Président à vie est un titre utilisé par certains chefs d'État qui accorde à un président élu un mandat à durée illimitée ou indéterminée. Le titre confère parfois au titulaire le droit de désigner ou de nommer un successeur. L'utilisation du titre de « président à vie » plutôt que d'un titre traditionnellement autocratique, tel que celui d'un monarque, implique la subversion de la démocratie libérale par le titulaire (bien que les républiques ne soient pas nécessairement démocratiques en soi). En effet, un président à vie peut parfois établir par la suite une monarchie autoproclamée, telle que Henri Christophe en Haïti. Ainsi, un président à vie est souvent synonyme de dictateur.
Similitude avec la monarchie
Un président à vie peut être considéré comme un monarquede facto. Certains États par le passés, et encore le Vatican au XXIe siècle, ont d’ailleurs été des monarchies électives, où le souverain est élu par une assemblée (généralement de nobles). Outre le titre, les politologues ont donc souvent du mal à différencier un État dirigé à vie par un président (en particulier un État qui hérite du travail d'une dictature familiale) et une monarchie. Dans son projet de gouvernement à la Convention constitutionnelle des États-Unis, Alexander Hamilton proposa que le chef de l'exécutif soit un gouverneur élu à vie pour bien se conduire, reconnaissant qu'un tel arrangement pourrait être considéré comme une monarchie élective. C'est pour cette raison même que la proposition a été rejetée par la Convention. Une différence notable entre un monarque et certains présidents dits à vie repose sur le fait que le successeur du président ne possède pas nécessairement un mandat à vie, comme au Turkménistan.
Désigné par Adolf Hitler pour lui succéder à la présidence du Troisième Reich, il nomme après le suicide de Joseph Goebbels, le gouvernement de Flensburg. Il est arrêté le 23 mai 1945 par les alliés avec les derniers membres du gouvernement marquant la fin de Troisième Reich. Il sera jugé au tribunal de Nuremberg et condamné à 10 ans de prison.
Resté dans les mémoires pour avoir pris part à l'établissement d'un Commonwealth républicain d'Angleterre (ainsi qu'en Irlande et en Écosse), puis pour en être devenu le lord-protecteur. Il est également l'un des commandants de la New Model Army — ou « Nouvelle Armée idéale » —, vainqueur des royalistes lors de la Première révolution anglaise. Après la mise à mort du roi Charles Ier en 1649, il se hisse à un rôle de premier plan au sein de l'éphémère Commonwealth d'Angleterre, conquérant l'Irlande et l'Écosse, et règne en tant que lord-protecteur de 1653 jusqu'à sa mort, causée par la malaria, en 1658.
Le 6août1825, Antonio José de Sucre réunit le Congrès du Haut-Pérou qui donna naissance à la République de Bolivie, nommé ainsi en l'honneur de Bolívar. Celui-ci devint président de la Bolivie le 11 août 1825 et le resta jusqu'au 1er janvier 1826. La Constitution de 1826, bien qu'elle ne fut jamais utilisée, fut écrite par Bolívar lui-même. En 1826, Bolívar appela au Congrès de Panama, la première conférence réunissant les pays nouvellement indépendants d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale. Ce congrès avait pour but la création d'une confédération de pays hispano-américains mais échoua en raison des rivalités personnelles et des divergences d'intérêts régionaux, ce qui mit fin au rêve de Bolívar d'un continent uni.
En décembre 1825, le maréchal Antonio José de Sucre est élu président à vie du pays, succédant à Simón Bolívar[1]. Il quitte le pouvoir en 1828 pour se présenter à l'élection présidentielle de Colombie. Il est élu mais meurt assassiné à Berruecos, en Colombie, peu de temps après.
En janvier 1827, Andrés de Santa Cruz devient président du Pérou. Il démissionne le 9 juin pour passer au Chili où il devint ministre plénipotentiaire de Bolivie. Arrivée à La Paz, il prend le pouvoir et se fait proclamer président à vie de la Bolivie en 1829, pays qu'il dirigera pendant près de 10 ans. Début des années 1830 il fut appelé par le président péruvien Orbegoso, pour remettre de l'ordre dans le pays, ce pourquoi il entreprit une campagne militaire. À l'issue de cette campagne, il prend les pleins pouvoirs au Pérou et instaure la Confédération péruvio-bolivienne. Il est renversé en 1839 après l'effondrement de la Confédération.
Au pouvoir depuis 1848, il accède à la présidence à vie et instaure un régime autoritaire et contrôle le pays grâce à l'armée. En 1855, il quitte le pouvoir en faveur de son gendre et successeur désigné, Jorge Córdova. Après la chute et l'assassinat de celui-ci le 23 octobre 1861, il tente de reprendre le pouvoir mais est assassiné par le général Mariano Melgarejo en 1865.
Gendre et fidèle disciple du général Belzu, il fut le successeur désigné de ce dernier avant de devenir à son tour président à vie après le départ de son beau-père. D'abord réformateur, il poursuit cependant la politique autoritaire de son prédécesseur, ce qui déclenche de nouvelles révoltes dans le pays. Lorsque la guerre civile fait rage, il prend la tête de l'armée gouvernementale et combat les rebelles. Mais il est vaincu lorsque la capitale tombe entre les mains des rebelles en 1857. Emprisonné, il est assassiné par ces derniers en 1861.
En décembre1864, Melgarejo se retourne contre le président José María de Achá et vainc ses forces ainsi que celles de l'ancien président Belzu, qui tente également de reprendre le pouvoir. Il parvient à prendre le pouvoir, à éliminer Belzu et se proclame président à vie de Bolivie. Dès son arrivée au pouvoir, il écrase l'opposition et s'attaque aux droits traditionnels des indigènes, les chassant de leurs terres. Il est l'archétype même du dictateur, qui ne gouverne que par la terreur, la force de sa personnalité et son machisme. Le comportement de Melgarejo galvanise l'opposition, et l'oblige à s'unir pour le renverser le 15janvier1871. Il est assassiné quelques mois après sa chute.
Héros de la guerre du Chaco, Busch est le responsable du coup d'État contre le président José Luis Tejada en 1936. Il favorise l'installation d'un président de jure en la personne de David Toro, alors que Busch dirige de facto le pays. En juillet 1937, il écarte Toro et assume lui-même la présidence en s'attribuant les pleins pouvoirs. En avril 1939, dans l'incapacité de gouverner du fait de l'obstruction de l’Assemblée nationale, il se déclara dictateur. Il meurt le 23 août 1939, dans des circonstances étranges. Il se serait suicidé en se tirant lui-même une balle dans la tête, bien que beaucoup soupçonnèrent un assassinat de la part de ses opposants.
Villarroel mène un coup d'État contre le président Enrique Peñaranda et devient donc président de facto du pays, à la suite d'une alliance entre son parti politico-militaire nationaliste, la Razón de Patria, et le Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR). Il accède à la présidence le 20décembre1943, à l'âge de 35 ans, faisant de lui l'un des plus jeunes titulaires de la fonction de président de la Bolivie. Proche du fascisme, il est contesté, autant des groupes socialistes que conservateurs, et perd violemment le pouvoir et la vie le 21juillet1946, au cours d’un soulèvement populaire encouragé par les États-Unis.
Suárez dirige un coup d'État le 19 août 1971 avec l'aide du régime militaire brésilien et des États-Unis. Il occupe alors le poste de « président de facto » et instaure une dictature militaire. Il interdit les partis politiques (y compris ceux de ses alliés) et reçoit l'appui des États-Unis en raison de son anticommunisme. Dictateur durant sept ans, il est responsable de très nombreuses atteintes aux droits de l'homme, laisse une des plus importantes dettes extérieures de la Bolivie et son gouvernement devient l'un des plus corrompus de l'histoire du pays. Il est renversé en 1978. Après sa chute, il est cependant candidat à plusieurs reprises aux élections présidentielles suivantes et est finalement élu président constitutionnel le 6août1997. Après des manifestations, il démissionne le 7août2001.
