Cette épreuve fut créée en 1956 par le docteur Jean Sermonard[2]. La première édition a vu la victoire d'un équipage féminin (Thirion – Ferrier) sur une Renault Dauphine. En 1957, pour sa deuxième année, l'épreuve fait partie du Championnat de France Grand Tourisme[3].
Deux pilotes ont réalisé l'exploit de remporter toutes les spéciales du rallye : Bernard Darniche (en 1970) et Sébastien Loeb (en 2005).
Le Tour de Corse est encore aujourd'hui considéré comme l'un des plus beaux et plus durs rallyes au monde. Un monument du WRC et de sa renommée.
La période 1956-1966 : naissance d'une classique
Le Tour de Corse naît en 1956, tout comme la Renault Dauphine dont la maniabilité s'avère d'emblée une arme redoutable pour cette épreuve qu'elle inscrira quatre fois à son palmarès. On ne compte que 43 équipages au départ de la première édition, mais le rallye des 10 000 virages gagnera rapidement en notoriété au cours des dix années suivantes.
1re édition (1956)
départ : à Bastia
arrivée : à Ajaccio
distance : environ 1 000 km
surface : asphalte
participants : 43 équipages au départ, 17 équipages à l'arrivée[4]
Très belle prestation des Dauphine, parfaitement préparées par la régie Renault (50 chevaux, boîte 5 vitesses), qui réalisent le doublé. Vainqueur du Tour de Belgique auto deux semaines auparavant, Gilberte Thirion devance une nouvelle fois ses adversaires masculins.
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : à Bastia
arrivée : à Ajaccio
distance : 1 140 km
surface : asphalte
participants : 76 équipages au départ, 27 équipages à l'arrivée[5]
Alex Gacon (Alfa Romeo Giulietta est en tête pendant une bonne partie de l'épreuve, mais doit abandonner en vue de l'arrivée, sur un problème de freins[6], laissant la victoire à l'Alfa SV de Michel Nicol, conduite par Roger de Lageneste bien que ce dernier soit officiellement copilote[7].
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : à Bastia
arrivée : à Ajaccio
distance : 1 186 km
surface : asphalte
participants : 66 équipages au départ, 25 équipages à l'arrivée[8]
Parmi les favoris de l'épreuve, la météo étant clémente, on compte les Alfa Romeo de Nicol et de Lageneste ainsi que la Porsche de Buchet. La tombée de la brume rendant les routes glissantes aux alentours d'Ajaccio, c'est tout d'abord Nicol qui perd 30 minutes pour avoir heurté un rocher. Buchet victime d'ennuis mécaniques (vilebrequin), de Lageneste prend une sérieuse option sur la victoire, mais un tête-à-queue à 80 km de l'arrivée lui coûte 7 minutes, laissant les Dauphine réaliser un joli tir groupé aux quatre premières places.
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ :
arrivée :
distance : 1 187 km
surface : asphalte
participants : 61 équipages au départ, 20 équipages à l'arrivée (dont 13 classés)[9]
Peu après le départ, brume et pluie rendent les routes très glissantes, causant de nombreux abandons. Très peu maintiennent les temps impartis, Orsini exploitant sa parfaite connaissance du terrain pour imposer sa Dauphine devant de Lageneste et Oreiller, tous deux sur Alfa Romeo.
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : à Bastia
arrivée : à Bastia
distance : 1 280 km
surface : asphalte
participants : 64 équipages au départ, 23 équipages à l'arrivée[10]
Longtemps leader, de Lageneste (Alfa Romeo) est retardé par une sortie de route. Rolland prend alors la tête, mais la Porsche de Strähle-Linge prend finalement le dessus dans la dernière épreuve de classement.
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : à Ajaccio
arrivée : à Ajaccio
distance : 1 270 km
surface : asphalte et neige
participants : 72 équipages au départ, 16 équipages classés à l'arrivée[11]
Le départ est donné sous le soleil, mais la météo se dégrade très rapidement : pluie, vent violent (près de 170 km/h) et enfin la neige (50 cm au col du Vergio) déciment la course. Grâce à leur garde au sol, seules les Citroën DS de Trautmann et Lucien Bianchi passent, mais dans la descente les pilotes doivent encore dégager un arbre abattu par la tempête, et pointent hors-délais au contrôle d'Altone. Tous les équipages étant hors-course, l'épreuve est arrêtée, et le classement établi au contrôle précédent...
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : à Bastia
arrivée : à Bastia
distance : 1 400 km
surface : asphalte
participants : 80 équipages au départ, 23 équipages classés à l'arrivée[12]
Disputée sous une pluie incessante, l'épreuve consacre une nouvelles fois les Dauphine qui réalisent le triplé. Sur les 23 voitures à l'arrivée, 14 sont des Dauphine 1093. Seul pilote non pénalisé à l'arrivée, l'Ajaccien Pierre Orsini remporte son deuxième Tour de Corse, devançant Santonacci de 4 minutes.
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : à Ajaccio
arrivée : à Ajaccio
distance : 1 311 km + 251 km sur 8 tronçons chronométrés (étapes spéciales)
surface : asphalte
participants : 72 équipages au départ, 19 équipages classés à l'arrivée[13]
Le classement s'établit désormais par addition des pénalisations routières et des temps réalisés en épreuves spéciales. Orsini sur Alpine, premier leader, est rapidement éliminé. Richard (Porsche) lui succède mais abandonne vers la mi-course, laissant le commandement à la DS de Trautmann qui l'emporte devant l'impressionnante AC Cobra de Jo Schlesser.
épreuve comptant pour le championnat de France de Grand Tourisme
départ : à Bastia
arrivée : à Bastia
distance : 1 300 km + 213,7 km sur 9 tronçons chronométrés (étapes spéciales)
surface : asphalte
participants : 79 équipages au départ, 8 équipages classés à l'arrivée[14]
Pluie et brouillard pour cette édition 1964. Henry Greder (Ford Mustang) prend la tête au départ, mais rapidement les toutes nouvelles Renault 8 Gordini, avec Vinatier, Consten, Melot, Santonacci, Guichet et Féret démontrent leur potentiel. Après l'étape de La Porta, Melot est en tête, bientôt relayé par Vinatier. Retardé en début de course, Orsini (Alpine Renault) effectue une impressionnante remontée jusqu'à la première place, avant d'être exclu pour avoir manqué un contrôle. Vinatier l'emporte finalement devant la très rapide Tubolare de Rolland. On trouve quatre R8 Gordini aux cinq premières places, un véritable exploit pour leur première course.
épreuve comptant pour le championnat de France de Tourisme, Grand Tourisme, Sport
départ : à Ajaccio
arrivée : à Ajaccio
distance : 1 200 km + 166,2 km sur 5 tronçons chronométrés + 39,2 km d'épreuve de côte annexe (2 fois 19,6 km)
surface : asphalte
participants : 82 équipages au départ, 18 équipages classés à l'arrivée[15]
Nouvelle performance des Renault 8 Gordini, avec une domination du Suédois Berndt Jansson qui effectue une magistrale démonstration, et relègue son coéquipier Orsini à près de 3 minutes peu avant la mi-course. Sa prestation prend fin lorsqu'il percute un rocher à 3 km de Valle d'Alesani. Orsini dispose alors d'une confortable avance, et, malgré deux crevaisons, gagne son troisième Tour de Corse avec plus de 3 minutes d'avance sur la berlinette de Mauro Bianchi.
