en étant imprégnée d'autres spécialités bourguignonnes.
La cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV) est une des cités de la gastronomie, située sur le site l'ancien hôpital général de Dijon. Elle a pour mission de valoriser à la fois le repas gastronomique des Français et les « climats » du vignoble bourguignon, tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO[4].
Restaurants étoilés
Parmi les restaurants étoilés inscrits dans le guide Michelin figurent [5] :
"Le pré aux clercs", haut lieu dijonnais de la restauration depuis 1866[10] et anciennement étoilé.
Le restaurant "l'Edito" situé place Darcy existe depuis 1879. Anciennement café-brasserie "La Concorde", l'établissement a longtemps été considéré comme le plus beau de la ville de par son style Art nouveau[11].
Le salon de thé "Le Comptoir des Colonies", prisé par les touristes et les dijonnais, est situé à l'intersection de la rue et de la place François Rude[13]. Il a la particularité d'être décoré dans un style colonial et de proposer une large sélection de thé provenant de la maison Mariage Frères.
La ville de Dijon est dotée de commerces historiques : la maison Mulot & Petitjean, fondée en 1796, est la plus ancienne fabrique et boutique de pain d'épices de Dijon. La boutique historique est basée à l'hôtel Catin de Richemont, place Bossuet. Cette maison à colombages date du XVe siècle. L'épicerie Maille, fondée en 1747 et présente depuis 1845, rue de la Liberté à Dijon est la boutique historique de moutarde. Les halles du marché de Dijon, en architecture métallique construites de 1873 à 1875, accueillent plusieurs fois par semaine un marché de produits alimentaires.
Le légume typique de la ville de Dijon est l'"asperge de Ruffey", qui provient de la commune de Ruffey-lès-Echirey à seulement quelques kilomètres de Dijon[17]. La "truffe de bourgogne" est également très présente dans la gastronomie dijonnaise[18] ainsi que le cassis de bourgogne[19].
La spécialité dijonnaise est le Jambon persillé, à l’origine de fabrication familiale, ce produit se préparait à Dijon mais également en Côte-d’Or à l’occasion des fêtes de Pâques[20].
Il existe également en charcuterie : le judru[21] et l'atterau[22].
Dans le département, parmi les spécialités de viandes et de volailles que l'on peut facilement retrouver à Dijon, on peut désigner :
La ville de Dijon possède plusieurs spécialité sucrées dont la plus connue est le "Pain d'épice de Dijon", présent dans la cité des ducs depuis le XIVe siècle.
D'autres spécialités dijonnaises dérivent du pain d'épice :
la "Nonnette de Dijon", adoptée par les pain-d'épiciers dijonnais depuis le milieu du XIXe siècle[27].
La "Gimblette", qui désignait autrefois un gâteau rond, sec et dur de type échaudé, repris également par Les pain-d'épiciers dijonnais[28]. Il ne doit pas être confondus avec la Gimblette d'Albi.
Le "glacé mince", spécialité dijonnaise qui, comme la gimblette et la nonnette de Dijon, s'inscrit dans cette gamme de produits originaux “tirés” du pain d’épices[29]
Le chocolat tient une place importante dans l'histoire de la ville, le dijonnais Henri Duthu devient en 1770 le pharmacien-chocolatier de la reine Marie-Antoinette d'Autriche[31]. Son descendant, le maître chocolatier Joseph Duthu, sera installé depuis 1835 à l'angle de la rue et Bossuet et de la place du même nom[32]. La chocolaterie sera vendue à Henri Breuil en 1886 et déménagera au n°88 de la rue de la liberté sous le nom "Au Prince de Condé Duthu".
La ville de Dijon est également connue pour ses chocolats Lanvin. Dès 1862 une chocolaterie s'établit pour la première fois à Dijon grâce à l’industriel Théodore Truchot Mauverney. C'est en 1912, qu'Auguste Lanvin, qui exploite une sucrerie dans le nord de la France, décide de déplacer son usine en Côte-d'Or. Il rachète à la famille Burrus la petite chocolaterie en 1921 et l'entreprise ne cesse de s'accroitre et de se moderniser au fil des années[31]. L'usine existe toujours et est basée dans la zone industrielle Cap Nord de Dijon, sous le nom de "Chocolaterie de Bourgogne"[31].
A aujourd'hui, la ville compte une dizaine de chocolatiers dont le meilleur ouvrier de France depuis 1991 : Fabrice Gillotte (22 chocolatiers seulement détiennent ce titre en France)[33].
Il existe également deux confiseries qui sont des spécialités dijonnaises :
La "Cassissine", créée en 1901 par la maison Duthu. Son inventeur, Henri Breuil la nomma "Cassiduthu". Dans les années 1920, le pâtissier Michelin achète la recette et rebaptise la friandise “Cassissine”[36].
Les "jacquelines de Dijon", confectionnées par Anthonin Michelin en 1926 en hommage à la famille Jacquemart, symbole de Dijon. La Jacqueline, en forme de grosse amande enrobée d'un glaçage au sucre, aux couleurs pastelles, se décline en plusieurs parfums : les roses, savoureuses, sont fourrées au praliné; les jaunes, croquantes, remplies de nougatine et les dernières nées de la gamme : cassis et café[37].
Les jacquelines de Dijon, confectionnées en hommage à la Famille Jacquemart
Plats traditionnels
Les plats traditionnels de la cité des ducs sont :
La salade dijonnaise, qui a la particularité d'être accompagnée avec de l'époisses sur du pain d'épices.
Le poulet Gaston Gérard, créé en 1930 par l'épouse du député Maire éponyme de la ville de Dijon : Reine Geneviève Bourgogne.
La poires belle dijonnaise, dessert de prestige, est un dessert de poires pochées dans du vin, nappées d’un sirop vineux dans lequel se mêlent de la crème de cassis et des épices[38].
Mêlé-cass, digestif à base de crème de cassis et de Marc de Bourgogne.
Condiment et spiritueux
La Moutarde est bien évidemment un incontournable de la gastronomie dijonnaise. Sa fabrication à Dijon remonterait au XIIe siècle. Deux siècles plus tard, ce produit deviendra la gloire de la cité des ducs. Vers 1752, le Dijonnais Jean Naigeon substituera le verjus au vinaigre, contribuant à affiner la spécificité de cette moutarde. L’appellation “moutarde de Dijon” se verra définie par un décret en 1937[42].
Le vinaigre de vin de bourgogne est de nos jours un produit de luxe. De lointaine tradition, le verjus et le vinaigre de vin rouge bourguignons contribueront à la notoriété de la ville de Dijon dès le Moyen Âge[43].
La Crème de cassis de Dijon est une liqueur, appelée initialement ratafia de cassis, était en vogue au XVIIIe siècle. En 1923, l'appellation sera protégée par les liquoristes dijonnais[44].
Le miel de la commune de Dijon est en vente dans les offices de tourisme et au Jardin des sciences depuis le 1er juillet 2014. Dijon abrite plus d’un million d’abeilles dans ses parcs et jardins et sur de nombreux immeubles. Il existe actuellement 60 ruches disséminées dans la cité des ducs de Bourgogne et 40 sont installées au domaine de la Cras. La gestion du "Miel de Dijon" et de ses ruches est confiée à trois associations d'apiculteurs ainsi qu’à deux apiculteurs professionnels[46].