Construit entre 1875 et 1879, le fort était prévu pour loger 650 hommes environ et abritait à l'origine une cinquantaine de pièces d'artillerie. Il a été modernisé en 1888 (magasins-cavernes, renforcements des caponnières au béton), puis au cours de la Première Guerre mondiale (abri-caverne, observatoires). Le fort a été doté des deux premières tourelles Mougin (tourelle A avec affûts Saint-Chamond et tourelle B avec affûts Mougin puis Saint-Chamond en 1881).
Le , la garnison tira quelques projectiles sur les troupes allemandes avant de se rendre.
En 1941, les Allemands envoient des ouvriers du Service du travail obligatoire récupérer les pièces métalliques les plus importantes qui subsistent dans le fort, notamment les 2 tourelles (dont l'une aura servi un an plus tôt dans un film de propagande allemand) qui termineront leur carrière dans les fonderies du IIIe Reich.
En novembre 1944, après avoir délogé les Allemands, l'édifice sert de poste d'observation à un détachement du 411e RTA.
Depuis, le fort est resté à l'abandon jusqu'en 1988 où la commune de Giromagny achète le fort et ses terrains avoisinants en confiant la restauration et l'entretien à l'Association du Fort Dorsner (AFD).
Description
La caponnière double
Après la crise de l'obus-torpille, il était prévu, au fort de Giromagny, notamment de remplacer les caponnières par des coffres de contrescarpe. Mais faute de crédits, les caponnières furent simplement renforcées au béton.
Les magasins-cavernes
Les 2 magasins-cavernes du fort ont été construits en 1888, en réponse à la crise de l'obus-torpille de 1885. Lors de leur construction, l'éclairage électrique à piles fut installé mais, trop souvent en panne, l'armée remplaça l'éclairage électrique par l'éclairage à lampe à huile.
L'abri-caverne
En 1915, l'armée a construit cet abri-caverne afin de préserver la troupe d'une éventuelle destruction du fort via une attaque aérienne. La charpente métallique visible sur la photo ci-contre servait à soutenir un doublage en tôle canalisant les eaux de condensation et d'infiltration vers un petit souterrain débouchant à l'extérieur du fort.