épreuve comptant pour le championnat de France de Tourisme, Grand Tourisme, Sport
départ : à Bastia
arrivée : à Bastia
distance : 1 206 km (1 081 km + 125 km sur 4 tronçons chronométrés)
3 étapes : Bastia - Ajaccio (477 km), Ajaccio - Corte (459 km) et Corte - Bastia (270 km)
surface : asphalte
participants : 80 équipages au départ, 29 équipages classés à l'arrivée[16]
Le temps est doux et pluvieux au départ de Bastia. Leo Cella sur Lancia Fulvia prend la tête lors du premier tronçon chronométré, mais sort de la route peu après. Au terme de la première étape, Orsini (Alpine A110) devance Piot (Renault 8 Gordini) de près de 5 minutes. Confortable leader, Orsini semble parti pour une quatrième victoire, mais est trahi par un cardan 100 km après Ajaccio. Piot prend la tête et l'emporte finalement, malgré un câble de démarreur cassé lors de la dernière étape, avec plus de 5 minutes d'avance sur Rolland (Alfa Romeo). Troisième succès consécutif pour la 8 Gordini..
La période 1967-1972 : les belles années du championnat de France
1967 est l'année de la création du Championnat de France des rallyes sous sa forme actuelle, et désigne désormais un seul champion toutes catégories confondues. Exceptée une annulation en 1971 pour raisons financières, le Tour de Corse sera désormais une des épreuves clés de ce championnat national nouvelle formule, tout en connaissant une notoriété et une participation internationales, attirant certains des meilleurs pilotes scandinaves, finlandais, britanniques, italiens…
distance : 1 320 km (1 189 km + 131 km sur 4 tronçons chronométrés)
2 étapes : Ajaccio - Bastia et Bastia - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 98 équipages au départ, 14 équipages classés à l'arrivée[17]
Ce douzième Tour de Corse présente une très belle affiche, avec 98 partants et beaucoup d'équipes officielles représentées : Lancia, Renault et Alpine Renault, Porsche, BMC, Alfa Romeo, Citroën. Munari (Lancia Fulvia) prend la tête d'emblée, devançant la Porsche d'Elford de trois petites secondes. La lutte entre l'Italien et le Britannique est de toute beauté, beaucoup prédisent une victoire de l'expérimenté Elford, mais l'adresse de Munari sur le mouillé lui vaudra une victoire incontestée. Se battant jusqu'au bout, Elford perdra même la seconde place au profit de Toivonen à cause d'un tête-à-queue dans le dernier secteur chronométré. Beau joueur, l'Anglais dira de son vainqueur : « Nous roulions vite, lui il volait ! »[18].
distance : 1 340 km (1 147,2 km + 192,8 km sur 8 tronçons chronométrés)
2 étapes : Bastia - Porto-Vecchio et Porto-Vecchio - Bastia
surface : asphalte
participants : 63 équipages au départ, 15 équipages classés à l'arrivée[19]
La Porsche d'Elford, un des grands favoris, étant éliminée après cinq kilomètres de course (filtre à huile), ce sont tout d'abord les Alpine qui imposent leur loi sous la pluie. Vinatier est le premier leader, mais est bientôt rattrapé par Toivonen (Porsche), avant d'être éliminé par une casse moteur. Toivonen conforte son avance sur les Alpine d'Andruet et de Nicolas, avant de casser sa boîte de vitesses. Andruet prend la tête et l'emporte devant la Lancia d'Aaltonen, Nicolas ayant dû renoncer (bielle).
distance : 1 082 km (860 km + 222 km sur 10 secteurs chronométrés)
2 étapes : Ajaccio - Corte et Corte - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 71 équipages au départ, 22 équipages classés à l'arrivée[20]
Pour cette quatorzième édition, les organisateurs ont modifié la méthode de classement : avec la suppression des secteurs à temps imparti, l'ordre d'arrivée est désormais basé sur le classement scratch. La première étape est marquée par la domination d'Andruet (Alpine Renault) qui, malgré un moteur victime de sérieux problèmes d'alimentation, parvient à se construire une avance de près de deux minutes sur la Porsche de Larrousse. Au début de la seconde étape, perturbé par les ratés de sa machine, il heurte une pierre et ouvre son train avant. Larrousse prend la tête, devançant la berlinette de l'Ajaccien Orsini (vainqueur ici même à trois reprises) d'une vingtaine de secondes. La course reste ouverte, mais une sortie de route du pilote Corse dans l'avant-dernière épreuve spéciale lui fait perdre 45 secondes et toute chance de victoire. Derrière Larrousse et Orsini, belle prestation de Piot, troisième sur une Ford Capri peu adaptée à ce type d'épreuve.
distance : 1 420 km (dont 354,5 km sur 12 secteurs chronométrés)
2 étapes : Bastia - Ajaccio et Ajaccio - Bastia
surface : asphalte
participants : 56 équipages au départ, 18 équipages classés à l'arrivée[21]
Domination totale des Alpine Renault emmenées par Darniche qui mène de bout en bout et remporte toutes les épreuves de classement. Andruet, au volant d'une voiture identique mais non équipée d'un pont autobloquant, réalise une course plus sage, la deuxième place finale lui assurant le titre de champion de France des rallyes.
distance : 1 410 km initialement prévus, 1 320 km effectifs (dont 525 km sur 18 secteurs de classement avec temps imparti et 231 km sur 8 secteurs chronométrés)
2 étapes : 1 boucle sud Ajaccio - Porto-Vecchio - Ajaccio, 1 boucle nord Ajaccio - Bastia - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 49 équipages au départ, 30 équipages classés à l'arrivée[22]
Jean-Claude Andruet (Alpine Renault) prend la tête dès la première spéciale et domine largement l'épreuve devant le spider CG de Fiorentino. En début de course, Jean-François Piot (Ligier) avait été victime d'une sérieuse sortie de route, entraînant l'annulation du premier secteur de classement, ainsi que celle des secteurs du Cap Corse en raison du retard pris.
photo d'archive : Cuntrollu di "A casa rossa" -village de TALASANI - source : photothèque - Laetitia FILIPPI - site : http://www.la-corse.org/giru69b.htm
1973 est l'année de la création du Championnat du monde des rallyes. Le Tour de France a été évoqué, mais c'est finalement le Tour de Corse qui sera la manche française de ce nouveau championnat, ouvert jusqu'en 1981 aux groupes 1 à 4. Cette période verra la fin du règne de la berlinette et l'avènement de la Lancia Stratos (cinq victoires en neuf éditions).
distance : 1 080 km (dont 372 km sur 13 spéciales) - 21 spéciales initialement prévues, annulation de l'ES8 (éboulement) et des ES9 à 15 (neige)
2 étapes : 1 boucle sud Ajaccio - Porto-Vecchio - Ajaccio, 1 boucle nord Ajaccio - Bastia - Ajaccio
surface : asphalte et neige
participants : 50 équipages au départ, 22 équipages classés à l'arrivée[23]
Écrasante domination des Alpine. Le pilote corse Serpaggi surprend les pilotes officiels en prenant la tête lors de la première épreuve spéciale, mais Nicolas réagit dès la suivante et ne sera plus inquiété jusqu'à l'arrivée. Piot termine à la seconde place à plus de 8 minutes, Serpaggi ayant été pénalisé après un beau début de course. Les berlinettes l'emportent donc une nouvelle fois, réalisant le triplé devant un très méritant Chasseuil au volant de son Escort groupe 2.
distance : 1 292 km (dont 375 km sur 14 spéciales)
2 étapes : Bastia - Ajaccio et Ajaccio - Bastia
surface : asphalte
participants : 102 équipages au départ, 12 équipages classés à l'arrivée[24]
Nicolas (Alpine berlinette) s'installe en tête au départ, mais Andruet (Lancia Stratos), après un double tête-à-queue dans la première spéciale, remonte rapidement et prend la tête à la mi-course. Il remporte son troisième Tour de Corse, devant Nicolas et Thérier, troisième sur l'Alpine A310 qui dispute ici son premier rallye international.
