L'« Armée révolutionnaire de la Russie libre » (Революционную армию свободной России), le nouveau nom de l'Armée impériale russe en 1917, est exsangue après trois ans de participation à la Première Guerre mondiale : elle est au bord de l'effondrement, manquant cruellement de ravitaillement, minée par la désertion massive (deux millions de déserteurs estimés en )[5] et l'indiscipline (causée notamment par l'ordre no 1 du soviet de Petrograd du /)[6]. Malgré une forte influence des bolcheviks dans l'Armée russe (au sein des soviets de soldats), de nombreux chefs militaires étaient de farouches opposants au communisme (pas forcément au nom du monarchisme tsariste). De leur côté, les bolcheviks percevaient l'armée comme l'un des piliers de l'ancien régime ; surtout, les auteurs marxistes (notamment Lénine dans L'État et la Révolution) préféraient par principe une milice populaire plutôt qu'une armée professionnelle[7] au nom de la crainte du bonapartisme (confirmé par la révolte Kornilov, ce dernier étant tenté par la dictature militaire).
Dès , le nouveau commissaire du peuple à la Guerre et président du Conseil militaire révolutionnaire (Революционный военный совет, abrégé en Реввоенсовет, créé le ), Léon Trotski, favorisa le recrutement de « spécialistes militaires », les voenspetsy, c'est-à-dire des dizaines de milliers d'officiers de l'ancienne armée impériale (sur la base du volontariat, devenant obligatoire à partir de )[10], y compris de nombreux généraux : Chapochnikov, Svetchine, Altfater, Bagration(en), Balouïev, Broussilov, Nadiojny, Nemitz, Parski, Polivanov, Samoïlo, Selivatchiov ou Chouvaïev. Les officiers étaient surveillés/épaulés par des commissaires politiques (политру́к, politruk), membres du Parti communiste, chargés du moral et de l'endoctrinement, qui contresigne tous les ordres du commandant. Les volontaires étant trop peu nombreux, le gouvernement soviétique décrète le le rétablissement du service militaire obligatoire, faisant passer les effectifs totaux de 360 000 hommes en à 800 000 en novembre, 1,5 million en et à 5,5 millions à la fin de 1920[11]. Ces chiffres sont un peu trompeurs : « pour chaque baïonnette au front il y avait une dizaine de bouches à nourrir à l'arrière. Une telle armée engloutissait des ressources colossales ; son efficacité était des plus nulle »[12]. Le Conseil de Défense des travailleurs et paysans (Совет Рабочей и Крестьянской Обороны), établi en , est chargé de la mobilisation économique, l'Armée rouge ponctionnant la majorité des ressources.
Un commandement-en-chef est institué le , confié au komandarm (командарм : commandant d'armée) Jukums Vācietis (Letton, il était colonel en 1917), remplacé en par le komandarmSergueï Kamenev (un ancien officier d'état-major) jusqu'en 1924. La structure militaire fut renforcée avec la mise en place de deux états-majors, d'une part le quartier-général de toute la Russie (Всероссийский главный штаб, abrégé en Всероглавштаб) chargé des tâches administratives, du recrutement, de la formation et de l'organisation, d'autre part le quartier-général du Conseil militaire de la République (Полевой штаб Реввоенсовета Республики) chargé du commandement opérationnel, les deux fusionnant le .
L'armistice avec les puissances centrales n'ayant pas été renouvelée au bout de deux mois[13], les combats reprennent le , les troupes allemandes et autro-hongroises fonçant par chemin de fer et prenant le contrôle des pays baltes, de la Biélorussie et de l'Ukraine (opération Faustschlag : « coup de poing »). Le , des détachements de volontaires de l'Armée rouge arrêtent les troupes allemandes à Pskov et à Narva ; le devient par la suite la journée de l'Armée rouge. Devant cette menace, le gouvernement russe déménage de Petrograd à Moscou les 10 et et surtout signe le traité de Brest-Litovsk le . Ce traité est finalement dénoncé par la Russie le , profitant de la révolution allemande du . La guerre civile russe prend rapidement de l'ampleur, avec l'affrontement entre les troupes de l'Armée rouge, des armées blanches (dirigées par d'anciens officiers tsaristes), des SR de gauche, des armées vertes (des paysans révoltés), des forces nationalistes (ukrainiennes, baltes, géorgiennes, etc.) et des anarchistes (notamment l'Armée noire, la Makhnovchtchina). Les Blancs bénéficient de l'aide intermittente de forces étrangères (britanniques, grecques, japonaises, françaises, des États-Unis, canadiennes, etc.).