Chef de la révolution de 1930, il mène le coup d'État qui renverse le président Washington Luís et met fin à la Vieille République. Proclamé président de la République le 3 novembre 1930, Vargas instaure un régime de plus en plus autoritaire[2]. Après le soulèvement communiste de 1935, il met en place un État fasciste : l'Estado Novo (« État nouveau »), et s'attribue les pleins pouvoirs à vie. Son régime fut appuyé par la bourgeoisie conservatrice, quelques secteurs des classes moyennes et par de nombreux ouvriers, sensibilisés par l'image de Vargas comme « Père des pauvres ». Si la classe ouvrière bénéficia des réformes sociales mises en œuvre, tel ne fut pas le cas des nombreux domestiques et ouvriers ruraux[3]. Le régime prit fin le avec la destitution de Vargas par les militaires et l'organisation d'élections. Quelques années plus-tard, sous le nouveau régime républicain, il est élu président de la République au suffrage universel direct en 1951. De plus en plus contesté par les conservateurs qui l'accusent de vouloir rétablir la dictature, il se suicide en 1954 en se tirant une balle dans le cœur au palais de Catete.
Le maréchal Castelo, Chef d'État-Major de l'Armée de Terre du Brésil[4], effectue le putsch militaire et civil qui chasse du pouvoir le président João Goulart en . Élu président du pays par le Congrès, il mit immédiatement en route des réformes économiques et politiques. Par décret, il abolit tous les partis politiques, se succédant à lui-même à la tête de l'État comme président à vie et força le Congrès à voter une loi qui lui permettait de choisir son futur successeur, donnant ainsi naissance au régime militaire, qui perdura jusqu'en 1985. Castelo fit aussi adopter une nouvelle Constitution avant de choisir son dauphin, le ministre de la Guerre de l'époque, Arthur da Costa e Silva, pour lui succéder, le . Malgré cette désignation, il conserve la réalité du pouvoir en tant que leader de la dictature militaire jusqu'à sa mort. Il meurt le 18 juillet 1967 dans un accident d'avion près de Fortaleza.
Successeur désigné du maréchal Castelo, le maréchal Costa Silva obtient officiellement le pouvoir suprême après le décès accidentel de Castelo en juillet 1967. Confirmé comme son successeur constitutionnel, il maintient le régime militaire avec les « actes institutionnels », dont les premiers sont rédigés par Francisco Campos, l'ex-conseiller juridique du dictateur Vargas, et qui imposent progressivement le caractère dictatorial du régime. L'Acte institutionnel no 5 du 13 décembre 1968, promulgué par Costa Silva, dissout le Congrès, donne au président des pouvoirs dictatoriaux, suspend la Constitution, impose la censure[5] et abroge la plupart des libertés individuelles[6]. Un code de procédure pénale militaire autorise l'armée et la police à arrêter, puis à emprisonner, hors de tout contrôle judiciaire, tout « suspect »[7]. Les anciens présidents Juscelino Kubitschek (1956-1961), Jânio da Silva Quadros (janvier-septembre 1961) et João Goulart (1961-1964) sont privés de leurs droits civiques et exclus de la vie politique. Malade et souffrant de problèmes cardiaques, Costa Silva cède le pouvoir le 14 octobre 1969 et meurt deux mois plus-tard, le 17 décembre. Le général Emílio Garrastazu Médici remplace Costa e Silva et intensifie la « guerre sale » contre la population civile. La dictature perdure ainsi jusqu'en 1985 mais sans président à vie.
Au pouvoir, le général Jean Bedel Bokassa[8] renforce son emprise dictatoriale, s'autoproclame président à vie le puis se promeut maréchal le 19 mai 1974. Le , il forme un nouveau gouvernement, crée le poste de Premier ministre et nomme Élisabeth Domitien, qui fut la première femme à occuper ce poste en Afrique. Bokassa eut de l'admiration pour Napoléon Bonaparte[9] et voulut dès lors imiter le consul qui se sacra empereur. Les références à Napoléon durant le sacre furent nombreuses, tel l'aigle impérial, la date (le , à deux jours près de la date anniversaire du sacre napoléonien le 2 décembre 1804) ou le dispositif inspiré de la fresque de David[10]. Il est définitivement chassé du pouvoir en 1979 et remplacé par le président David Dacko.
Alors général, Kolingba démet le président Dacko de ses fonctions le 1er septembre 1981 et suspend la Constitution. Kolingba dirige alors le Comité militaire de redressement national qui détient tous les pouvoirs jusqu'à sa dissolution en septembre 1985. Il cherche à se démarquer de son prédécesseur Bokassa et à redorer le blason de son pays[11], mais instaure de fait une dictature militaire. Le , un référendum permet tout à la fois l'adoption d'une nouvelle Constitution et la désignation de Kolingba comme président à vie[12]. En 1991, à la suite d'une série de grèves et de manifestations, il consent au multipartisme qu'il avait interdit[11]. En 1993, il est contraint de renoncer au pouvoir à vie et perd l'élection présidentielle suivante.
Au XXIe siècle, le président chinois Xi Jinping, au pouvoir depuis 2013, peut potentiellement devenir président à vie à la suite de l'abolition de la disposition constitutionnelle qui limitait la présidence chinoise à deux mandats de cinq ans[13],[14]. En raison de sa pratique du pouvoir très personnalisée, marquant une rupture avec l'effacement relatif de ses prédécesseurs, de son exaltation du sentiment national chinois et de sa mainmise totale sur le Parti, Xi est souvent présenté comme le dirigeant le plus puissant et le plus autoritaire de Chine depuis Mao Zedong. À la suite d’une modification de la Constitution, il peut théoriquement rester président pour une durée illimitée. Par ailleurs, la « pensée » de Xi Jinping est inscrite dans la doctrine et la constitution du Parti communiste, un privilège jusqu'ici réservé à Mao.
Lennox Sebe établit un régime despotique, devenant en 1983 « président à vie » ; son frère Charles est le chef de son service de renseignement, mais se retourne contre lui et tente un coup d'état cette année-là. Charles enlèvera en 1987 Kwame Sebe, fils de Lennox. Alors que Lennox Sebe est en voyage à Hong Kong, son gouvernement est renversé en 1990 par le général Oupa Gqozo, qui instaure une dictature militaire.
Kim Il-sung occupa les postes de premier ministre de 1948 à 1972 et de président de la République à partir de 1972, tout en dirigeant sans interruption jusqu'à sa mort le Parti du travail de Corée. Il était couramment désigné du titre de Grand Leader (위대한 수령, widaehan suryŏng). Il fut surnommé le « Président éternel » ou « professeur de l'humanité tout entière ». Son fils Kim Jong-il lui succéda à la tête du parti et du régime. Son petit-fils, Kim Jong-un, est l'actuel dirigeant de la Corée du Nord ce qui, sur trois générations, fait de la famille Kim la première dynastie communiste de l'histoire.
Kim Jong-il succède à son père, Kim Il-sung, qui a dirigé le pays entre 1948 et 1994. Appelé le « Cher dirigeant » (친애하는 지도자, chinaehaneun jidoja ; également traduit par « Dirigeant bien-aimé »), il occupe alors les fonctions de président du Comité de la défense nationale et de secrétaire général du Parti du travail de Corée. En 2010, il est listé à la 31e place des personnalités les plus puissantes au monde par le magazine Forbes.
Militaire et membre de la Garde nationale, Trujillo renverse en 1930 le président Horacio Vásquez par un coup d'État et se propulse au pouvoir. Dans les faits, de 1930 à sa mort en 1961, il exerce un pouvoir sans partage sur le pays. Après avoir imposé le Parti dominicain comme parti unique dans le pays, son anticommunisme et son conservatisme lui permettent de disposer du soutien des États-Unis, de l’Église, de l'armée et des classes aisées. Exaltant le nationalisme dominicain et la xénophobie envers les Haïtiens, son régime fait massacrer en plusieurs milliers d'immigrants haïtiens[15]. Il instaure autour de sa personne un culte de la personnalité, se fait officiellement appeler « Son Excellence le généralissime docteur Rafael Leonidas Trujillo Molina, Honorable Président de la République, Bienfaiteur de la Patrie et Reconstructeur de l'Indépendance Financière », fait construire des milliers de statues à son effigie, rebaptise la capitale du pays Ciudad Trujillo et organise une grande fête nationale pour célébrer les 25 ans de son règne en 1955. Il est assassiné par des militaires dominicains le lors d'un déplacement automobile.