distance : 1 340 km (dont 393 km sur 7 spéciales) - 10 spéciales initialement prévues (480 km), annulation des ES3 à 5 (route barrée)
2 étapes : 1 boucle nord Ajaccio - Bastia - Ajaccio et 1 boucle sud Ajaccio - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 77 équipages au départ, 22 équipages classés à l'arrivée[26]
Thérier (Alpine A310) part en trombe dans la très longue première spéciale (158 km). Il rattrape presque la Lancia Stratos de Sandro Munari, partie une minute plus tôt, lorsqu'il touche un parpaing, éclate deux pneus et est contraint à l'abandon. Munari mène la course mais sort de la route après la deuxième spéciale. Darniche, également sur Stratos, prend alors la tête, en bagarre avec la vaillante berlinette de Nicolas, revenue à cinq secondes du leader au cours de la deuxième étape. Darniche reprend alors une demi-minute d'avance lors de l'avant-dernière spéciale, s'assurant une sérieuse option sur la victoire. Toujours à la lutte, les deux protagonistes réalisent le même temps dans le dernier secteur chronométré. Darniche remporte donc son deuxième succès en Corse, devant un très méritant Nicolas. Belle troisième place pour le coupé Alfetta d'Andruet, vainqueur du groupe 2.
distance : 1 319 km (dont 629,6 km sur 9 spéciales)
2 étapes : Bastia - Ajaccio et Ajaccio - Bastia
surface : asphalte
participants : 87 équipages au départ, 11 équipages classés à l'arrivée[27]
À court de compétition cette saison, les Alpine A310 (Andruet, Ragnotti, Manzagol) ne peuvent rivaliser contre les Lancia Stratos, emmenées par Munari et Darniche. Malgré un beau départ d'Andruet qui parvient à se maintenir dans le sillage des deux Lancia en début d'épreuve, avant de renoncer boîte bloquée, la course se résume à un duel Munari - Darniche. Retardé par un tête-à-queue lors de la première spéciale, l'Italien prend la tête dès la seconde et accentue son avance jusqu'à Ajaccio, où il devance Darniche de 51 secondes. La deuxième étape est disputée en grande partie sous la pluie, Darniche refait rapidement son retard mais une pénalisation d'une minute (erreur de pointage) lui coûte la victoire. Pour 16 secondes, Munari remporte son deuxième Tour de Corse.
distance : 1 350 km (dont 655 km sur 13 spéciales)
2 étapes : 1 boucle sud Ajaccio - Porto-Vecchio - Ajaccio et 1 boucle nord Ajaccio - Bastia - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 120 équipages au départ, 34 équipages classés à l'arrivée[28]
Course très disputée entre les Lancia Stratos et les Fiat 131 Abarth. Premier leader, Munari (Stratos) sort de la route dans la troisième spéciale, laissant le commandement à Andruet, très provisoirement car une panne d'alternateur de sa Fiat 131, le privant d'éclairage, le contraint à renoncer. On assiste alors à un duel serré entre la Stratos de Pinto et la Fiat 131 de Darniche, qui tourne à l'avantage du Français lorsque Pinto (qui dispute l'épreuve avec un bras handicapé) est retardé par une touchette dans la onzième spéciale.
distance : 1 166 km (dont 543,1 km sur 10 spéciales)
2 étapes : Bastia - Ajaccio et Ajaccio - Bastia
surface : asphalte
participants : 116 équipages au départ, 37 équipages classés à l'arrivée[30]
Avec Munari, Darniche et Andruet, les Fiat 131 sont favorites. Munari prend la tête au départ, devant la Porsche de Vincent, mais dès la troisième spéciale Andruet fait parler la poudre et domine largement l'épreuve, comptant plus de deux minutes d'avance sur Darniche à deux longueurs de l'arrivée. Des problèmes de sélection de vitesses, nécessitant le remplacement de la boîte et de l'embrayage, lui coûtent alors six minutes de pénalisation et la tête du rallye. Il aborde les derniers secteurs le couteau entre les dents, rattrape et dépose littéralement Munari en cours de spéciale, mais une crevaison anéantit ses dernières chances de victoire. Darniche s'impose pour la quatrième fois, Andruet parvenant à préserver sa deuxième place à l'arrivée.
distance : 2 040 km (dont 1 128,9 km sur 22 spéciales)
2 étapes : Ajaccio - Bastia et Bastia - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 112 équipages au départ, 14 équipages classés à l'arrivée[31]
La distance de l'épreuve est considérablement augmentée pour cette édition, ce qui a pour effet de réduire considérablement la participation étrangère, beaucoup jugeant le parcours bien trop long. La course est très rapidement décimée : des quatre favoris (Darniche, Andruet, Béguin et Vincent), trois sont éliminés d'entrée de jeu. Le moteur de la (Porsche) de Vincent a expiré la veille de la course, la Fiat 131 d'Andruet est victime de sérieux problèmes dès la première spéciale et Béguin (Porsche), qui a pris la tête au départ, doit abandonner avant le troisième secteur chronométré, transmission cassée. Avec une confortable avance sur la Talbot Lotus de Nicolas, Darniche (Lancia Stratos) n'a plus qu'à assurer pour emporter son cinquième Tour de Corse. À l'arrivée, il devance la Renault 5 de Ragnotti de plus d'une demi-heure, une rencontre avec un sanglier ayant mis un terme à la course de Nicolas.
distance : 1 603 km (dont 1 128 km sur 18 spéciales)
2 étapes : Ajaccio - Bastia et Bastia - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 122 équipages au départ, 16 équipages classés à l'arrivée[32]
Débuts en championnat du monde pour les Renault 5 Turbo, dont celle de Ragnotti qui domine le début de course avant d'être retardé par une crevaison. Andruet (Fiat 131) prend alors la tête devant Darniche, également sur Fiat. Ragnotti remonte rapidement à la seconde place, puis reprend la tête lorsque Andruet doit renoncer (injection). Darniche et Thérier (Porsche) sont à la lutte pour la seconde place lorsque éclate un fait de course qui fera couler beaucoup d'encre : dans la quatorzième spéciale, handicapé par des pneus à l'agonie, Darniche est alors rattrapé par la Talbot Lotus de Fréquelin. Obstination du premier, énervement du second ? Les deux voitures se retrouvent hors de la route, mais l'incident est loin d'être clos et se terminera devant les autorités locale, avec une plainte pour tentative d'homicide à la clef[33].
Avec désormais quatre minutes d'avances sur Thérier, Ragnotti semble assuré de la victoire, mais une courroie d'alternateur cassée met fin à la démonstration. Thérier l'emporte loin devant la Fiat 131 de Röhrl, Michèle Mouton (Fiat) ayant perdu le bénéfice d'une seconde place acquise de haute lutte sur le futur champion du monde, un changement de différentiel et un boîtier électrique noyé la faisant rétrograder à la cinquième place.
distance : 1 613 km (dont 1 144 km sur 24 spéciales)
2 étapes : Ajaccio - Bastia et Bastia - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 120 équipages au départ, 42 équipages classés à l'arrivée[34]
Andruet a la lourde tâche de faire débuter la Ferrari 308 GTB en championnat du monde. Les sceptiques la jugent trop longue, trop large pour les routes corses, mais son pilote accomplit un véritable festival, enlevant les cinq premières spéciales et prenant près de trois minutes d'avances sur la Lancia Stratos de Darniche et la Porsche de Thérier, mais une pompe à essence défaillante le contraint à l'abandon lors de la septième épreuve. La lutte pour la première place se joue entre Darniche et Thérier, ce dernier prenant finalement le dessus avant qu'une double crevaison ne mette fin à ses espoirs d'une seconde victoire consécutive. Darniche remporte son sixième Tour de Corse, loin devant la Talbot Lotus de Fréquelin.