Deux évènements, parmi les nombreuses opérations de la guerre civile, eurent des conséquences plus tard, car liés au culte stalinien. D'une part, en , l'armée du Caucase (blanche) commandée par Wrangel pris Tsaritsyne ; la ville est reprise en par les forces bolcheviques de Timochenko et Vorochilov (rouges), qui ont pour commissaire politiqueStaline : c'est ensuite monté en épingle à tel point que la ville est renommée « Stalingrad » en 1925. D'autre part, vis-à-vis de la jeune République polonaise, l'absence de frontières avec la Russie entraîne des combats dès 1919, qui tournent à une guerre ouverte en 1920 : pour les bolcheviks, il faut reprendre ces territoires russes depuis 1795, tout en exportant la révolution dans le reste de l'Europe en profitant des révolutions berlinoise, bavaroise et hongroise. L'opération Kiev, qui voit les troupes polonaises s'avancer jusqu'au cœur de l'Ukraine en , entraîne une contre-offensive rouge en , qui les repousse. Le front de l'Ouest de Toukhatchevski traverse alors la Biélorussie et entre en Pologne, mais subit une défaite lors de la bataille de Varsovie d'. Toukhatchevski accusa Iegorov (chef du front du Sud-Ouest), Boudienny (chef de la 1re armée de cavalerie, la Кона́рмия, Konarmia) et Staline (son chef politique) de ne pas l'avoir soutenu, préférant conquérir la Galicie et Lvov. L'amitié de Staline avec la « clique des cavaliers » offrit plus tard des postes influents à Timochenko, Vorochilov et Boudienny, mais mena Toukhatchevski et tous ses amis devant un peloton d'exécution.
À partir de 1922, le retour de la paix a pour conséquence la démobilisation partielle de l'Armée rouge des ouvriers et paysans (RKKA), qui de 4,4 millions d'hommes en , passe à 1,4 million en décembre 1921 puis 562 000 en 1923[14]. Selon le futur maréchalGueorgui Joukov, alors commandant de régiment (Комполка, Kompolka, équivalent à un colonel), les casernes sont alors souvent en ruine, les soldats clochardisés et la discipline s'est effondrée[15]. Le , Léon Trotski démissionne de son poste de commissaire aux Affaires militaires et navales, remplacé par Mikhaïl Frounze[16] qui lance plusieurs réformes, mais meurt accidentellement le , laissant sa place au stalinien Kliment Vorochilov (en poste jusqu'en 1934). Une collaboration se met en place avec la Reichswehr à partir de 1921, quelques officiers soviétiques allant étudier en Allemagne, de modestes partenariats industriels sont mis en place avec Junker, Krupp et Rheinmetall, tandis que de petites écoles communes ouvrent à Kazan (tactique blindée), Lipetsk (guerre aérienne) et Saratov (armes chimiques)[17], fonctionnant de 1929 à 1933.
Au cours des années 1930, en prévision d'une « seconde guerre impérialiste » entre les « puissances bourgeoises » qui serait une occasion en or pour « libérer le prolétariat européen », les effectifs progressent lentement, d'abord essentiellement basés sur une sorte de milice territoriale[18] avec des soldats à mi-temps. En 1935, en réaction au réarmement des puissances européennes, Staline accepte la transformation progressive de l'Armée rouge en un corps de cadres professionnels destiné à encadrer une mobilisation ; l'État-Major général (le Генштаб, Genchtab) se développe pour assurer la planification de cette mobilisation de masse. En 1935, l'effectif total est de 930 000 hommes, en 1936 1,1 million, en 1,5 million, à la fin 1939 2 millions, capable de passer à 6,5 millions selon le plan de mobilisation de 1938 (MP 38) applicable en 1939[19]. Le , le commissariat de la Marine est créé, prenant le contrôle de la modeste Flotte rouge et lançant un programme de construction (comprenant les cuirassés de la classe Sovetski Soyouz) : l'objectif est de la développer pour en faire une force océanique.