Le , son père est assassiné par des militaires rebelles à la dictature, soutenus par le gouvernement américain. En déplacement alors en France, Ramfis revient le et dirige la répression, mais autorise également l'Organisation des États américains à envoyer des observateurs dans le pays[16]. Il s'empare du pouvoir et maintient le régime de son père tout en ouvrant la voie vers une démocratisation du pays. À la tête des forces armées, il est cependant renversé et contraint à l'exil. La République dominicaine demande son extradition, par la voix de Rafael Filiberto Bonnelly(en), président à partir de [17]. Charles de Gaulle finit par l'accorder en 1965[18], mais le couple rejoint l'Espagne, où Ramfis retrouve également sa mère et sa sœur. Il meurt le 17 décembre 1969, après un accident de voiture.
À partir de 1939, celui qu'on appelle le Caudillo, le généralissime ou le chef de l'État, instaure une dictature militaire et autoritaire, corporatiste mais sans doctrine claire, si ce n’est un ordre moral et catholique, marqué par l’hostilité au communisme et aux « forces judéo-maçonniques », et soutenu par l'Église catholique. Bien que d'abord soutenu par les régimes fascistes et nazis, Franco louvoie durant la Seconde Guerre mondiale, maintenant la neutralité officielle de l’Espagne, tout en soutenant les puissances de l'Axe en leur envoyant notamment la division Azul pour combattre sur le front de l'Est. En 1969, Franco désigna officiellement Juan Carlos comme son successeur. Les dernières années de la dictature sont notamment marquées par l’irruption de nouvelles revendications (ouvrières, étudiantes, régionalistes notamment basques et catalanes), des attentats (qui coûtent la vie au premier ministre Carrero Blanco) et par la répression contre les opposants. Franco meurt le , après une longue agonie ponctuée par de multiples hospitalisations et opérations à répétition.
Le 8 décembre 1850, dans un contexte de guerre avec la Colombie, le président Noboa prend les pleins pouvoirs et se fait élire « chef suprême de la République » par décret. L'autoritarisme du gouvernement est à son apogée. Le général Urbina, ancien proche de Noboa, prend conscience de la dérive dictatoriale de la présidence. Il s'éloigne de plus en plus de Noboa et quitte même son poste de chef de la garnison de Guayaquil. Sous le prétexte que Noboa avait mis en danger l'intégrité National, Urbina demanda au général Francisco Robles García, nouveau chef de la garnison de Guayaquil, d'arrêter Noboa et de le transférer immédiatement sur un navire ancré dans le port. Noboa est emprisonné dans le même bateau que celui dans lequel il s'était rendu à Guayaquil. Le 17 juillet, il est transféré au Pérou. Le 19 juillet 1851, Urbina est proclamé président de la République. Noboa reste au Pérou jusqu'en 1855 , année de son retour dans son pays[19].
Conservateur, Moreno prit les pleins pouvoirs en 1859 et renversa le dernier gouvernement républicain au profit d'un régime autoritaire. Dirigeant l'Équateur de 1859 jusqu'à sa mort avec un pouvoir quasi absolu, il réprime les révoltes et réunifie le pays durant la guerre civile qui oppose ses partisans face aux républicains. Il instaure un régime autocratique, et participe à donner une image internationale à l'Équateur. Autoritaire, il réprime la révolte et met fin à la guerre contre les républicains en 1860, avec la réunification du pays[20]. Fervent catholique, il consacra son pays au Sacré-Cœur en 1873 et fut assassiné en 1875.
Rappelé pour prendre la tête d'un nouveau mouvement révolutionnaire qui éclate le à Guayaquil, Alfaro est proclamé "Chef suprême de la République". Cette date marque le début de la Révolution libérale. Après une bataille décisive à Gatazo, près de la ville d'Ambato, Alfaro entre victorieusement à Quito le 24 septembre 1895, mais y est accueilli froidement. La guerre se termine avec la conquête du sud et du nord du pays, et Alfaro convoque une Assemblée constituante en 1896. Les deux priorités du nouveau gouvernement sont l'instauration d'un État laïc (exemplifié par fondation du Instituto Nacional Mejía en 1897[21]) et la consolidation de l'État national par la construction du chemin de fer de Quito à Guayaquil. Alfaro et ses partisans sont transférés de Guayaquil à Quito, par le chemin de fer, et laissés le aux mains d'une foule déchaînée par la propagande haineuse de ses adversaires. Ils sont lynchés, puis trainés au travers de la ville jusqu'à El Ejido, dans les faubourgs, où ils sont incinérés.
Les actions de Jules César sont copiées par Napoléon Bonaparte, nommé « Premier consul à vie » en 1802, avant de s'élever au rang d'empereur des Français deux ans plus tard. En plus, il obtient un droit de regard sur son successeur. C’est une première étape vers un régime au sein duquel le chef d’État peut se reproduire. Ce plébiscite est accepté par le peuple, puis par sénatus-consulte. La Constitution de l’an X modifie la composition du Tribunat en réduisant ses membres de cent à cinquante. Cela abaisse encore un peu plus les assemblées et le pouvoir du Sénat s’accroît sur le plan législatif. Dès février 1800, Napoléon s’est installé aux Tuileries et y a progressivement installé une cour qui ne cesse de se développer, surtout après 1802. Après le concordat, Napoléon réinstalle une chapelle aux Tuileries et assiste à la messe tous les dimanches. Depuis 1802, il renforce encore plus cette identification avec les rois d’Ancien Régime. Il voyage dans les provinces, ce qui rappelle le cérémoniel des visites royales d’Ancien Régime. On remarque chez Bonaparte la volonté d'affirmer l’État dans un pays qui depuis dix ans souffre d'un déficit d'images de ses dirigeants. Le consulat à vie s'achève le 18 mai 1804 par la proclamation de l’Empire. Depuis lors, de nombreux dictateurs ont adopté des titres similaires, soit de leur propre chef, soit par le biais de législatures.
Au pouvoir, le président de la République Kwame Nkrumah arrête tous les parlementaires de l’opposition[25], la presse est censurée[26], l’indépendance du pouvoir judiciaire est restreinte et les adversaires du régime l'accusent de favoriser un culte de la personnalité[27] (il se fait surnommer Osagyefo – le « Rédempteur » – par ses partisans). Il tente aussi de supprimer l'influence des origines tribales comme facteur de discrimination[28]. Le CPP devient en 1964 un parti unique « ouvert à tous les Ghanéens de toutes classes sociales et de toutes idéologies », conformément à la vision de Nkrumah (qui se fait proclamer président à vie) de négation d’intérêts divergents au sein d'une même société. Il estime en effet que l'Afrique précoloniale était organisée selon un mode de vie « communaliste » et que la disparition du colonialisme permettra au continent d'évoluer naturellement vers une société égalitaire, sans que la lutte des classes n'intervienne.
Rafael Carrera est élu président de son pays en 1844. Il gouverne de façon dictatoriale, s'appuyant sur les grands propriétaires terriens, les conservateurs et le clergé. Il se fait proclamer président à vie en 1854, conservant le pouvoir jusqu'à sa mort, survenue en 1865.
Président du Guatemala du 4 juin 1873 à sa mort, Barrios instaure un style de gouvernement très personnel qui conduit à l'apparition d'une dictature libérale. La liberté d'expression est fortement restreinte. Nombre d'intellectuels progressistes qui le soutenaient au départ, comme José Martí, prennent leurs distances ou s'exilent[29].