1982-1986 : le Groupe B, les fauves sur l'Île de Beauté
La réglementation Groupe B permet le développement de modèles très éloignés de la série, en fait de véritables prototypes fabriqués à 200 exemplaires. Avec l'affrontement de fabuleuses machines telles les Lancia037 et Delta S4, Audi Quattro Sport, Peugeot 205 Turbo 16, le Tour de Corse sera le théâtre de courses très spectaculaires et très disputées lors de cette période. Cette escalade à la puissance (de l'ordre de 500 chevaux en 1986) aura hélas son revers, la fréquence et la gravité des accidents vont bientôt montrer la démesure de cette réglementation. L'épreuve aux 10 000 virages ne sera pas épargnée, avec les accidents mortels d'Attilio Bettega en 1985, puis d'Henri Toivonen et de son copilote Sergio Cresto l'année suivante, ce dernier drame entraînant aussitôt la décision de bannir le Groupe B du Championnat du monde des rallyes dès 1987.
participants : 178 équipages au départ, 48 équipages classés à l'arrivée[35]
En cette année de transition, les voitures des groupes 1 à 4 sont une dernière fois admises, et constituent d'ailleurs la majorité du plateau. En groupe B, notons les débuts en mondial de la Lancia Rally 037, aux mains d'Alén et Bettega. La nouveauté démontrera d'emblée son potentiel, les deux pilotes réalisant des chronos très prometteurs. Parmi les favoris, Andruet (Ferrari) et Ragnotti (Renault 5 Turbo) ont tous deux à cœur de prendre leur revanche sur les éditions précédentes. Leur duel sera magnifique, Andruet prenant l'avantage en début de course avant de connaître un passage à vide en fin de première étape, qu'il achève avec près de deux minutes de retard sur Ragnotti. Lors de la deuxième étape, le pilote Ferrari a recouvré tous ses moyens, revenant à une minute de la 5 Turbo, quand s'abat une pluie battante au départ de la 18e spéciale : dépourvu de camion d'assistance, Andruet est contraint de s'élancer en pneus 'sec', perdant cinq minutes et tout espoir de victoire. La course est jouée, la troisième étape n'apportera aucun changement, Ragnotti l'emportant avec une confortable avance sur la Ferrari.
participants : 178 équipages au départ, 57 équipages classés à l'arrivée[36]
Avec cinq voitures engagées (Andruet, Röhrl, Alén, Vudafieri et Bettega), les Lancia Rally 037 sont largement favorites au départ, et occupent d'emblée les cinq premières places. À la lutte avec Andruet et Alén, Röhrl s'est construit un léger avantage (10 s) sur Andruet lorsqu'il est retardé par une double crevaison dans la huitième spéciale. Le pilote français prend alors la tête et termine la première étape à Bastia avec 53 secondes d'avance sur Alén. Le lendemain, il accentue l'écart, et devance son coéquipier de près de deux minutes lorsqu'une crevaison au départ de la quinzième spéciale lui fait perdre toute chance de victoire. Alén est alors largement en tête devant Röhrl, auteur d'une belle remontée après ses déboires de la première journée, et les consignes de courses imposées à ce moment par Cesare Fiorio figeront les positions des Lancia jusqu'à l'arrivée. Les 037 emportent les quatre premières places, Andruet ayant dû renoncer moteur noyé.
participants : 155 équipages au départ, 58 équipages classés à l'arrivée[37]
Débuts en championnat du monde très attendus pour la Peugeot 205 Turbo 16 (deux voitures pilotées par Vatanen et Nicolas) et pour l'Audi Quattro Sport confiée à Röhrl. Au départ, les routes sont sèches et les Lancia Rally 037 tirent leur épingle du jeu, Bettega remportant six des sept premières spéciales, devançant son coéquipier Biasion de plus d'une minute à ce moment de la course. Le départ de la huitième spéciale, longue de 50 km, se déroule encore sur sol sec, mais après 20 km la route est détrempée et les Lancia, chaussées de gommes dures, sont en perdition. Bettega et Biasion ne peuvent éviter de toucher, perdant respectivement vingt et cinq minutes. Très rapides sur le mouillé, les 205 T16 de Vatanen et Nicolas prennent les deux premières places de la course, devant la Lancia 037 d'Alén. Vatanen va alors dominer l'épreuve, terminant la première étape avec près de cinq minutes d'avance sur Alén, Nicolas ayant été retardé par plusieurs crevaisons. Le lendemain, une crevaison lors de la seizième spéciale fait perdre plus de trois minutes au leader, qui conserve néanmoins une marge de près de deux minutes sur Alén à la fin de la seconde journée. La troisième étape débute de nuit, et une flaque d'eau surprend Vatanen qui sort, heurte un rocher et part en tonneaux, mettant un terme à l'éblouissante démonstration de la Turbo 16. Alén prend la tête avec une confortable avance sur son coéquipier Biasion et la Renault 5 Turbo de Ragnotti, et emporte sa deuxième victoire en Corse. La seconde 205 fera une belle performance, Nicolas remontant de la dixième à la quatrième place lors de cette dernière étape. Prestation beaucoup plus décevante pour l'autre débutante, l'Audi Quattro Sport se révélant très délicate à maîtriser sur les routes corses (temps de réponse important du turbo, arrivée brutale de la puissance), et peu fiable, le moteur de Röhrl explosant lors de la première journée[38].
participants : 139 équipages au départ, 45 équipages classés à l'arrivée[39]
Après trois courses (relativement décevantes) au niveau national, apparition en championnat du monde de la Renault 5 Maxi Turbo (350 chevaux) avec Ragnotti, Chatriot et Auriol). Chez Peugeot Sport, Saby fait débuter la Peugeot 205 Turbo 16 évolution 2 (430 chevaux), Vatanen et Salonen disposant de la première version. On s'attend à une nouvelle domination des 205 Turbo 16, mais un surprenant Ragnotti prend l'avantage au départ, reléguant les Peugeot à plus de vingt secondes lors de la première spéciale. Bettega (Lancia Rally 037) se montre une nouvelle fois très rapide sur les routes corses, et s'intercale à la deuxième place. De nombreux favoris sont déjà éliminés, Salonen et Darniche (205 T16), Röhrl (Audi) et Fréquelin (Opel Manta) ne dépassent pas le stade de cette première spéciale. Dans les deux suivantes, Vatanen et Saby sont revenus aux deuxième et troisième places, mais Jeannot maintient l'écart. Un kilomètre après le départ de la quatrième spéciale, Bettega, qui vient de monter des gommes plus dures, mord le bas-côté et heurte une pierre. La Lancia entame un tonneau et percute violemment les arbres. Le jeune pilote italien (32 ans) est tué sur le coup, son copilote Maurizio Perissinot s'extirpant indemne de l'épave. La course est momentanément interrompue; en signe de deuil les deux autres Lancia d'Alén et de Biasion se retirent.
L'épreuve se poursuit tristement. Vatanen profite d'un tête-à-queue de Ragnotti pour s'en rapprocher à une seconde, mais perd ensuite 27 minutes, ayant heurté une pierre. La course est dès lors jouée, Ragnotti ayant plus de cinq minutes d'avance sur Saby et la Porsche de Béguin. Les deux jours suivants n'apporteront pas de modification en tête du classement[40].
