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Fort de Troyon

Fort de Troyon
Image illustrative de l’article Fort de Troyon
Description
Type d'ouvrage fort à massif central
Dates de construction de 1877 à 1880
Ceinture fortifiée rideau défensif des hauts de Meuse
Utilisation fort de rideau
Utilisation actuelle visites guidées et commentées
Propriété actuelle privée
Garnison 831 hommes en 1880
Armement de rempart 28 canons et 4 mortiers
Armement de flanquement 12 pièces
Organe cuirassé néant
Modernisation béton spécial non réalisée
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1994)
Programme 1900
Dates de restructuration non réalisée
Tourelles -
Casemate de Bourges -
Observatoire -
Garnison 300 hommes du 166e RI et 150 artilleurs du 5e RAP
Programme complémentaire 1908 non réalisé
Coordonnées 48° 59′ 19″ nord, 5° 29′ 18″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Fort de Troyon
Géolocalisation sur la carte : Meuse
(Voir situation sur carte : Meuse)
Fort de Troyon
Géolocalisation sur la carte : Grand Est
(Voir situation sur carte : Grand Est)
Fort de Troyon

Le fort de Troyon, appelé brièvement fort d'Essling, est un ouvrage fortifié qui fait partie du système Séré de Rivières mis en place autour de Verdun à partir de 1879[1]. Il est bâti sur les communes de Troyon et Lacroix-sur-Meuse, à 264 mètre d'altitude, dans le département de la Meuse.

Fort d'Essling

Par le décret du , le ministre de la Guerre Georges Boulanger renomme tous les forts, batteries et casernes avec les noms d'anciens chefs militaires[2]. Pour le fort de Troyon, son « nom Boulanger » est en référence au duc de Rivoli, prince d'Essling André Masséna, comte d'Essling ou de la bataille d'Essling, victoire française du 20 au 22 mai 1809. Le nouveau nom est gravé au fronton de l'entrée. Dès le , le successeur de Boulanger au ministère, Théophile Ferron, abroge le décret[3]. Le fort reprend officiellement son nom précédent, tout en gardant le nom Boulanger à son fronton.

C'est un fort Séré de Rivières de première génération, le fort était prévu pour une garnison originellement de 751 hommes et de 42 pièces d'artillerie. « C'est le même que celui de Génicourt ! » Les similitudes sont grandes certes, mais ne pas visiter l'un sous prétexte d'avoir vu l'autre est une erreur à ne surtout pas commettre. Dans les grandes lignes, mission, périmètre, ravelin, disposition du casernement, des magasins à poudre, des caponnières, des bonnettes d'infanterie et la rue du rempart, y compris le nombre de traverses-abris, il n'y a rien à redire, c'est exact, les deux forts sont identiques. Dès que l'on entre dans le détail, les différences se font jour. Le ravelin, une pure merveille, comprend aussi six casemates à tir indirect. La défense de ses fossés s'effectue cependant depuis une petite caponnière aux maçonneries très soignées placée à la tête du ravelin. Ici, pas d'écurie, ni de poste optique dans le ravelin. Le pont-levis de l'entrée est du type Devèze et l'association en place en a retrouvé les contrepoids circulaires. Pour rappel, ce type de pont est relativement rare et il n'en subsiste qu'un seul en parfait état, à la batterie de Sanchey à Épinal. Le cartouche au fronton du fort a, lui aussi, été dégagé des gravats. En capitale, le passage dans la cour du casernement de la troupe s'effectue à ciel ouvert, il n'y a pas de travée centrale[4].

Combats de 1914

Au début de la Première Guerre mondiale, lors des combats de septembre 1914, qui aboutirent à la formation du saillant de Saint-Mihiel, le fort de Troyon a joué un rôle particulièrement important. Bombardé à partir du 8 septembre 1914 par des obus de gros calibre (305-320), il reçoit l'ordre de tenir au moins 48 heures. Cette résistance était capitale pour empêcher les Allemands de prendre Verdun en tenaille, le fort de Troyon se trouvant au sud de Verdun et les Allemands déjà de l'autre côté de la MeuseIssoncourt, orthodromie 22 km). Le 9 septembre 1914, le major Neuhoff, officier allemand de l'état-major de la 10e division, se présente à l'entrée du fort et somme les défenseurs de se rendre. Mais le capitaine Heym (du 166e RI, commandant du fort), refuse et demande aux Allemands de rebrousser chemin. C'est ainsi qu'une avalanche d'obus s'abat sur le fort de Troyon. Le 13 septembre, les bombardements allemands cessent : le fort a tenu. De cette résistance dépendait la suite de la guerre, et surtout la victoire dans la bataille de la Marne. En effet, si le fort de Troyon était tombé, la Meuse aurait été franchie et la ville de Verdun aurait été encerclée. C'est le seul fort de la ligne Verdun-Toul (orthodromie 65 km) qui, attaqué, n'est jamais tombé aux mains de l'ennemi ; 450 hommes ont tenu pendant 6 jours contre l'artillerie austro-allemande et une division de la 5e armée, forte de 10 000 hommes.

En 1918, le fort de Troyon a servi d'hôpital arrière pour les troupes américaines qui libéraient Saint-Mihiel (occupé pendant 4 ans) et la butte de Montsec.

Un lieu de mémoire

Le fort a été inscrit aux monuments historiques par un arrêté du 2 novembre 1994[5].

Le fort de Troyon est ouvert à la visite sous certaines conditions.

Notes et références

  1. http://fortiffsere.fr: construction 15 août 1877 – juin 1880.
  2. Note no 5285 le du ministre de la Guerre Boulanger aux généraux commandant les régions militaires ; décret présidentiel du pour les nouvelles dénominations des forts, batteries et casernes sur proposition du ministre de la guerre, M. le général Boulanger.
  3. Lettre no 14980 bis le de M. le ministre de la Guerre, M. le général Ferron, abrogeant le décret présidentiel du 21 janvier.
  4. Marco Frijns, Luc Malchair, Jean-Jacques Moulins et Jean Puelinckx, Index de la fortification française 1874 - 1914, Edition Autoédition, , 832 p. (ISBN 978-2-9600829-0-6), p. 183,548 et 549.
  5. Notice no PA00132766, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.

Voir aussi

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