Manuel Estrada s'empara du pouvoir par la force après l'assassinat du président José María Reina. Le cabinet gouvernemental s'était assemblé en urgence pour désigner un successeur au président défunt mais avait refusé d'inviter Estrada à cette réunion. Offensé, Cabrera fit irruption, "arme au poing" et s'imposa de lui-même comme nouveau chef du pays. Il conserva le pouvoir pendant vingt-deux ans jusqu'à sa déposition par des révolutionnaires.
Le , Francisco Macías Nguema se proclame président à vie, chef du gouvernement, ministre de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice et des Finances. Les onze ans de dictature de Macías Nguema sont souvent comparés à la présidence d'Idi Amin Dada en Ouganda, ou à celle de Jean-Bedel Bokassa en Centrafrique. La mémoire de cette période de violence et de souffrance pour la majorité du peuple équatoguinéen est encore vive aujourd'hui. Durant sa présidence, un tiers de la population meurt ou choisit l'exil (Cameroun, Gabon, Espagne et France).
La présidence à vie se rencontre en particulier en Haïti au XIXe siècle avec d'abord le général Jean-Jacques Dessalines. Ce dernier proclame l'indépendance d'Haïti en 1804 et s'auto-proclame par la suite « gouverneur-général à vie ». Au pouvoir, il ordonne le massacre des colons français, entraînant, entre février et , la mort de trois à cinq mille personnes y compris les femmes et les enfants[30]. Malgré l'épuration ethnique de 1804, quelques déserteurs survivants polonais ont fait souche dans l'île[31], par exemple à Casale[32], l'article 13 de la Constitution, promulguée par Dessalines, leur ayant octroyé la nationalité haïtienne. En septembre, sur le modèle napoléonien, il est proclamé empereur d'Haïti par les généraux de l'Armée sous le nom de Jacques Ier.
Avec le général Henri Christophe, Pétion proclame la République. La rivalité entre les deux hommes entraîne très vite une division du pays, entre le Nord, dirigé par Christophe, et le Sud, dirigé par Pétion qui devient président de la République en 1807. Élu puis réélu, Pétion supporte de moins en moins les contraintes imposées par le Sénat. En principe partisan de la démocratie constitutionnelle, il se proclame président à vie en 1816 et l'inscrit dans la constitution. Il meurt deux ans plus-tard en 1818.
Fidèle de Pétion, le général Boyer devient, après la mort d'Alexandre Pétion en 1818, président à vie du sud d'Haïti (le nord étant une monarchie dirigée par Henri Christophe). En 1820, il profite de la révolution nordiste pour renverser Christophe et unifier le nord et le sud d'Haïti. Puis, il annexe la partie espagnole de l'île. Il gouverne d'une main de fer Haïti et l'actuelle République dominicaine. Il reste au pouvoir pendant plus de 20 ans jusqu'à sa chute, provoquée par une nouvelle révolution.
Opposé à la dictature de Jean-Pierre Boyer, Rivière Hérard mène la révolution de 1843, chasse Boyer du pouvoir et se fait élire président à vie le 4 janvier 1844. Il est à son tour renversé quatre mois plus-tard.
Au service du président Rivière Hérard, Philippe Guerrier le renverse en et le remplace comme président de la République le , à l'âge de 86 ans, devenant ainsi le plus vieux chef d'État au monde au moment de son arrivée au pouvoir[33]. En tant que président à vie, il conserve le pouvoir jusqu'à sa mort le .
Après la mort de Philippe Guerrier, Pierrot accède à la présidence à vie en 1845. Il est renversé moins d'un an plus-tard en 1846 et s'éloigne de la capitale.
En 1846, le général Riché s'oppose au prince-président Pierrot, le renverse et se fait nommer président de la République le 1er mars par le conseil d'État. Il est l'avant-dernier président à vie de la Première république haïtienne. Il meurt un an après son arrivée au pouvoir en 1847[34].
À la mort de Riché en 1847, Soulouque est élu président à vie de la République. Autoritaire et ambitieux, il s'octroie les pleins pouvoirs grâce au soutien de l'armée. Bien vite il purgea l'armée de l'élite mulâtre qui la dirigeait, installa des loyalistes à la peau noire dans les postes administratifs, et créa une police secrète et une armée personnelle. En 1849, il se proclame empereur d'Haïti sous le nom de Faustin Ier.
Arrivé au pouvoir par un coup d'État contre l'empereur Faustin en 1859, le général Geffrard rétablit la constitution précédente, accède à la présidence à vie et met en place un régime autoritaire. Sous son règne, il dut réprimer plusieurs conspirations, dont celle de Sylvain Salnave au Cap-Haïtien en mai 1865 qui nécessita l’intervention de la marine britannique. Devant un soulèvement de toute la région de l’Artibonite et la menace d'un coup d'État militaire, Geffrad démissionne le 13 mars 1867. Quelques mois plus-tard, le général Salnave prend le pouvoir, suspend le régime de Geffrard et met en place une nouvelle constitution supprimant la présidence à vie[35].
Petit-fils d'Henri Christophe, Alexis accède au pouvoir en 1902, en menant les troupes lui étant restées fidèles à la Chambre des députés et les forçant à le déclaré président à vie. Autoritaire, Alexis, âgé de plus de 80 ans lors de son coup d'État, arrive à rester au pouvoir les six années suivantes, bien que son régime ne cesse de faire face à des rébellions, et que son gouvernement soit fréquemment accusé de corruption. Nord Alexis tint a célébrer avec le plus grand d’éclat possible, en 1904, le centenaire l'indépendance d'Haïti[36]. Désirant la restauration, Alexis met en place une réforme constitutionnelle afin de préparer sa proclamation comme roi ou empereur. Cette dernière extravagance provoque la révolution de 1908 ce qui aboutit à la chute du régime et à la fin de l'« Alexisme »[37]. L'ancien dictateur meurt en exil deux ans plus-tard.
La présidence à vie revient en Haïti cinquante ans après la chute d'Alexis avec les Duvalier père[38] et fils[39] qui conservent le pouvoir entre 1957 et 1986. Devenu président de la République d'Haïti en 1957, François Duvalier[40] se fait proclamer président à vie en 1964. Son règne fut marqué par la corruption et l'utilisation de milices privées, les tontons macoutes. Autoritaire, il multiplie les actes d'arrestation et de condamnation à mort. Allié par intérêt aux États-Unis, il utilise le culte de la personnalité pour maintenir son pouvoir. Avant sa mort, il met en place une loi de succession pour que sa famille se maintienne au pouvoir. Son fils, Jean-Claude Duvalier, lui succède à son décès.
Jean-Claude Duvalier[41] accède à la présidence à vie dès la mort de son père en 1971. Durant sa prise de pouvoir, le fils introduit des changements politiques par rapport au régime de son père et il délègue beaucoup d'autorité à ses conseillers, bien que des milliers d'Haïtiens soient assassinés ou torturés et que des centaines de milliers quittent le pays. Alors que le pays est l'un des plus pauvres des Amériques, il maintient un train de vie fastueux, incluant un mariage ayant coûté en 1980 deux millions de dollars américains, et accumule des millions de dollars en s'impliquant dans le trafic de drogues ainsi que d'organes ou de corps d'Haïtiens morts. En 1986, il est lâché par les États-Unis alors que le mécontentement populaire contre son régime s'accroît. Confronté à la révolte, Jean-Claude Duvalier est contraint de quitter son pays et se réfugie en France. Il est le dernier président à vie d'Haïti.
Le au matin, Soekarno lit la proclamation de l'indépendance de l'Indonésie, dont il est nommé le premier président. Suit une période de quatre années de conflit armé et diplomatique contre les Néerlandais que les Indonésiens appellent Revolusi – « révolution indonésienne ». Elle prend fin avec la reconnaissance officielle de l'indépendance à l'ONU en 1949 suivie par le transfert formel de la souveraineté sur le territoire des Indes néerlandaises du royaume des Pays-Bas à la république d'Indonésie le .