Les 205 prennent l'avantage en tout début de course, Saby devançant Salonen et Mouton de quelques secondes lors de la première spéciale. Derrière, Toivonen et Biasion limitent les dégâts, mais sur la troisième Lancia Alén est en difficulté avec ses freins, concédant plus d'une minute. Nouveau triplé des Peugeot dans l'épreuve suivante, Salonen rejoignant Saby en tête de la course. Chez Lancia, Toivonen reste le mieux placé, avec 13 secondes d'écart sur les leaders. Il commence ensuite à aligner les temps scratch, prenant la tête du rallye dès la quatrième spéciale, et terminant la première étape avec 1 min 42 s d'avance sur Saby et 3 min 18 s sur Biasion, Salonen étant sorti de la route lors de la huitième épreuve. Le lendemain, Toivonen continue son impressionnante démonstration, portant son avance à 2 min 45 s au terme de la 17e spéciale qu'il effectue dans un temps record. Mais dans l'épreuve suivante, après sept kilomètres, un virage abordé trop vite aura raison de l'adresse du Finlandais : la Lancia tire droit, tombe dans le ravin et s'embrase immédiatement, ne laissant aucune chance à Toivonen et à son copilote Sergio Cresto.
La course est neutralisée jusqu'à Calvi, où Lancia se retire de la course. La troisième étape se déroule dans la tristesse générale, Saby emportant la victoire (la première en Corse d'une '4 roues motrices') devant la Renault 5 Turbo de Chatriot. La FISA annonce aussitôt l'exclusion des groupes B du Championnat du monde des rallyes dès 1987, le drame de la veille (faisant suite à plusieurs accidents mortels au cours des douze derniers mois) ayant définitivement condamné une catégorie devenue très controversée[42].
La période 1987-1996 : le Groupe A, 2 roues motrices contre 4
Avec l'exclusion du Groupe B, les monstres de près de 500 chevaux sont exclus du championnat. On revient donc en 1987 à des puissances de l'ordre de 300 chevaux pour les meilleures Groupe A, dans cette catégorie la traction intégrale n'est plus l'arme absolue pour s'imposer sur l'asphalte des routes corses, et les '2 roues motrices' parviendront à s'imposer à trois reprises au cours de cette période.
participants : 95 équipages au départ, 35 équipages classés à l'arrivée[43]
Disposant d'une BMW M3 de 275 chevaux, Béguin profite des routes sèches pour prendre la tête au départ, devançant la puissante Sierra Cosworth (300 chevaux) d'Auriol. Bien que ne disposant de 180 chevaux, Ragnotti se montre également très rapide au volant de sa Renault 11 Turbo, très légère. Dans ces conditions, les Lancia Delta (230 à 250 chevaux), plus lourdes, ne peuvent exploiter pleinement l'avantage de leurs quatre roues motrices. Loubet parvient néanmoins à se maintenir au contact, et profite de la cinquième spéciale, disputée sous la grêle, pour prendre la tête du rallye, qu'il conserve à la fin de la première étape, avec 12 secondes d'avance sur Béguin. La seconde Lancia de Biasion est troisième, à plus d'une minute et demie, la grêle ayant fait perdre de précieuses minutes à Ragnotti, et Auriol ayant connu des problèmes de turbo. Dès le début de la deuxième étape, Loubet est retardé par une crevaison et Béguin reprend le commandement de la course, qu'il conserve jusqu'à l'arrivée, terminant avec plus de deux minutes d'avance sur les deux Lancia de Loubet et Biasion. Ragnotti fait une très belle remontée et échoue de trois secondes pour la troisième place[44].
distance : 1 333,3 km (dont 623,8 km sur 30 spéciales)
4 étapes : Ajaccio - Ajaccio, Ajaccio - Zonza - Alba Serena, Alba Serena - Corte - Calvi et Calvi - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 93 équipages au départ, 42 équipages classés à l'arrivée[45]
Pour la première fois de son histoire, le Tour de Corse débute par une super-spéciale (2,86 km), emportée par Saby (Lancia), premier leader. Le lendemain, les choses sérieuses commencent et on assiste à un affrontement serré entre la Delta Integrale de Loubet et la Sierra Cosworth d'Auriol, qui dominent nettement leurs adversaires. Cette deuxième journée est à l'avantage de Loubet, un instant rejoint par Auriol en tête, mais qui met à profit sa parfaite connaissance du terrain pour terminer l'étape avec une avance de 25 secondes. Sur sa BMW M3, Béguin, troisième, compte déjà plus de trois minutes de retard. La troisième étape débute mal pour Loubet, qui perd huit minutes pour des problèmes de commande de boîte de vitesses. Auriol est donc largement en tête devant Béguin, et va désormais contrôler la course jusqu'à l'arrivée. D'autant plus facilement que Béguin touche un rocher lors de la quatrième et dernière étape, et perd sa deuxième place au profit de Loubet, auteur d'une superbe remontée. Première victoire en championnat du monde pour Auriol et pour la Ford Sierra Cosworth[46].
distance : 1 439,85 km (dont 626,91 km sur 33 spéciales)
4 étapes : Ajaccio - Ajaccio, Ajaccio - Corte - Alba Serena, Alba Serena - Corte - Calvi et Calvi - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 79 équipages au départ, 39 équipages classés à l'arrivée[47]
Après la super-spéciale du premier jour, la course se résume très vite à un duel entre la BMW M3 de Chatriot et la Lancia Delta HF Integrale d'Auriol, Saby et Loubet (également sur Lancia) étant retardés dès le début de la deuxième étape. Chatriot termine cette deuxième journée, disputée sur routes sèches, avec une quinzaine de secondes d'avance sur Auriol. Le lendemain, avec l'apparition de la pluie, Auriol tire parti de la motricité de la Delta Integrale pour reprendre l'avantage, et signe ensuite une étonnante performance dans le brouillard de la 19e spéciale pour se construire un avantage décisif. Il emporte son deuxième Tour de Corse consécutif, avec près de deux minutes d'avances sur la BMW de Chatriot. Derrière les deux héros de la course, on peut noter les progrès sur asphalte des Toyota Celica, avec la troisième place de Kankunnen, longtemps à la lutte avec son coéquipier Sainz avant que ce dernier ne casse son moteur.
distance : 1 397,18 km (dont 602,25 km sur 30 spéciales)
4 étapes : Ajaccio - Ajaccio, Ajaccio - Alba Serena, Alba Serena - Calvi et Calvi - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 94 équipages au départ, 48 équipages classés à l'arrivée[48]
La première étape (très courte avec seulement quatre spéciales) se termine à l'avantage de Sainz (Toyota Celica), la Lancia de Loubet, ayant été retardée par une crevaison lors de la troisième spéciale. Auriol (Lancia) est en embuscade, à seulement trois secondes du leader. Il se porte en tête de la course dès le début de la deuxième étape, qu'il termine avec une vingtaine de secondes d'avance sur Loubet, bien revenu et auteur de chronos impressionnants. Sainz, quant à lui, frôle le pire, lorsqu'au beau milieu de la septième spéciale, à environ 150 km/h, il se trouve nez-à-nez avec une voiture effectuant un demi-tour. Il évite la 205 du conducteur inconscient de justesse mais, assez refroidi par l'incident, il baisse nettement le rythme et termine la journée avec une plus d'une minute de retard sur le leader. La course reste très ouverte au début de la troisième étape, Loubet continuant à grappiller quelques secondes sur Auriol avant d'être victime d'un bris de cardan, perdant ainsi quatre minutes et toute chance de victoire. Auriol perd un adversaire de taille, mais doit encore composer avec un Sainz de nouveau très rapide après sa frayeur de la veille. Le pilote français maintient néanmoins son avance, et emporte son troisième Tour de Corse consécutif, malgré de sérieux problèmes de transmission (nécessitant le remplacement en urgence du différentiel avant) lors de la dernière journée[49].
participants : 100 équipages au départ, 43 équipages classés à l'arrivée[50]
Dès les premières spéciales, la course est très disputée entre les Lancia d'Auriol et Loubet, la Ford Sierra de Delecour et les Toyota de Sainz et Schwarz. Une nouvelle fois malchanceux, Loubet est rapidement écarté des avant-postes : au cours de la troisième spéciale, son siège se détache, lui faisant perdre le contrôle; la Delta se retrouve en équilibre sur le parapet, Loubet perd dix minutes et toute chance de victoire. Schwarz termine la première étape en tête avec une courte avance sur Delecour et Sainz[51].