Le , la Pravda et les radios annoncent que huit des principaux chefs militaires, notamment le maréchal Toukhatchevski et le KomkorOuborevitch, ont été jugés pour « trahison et espionnage » et condamnés à mort (ils sont fusillés le même jour). C'est le début du volet militaire des Grandes Purges (la Iejovchtchina) marqué par de très nombreuses dénonciations, arrestations, tortures et exécutions des cadres : en deux ans disparaissent trois maréchaux sur cinq, les onze commissaires adjoints à la Défense, 14 komandarm (commandant d'armée) sur 16, huit amiraux sur neuf, 60 Komkor (chefs d'un corps) sur 67, 136 Komdiv (dirigeant une division) sur 199, les deux-tiers des kombrig (à la tête d'une brigade) et 35 000 officiers sur 80 000[22].
À partir de 1938, dans un contexte d'inquiétude du Conseil militaire (composé de Staline, Molotov, Kaganovich et Voroshilov), les districts militaires qui couvrent la Biélorussie et l'Ukraine prennent chacun le nom de « district militaire spécial » et sont organisés pour être très rapidement opérationnels, disposant de la majorité des corps mécanisés, des régiments d'artillerie lourde et de ceux d'aviation[23], même si les effectifs restent encore très inférieurs à leur dotation théorique. La signature du pacte germano-soviétique offre un répits temporaire, tandis que la possibilité d'un conflit sur deux fronts devient plus hypothétique après deux batailles frontalières contre le Japon (de juillet à , puis de mai à ). Les années 1939 et 1940 sont consacrées à l'invasion et l'annexion d'une série de territoires formant un glacis protecteur : la moitié orientale de la Pologne (en ), la Carélie finlandaise (guerre d'Hiver, de à ), les pays baltes (en ), ainsi que la Bessarabie et la Bucovine du Nord roumaines (de juin à ). La ligne Staline, qui longue l'ancienne frontière, est abandonnée, au profit de la ligne Molotov, à construire, avec déménagement de nombreux dépôts plus à l'ouest et mise à l'écartement russe des voies ferrées.
L'industrie soviétique, massivement réimplantée à l'est de l'Oural (notamment à Sverdlovsk, Tcheliabinsk, Nijni Taguil et Omsk), produisit des dizaines de milliers de chars (surtout des T-34), de pièces d'artillerie, de canons automoteurs (SU-76, SU-85, etc.), de chasseurs (notamment les La-7 et Yak-3) et d'avions d'assaut (Sturmovik), aidée par les livraisons américaines (via le Transsibérien, l'Iran et les convois de l'Arctique) dans le cadre du programme Prêt-Bail (Lend-Lease) : des camions Studebaker, des jeeps Willys, des chars, quelques voitures blindées, des autochenilles (notamment les SU-57), des motos, des avions, des pièces de DCA, des tracteurs (pour remorquer les chars), des locomotives, des wagons plats (pour le transport ferroviaire), des rails, des radios, des téléphones de campagne, des câbles téléphoniques, des munitions, des explosifs, du carburants, des pneumatiques, des machines-outils, des métaux non-ferreux (cuivre et aluminium), du tissu, des bottes, des rations, du sucre et des boîtes de corned-beef[26] (ces dernières surnommées ironiquement « second front »).
Sur les 34,4 millions de soldats soviétiques mobilisés de 1941 à 1945, 8 668 400 ont été officiellement tués au combat ou par accident, 14 685 593 blessés, 4 059 000 prisonniers (dont 1 103 300 sont morts en captivité) et 157 000 exécutés (après cour martiale). S'y rajoutent les 400 000 partisans (des civils) morts et les 500 000 conscrits (pas encore inscrits comme soldats) morts de 1941, ainsi que les 136 945 morts et 205 924 blessés en 1939-1940 contre le Japon, la Pologne et la Finlande[27]. Les destructions matérielles furent considérables, les deux camps appliquant la politique de la terre brûlée en cas de retraite. Plusieurs grandes agglomérations furent assiégées, pilonnées et prises d'assaut (notamment Odessa, Sébastopol, Léningrad et Stalingrad), recevant ultérieurement le titre de « ville héros » pour leurs sacrifices.
À partir de 1946, les forces armées de l'Union soviétique (Вооружённые Силы Советского Союза), sous l'autorité du ministère de la Défense (Minoboron)[28], de l'État-Major général des forces armées (Genchtab) et de la Direction politique principale (GLAVPU), sont subdivisées en plusieurs composantes :
Il faut y rajouter deux autres forces militaires, d'une part les Troupes de l'Intérieur (semblables à la gendarmerie dans d'autres pays, en complément de la Militsia), qui dépendent du ministère de l'Intérieur (le MVD), d'autre part les gardes-frontières, qui dépendent du MGB de 1946 à 1954, puis du KGB jusqu'en 1991. Une des particularités des forces armées soviétiques est de flanquer chaque commandant d'un « adjoint politique » (замполит, le zampolit) chargé de l'éducation politique dans l'unité[30].