Soeharto est nommé président par intérim en 1967 et président l'année suivante. En 1975, les troupes indonésiennes envahissent le Timor oriental, dont 200 000 habitants sont tués durant les premières années d'occupation. Son règne de 31 ans à la tête de l'Indonésie est marqué par un développement de l'économie du pays, mais également par un très fort autoritarisme et par une importante corruption. Transparency international le considère comme le dirigeant le plus corrompu de la planète dans les années 1980 et 1990.
Déjà au pouvoir depuis le 22 octobre 1922 en tant que président du Conseil du royaume d'Italie, Mussolini, fondateur du fascisme, est destitué et arrêté par ordre du roi en juillet 1943. Libéré par les Allemands, il instaure en Italie septentrionale la République sociale italienne, un État fantochefasciste établi en Italie du Centre et du Nord, dans les zones contrôlées par la Wehrmacht (l'armée du Troisième Reich), du jusqu'en avril 1945. C'est avec le titre de Duce de la République que Mussolini dirige cet État avec un pouvoir absolu. Le , après la défaite de son régime, alors qu'il tente de fuir pour la Valteline déguisé en soldat allemand, il est capturé par un groupe de partisans et fusillé.
Kadhafi arrive au pouvoir lors du coup d'État de 1969, qui renverse la monarchie. Il réorganise les institutions de la Libye en faisant du pays une Jamahiriya (littéralement un « État des masses »), gouvernée par le peuple lui-même selon un système de démocratie directe. En 1979, il renonce au poste officiel de chef de l'État, mais demeure de facto aux commandes de la Libye avec le titre de « guide de la Révolution de la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire et socialiste » (ou plus simplement « guide de la Révolution » ou « frère guide »), exerçant un pouvoir absolu en dehors de tout cadre temporel ou constitutionnel. Militant pour le panarabisme et le panafricanisme, il utilise en outre la manne pétrolière pour financer des organisations terroristes et autres mouvements de rébellion à travers la planète. Il est renversé puis exécuté en 2011 pendant la guerre civile.
En 1971, Hastings Banda est réélu président de la République par le Parlement et se proclame président à vie[42]. Il devient la même année le premier dirigeant africain à se rendre en Afrique du Sud (la première visite d'un dirigeant étranger en Afrique du Sud depuis celle du roi du Royaume-Uni George VI en 1947) et signe alors avec ce pays un accord (capitaux et armement contre des travailleurs). Chose curieuse, cette alliance ne faiblira pas, même quand le Malawi intégrera le groupe des États africains hostiles à Pretoria (SADCC) le 1er avril 1980. Son régime soutient la rébellion du Renamo au Mozambique, également soutenue par l'Afrique du Sud.
Anastasio Bustamante suspend la constitution et prend alors les pleins pouvoirs devenant président à vie[43],[44]. Il est chassé du pouvoir une première fois en au profit de la restauration républicaine. En 1837, il profite de l'avènement de la république centraliste pour organiser un coup d'État et ainsi reprendre le pouvoir. En , il est renversé par Santa Anna, ancien président à vie. Avec ses partisans, les « bustamantistes », il prend les armes contre celui-ci déclenchant la guerre civile. De retour à Mexico en juillet, il est contraint de céder le pouvoir en . Après le retour de Santa Anna au pouvoir, il est exilé en Europe et s'installe en France avant de revenir mourir au Mexique en 1853.
En 1833, Santa Anna se soulève et renverse par un coup d'État le gouvernement d'Anastasio Bustamante, qui cède la présidence à Manuel Gómez Pedraza qui à son tour la cède à Santa Anna qui prend les pleins pouvoirs. Il se retire une première fois en 1835 sous prétexte de maladie.
La présidence échoit le à Miguel Barragán. En 1839 Bustamante lui cède à nouveau la présidence. Cela provoqua une guerre civile, entre les partisans de Bustamante (« les bustamantistes ») et ceux de Santa Anna (« les santanistes »). Le conflit prit fin en 1841, après la chute de Bustamante et le triomphe de Santa Anna. Tout-puissant après cette victoire, il réaffirme son autorité et gouverne le pays d'une main de fer. En 1844, il est de nouveau renversé par les troupes libérales unies contre son gouvernement. Exilé, il revient au Mexique en 1846, après la fin de la république centraliste. Avec ses partisans, il reprend rapidement le pouvoir et élimine farouchement ses opposants. Durant la guerre américano-mexicaine, il s'appuie sur des généraux qui lui sont fidèles comme Pedro María Anaya et Mariano Arista. Secoué par les attaques des fédéralistes et trahi par certains de ces généraux, il est de nouveau chassé du pouvoir et son gouvernement est renversé en . En exil, il prépare son retour avec l'aide de ses partisans tels que le général Mariano Arista qui, en 1851, renverse le Congrès et prend le pouvoir en attendant le retour de Santa Anna. Chassé à son tour, Arista perd la confiance de Santa Anna, et se voit remplacer à la tête des troupes santanistes par le général Manuel Maria Lombardini, qui permet son retour au pouvoir en 1853. De nouveau déclaré président à vie, il prend la qualité d'Altesse Sérénissime[45]. Il fait aussi composer et jouer un hymne national dont la musique et certains couplets sont restés les mêmes jusqu'à nos jours. Chassé définitivement du pouvoir en 1855 par la révolution d'Ayutla, Santa Anna s'exile. Il revient au Mexique en 1874, où il finira ses jours, à la suite d'une amnistie générale décrétée par le président Sebastián Lerdo de Tejada[46].
Diaz dirige le Mexique de 1876 à 1911, période appelée « Porfiriato » ou encore « Porfiriat », ne cédant le pouvoir par intérim qu'à ses fidèles Juan N. Méndez puis Manuel González. Díaz impose une dictature. Il entreprend de moderniser le Mexique au nom du positivisme grâce aux científicos, un groupe d’intellectuels qui vont le conseiller au cours des deux dernières décennies de son règne (1892-1911). Pour la première fois de l'histoire du pays le banditisme a quasiment disparu, les ex-bandits sont devenus, pour certains d'entre eux, des membres du Cuerpo de Policía Rural(es) créé en 1861 par Benito Juárez. Le gouvernement instaure la ley fuga (loi de fuite), qui donne la possibilité d'abattre les prisonniers qui essayeraient de fuir. Les victimes furent plus de 10 000 et sont très majoritairement des paysans[47]. La méthode sera aussi couramment utilisée afin de se débarrasser d'opposants ou de concurrents politiques. Le Porfiriat, c'est aussi la reconnaissance de la suprématie blanche.
Diaz gouverne sans partage le pays pendant 34 ans jusqu'à la révolution mexicaine de 1910 qui le contraint à l'exil l'année suivante. Il meurt à Paris en 1915.
À partir de 1975, Idi Amin Dada s’autoproclame maréchal, puis président à vie[48]. Cette année-là, devant les médias, il se met en scène sur une chaise à porteurs, obligeant des hommes d’affaires occidentaux à le promener. Durant l’été 1975, un écrivain ougandais d’origine britannique, Denis Hills, est condamné à mort pour avoir traité Amin Dada de « tyran de village ». Il ne sera sauvé que par la visite express à Kampala du secrétaire d’État britannique aux Affaires étrangères, James Callaghan, et après l'intervention du président zaïroisMobutu Sese Seko et du SomalienSiad Barre, président en exercice de l’OUA, qui menace d’annuler le sommet de Kampala.
Jusqu'en 1840, année de sa mort, José Gaspar Rodríguez de Francia gouverne le pays en autocrate. Personnage étrange, une partie de son comportement ne s'explique qu'en le replaçant dans le Paraguay de l'époque et prenant en compte sa propre vie. Élu dictateur, il l'a été par des centaines de délégués et non par une camarilla comme il était courant à l'époque dans l'Amérique hispanique. Ses victimes se recrutaient essentiellement dans la classe susceptible de participer à la direction du pays et très proche ou influencée par Buenos Aires.