Delecour prend la tête au début de la deuxième journée, Schwarz ayant effectué un tête-à-queue et Sainz perdant une minute lors du remplacement de la pompe de l'échangeur air-eau. Schwarz repasse rapidement Delecour, avant de sortir de la route dans la dixième spéciale. Delecour et Auriol terminent cette deuxième étape à égalité, 19 secondes seulement devant Sainz qui a refait une grosse partie de son retard. Le lendemain, Delecour reprend l'avantage, avant d'être victime de son moteur dans la dix-septième épreuve. La victoire se joue alors entre Auriol et Sainz, le pilote espagnol terminant l'étape avec onze secondes d'avance. La course reste ouverte, mais la quatrième et dernière journée est nettement dominée par Sainz, qui l'emporte finalement avec plus d'une minute d'avance sur Auriol.
participants : 105 équipages au départ, 46 équipages classés à l'arrivée[52]
Impressionnante démonstration d'Auriol (Lancia), qui prend la tête dès la première spéciale et domine de bout en bout, emportant son quatrième Tour de Corse avec une confortable avance sur la Sierra Cosworth de Delecour. Très rapides l'an passé, les Toyota Celica de Sainz et Schwarz ont dû faire face à des problèmes de pneumatiques perdant rapidement leur efficacité lors des longues spéciales, et n'ont pu se mêler à la course en tête.
participants : 84 équipages au départ, 44 équipages classés à l'arrivée[53]
Comme l'année précédente, on assiste à un duel entre Auriol, désormais sur Toyota Celica, et Delecour, qui dispose maintenant de l'Escort Cosworth, plus maniable que la Sierra sa devancière. L'Escort se montre très efficace sur les routes corses, et permet à un Delecour en très grande forme de mener l'épreuve de bout en bout, reléguant Auriol à plus d'une minute malgré des problèmes de moteur dans la seconde étape.
participants : 84 équipages au départ, 43 équipages classés à l'arrivée[54]
Auriol et sa Toyota dominent nettement la première journée, emportant toutes les spéciales. À l'issue de la première étape, Sainz (Subaru), son principal adversaire, accuse un retard de 35 secondes. Auriol conserve son avantage le lendemain, mais le pilote espagnol s'est montré très rapide sur certains secteurs et la course reste ouverte au départ de la dernière journée. Sainz, survolté, parvient à réduire l'écart à 9 secondes, mais perd toute chance de victoire lors de la vingtième spéciale, victime d'une casse de la barre anti-roulis provoquant une usure prématurée des pneumatiques. Comptant désormais plus de 50 secondes d'avance, Auriol n'est plus inquiété et emporte son cinquième Tour de Corse.
participants : 91 équipages au départ, 44 équipages classés à l'arrivée[55]
Les Ford Escort se montrent les plus rapides, particulièrement celle de Thiry. Le pilote belge prend l'avantage dès le début de la première étape sur son coéquipier Delecour. Six secondes les séparent au terme de cette première journée. En troisième position, Auriol (Toyota) compte déjà un retard de 30 secondes. Thiry confirme sa supériorité lors de la deuxième étape, qu'il termine avec 35 secondes d'avance sur Delecour, ralenti par des problèmes de boîte de vitesses, menacé par Auriol, plus à l'aise que la veille, à 2 secondes. Le leader accentue encore son avance en début de troisième étape : à trois spéciales de l'arrivée, avec une marge de 50 secondes sur Auriol et de 56 secondes sur Delecour, il semble avoir course gagnée. Malheureusement pour lui, lors de la vingtième spéciale, le roulement avant gauche casse. Thiry parvient à terminer la spéciale, et conserve alors une avance de 40 secondes, mais le nouveau règlement (très contesté), limitant les zones d'assistance, impose à l'équipage d'effectuer la réparation sans aide extérieure et uniquement avec les pièces de rechange embarquées. Les mécaniciens peuvent uniquement le guider, mais en pure perte car l'équipage ne peut disposer d'un roulement neuf... C'est l'abandon, pour une panne ne demandant habituellement que dix minutes d'intervention. Auriol se retrouve en tête, et emporte son sixième Tour de Corse avec 15 secondes d'avance sur Delecour.
3e manche du championnat du monde « deux litres » 1996
départ : à Ajaccio
arrivée : à Ajaccio
distance : 1 054,15 km (dont 480,43 km sur 20 spéciales)
3 étapes
surface : asphalte
participants : 53 équipages au départ, 33 équipages classés à l'arrivée[56]
L'édition 1996 ne fait pas partie du championnat du monde des rallyes, mais compte pour le championnat « deux litres ». Face aux traditionnelles Ford Escort et Subaru Impreza, les Kit-Cars à deux roues motrices (Renault Maxi Mégane, Peugeot 306 Maxi) concourent également pour la victoire.
Les routes sont humides au départ de l'épreuve. Bugalski (Mégane Kit-Car) est le premier leader au terme de la première spéciale, alors que Bernardini (Escort Cosworth), un des favoris de l'épreuve, est victime d'une crevaison et concède trois minutes et demie. La Subaru de Massarotto pointe en tête lors de la spéciale suivante, mais Bugalski le repasse aussitôt et ne sera plus rattrapé. Bernardini entame une impressionnante remontée jusqu'à la deuxième place malgré une touchette et une collision avec un veau, mais une nouvelle crevaison dans l'avant-dernière spéciale lui fait perdre deux minutes supplémentaires et trois places. Bugalski emporte son premier Tour de Corse devant la 306 Maxi de Panizzi, très rapide lors des dernières spéciales disputées sur sol sec.
participants : 60 équipages au départ, 39 équipages classés à l'arrivée[57]
La course est très disputée entre les deux Peugeot 306 Maxi de Delecour et Panizzi, la Ford Escort de Sainz et la Subaru de McRae. L'Écossais emporte la première spéciale devant les deux 306, mais est ensuite handicapé par l'usure rapide de ses pneumatiques. Très rapides sur sol sec, les 306 prennent l'avantage et, malgré une averse en fin de journée, terminent la première étape aux deux premières places, Panizzi devançant Delecour de 5 secondes. Sainz, retardé par une touchette lors du premier chrono, est alors troisième à 19 secondes. Au début de la deuxième journée, Panizzi et McRae, partis en pneus slicks, perdent plus de 40 secondes sur le sol mouillé. Delecour prend la tête, bientôt rejoint par Sainz. Les deux pilotes sont ex æquo à l'issue de la deuxième étape, 9 secondes devant Panizzi, et 19 devant McRae, qui a refait une bonne partie de son retard, emportant les trois dernières spéciales du jour. Tout se joue dans la dernière journée. Delecour reprend une seconde à Sainz avant d'être légèrement retardé par des ennuis d'embrayage. Sainz prend la tête mais les positions restent très serrées : avant la dernière spéciale, il ne compte que 7 secondes d'avance sur Panizzi et McRae, et 13 sur Delecour. McRae reprend 15 secondes sur ce dernier tronçon, disputé sous la pluie, et remporte in extremis son premier succès en Corse, avec finalement seulement 8 secondes d'avance sur Sainz.
