Il part en Allemagne pour le Service du travail obligatoire (STO) où il fera du dessin industriel « Employé dans une usine à Chemnitz, près de Dresde, il
pratiqua pendant deux ans le dessin industriel, tout en crayonnant à côté [4] ». Rentré en France, il décide de devenir dessinateur.
Là, il fait la connaissance de ses condisciples, dont Josée Dirat, qui deviendra son épouse, inscrite à l'atelier de Jean Dupas (1882-1964)[2],[5]. Dès 1946, Granier pratique l'eau-forte par esprit de contradiction selon ses propres termes : « Je faisais de l'eau-forte, peut-être par esprit de contradiction, car le but de tous les élèves, c'était le prix de Rome et le règlement imposait que la plaque soit gravée au burin[6]. »
À partir de 1950, Granier commence à travailler sur le thème de la tauromachie, et produit plusieurs suites de planches, des estampes et des portfolios. Sa première eau-forte sur cuivre, La Cornada () et la deuxième, La Cornada avec peón au quite, décrivent deux étapes du moment où un torero se fait prendre par le taureau[8]. L'œuvre gravé tauromachique de Jean-Marie Granier devait être une Tauromaquia, comme celles de Goya ou de Pablo Picasso[9], pour illustrer le texte de Pepe Hillo : Tauromaquia completa. En Espagne, Granier a l'ambition d'illustrer toutes les passes. Il commence à exécuter huit petites pointes sèches qu'il veut reprendre au burin, mais c'est un échec. Deux des petites plaques sont gâchées. Il ne maîtrise pas encore la technique du burin, ce n'est qu'au bout d'un grand nombre d'échecs qu'il obtient ces premières gravures. Rentré en France, en été 1952, il se sent prêt à graver douze burins pour le texte de Pepe Hillo. Mais il abandonne finalement et il ne reste de ces premiers travaux en France que quelques plaques de cuivre[10].
En 1959, nommé professeur à l'école supérieure des beaux-arts de Nîmes, il va y enseigner jusqu'en 1976. À partir de 1963, une période de recherche et d'analyse par le dessin et la pointe sèche commence pour lui après un an de cécité totale due à une blessure à l'œil mal soignée, qui lui a fait perdre la vue[11].
Dès 1967-1968, en recouvrant ses forces, l'artiste accorde une attention particulière au mouvement[11]. De 1972 à 1978, quatre expositions personnelles (trois à Nîmes et une à Paris) initient le succès commercial de Granier et sa reconnaissance par la critique[11].
En 1976, Jean-Marie Granier est nommé professeur de dessin à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris. En 1979, il y devient professeur de gravure, poste que Cami occupait autrefois[11]. Il sera successivement : « chargé de mission auprès des bibliothèques de Nîmes (1987-89), membre de l’Institut (Académie des beaux-arts) (1991) et de la Real Academia de bellas artes de San Fernando, Madrid (Espagne), membre du Comité national de l’estampe, sociétaire de la Jeune Gravure contemporaine, membre du comité du Salon des réalités nouvelles, membre honoraire de l’académie de Nîmes, administrateur du château de Lourmarin[2]. »
Élu membre de l'Académie des beaux-arts le au fauteuil de Roger Vieillard, il est reçu sous la Coupole le par le président de l'Académie des beaux-arts, le sculpteur Jean Cardot. Il devient lui-même président de l'Académie à deux reprises, en 1994[12] et en 1999[13].
1959 : Le Petit cochon de pain d'épice de Léopold Chauveau[18], éditions La Farandole, illustration à quatre mains avec sa femme, créditée ici José Granier.
1975 : galerie Danièle Crégut à Nîmes, « 20 burins sur le thème des Cévennes »
1976 : château d'Aubenas, « gravures et dessins », exposition organisée par Jean Charay
1978 : galerie Danièle Crégut, « gravures et dessins »
1978 : galerie rue Mazarine à Paris
1984 : rétrospective de l'œuvre gravée, organisée par Victor Lassalle au musée des beaux-arts de Nîmes, le catalogue rédigé par Danièle Crégut inventorie 3 000 numéros
↑Il fait partie de la 21e promotion artistique, où il retrouvera quelques-uns des condisciples cités précédemment, et également : Martine Charron, Camille Hilaire, Henri Laville, boursier de Bordeaux, le sculpteur Georges Nadal, André Pédoussaut, Claude Pettitet venant de la Villa Médicis, Claude Samson et Luc Simon.
R. Gérard, Jean-Marie Granier, graveur dans Le Courrier graphique, no 92
J. Carrière, Vingt burins sur le thème des Cévennes, catalogue de l'exposition Galerie D. Crégut, Nîmes, 1975
J. Charay, Gravures et dessins, Catalogue de l'exposition de Nîmes, 1976
F. Mouton Pincemaille, Érotisme et techniques de la gravure dans l'estampe contemporaine, maîtrise d'enseignement des arts plastiques, Paris-I, 1978
Bartholomé Bénassar, Le retour de Stevenson dans les Cévennes, de la Montagne à l'Homme, Toulouse, 1979
F. Woimant, Jean-Marie Granier dans Les Nouvelles de l'Estampes no 54, Paris, 1980
Bartolomé Bennassar, Michel Duport, Pierre Dupuy, Jean-Louis Vidal et Danièle Crégut, Jean-Marie Granier, l'œuvre gravé tauromachique 1950-1952 : catalogue raisonné établi par Danièle Crégut, Nîmes, Éditions D.C, , 224e éd., 40 p.
1000 exemplaires numérotés : de 1 à 10 avec un dessin et une gravure originale, 20 exemplaires de 11 à 30 avec une gravure, 970 exemplaires de 31 à 1000. Quelques exemplaires hors commerce versés aux auteurs marqué H.C
Michel Melot, Danièle Crégut et Victor Lasalle, Jean-Marie Granier : catalogue de l'exposition de son œuvre Nîmes, Nîmes, Musée des beaux-arts de Nîmes, 1983-1984, 261 p.
exposition du 2 décembre 1983 au 31 janvier 1984
Danièle Crégut, Thèse Université de Paris I Panthéon Sorbonne, Paris, 1981