Fils de Carlos Antonio López, il est le troisième dictateur du Paraguay et le deuxième sous un régime héréditaire et monarchique. Il remplit les rôles de commandant en chef des Forces armées et chef suprême de la nation paraguayenne durant la guerre de la Triple-Alliance. Au début du conflit López obtint des succès militaires significatifs. Mais bientôt la guerre évolua défavorablement pour le Paraguay. Le général Correia da Câmara et ses troupes le poursuivirent jusqu'à ce qu'ils le trouvent blessé et isolé alors qu'il essayait de traverser le Rio Aquidaban, après avoir perdu la bataille de Cerro Corá. Selon les relations historiques, même après avoir été désarmé, López résista. Il fut exécuté près de Cerro Corá, le [50].
Alfredo Stroessner conserve le pouvoir pendant plus de trente-quatre ans, devenant ainsi le dictateur latino-américain le plus longtemps au pouvoir, jusqu'à ce qu'il soit dépassé par le président cubain Fidel Castro. Arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'État, il est lui-même renversé, le , par un autre coup d'État, mené par le général Andrés Rodríguez Pedotti.
Le jeune Congrès péruvien confia, le 10février1824, les pleins pouvoirs politiques et militaires à Bolívar. Comme disposition suivante, le Congrès s'auto-dissout et entre en récession afin d'être reconvoqué par le Libertador. Bolívar devint ainsi la plus haute puis la seule autorité au Pérou. Nommé chef suprême, il retourna à Pativilca et ordonna à son état-major le repli général de l'armée alliée vers Trujillo et Huamachuco. Sous son règne, Bolívar remit en vigueur l'« impôt indigène », que devaient payer les Péruviens du seul fait d'être des autochtones, au montant auquel cet impôt se trouvait en 1820. En effet, José de San Martín avait abrogé cet impôt le 27 août 1821. D'autre part, il interdit le travail forcé, et garantit la libération des esclaves qui avaient participé à la libération du pays et que les fils de tous les esclaves naitraient libres. Durant tout son règne, il a exercé une forte répression contre ses principaux adversaires. En 1825, il proclame la sécession du Haut-Pérou, qui devint la Bolivie. Le 28 janvier 1827, Bolívar quitte volontairement le pouvoir en faveur de Andrés de Santa Cruz.
Après le départ de Bolívar, il est fait président à vie du Pérou. Néanmoins, il convoque le deuxième Congrès constitutif, qui après les élections, est installé le 4 juin de la même année sous la présidence du prêtre Francisco Xavier de Luna Pizarro, de tendance libérale, avant ladite assemblée, Santa Cruz présente sa démission, mais celle-ci n'a pas été acceptée, il reste donc quelques jours de plus au pouvoir. Son départ, justifié par son désir de prendre le pouvoir en Bolivie, affecte la population péruvienne.
Au début des années 1830, le Pérou est dans un état d'anarchie. Le général Felipe Santiago Salaverry se proclame chef suprême du Pérou en février 1835, après le départ du président Gamarra, et prolonge progressivement son mandat jusqu'à le transformer en présidence à vie. En lutte contre Gamarra, il doit ensuite affronter le dictateur bolivien Santa Cruz. Après un premier triomphe lors de la bataille d'Uchumayo, Salaverry est totalement vaincu par Santa Cruz lors de la bataille de Socabaya, le 7 février 1836, et abattu le 19 à Arequipa.
En 1836, alors qu'il dirige la Bolivie depuis 1829, Santa Cruz prend les armes contre le dictateur péruvien Salaverry et le renverse. Après sa victoire, il convoque une assemblée des départements du Pérou afin de concrétiser son projet d'union de la Bolivie avec le Pérou. Avec l'approbation d'une nouvelle constitution, Santa Cruz est désigné comme Protecteur de la Confédération péruvio-bolivienne, avec des pouvoirs extraordinaires, un mandat à vie et un droit de succession. Il est renversé en 1839 après l'effondrement de la Confédération.
Président de la République entre 1829 et 1833, Gamarra revient au pouvoir, cette fois-ci en tant que président à vie, après l'effondrement de la Confédération de Santa Cruz. Sous son règne, il réprime toute opposition, contrôle le pays grâce à l'armée et évite toutes les divisions empêchant ainsi une nouvelle guerre civile. En 1841, il profite de l'affaiblissement de la Bolivie et l'envahit en août 1841 et assiège sa capitale. Son armée est cependant complètement défaite par les Boliviens lors de la bataille d'Ingavi le 18 novembre 1841, durant laquelle Gamarra meurt, touché par deux balles.
Président de la République de février à juin 1844, Castilla s'octroie les pleins pouvoirs à partir de 1845, prend le titre de chef suprême, et gouverne le pays d'une main de fer. Ses réformes importantes dans la politique et la société contribuent notamment à l'abolition de l'esclavage, à de nouveaux investissements dans l'éducation, à la mise en place d'une nouvelle force navale et à la modernisation de l'armée. Son règne a coïncidé avec l'introduction de plusieurs avancées techniques au Pérou telles que le télégraphe, l'éclairage au gaz et la mise en place de routes de chemins de fer. Outre sa politique progressiste, Castilla mène une politique répressive par rapport aux mouvements révolutionnaires et républicains. Après avoir éviter l'insurrection générale en 1855, il réaffirme son autorité par des actions violentes contre ses opposants. En 1861, il s'oppose au maréchal Miguel de San Román qui conteste son pouvoir, et l'éloigne de la capitale. Cela contribue au coup d'État d'octobre 1862, qui met fin au régime de Castilla et permet à San Román de prendre le pouvoir.
Trois ans seulement après la chute de Ramón Castilla, le général Prado, alors chef de la révolution d'Arquipa, renverse le gouvernement du président Pedro Diez Canseco, dissout le congrès et prend les pleins pouvoirs à vie le 28novembre1865. Victime de la contre-attaque républicaine, il est contraint d'abandonner le pouvoir et de s'exiler en 1867. De retour au Pérou, il reprend les armes et triomphe par un coup d'État qui le ramène au pouvoir en 1876. D'abord conservateur, il finit par adopter une politique progressiste et signe une nouvelle constitution. Mais cette dernière, qui favorise la bourgeoisie et les militaires (principaux soutiens du régime de Prado), est largement contestée par la classe politique. Impopulaire, il est déposé par un coup d'État pacifique qui rétablit la constitution républicaine et l'oblige à l'exil.
Durant la Guerre du Pacifique et l'occupation d'une partie du pays par les Chiliens, un nouveau gouvernement, dirigé par Miguel Iglesias et installé par les Chiliens, reconnaît la défaite péruvienne en ratifiant le traité d'Ancón, signé le 10octobre1883, et met ainsi un terme à la guerre alors que le général Cáceres était en train de réorganiser ses troupes. Durant les années qui suivirent, le pays vécut une période d'anarchie. L'ancien président Montero dirigea le pays dans la partie centrale du Pérou, Iglesias détenant le pouvoir au nord et Cáceres dans les montagnes du Sud. Montero quitta le pays après la victoire des Chiliens, confirmant Iglesias dans ses fonctions. Rapidement, il suspend la législation et se fait proclamer président à vie et chef suprême des armées. Contesté par Cáceres, il doit subir une nouvelle guerre civile qui affaiblie son autorité. Le 28novembre1885, Cáceres attaque Lima et dépose le président Iglesias (qu'il force à démissionner) le 3 décembre. Le pays est alors dirigé par un Conseil des ministres intérimaire, avec Antonio Arenas à sa tête, en attendant de nouvelles élections. Investi par le parti constitutionnaliste, Cáceres remporte l'élection et devient président le 3juin1886.
Le 22août1930, Sánchez Cerro, à la tête de la garnison d'Arequipa, se souleva contre le gouvernement en place. Cinq jours plus-tard, il se proclame président de la junte militaire et s'attribue les pleins pouvoirs avant d'adopter officiellement le titre de président à vie en 1931. Cumulant le poste de chef de gouvernement avec celui de chef de l'État, il reste également à la tête de son parti, l'Union révolutionnaire (UR), d'idéologie fasciste, qu'il tente d'imposer comme parti unique. Son nationalisme contribue aussi à entretenir sa popularité, avec la volonté de renégocier le traité frontalier avec la Colombie. Il est assassiné par un militant de l'APRA, organisation contre laquelle il avait lutté. Après sa mort, son régime fasciste lui survit jusqu'en 1939.