participants : 80 équipages au départ, 45 équipages classés à l'arrivée[58]
Malgré une crevaison lors de la deuxième spéciale, McRae (Subaru) prend l'avantage sous la pluie et termine la première étape avec 20 secondes d'avance sur la 306 Maxi de Delecour et plus de 30 sur la Toyota de Sainz. Le lendemain, les routes sèchent progressivement et l'Écossais profite des conditions d'adhérence changeantes, qui pénalisent les « deux roues motrices », pour accentuer les écarts. Il termine cette deuxième journée 47 secondes devant Sainz. Avec un retard de plus d'une minute, Delecour a rétrogradé à la quatrième place, derrière la Subaru de Liatti. La dernière étape, disputée sur des routes sèches, est favorable aux 306, mais McRae compte suffisamment d'avance pour conserver la tête de la course et remporter son deuxième Tour de Corse. Delecour reprend 50 secondes au leader et retrouve la seconde place, Sainz ayant perdu plus de 3 minutes sur crevaison lors de la quinzième spéciale.
distance : 1 077,44 km (dont 353,05 km sur 16 spéciales) - 17 spéciales initialement prévues (373,99 km), annulation de l'ES5
3 étapes : Ajaccio - Propriano - Ajaccio, Ajaccio - Corte - Ajaccio et Ajaccio - Campo dell'Oro - Ajaccio
surface : asphalte
participants : 138 équipages au départ, 85 équipages classés à l'arrivée[59]
Pilotées par Delecour et Panizzi, première apparition en course pour les Peugeot 206 WRC. Delecour occupe brièvement la tête en début d'épreuve, mais le parcours principalement disputé sur routes sèches donne l'avantage aux Citroën Xsara Kit-Car qui réalisent le doublé, Bugalski l'emportant devant Puras et la Toyota de Sainz, qui termine premier des WRC après l'abandon de Delecour dans la dernière spéciale[60].
participants : 121 équipages au départ, 80 équipages à l'arrivée[61]
Nette domination des Peugeot 206 WRC de Delecour et Panizzi, qui dès la deuxième spéciale 'oublient' littéralement leurs adversaires. Les deux coéquipiers vont échanger à plusieurs reprises leurs positions en tête du rallye, mais les consignes de Peugeot Sport au cours de la dernière étape mettront fin à ce duel, afin d'assurer le doublé. Panizzi emporte son premier Tour de Corse, devant un Delecour assez déçu de n'avoir pu défendre ses chances jusqu'au bout.
distance : 854,59 km dont 394,04 km sur 15 spéciales - 16 spéciales initialement prévues, annulation de l'ES 5
3 étapes (chacune au départ d'Ajaccio)
surface : asphalte
participants : 85 équipages au départ, 50 équipages à l'arrivée[62]
À la suite des dernières exigences de la fédération internationale, le parcours de l'épreuve est désormais concentré aux environs d'Ajaccio, où se situe l'unique parc d'assistance. Avec moins de 900 kilomètres, c'est le plus court Tour de Corse depuis sa création en 1956. Dominatrices l'an passé, les Peugeot 206 WRC, emmenées par Auriol, Grönholm et Panizzi subissent la loi de la Citroën Xsara WRC de Puras, en tête dès la deuxième spéciale, qui remportent leur premier succès en championnat du monde. Le plus rapide du clan Peugeot, Panizzi, s'incline pour 17 secondes.
distance : 937,83 km dont 357,7 km sur 16 spéciales
3 étapes (chacune au départ d'Ajaccio)
surface : asphalte
participants : 61 équipages au départ, 37 équipages à l'arrivée[63]
En l'absence de l'équipe officielle Citroën, vainqueur l'an passé, écrasante domination des Peugeot 206 WRC qui réalisent le triplé. En tête de bout en bout, Panizzi enlève son deuxième Tour de Corse devant ses coéquipiers Grönholm et Burns, et la Citroën Xsara WRC de Bugalski, engagée à titre privé.
distance : 971,75 km dont 397,4 km sur 16 spéciales
3 étapes (chacune au départ d'Ajaccio)
surface : asphalte
participants : 62 équipages au départ, 34 équipages à l'arrivée[64]
Märtin (Ford Focus WRC) est le plus rapide lors de la première étape, disputée sur routes sèches, mais un tête-à-queue dans la quatrième spéciale lui fait perdre la tête du rallye au profit de Loeb (Citroën Xsara WRC), qui termine cette première journée avec moins de 4 secondes d'avance sur la Focus de Duval. Les conditions sont beaucoup plus délicates le lendemain, de nombreuses averses locales rendant les choix de pneus très difficiles. Tous deux partis en 'slicks', Loeb et Märtin se font piéger dans la huitième spéciale, perdant de nombreuses minutes et toute chance de victoire. Duval prend la tête de la course mais est bientôt rattrapé par la Subaru de Solberg, auteur d'une brillante remontée. Le pilote norvégien s'installe en tête au terme de la deuxième étape et ne sera plus menacé. La dernière journée a pour enjeu la seconde place, Sainz (Xsara WRC) parvenant à déborder Duval dans l'ultime spéciale du rallye.
distance : 1 060,72 km dont 387,8 km sur 12 spéciales
3 étapes (chacune au départ d'Ajaccio)
surface : asphalte
participants : 53 équipages au départ, 35 équipages à l'arrivée[65]
Nette domination des Ford Focus WRC de Märtin et Duval, constamment en tête lors des deux premières journées. Seul un moteur cassé sur la voiture de Duval en début de troisième étape prive Ford d'un incontestable doublé. Avec plus de deux minutes d'avance, Märtin remporte une très nette victoire sur la Citroën Xsara WRC de Loeb, à qui la deuxième place assure le titre de champion du monde.
distance : 1 023,82 km dont 341,68 km sur 12 spéciales
3 étapes (chacune au départ d'Ajaccio)
surface : asphalte
participants : 57 équipages au départ, 40 équipages à l'arrivée[66]
L'épreuve est totalement dominée par Loeb (Citroën Xsara WRC), qui se montre le plus rapide dans toutes les spéciales et emporte son premier Tour de Corse avec près de deux minutes d'avance sur la Ford Focus WRC de Gardemeister.
distance : 1 099,10 km dont 359,32 km sur 16 spéciales (ES1 annulée)
3 étapes (chacune au départ d'Ajaccio)
surface : asphalte
participants : 74 équipages au départ, 60 équipages à l'arrivée[68]
Tout comme l'année précédente, Loeb (Citroën Xsara WRC) et Grönholm dominent nettement le reste du plateau. Grönholm mène en début de course, mais avant la fin de la première étape Loeb prend la tête du rallye. Les écarts restent faibles tout au long de l'épreuve, mais Loeb conserve son avantage jusqu'au bout et emporte son troisième succès consécutif en Corse.
distance : 1 094,36 km dont 359,02 km sur 16 spéciales
3 étapes (chacune au départ d'Ajaccio)
surface : asphalte
participants : 71 équipages au départ, 54 équipages à l'arrivée[69]
On assiste à nouveau à une domination écrasante de la Citroën C4 de Loeb, en tête dès le départ et qui emporte 14 des 16 spéciales. Il gagne son quatrième Tour de Corse consécutif, devant Hirvonen (Ford Focus WRC). François Duval, second lors de la dernière étape après la crevaison de son coéquipier Hirvonen, a dû finalement appliquer les consignes d'équipe et céder sa place de dauphin dans l'ultime secteur chronométré.
