Le village est à 6 km de Valréas et à 68 d'Avignon[1]. Les routes départementales 20, 64 et 941 passent sur la commune. L'accès depuis le TGV se fait depuis Avignon (gare TGV ou gare du centre-ville), Orange ou Montélimar.
Relief
La partie ancienne du bourg est perchée sur une petite colline. D'autres collines plus importantes au nord de la commune, alors que la partie au sud, couverte de terres agricoles, est relativement plate.
Géologie
La commune et en particulier le village se trouvent sur de la molasse burdigalienne appelée localement safre.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[2].
Hydrographie
La commune est traversée par le Lez[3]. La Gourdoulière s'écoule depuis le nord-est pour devenir l'Aulière au sud-ouest. Le Rieu sec emprunte également le territoire de la commune (à l'est et au sud du bourg).
La commune est dotée de plusieurs fontaines.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 13,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 829 mm, avec 6,1 jours de précipitations en janvier et 3,4 jours en juillet[4]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Taulignan », sur la commune de Taulignan à 7 km à vol d'oiseau[6], est de 14,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 842,4 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 41,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −11,4 °C, atteinte le [Note 1],[7],[8].
Au , Grillon est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[12]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Valréas, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[12]. Cette aire, qui regroupe 12 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[13],[14].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (81,3 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (84,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (52,5 %), zones agricoles hétérogènes (28,8 %), forêts (9,7 %), zones urbanisées (8,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,8 %)[15]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Préhistoire et Antiquité
L'Hypogée du Capitaine, daté du Néolithique, est l'un des plus vastes de France. Fouillé sur près de 100 m2, il contenait plusieurs squelettes en position fœtale et un très important mobilier funéraire composé de perles (27 000 en stéatite, 335 à ailettes, 610 rondes en calcaire, 840 rondes en test de coquillage), de 250 dentales, de pendeloques (102 en forme de griffe ou à pointes en os, 40 en calcaire), de flèches perçantes ou tranchantes et de couteaux ayant servi de faucilles. Les pics ayant servi à creuser l'hypogée (16 m sur 7 m) ont été retrouvés sur place[16].
Moyen Âge
Pons de Crillon (1134-1136), évêque du Tricastin, favorisa l'implantation de l'ordre du Temple auquel son frère Guillaume donna des terres. Le dernier seigneur connu de cette famille fut Nicolas de Grillon, qui en 1172, accorda des franchises aux Grillonais. Trois ans plus tard, ce fief des Dauphins du Viennois était passé en paréage entre les Montauban et les Taulignan[1].
Le pape fit remettre en état les remparts, après l'inspection qu'il avait ordonnée et pour laquelle il avait mandaté Jean de Cordojan, trésorier pontifical, et Jean d'Arpadelle, recteur du Comtat Venaissin[17].
Les revenus de ce fief furent alors attribués à des membres de la famille du pape. Ce fut le cas en 1376, quand Grégoire XI les accorda à son demi-frère Marquis de Canillac. Ils lui furent versés jusqu'en 1390, date à laquelle Clément VII décida de les récupérer. Ce ne fut pas du goût de Raimond de Turenne, dont le marquis était l'oncle, et le capitaine pontifical décida de régler cette spoliation les armes à la main. Ce fut le début des guerres raimondines contre la papauté d'Avignon à laquelle il mêla un autre de ses oncles Tristan, le Bâtard de Beaufort[17]. Il faut dire qu'entre temps, le , Clément VII avait échangé la moitié de Montélimar, fief pontifical, contre la cessation de toutes revendications de la couronne de France sur Grillon[3].
Ce fief revint aux Adhémar de Monteil qui en conservèrent les revenus jusqu'en 1429. Son dernier seigneur, Géraud d'Adhémar accorda le droit aux Grillonais de s'imposer[3].
Le , sur acceptation de Calixte III, Pierre de Foix, le cardinal-légat d'Avignon, vendit et bailla à Jean et Louis Le Meingre, fils de Geoffroy Boucicaut, le lieu et son château[3] afin qu'ils puissent récupérer les 4 000 livres que la papauté devait à la famille Boucicaut[17].
En 1562, le village fut mis à feu et à sang par le baron des Adrets qui venait de perdre Orange[18].
Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
En 1800, il y eut modification des limites départementales, Suze-la-Rousse étant rattachée à la Drôme, ce qui eut pour conséquence l'enclavement du canton vauclusien de Valréas, devenu dès lors l'Enclave des papes.
Entre 1867 et 1872 fut édifiée, au bas du vieux Grillon, une nouvelle église dans un emplacement creusé dans le safre[17].
Période contemporaine
Le Vialle, abandonné à la fin de la Première Guerre mondiale, est réhabilité dès 1973, sous la direction de l’architecte Georges-Henri Pingusson, et avec l’Office public d’habitations à loyer modéré du Vaucluse. À partir de 1990, des ruines ont été transformées sur un projet des architectes Sainte-Olive et Poissonnier, qui abritent l’Institut des polymères, au lieu des activités ancestrales connues par des textes du XVIe et XIXe siècles (moulins à huile, à papier, et à foulon)[19].
En 1981, l'OPHLM de Vaucluse a participé à la réhabilitation d'un certain nombre de maisons troglodytiques dans le vieux village[17].
Toponymie
Les plus anciennes graphies attestées sont Grillone (1186), Grilione (1138), Grillonis (1214), Grillione (1268) et Grilhon (1363)[1]. L'origine se trouve dans le nom d'un homme gréco-latin Gryllus auquel s'est ajouté le suffixe -onem[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[25].
En 2021, la commune comptait 1 759 habitants[Note 3], en évolution de −0,4 % par rapport à 2015 (Vaucluse : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Au XVIIIe siècle, les Grillonais s'étaient fait une spécialité de la fabrication de la poudre. Cette petite industrie était installée dans les galeries creusées sous le village. Le XIXe siècle, vit s'installer des manufactures de brique[3], et le XXe siècle, une importante industrie pour les revêtements de sol.
Agriculture
Au cours du XIXe siècle, la commune cultivait vignes et mûriers pour l'élevage des vers à soie[3]. L'agriculture tient toujours une place importante dans son économie, avec le vignoble dont les vins sont classés en côtes-du-rhône (AOC) ainsi que la production et l'échange de truffes. Il y a des cultures maraîchères et fruitières dans la plaine.
Plusieurs parcours à vélo permettent de visiter les communes de l'Enclave des Papes et leur patrimoine[28].
Un club de football (U.S. Grillonnaise), un de pétanque et plan d'eau pour la pêche.
Santé
Un médecin, un dentiste, une pharmacie, un cabinet d’infirmières et une « Maison de la Santé » (comprenant un médecin, un orthophoniste, un sophrologue, un ostéopathe, un masseur-kinésithérapeute, un psychiatre psychothérapeute, une sage-femme et un cardiologue[31]) sur la commune[32]. Un centre hospitalier et service des urgences sur la commune voisine de Valréas.
Vie locale
Cultes
Chrétien (église paroissiale Sainte-Agathe).
Écologie et recyclage
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la communauté de communes de l'Enclave des Papes.
Patrimoine
Patrimoine civil
Le Vialle de Grillon, partie historique du bourg, au sommet d'une butte de safre (sable jaune à grésification irrégulière d'âge helvien).
Anciennes portes (dont une devenue beffroi) et restes de fortifications (remparts du XIIe siècle).
Église Sainte-Agathe : c'est en 1861 que fut décidée la construction de l'église Sainte-Agathe de style gothique et à trois nefs, au pied de la précédente qui menaçait de tomber en ruines. Les travaux de construction de la nouvelle église néo-gothique commencèrent en 1869 et sa bénédiction eut lieu un an plus tard. Le clocher dressé sur le Vialle à l'ouest de l'église proprement dite a été conservé. Il fut construit en 1892. Au-delà de sa valeur architecturale l'église renferme diverses richesses artistiques, on y trouve notamment trois tableaux anciens tels que "Une Vierge entre Saint Sébastien et Saint Roch", "une Donation du Rosaire", "Une Vierge à l'Enfant".
Oratoire Notre-Dame-du-Sacré-Cœur, d'architecture gothique a été construit en 1946.
Personnalités liées à la commune
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↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du département de Vaucluse, Avignon, Seguin Ainé, , 400 p. (lire en ligne)
Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, Éd. A. Barthélemy, Avignon, 1986. (ISBN2903044279)