Un des premiers affrontements de la guerre froide se produit lorsque l'Union soviétique ferme les accès terrestres à Berlin-Ouest pour l'occident. L'Ouest répond par un pont aérien conduisant à la fin du blocus.
L'Armée rouge réprime par la force les troubles anti-soviétiques en Hongrie. Cette répression entraînera la mort de milliers de victimes, autant civiles comme militaires.
Un autre affrontement de la guerre froide arrive lorsque l'Union soviétique installe une base de lancement de missiles nucléaires à Cuba. Les Soviétiques acceptent finalement de retirer les missiles après le blocage naval de Cuba par les États-Unis et l'engagement des États-Unis à ne pas envahir Cuba et de retirer les missiles nucléaires de la Turquie.
L'Union soviétique envoie un contingent militaire important pour aider le gouvernement communiste local. Dix ans plus tard, les troupes se retireront sans obtenir le résultat espéré, face aux moudjahidines afghans.
La répartition des unités de l'Armée de terre soviétique a varié pendant le demi-siècle que dure la guerre froide, mais la majorité était placée face aux forces de l'OTAN (en Europe de l'Est et bordant l'Arctique), une autre partie face aux forces du CenTO (en Transcaucasie et en Asie centrale), enfin une dernière partie face à l'Armée populaire de libération chinoise (en Sibérie et dans l'Extrême-Orient russe) à partir de la rupture sino-soviétique (années 1960).
Plusieurs pays voisins sont utilisés comme un glacis protecteur : la Pologne, l'Allemagne de l'Est, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Roumanie, la Bulgarie et la Mongolie. Les forces armées des États communistes européens sont intégrées sous commandement unique au sein du pacte de Varsovie, en compagnie de puissantes forces soviétiques : le groupe des forces d'occupation soviétique en Allemagne (Группа советских оккупационных войск в Германии, ГСОВГ), renommé en 1954 le groupe de forces soviétiques en Allemagne (Группа советских войск в Германии, ГСВГ) puis en 1989 le groupe de forces Ouest (Западная группа войск, ЗГВ) ; le groupe de forces Nord (Се́верная гру́ппа во́йск, СГВ), en Pologne ; le groupe de forces Centre (Центральная группа войск, ЦГВ), en Autriche et Hongrie de 1945 à 1955, puis en Tchécoslovaquie à partir de 1968 ; et le groupe de forces Sud (Южная группа войск, ЮГВ), en Hongrie à partir de 1956.
La défense de l'agglomération moscovite a la particularité d'être confiée à trois formations différentes, obéissant à trois ministères différents :
Le monopole des États-Unis sur l'armement nucléaire est remis en cause dès le par l'explosion près de Semipalatinsk de la RDS-1 (surnommée Первая молния « Premier éclair »), la première arme à fission soviétique. L'URSS peut désormais délivrer des bombes nucléaires en Europe de l'Ouest et sur une partie de l'Amérique du Nord, le bombardier Tu-4 (obtenu par rétro-ingénierie à partir d'un B-29) ayant une autonomie de 5 000 km. Cette situation entraîne le début d'une course aux armements nucléaires qui a duré pendant toute la guerre froide : le principe de la dissuasion nucléaire ne pouvant fonctionner que si l'équilibre de la terreur est maintenu, chacun des compétiteurs tente d'obtenir un avantage technologique sur l'autre, pour qu'il soit décisif en cas de guerre nucléaire. Pour les Soviétiques, le nucléaire n'est dans un premier temps qu'une arme de plus, qui sera forcément utilisée en Europe dès le début du conflit (doctrine Sokolovski) ; elle n'assure à elle seule la dissuasion qu'à partir des années 1960 (officialisé par Brejnev en 1977)[31]. La parade aux bombes nucléaires est vite trouvée, les bombardiers devenant vulnérables face aux nouveaux intercepteurs à réaction (MiG-15 en 1948 et F-89 en 1950), d'où le développement de bombardiers à réaction, presque immédiatement menacés par les missiles sol-air (les S-25 Berkut protègent Moscou dès 1955, les S-75 Dvina le reste de l'URSS à partir de 1957). Les bombes nucléaires deviennent donc obsolètes.