Après l'assassinat du dictateur Sánchez Cerro, il est désigné par le conseil permanent de l'Union révolutionnaire comme son successeur. Au début de son mandat, il est partisan du contrôle du pays par l'UR, favorise son implantation et lutte contre le Parti communiste. Cependant, à partir de 1936, il entame une politique de modération, autorisant le retour d'autres partis comme l'APRA, mais interdit toujours la présence des communistes. Il modifie la constitution de 1933 par plusieurs décrets et abolit en 1938, le conseil militaire de l'UR, unique organe exécutif et législatif depuis 1930. À la fin des années 1930, désirant renoncer au pouvoir suprême à vie, il rétablit le Congrès et déclare la tenue de prochaines élections générales pour 1939. Enfin, il limite le futur mandat présidentiel à six ans et met fin à sa dictature en toute légalité en remettant le pouvoir au président élu, Manuel Prado Ugarteche, favorisant ainsi une transition démocratique pacifique, la première depuis l'indépendance du pays.
Le général Odría est porté au pouvoir par un coup d'État en 1948 qui renverse la République et lui apporte la présidence à vie, moins de dix ans après le retour à la démocratie. Au pouvoir, il met en place un régime militaire dictatorial qui prend le nom d'Ochenio. Son administration se caractérise par sa progressivité et son ancrage national, fondé sur le pragmatisme et le nationalisme. La reprise économique et financière relative du pays, favorisée en partie par une conjoncture internationale bénéfique : la guerre de Corée, entraîne une augmentation des exportations et le rebond de leurs prix. La crise économique commence à s'aggraver pendant ses dernières années au pouvoir. Après avoir interdit tous les partis politiques en 1951, il organise des élections législatives réservé au parti unique : l'Union nationale odriiste. En 1954, après la tentative de coup d’État de son premier ministre et potentiel successeur, le général Zenón Noriega Agüero, il durcit sa politique ce qui entraîne des tensions au sein de son propre parti. Le 21 décembre 1955, éclate la révolution d'Arequipa, une lutte intense pour tenter de retrouver la démocratie. Voulant rester au pouvoir, Odría organise la répression. Mais les combats s'éternisent et ses proches le trahissent au fur et à mesure des événements. À la tête d'une armée réduite, il renonce au pouvoir le 2 juillet 1956 et s'exile aux États-Unis.
Membre du gouvernement dictatorial de Odría (l'Ochenio), il trahit ce dernier après la chute du régime en 1956 et se rallie au nouveau gouvernement. Le , il dirige un coup d'État contre le président Prado Ugarteche et prend les pleins pouvoirs en tant que chef suprême de la junte militaire du Pérou. Le , il est à son tour renversé par son bras droit, le général Nicolás Lindley López, qui prend à son tour les pleins pouvoirs. Exilé pendant un temps, Pérez Godoy revient au pays après les années 80.
Complice du général Pérez Godoy lors du coup d'État de juillet 1962, il devient membre de la junte militaire et le bras droit de ce dernier. Le 3mars1963, il renverse Godoy et prend à son tour les pleins pouvoirs en tant que chef suprême de la junte militaire du Pérou. Au pouvoir, il poursuit la dictature avant de changer de cap, sous la pression des États-Unis, et d'autoriser le retour des forces républicains ainsi que le multipartisme, afin de favoriser un retour pacifique à la démocratie. Devant la pression populaire, il accepte de mettre en place des élections et de mettre fin au gouvernement de la junte militaire. Le 28juillet1963, il dissout le conseil militaire et remet le pouvoir au président démocratiquement élu, Fernando Belaúnde Terry, mettant pacifiquement fin à sa dictature.
Commandant général de l’armée, Velasco se place à la tête de la junte militaire qui renverse sans violence le président Fernando Belaúnde Terry le 3octobre1968. Avec le titre de Président du Gouvernement révolutionnaire, Velasco établit un nouveau régime dictatorial, soit cinq ans après la fin de la dictature de Lindley López. Le régime de Velasco, parfois appelé le « Velascato » par ses opposants, se caractérise aussi par un pouvoir autoritaire et violent. Il tolère peu la dissidence, exilant, harcelant, parfois emprisonnant les dirigeants de partis d'opposition. Les médias, massivement opposés au régime, sont pour les principaux d'entre eux nationalisés en vertu d'une nouvelle loi sur la presse en 1974. En revanche, le gouvernement est soutenu par le Parti communiste et l'essentiel du mouvement syndical. Il entreprend par ailleurs une réconciliation avec les guérillas de gauche du début des années 1960, dont un ancien combattant, Bejar Rivera, est nommé au gouvernement. Tout de fois, Velasco ignore les appels à la transition démocratique et réaffirme à plusieurs reprises sa position de chef de l'État à vie. Cependant, les difficultés économiques et l’opposition politique croissante après le coup porté à la presse en 1974 finissent par affaiblir le régime de Velasco et conduisent à sa chute le 29 août 1975. Il reste, à ce jour, le dernier dictateur de l'histoire péruvienne.
En 1917, après l'effondrement du tsarisme, les bolcheviks s'emparent du pouvoir en Russie lors de la révolution d'Octobre. La prise du pouvoir par Lénine donne naissance à la Russie soviétique, premier régime communiste de l'histoire, autour de laquelle se constitue ensuite l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). Lénine et les bolcheviks parviennent à assurer la survie de leur régime, malgré leur isolement international et un contexte de guerre civile. Ayant pour ambition d'étendre la révolution au reste du monde, Lénine fonde en 1919 l'Internationale communiste : il provoque à l'échelle mondiale une scission de la famille politique socialiste et la naissance en tant que courant distinct du mouvement communiste, ce qui contribue à faire de lui l'un des personnages les plus importants de l'histoire contemporaine. Il instaure également le parti unique en URSS.
En , Lénine est définitivement écarté du jeu politique par la maladie ; il meurt en début d'année suivante. Deux successeurs se présentent : Joseph Staline et Léon Trotski. Lénine ne voulait pas que le premier gouverne et préférait Trotsky, mais Staline sort finalement vainqueur de cette rivalité. Staline dirige l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) à partir de la fin des années 1920 jusqu'à sa mort en établissant un régime de dictature personnelle absolue. S'appuyant sur la bureaucratisation croissante du régime et la toute-puissance de l’appareil policier, la Guépéou puis le NKVD, il impose progressivement un pouvoir personnel absolu et transforme l'URSS en un État totalitaire. Le culte de la personnalité construit autour de sa personne, le secret systématiquement entretenu autour de ses faits et gestes, le travestissement de la réalité par le recours incessant à la propagande, la falsification du passé, la dénonciation délirante de complots, de saboteurs et de traîtres, l’organisation de procès truqués, la liquidation physique d’adversaires politiques ou de personnalités tombées en disgrâce sont des caractéristiques permanentes de son régime.
Pendant les années Khrouchtchev, Brejnev avait approuvé la dénonciation de la dictature de Staline, la réhabilitation des victimes des purges et la libéralisation limitée de la vie politique et intellectuelle soviétique. Mais dès qu'il prend le pouvoir, le processus est interrompu ; sans retour aux méthodes terroristes de gouvernement, on peut cependant assister à une réhabilitation insidieuse de Staline, et à l'étouffement progressif de la liberté de ton des intellectuels. Dans un discours en commémorant le vingtième anniversaire de la défaite de l'Allemagne, Brejnev mentionne Staline d'une manière positive pour la première fois[52]. Le , il prend le titre de Secrétaire général du PCUS, que Khrouchtchev avait remplacé par celui de Premier Secrétaire. Son autorité, d'abord partagée, s'affirma progressivement à la tête du Parti et de l'État, atteignant son apogée durant les années 1970, avant que la vieillesse et la maladie ne limitent progressivement son rôle politique.