Non retenu pour le Championnat du monde des rallyes 2009, le Tour de Corse sera remplacé dès 2010 par le Rallye d'Alsace en tant qu'épreuve française du championnat WRC.
53e édition (2009)
Epreuve comptant pour la coupe de France des rallyes
départ : à Calvi
arrivée : à Ajaccio
distance : 696,93 km dont 217,94 km sur 11 spéciales
surface : asphalte
participants : 72 équipages au départ, 38 équipages à l'arrivée
participants : 48 équipages au départ, 31 équipages à l'arrivée[71]
Domination et victoire du pilote belge Thierry Neuville sur Peugeot 207 RC, en tête dès la première spéciale du rallye. Un tête-à-queue dans l'ES3 permet à Bryan Bouffier (Peugeot 207) de réduire son retard. Bouffier passe en tête après la quatrième spéciale, mais une crevaison dans l'épreuve suivante lui fait perdre toute chance de victoire. Neuville contrôle désormais la course, devant la Skoda Fabia de Jan Kopecký.
participants : 45 équipages au départ, 30 équipages à l'arrivée
Dès la première spéciale, la lutte est très serrée entre la Ford Fiesta de Basso, la Skoda Fabia de Mikkelsen et la Mini de Sordo. Premier leader, Basso compte moins d'une seconde d'avance sur Sordo et Mikkelsen à l'issue la seconde épreuve chronométrée. Ce dernier prend la tête dans la spéciale suivante, il compte alors moins 0 min 0 s 8 d'avance sur Basso et 0 min 1 s 8 sur Sordo. À l'issue de cette première journée du jeudi, le parcours de liaison ramène les concurrents à Calvi, parcours qui va être fatal à l'Italien Basso, qui doit abandonner après une touchette. Mikkelsen accentue son avance au début de la seconde étape, portant son avantage sur Sordo à sept secondes après la quatrième spéciale. Mais un contact avec un poteau dans l'épreuve suivante lui fait perdre plus de deux minutes et tout espoir de victoire. Sordo est désormais un solide leader, il termine la journée avec un avantage de vingt-cinq secondes sur la seconde Skoda pilotée par Kopecký (retardé par une sortie de route en début de rallye) et vingt-neuf sur la Peugeot 207 du pilote corse Pierre Campana, toujours bien placé.
Disputée le samedi, la dernière étape se déroule au Cap Corse. Si Sordo, qui gère son avance, semble difficile à rejoindre, la lutte pour la seconde place est beaucoup plus serrée entre Kopecký, Campana et Bryan Bouffier (Peugeot 207), ces trois pilotes étant regroupés en une dizaine de secondes. Kopecký réalise un excellent chrono dans la première spéciale de la journée, se rapprochant de Sordo et creusant l'écart sur Campana. Ce dernier ne s'avoue pas battu, il réalise le scratch dans l'épreuve suivante et s'empare de la deuxième place, profitant de la baisse de régime du pilote tchèque. Le pilote Skoda réagit, et il reprend sa position aussitôt après, dominant les quatre dernières spéciales du rallye, qu'il termine à 17 s 9 de Sordo, qui emporte ici sa première grande victoire internationale. Campana termine troisième, alors que Bouffier quatrième a connu quelques soucis et n'a pu se mêler à la lutte pour la seconde place.
distance : 929,55 km dont 248,08 km sur 11 spéciales
2 étapes : Calvi - Ajaccio et Ajaccio - Ajaccio[75]
surface : asphalte
participants : 51 équipages au départ, 28 équipages à l'arrivée
Les conditions de course sont assez délicates lors de la première étape, avec des portions humides. Le pilote irlandais Craig Breen (Peugeot 207) entame le rallye sur un rythme très rapide, remportant les trois premières spéciales à l'issue desquelles il compte déjà vingt-six secondes d'avance sur Robert Kubica (Citroën DS3). Mais il part à la faute dans la quatrième, perdant une minute et vingt secondes. Kubica se retrouve en tête devant Bryan Bouffier (Peugeot 207) et Jan Kopecký (Skoda Fabia), mais abandonne peu après à cause d'un problème de pompe à essence. Bouffier devance alors Kubica de quelques secondes, mais le pilote tchèque prend l'avantage lors de la dernière spéciale du jour et termine la première étape avec près de quatre secondes d'avance sur le Français.
Dès le début de la deuxième étape, Bouffier attaque et reprend largement la tête. Au milieu de la journée, l'écart entre les deux pilotes est de près de onze secondes, et Kopecki choisit alors de baisser le rythme pour assurer la deuxième place. Malgré une belle fin de parcours, Breen échoue pour la troisième place, devancé de trois secondes par Stéphane Sarrazin, auteur d'une course très régulière sur une (Mini Countryman) qu'il découvrait.
2 étapes : Porto-Vecchio - Ajaccio et Ajaccio - Ajaccio[76]
surface : asphalte
participants : 50 équipages au départ, 36 équipages à l'arrivée
La course en tête se résume en un duel serré entre les deux Ford Fiesta de Stéphane Sarrazin et Bryan Bouffier, qui se partagent les victoires en épreuves spéciales. Lors de la première étape, Sarrazin, le plus vite en action, se fait momentanément dépasser par son rival, mais reprend aussitôt l'avantage et rallie Ajaccio avec moins de deux secondes d'avance sur Bouffier. L'écart se creuse plus nettement le lendemain, Sarrazin portant rapidement son avance à vingt secondes. Bouffier essaie de résister, mais un tête-à-queue entraînant un contact avec une bordure met fin à ses derniers espoirs de victoires. Il se contente alors d'assurer sa deuxième place. Troisième sur Peugeot 208, Kevin Abbring termine à plus d'une minute et demie du vainqueur[77].
participants : 123 équipages au départ, 96 équipages à l'arrivée[79]
En tête à l'issue de la première spéciale, Sébastien Ogier (VW Polo) est victime d'une crevaison dès la suivante, tout comme Dani Sordo (Hyundai). Le pilote gallois Elfyn Evans, sur Ford Fiesta, est en tête à l'issue de la première étape, devant un étonnant Kevin Abbring (Hyundai). Un problème de boîte de vitesses coûte dix minutes de pénalisation et toute chance de victoire à Ogier. Dès le début de la deuxième étape, Jari-Matti Latvala (VW Polo) passe à l'attaque, et prend rapidement le dessus sur Evans. Latvala assure sa victoire lors de la dernière journée, dont le principal enjeu est la seconde place, très disputée entre Evans et Andreas Mikkelsen (VW Polo), qui échoue de quelques secondes. La belle prestation d'Abbring s'est terminée dans l'avant-dernière spéciale, le pilote néerlandais étant sorti violemment de la route. L'épreuve a été perturbée par les fortes intempéries qui ont eu lieu la veille du rallye et qui ont conduit à l'annulation de deux des neuf spéciales programmées.
En 1957, c'est le pilote français Roger de Lageneste qui, bien qu'inscrit comme copilote de Michel Nicol sur l'Alfa Romeo personnelle de celui-ci, a piloté d'un bout à l'autre de l'épreuve[7]. En tant que pilote, il compte donc (officieusement) une victoire au Tour de Corse.
↑sous réserve, les comptes-rendus des revues Echappement et Sport auto de janvier 1975 attribuant le meilleur temps de la cinquième spéciale à Nicolas et non à Clarr