La solution offensive fut le missile balistique, les Soviétiques prenant de l'avance avec dès le premier missile balistique à moyenne portéeR-5 Pobeda (SS-3 pour l'OTAN, portée de 1 200 km, pour frapper l'Europe de l'Ouest à partir de la RDA) et surtout à partir d' le premier missile balistique intercontinentalR-7 Semiorka (SS-6, portée de 6 000 km, assez pour toucher l'Amérique du Nord), révélé le par la mise en orbite de Spoutnik 1. Deux réponses sont trouvées : la possibilité de détruire les missiles avant le lancement, par des attaques aériennes ou une frappe nucléaire préventive, et l’interception en vol par un missile antibalistique. Dans le premier cas, le remède fut de protéger les armes dans des silos à missile enterrés et cuirassés, ou de les rendre très mobiles (sur des véhicules routiers tel que les R-12 installés à Cuba en 1962 ou les RSD-10 alias SS-20 des années 1980) ; dans le second d'abord d'interdire d'avoir un « bouclier anti-missile » complet, limité par le traité ABM de 1972 à la capitale : en 1972-1978 est déployé autour de Moscou tout un système anti-balistique à tête nucléaire(en) (missiles A-350). Ensuite, d'augmenter la vitesse de rentrée dans l'atmosphère (jusqu'à 25 000 km/h), de leur donner des trajectoires hiératiques et de saturer la défense en envoyant des ogives très nombreuses (chaque missile pouvant emporter jusqu'à douze ogives).
La détection des tirs et trajectoires devenant cruciale, l'URSS mit en orbite des satellites militaires espions à partir de (la série Zenit) et installa des radars trans-horizon (le pic-vert russe). Pour déjouer le système radar de détection américain, furent préparées les fusées du programme OGCh (« tête orbitale »), opérationnelles à partir de 1968. Pour détruire les silos adverses par des tirs au but, furent développés des systèmes de positionnement très précis (séries de satellites Tsiklon/Zaliv, Parous et Tsikada) et un missile très puissant (le R-36, alias SS-18 Satan, capable à partir de 1974 de frapper de 11 000 à 16 000 km des cibles multiples). D'autres moyens offensifs furent développés, dans l'optique d'une frappe préventive : avoir une trajectoire indétectable, comme celle d’un missile de croisière (dont la courte portée est compensée par le largage d’un bombardier supersonique comme le Tu-160), ou une trajectoire courte comme celle d’un missile tiré d'un sous-marin (les premiers tirs en plongé eurent lieu de part et d'autre en 1960).
Lors de la crise des missiles de Cuba, l'URSS est encore supplantée par son adversaire (27 297 armes américaines contre 3 332 soviétiques), mais à partir de 1975, elle est l'État possédant le plus d'armes nucléaires, approchant un total de 40 000 ogives en 1985. Cet arsenal est alors confié à 160 bombardiers stratégiques, 1 371 missiles intercontinentaux et 78 sous-marins lanceurs (ces derniers portant 980 missiles). La signature des traités sur la limitation des armements stratégiques (Salt I en 1972 et Salt II en 1979) et l'annonce américaine de l'Initiative de défense stratégique en 1983 ne changèrent pas cette situation.
Le , une tentative de coup d'État à Moscou est menée entre autres par le ministre de la Défense Dmitri Iazov, avec déploiement en ville des chars T-80 et autres blindés des divisions Tamanskaïa et Kantemirovskaïa. Le putsch échoue finalement le , face à l'opposition des parlementaires russes, aux manifestations des Moscovites et aux divisions au sein des troupes des ministères de la Défense et de la Sécurité. Le chef de l'état-major généralSergueï Akhromeïev, putschiste, se suicide.