À la mort de Léonid Brejnev, Andropov fut nommé secrétaire général du Parti communiste et présida, de fait, aux destinées de l'URSS du à sa mort des suites de maladie, quinze mois plus tard. La brièveté de son action et le conservatisme de son successeur, Konstantin Tchernenko, empêchèrent toute réforme en profondeur de l'URSS, malgré quelques résultats probants. Même si son bilan est controversé et s’il ne fut pas le seul dirigeant soviétique à vouloir réformer son pays[53], l'historiographie récente tend à considérer Andropov comme l'un des pères fondateurs de la glasnost et de la perestroïka[54].
Après le décès d'Andropov, Tchernenko est le principal dirigeant de l'URSS de 1984 à sa mort en 1985, fonction qu'il cumula avec la présidence du Præsidium du Soviet suprême (fonction honorifique de chef de l’État). Après la parenthèse « réformatrice » de son prédécesseur Iouri Andropov, Tchernenko représente un retour au communisme orthodoxe des années Brejnev.
Résolument réformateur, Gorbatchev s'engagea à l'extérieur vers la fin de la guerre froide, et lança à l'intérieur la libéralisation économique, culturelle et politique connue sous les noms de perestroïka et de glasnost. Accédant au poste de Secrétaire général du Parti communiste de l’Union soviétique le , Gorbatchev tente d’insuffler une nouvelle jeunesse à l’économie de l’URSS. Il s’efforce de sauver le système par des réformes structurelles très profondes par rapport aux principes léninistes classiques. Impuissant à maîtriser les évolutions qu'il avait lui-même enclenchées, sa démission marqua le point final de la dislocation de l'URSS, précédée de deux ans par l'effondrement des régimes communistes en Europe de l'Est.
Lors de l'indépendance des Samoa le 1erjanvier1962, Tupua Tamasese Mea'ole devient co-chef de l'État à vie. Il décède prématurément en 1963, Malietoa Tanumafili II, lui succédant comme unique chef d'État. Les Samoa sont une démocratie parlementaire, et le rôle du chef de l'État se cantonne à des fonctions cérémonielles.
En 1962 à l'indépendance des Samoa, Malietoa Tanumafili II devient chef de l'État à vie, partageant cette fonction avec Tupua Tamasese Mea'ole qui décède en 1963. Le 11 mai 2007, à sa mort, Tupua Tamasese Tufuga Efi est élu chef de l'État mais contrairement à ses prédécesseurs, il est élu pour un mandat de cinq ans, et non à vie.
Au pouvoir, Bourguiba met en place un culte de la personnalité autour de sa personne — il porte alors le titre de « Combattant suprême » — et l'instauration d'un régime de parti unique pendant une vingtaine d'années. La fin de sa présidence, marquée par sa santé déclinante, la montée du clientélisme et de l'islamisme, se conclut par sa destitution, le 7novembre1987, à l'initiative de son Premier ministreZine el-Abidine Ben Ali. Installé après sa destitution dans une résidence à Monastir, il meurt le 6 avril 2000 et repose dans le mausolée qu'il s'était fait construire.
Considéré comme étant l'un des dictateurs les plus autoritaires du monde (il cumulait les postes de chef de l'État, de chef du gouvernement, de commandant suprême de l'armée et de président du Parti démocratique du Turkménistan, le seul parti autorisé), Saparmyrat Nyýazow avait également l'habitude d'imposer à son pays ses excentricités personnelles.
S'étant assuré le monopole du pouvoir dès 1945, Josip Broz Tito fonda après-guerre le régime communiste yougoslave, dont il resta le principal dirigeant jusqu'à sa mort en 1980, avec les titres officiels de président du Conseil exécutif (chef du gouvernement), puis de président de la République (président à vie à partir de 1974). Il était également « maréchal de Yougoslavie » (du à sa mort, en 1980), le grade le plus élevé de l'armée de ce pays, dont il fut le seul titulaire. En tant que chef de gouvernement puis chef d'État, Tito utilisait de manière officielle le nom de Josip Broz Tito (parfois orthographié Josip Broz-Tito[55]), en accolant son nom de guerre à son nom de naissance[56]. La dictature se caractérise par l'absence de pluralisme politique et d'alternance au pouvoir : comme seul le Parti communiste est autorisé et que Tito en est le chef, il gouverne sans interruption de 1945 à sa mort en 1980, à 87 ans[57]. Dix ans après sa mort, la Yougoslavie voit renaître de manière sanglante des tensions inter-ethniques entre ses peuples, dans un pays créé par les traités de l'après-Première Guerre mondiale.
Mobutu Sese Seko, gouverna la République démocratique du Congo en tant que dictateur de 1965 à 1997. Durant son règne, le Congo-Kinshasa fut rebaptisé Zaïre. Depuis 1965, Mobutu a dominé la vie politique du Zaïre, restructurant l'État à diverses occasions, et se donnant le titre de « Père de la Nation ». De 1965 à 1967, l'État de Mobutu s'attache à renforcer sa légitimité en démantelant graduellement les institutions de la première république et en même temps en accroissant la centralisation du contrôle du pouvoir autour du président. Bien que le parlement continuât à se réunir occasionnellement, ses prérogatives furent sensiblement réduites, les décisions exécutives étant généralement dorénavant prises par ordonnances-lois présidentielles. Tous les partis politiques furent dissous et les activités politiques interdites, Mobutu ayant promis que « pendant 5 années, il n'y aurait pas d'activité des partis politiques ». La milice Tutsi fut rapidement rejointe par divers groupes d'opposition, et soutenue par plusieurs pays, dont notoirement le Rwanda et l'Ouganda. Cette coalition, dirigée par Laurent-Désiré Kabila, prit le nom d'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL). L'AFDL, dont l'ambition affichée désormais était la prise du pouvoir du pays, prit rapidement la direction de l'ouest, rencontrant peu de résistance, les premiers succès étant acquis début 1997. Des négociations intervinrent en entre Kabila et Mobutu, sous l'égide de Nelson Mandela, qui ne permirent pas à Mobutu de se maintenir au pouvoir. L'AFDL entra à Kinshasa le 17 mai. Kabila s'autoproclama président de la République, transforma l'AFDL de force militaire en organe de gestion du pouvoir et rendit au pays son nom de « république démocratique du Congo. »
↑À Jeune Afrique : « Il y a beaucoup de similitudes entre Napoléon et moi. C'était un officier issu d'une famille pauvre qui est devenu empereur. Son histoire est admirable car il a fait beaucoup de choses pour son pays »
↑Maurice Lemoine, Les enfants cachés du général Pinochet. Précis de coups d’Etat modernes et autres tentatives de déstabilisation, Don Quichotte, , p. 37
↑(en) « Dominican Republic: Ramfis in Power », Time Magazine, (lire en ligne)
↑(es) Ubi Rivas, « Falencias de Ramfis Trujillo », El Nacional, (lire en ligne)
↑(es) Eduardo Verbo, « Lita Trujillo, luces y sombras de un personaje único », Vanity Fair, (lire en ligne)
↑Attribué au général Hering, Les Silences du Maréchal (documents inédits en annexe), Les Éditions nouvelles, coll. « Bibliothèque de l'histoire contemporaine », Paris, 1948, 279 p., [lire en ligne], p. 65–66.
Extrait du témoignage d’Albert Lebrun, lors du procès Pétain : […] « Je reçois [le 11 juillet 1940] la visite du maréchal Pétain […]. Monsieur le Président, me dit-il, le moment pénible est arrivé ; vous avez toujours bien servi le pays ; vous partant, l’Assemblée nationale a créé une situation nouvelle, d’ailleurs je ne suis pas votre successeur, un régime nouveau commence. »
↑Jan Rogozinski, A Brief History of the Caribbean : From the Arawak and the Carib to the Present, New York, Facts on File, Inc., , Revised éd., 415 p. (ISBN0-8160-3811-2), p. 220