Ce partage se fait majoritairement en fonction de la garnison des troupes. Par exemple, les unités de l'ancien district militaire de Biélorussie deviennent les forces armées biélorusses, celles du district du Turkestan sont partagées entre les forces armées kazakhes, kirghizes, ouzbèkes et turkmènes, tandis que celles des districts des Carpates, de Kiev et d'Odessa forment les forces armées de l'Ukraine. Les forces armées de la fédération de Russie sont créées le par un décret de Boris Eltsine. Elles comprennent toutes les anciennes forces armées soviétiques sur le territoire russe, les groupes de forces à l'étranger et un certain nombre d'unités et d'installations situées sur le territoire des anciennes républiques soviétiques. Les forces armées russes s'inscrivent dans la continuité directe des anciennes forces armées soviétiques. Elles ont ainsi hérité de 85 % des unités et matériels des forces terrestres, de 65 % des personnels et 40 % des aéronefs des forces aériennes ainsi que de la majorité des forces navales, aéroportées et des troupes de missiles stratégiques.
Mais deux problèmes se posent immédiatement, pour l'armement nucléaire et la marine de guerre. Si la majorité de l'arsenal nucléaire se trouvait en Russie, environ 6 000 armes nucléaires, moitié tactiques et moitié stratégiques, étaient sur les territoires biélorusse, ukrainien et kazakh[33]. Après négociations et échanges de garanties, notamment le mémorandum de Budapest du dans le cas ukrainien, les armes sont déménagées en Russie ou démantelées avant le . L'autre problème concerne la flotte de la mer Noire : elle est majoritairement russophone, mais basée à Sébastopol en Crimée, soit alors sur le territoire ukrainien. Dès , les unités de la flotte refusent de prêter serment de fidélité à l'Ukraine. Il faut attendre le pour une solution de partage, la marine ukrainienne récupérant 17 % des unités de l'ancienne flotte, tandis que la flotte russe développe la nouvelle base de Novorossiïsk.
Cette dislocation de l'URSS entraîne rapidement plusieurs conflits militaires :
↑La Russie passe du calendrier julien au grégorien le . Par convention, les dates du XIXe siècle furent converties du julien au grégorien en rajoutant douze jours ; pour celles du XXe siècle, il faut rajouter treize jours.
↑Dans l'infanterie et l'artillerie de l'Armée impériale russe, le grade d'enseigne (прапорщик), qui correspond au bas de la hiérarchie des officiers, se situe entre celui d'aspirant-chef (зауряд-прапорщик) et celui de sous-lieutenant (подпоручик).
↑Extrait de (ru) Andreï C. Bubnov, Sergeï Sergeevich Kamenev, Robert Petrovich Eidemann et Mikhaïl Nikolaïevitch Toukhatchevski, Гражданская война, 1918-1921 [« La Guerre civile, 1918-1921 »], vol. 1, Moscou, Издательство Военный вестник, , 3 volumes (LCCN43030196), cité dans S. Maksudov (trad. Dominique Négrel), « La composition nationale de l'Armée Rouge d'après le recensement de 1920 », Cahiers du Monde Russe, nos 24-4, , p. 483-492 (lire en ligne).
↑Gueorgui Konstantinovitch Joukov (trad. Sergej Sergeevič Obolenskij), Mémoires : Des années de jeunesse à la bataille de Moscou, t. 1, Paris, Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », , 536 p. (BNF35302133), p. 127.
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↑(en) Steven J. Zaloga et Jim Kinnear, T-34-85 Medium Tank 1944–94, Oxford, Osprey Publishing, coll. « New Vanguard » (no 20), (ISBN1-85532-535-7), p. 18.
↑Henri Dunajewski, « Le lend-lease américain pour l'Union soviétique », Revue d'études comparatives Est-Ouest, nos 15-3, , p. 40-46 (lire en ligne).
↑D'abord ministère des Forces armées de 1946 à 1950, puis ministère de la Guerre et ministère de la Marine de 1950 à 1953, puis ministère de la Défense de 1953 à 1992
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Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, Grandeur et misère de l’Armée rouge : témoignages inédits, 1941-1945, Paris, Éditions du Seuil, , 380 p. (ISBN978-2-02-103867-5).
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Jean Lopez (dir.), L'Armée rouge : innovatrice, libératrice, prédatrice, Paris, éditions Perrin, , 408 p. (ISBN978-2-262-10319-4).
SirJames MacPherson Le MoineBorn(1825-01-24)January 24, 1825Quebec City, Lower CanadaDiedFebruary 5, 1912(1912-02-05) (aged 87)Spencer Grange, Sillery, Quebec, CanadaResting placeMount Hermon Cemetery, Sillery, QuebecOccupationsAuthorhistorianornithologistfolkloristbarristerRelativesBenjamin-Henri Le Moine (brother)[1][2] Sir James MacPherson Le Moine (24 January 1825 — 5 February 1912) was a Canadian author and barrister. He was involved with the Literary and Historical S…
Frederick BrownellLahirFrederick Gordon Brownell(1940-03-08)8 Maret 1940Bethlehem, Free State, Afrika SelatanMeninggal10 Mei 2019(2019-05-10) (umur 79)Pretoria, Gauteng, Afrika SelatanDikenal atasPerancang bendera Namibia dan Afrika SelatanTanda tangan Frederick Gordon Brownell OMSS SM & Bar MMM KStJ[1] (8 Maret 1940 – 10 Mei 2019)[2] merupakan ahli veksilologi dan genealogi asal Afrika Selatan. Frederick merancang bendera Namibia dan Afri…
Dua anak bermain cilukba (lukisan 1895 karya Georgios Jakobides ). Cilukba (dalam bahasa inggris disebut Peekaboo) adalah bentuk permainan yang terutama dimainkan bersama bayi. Dalam permainan ini, satu pemain menyembunyikan wajah mereka, bisa dengan menutupnya dengan tangan atau sembunyi dibalik benda tertentu. Kemudian secara tiba-tiba sang pemain muncul kembali ke pandangan yang lain, lalu mengatakan Cilukba!. Cilukba menggunakan struktur dasar dari semua lelucon yang baik — kejutan yang se…
Civil conflicts within ancient Rome This article is about Roman external civil wars, revolts and rebellions. For wars and battles ancient Rome fought against external enemies, see List of Roman external wars and battles. This article includes a list of general references, but it lacks sufficient corresponding inline citations. Please help to improve this article by introducing more precise citations. (November 2018) (Learn how and when to remove this template message) This list of Roman civil wa…
Artikel ini memiliki beberapa masalah. Tolong bantu memperbaikinya atau diskusikan masalah-masalah ini di halaman pembicaraannya. (Pelajari bagaimana dan kapan saat yang tepat untuk menghapus templat pesan ini) artikel ini perlu dirapikan agar memenuhi standar Wikipedia. Masalah khususnya adalah: Kesalahan penggunaan huruf kapital Silakan kembangkan artikel ini semampu Anda. Merapikan artikel dapat dilakukan dengan wikifikasi atau membagi artikel ke paragraf-paragraf. Jika sudah dirapikan, silak…
Kapal pertama Kelas Teluk Bintuni Karier (ID) ProduksiPT DRU Mulai dibuat 2019 Diluncurkan Harga Unit - Dibeli2019 oleh TNI Angkatan Laut Status Pelabuhan utamaArmada Timur TNI-AL Karakteristik umum Berat benaman 5200 ton Panjang 120 meter (393,70 ft) Lebar 13 meter (42,65 ft) Draft3 meter (9,84 ft)Tenaga penggerakmesin diesel 2 x STX MAN 9L27 / 38 Kecepatan maksimum 16 knot Awak kapal 300 orang Persenjataan1× 40mm kanon Bofors1× 20mm kanon Oerlikon2× senapan berat(2×1) KRI Te…
فيسينتي مورينو مورينو مدربا لخيريث عام 2009 معلومات شخصية الميلاد 28 أكتوبر 1974 (العمر 49 سنة)منزل نصر الطول 1.88 م (6 قدم 2 بوصة) مركز اللعب وسط الجنسية إسبانيا معلومات النادي النادي الحالي الشباب (مدرب) مسيرة الشباب سنوات فريق Catarroja CF [الإنجليزية] ليفانتي 1992–1994 …
Friedrich GuggenbergerBorn(1915-03-06)6 March 1915Munich, Kingdom of Bavaria, German EmpireDied13 May 1988(1988-05-13) (aged 73)Erlenbach am Main, West GermanyAllegiance Nazi Germany West GermanyService/branch Kriegsmarine German NavyYears of service1934–45 (Kriegsmarine)1956–72 (Bundesmarine)RankKonteradmiralCommands heldU-28U-81U-847U-513Battles/warsWorld War II Battle of the Atlantic Great Papago Escape AwardsKnight's Cross of the Iron Cross with Oak Leaves F…
Rhododendron fortunei Klasifikasi ilmiah Kerajaan: Plantae (tanpa takson): Tracheophyta (tanpa takson): Angiospermae (tanpa takson): Eudikotil (tanpa takson): Asterids Ordo: Ericales Famili: Ericaceae Genus: Rhododendron Spesies: Rhododendron fortunei Nama binomial Rhododendron fortuneiLindl. Rhododendron fortunei adalah spesies tumbuhan yang tergolong ke dalam famili Ericaceae. Spesies ini juga merupakan bagian dari ordo Ericales. Spesies Rhododendron fortunei sendiri merupakan bagian dari genu…
Questa voce sull'argomento calciatori italiani è solo un abbozzo. Contribuisci a migliorarla secondo le convenzioni di Wikipedia. Segui i suggerimenti del progetto di riferimento. Bassano Daccò Nazionalità Italia Calcio Ruolo Centrocampista Carriera Squadre di club1 1920-1921 AC Libertas? (?)1922-1923 Milan5 (0)1923-1925 Fanfulla? (1)1925-1931 Pro Lissone? (?)1931-1932 Farini (Milano)? (?) 1 I due numeri indicano le presenze e le reti segnate, per le sole partit…
1894 United States gubernatorial elections ← 1893 November 6, 1894[a] 1895 → 28 governorships Majority party Minority party Party Republican Democratic Seats before 16 25 Seats after 23 19 Seat change 7 6 Seats up 12 13 Seats won 19 7 Third party Fourth party Party Populist Silver Seats before 3 0 Seats after 1 1 Seat change 2 1 Seats up 3 0 Seats won 1 1 Democratic gain …
American chemist (1914–2011) Bryce CrawfordBorn(1914-11-27)November 27, 1914New Orleans, LouisianaDiedSeptember 16, 2011(2011-09-16) (aged 96)Arden Hills, MinnesotaAlma materStanford UniversityAwardsNational Academy of Sciences; Priestley MedalScientific careerFieldsPhysical ChemistryInstitutionsUniversity of Minnesota Bryce Low Crawford Jr. (November 27, 1914 – September 16, 2011)[1] was an American scientist. He worked for decades as a professor of physical chemistry …
Bodily damage resulting from working Partial stadium collapse at Big12 college football championship - 2005 An occupational injury is bodily damage resulting from working. The most common organs involved are the spine, hands, the head, lungs, eyes, skeleton, and skin. Occupational injuries can result from exposure to occupational hazards (physical, chemical, biological, or psychosocial), such as temperature, noise, insect or animal bites, blood-borne pathogens, aerosols, hazardous chemicals, rad…
United States Army Air Forces general This article is about the World War II-era general. For the Pennsylvania State Representative, see George T. Kenney. George KenneyGeneral George C. KenneyBirth nameGeorge Churchill KenneyBorn(1889-08-06)August 6, 1889Yarmouth, Nova Scotia, CanadaDiedAugust 9, 1977(1977-08-09) (aged 88)Bay Harbor Islands, Florida, U.S.Place of burialArlington National CemeteryAllegiance United States of AmericaService/branch United States Army Army Air Service…
Human settlement in EnglandWheatleyWheatleyLocation within HampshireOS grid referenceSU784400Civil parishBinstedDistrictEast HampshireShire countyHampshireRegionSouth EastCountryEnglandSovereign stateUnited KingdomPoliceHampshire and Isle of WightFireHampshire and Isle of WightAmbulanceSouth Central List of places UK England Hampshire 51°09′18″N 0°52′45″W / 51.15505°N 0.87922°W / 51.15505; -0.87922 Wheatley is a hamlet in the East Hampshire…
Church cantata by Johann Sebastian Bach Also hat Gott die Welt geliebtBWV 68Church cantata by J. S. BachChristiana Mariana von Ziegler, author of the cantata textOccasionPentecost MondayCantata textChristiana Mariana von ZieglerBible textJohn 3:18Choraleby Salomo LiscowPerformed21 May 1725 (1725-05-21): LeipzigMovements5Vocal SATB choir solo: soprano and bass Instrumentalhorncornetto3 trombones2 oboestaille2 violinsviolavioloncello piccolocontinuo Also hat Gott die Welt ge…
此條目需要补充更多来源。 (2021年7月4日)请协助補充多方面可靠来源以改善这篇条目,无法查证的内容可能會因為异议提出而被移除。致使用者:请搜索一下条目的标题(来源搜索:美国众议院 — 网页、新闻、书籍、学术、图像),以检查网络上是否存在该主题的更多可靠来源(判定指引)。 美國眾議院 United States House of Representatives第118届美国国会众议院徽章 众议院旗帜…