Le 3e régiment d'automitrailleuses (3e RAM) est une unité de l'armée française qui a participé à la Seconde Guerre mondiale. Avant la mobilisation, l'unité était le 3e groupe d'automitrailleuses (3e GAM).
Le , l'escadron d'AMD du capitaine Bodelot, caserné à Compiègne, rejoint le 6e groupe d'automitrailleuses, formé avec un escadron du 5e groupe d'automitrailleuses[3]. Le 3e GAM ne compte plus que trois escadrons à Paris, le 1er escadron mixte AMD (Laffly 50 AM) et motos, le 2e escadron mixte AMC et AMR et un escadron hors-rang[7]. Le 3e GAM teste au moins deux AMR 35 en 1936-1937[1]. Les AMC P16 sont remplacées en 1937 par des Hotchkiss H35[7].
Historique du 3e RAM
Le 3e régiment d'automitrailleuse est créé le 2 septembre 1939 à partir du 3e groupe d'auto-mitrailleuses. Ce dernier compte six escadrons à sa formation mais les deux escadrons d'AMR rejoignent les 2e et 15e régiments de dragons portés en décembre[4].
Il mobilise le [10] et part aussitôt sur la frontière dans la région de Sedan avec la 3e division de cavalerie qui deviendra 3e division légère de cavalerie en février 1940[11],[12]. Il subit ses premières pertes en occupant la région frontalière allemande de Merzig[13]. Avec le reste de sa division, il stationne pendant toute la drôle de guerre à la frontière luxembourgeoise[14] avec comme mission d'entrer au Luxembourg en cas d'attaque allemande. Dans ce cas, le régiment doit servir à éclairer la progression des colonnes de la division[15].
Le 10 mai, le régiment entre au Luxembourg et entre en contact avec les Allemands. Des combats s'engagent à Esch-sur-Alzette,[15] et à Soleuvre avec l'aide des spahis de la division[16]. Le 12 mai, le régiment se met sur la défensive avant de se replier derrière la Ligne Maginot[17].
Le , le régiment est chargé de couvrir la formation de la 6e armée[18]. Le 16 mai, le régiment est transféré dans la région de Montcornet[19] et, sans son escadron de chars, défend de façon acharnée Dizy-le-Gros face aux chars allemands[20],[18]. L'unité perd 35 hommes dans les combats[21]. Le régiment se regroupe à Sissonne. Le régiment combat encore à Sissonne[22] et à Laon avant d'être replier le 20 mai derrière la ligne de front pour se réorganiser. Il ne reste au régiment que 5 automitrailleuses et une vingtaine de side-cars[23].
Le 5 et 6 juin, il combat pour endiguer l'offensive allemande sur la Somme[24]. L'escadron de chars Hotchkiss (10 chars) rejoint son régiment le 7 juin après sa reconstitution à Montlhéry depuis le 15 mai[25]. Progressivement, le régiment se replie sur la Seine qu'il défend le 10 juin dans la région d'Elbeuf[26]. Puis après le 13 juin, le régiment se replie vers l'ouest. Il combat encore en Normandie[27] et la poignée d'hommes qui reste sera capturée le 18 juin à Saint-Fraimbault dans l'Orne[28].
L'insigne est initialement une reprise de celui du 22e escadron d'automitrailleuses (22e EAMC), un chevalier chargeant[3]. En octobre 1935, le 6e GAM nouvellement créé reprend les traditions 22e EAMC, dont son insigne, et un nouvel insigne propre au 3e GAM est dévoilé le . Il représente, sur une roue dentée, un hippogriffe portant un écu chargé d'une ancre de marine. La roue dentée représente la motorisation, l'hippogriffe fait référence à la chimère présente jusqu'en 1929 sur l'insigne d'un des escadrons d'automitrailleuses stationnés à Paris[29]. Enfin, l'ancre rappelle que les premiers équipages d'automitrailleuses étaient issus de la Marine[11].
↑ a et bFrançois Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 2 : L'AMR 35 Renault : ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », , 65 p. (ISBN2-915239-70-3), p. 15 & 28
↑ ab et cErik Barbanson, « Les AMR Schneider P16 au chevalier de Pierrefonds », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 86, , p. 60-62
↑Erik Barbanson, « 1935-1939 Le 6e GAM de Compiègne », Batailles & Blindés, Éditions Caraktère, no HS 3 « L'épopée du 6e GRDI », , p. 4 (ISSN1765-0828, présentation en ligne)
↑ a et bFernand Barrachet et François Vauvillier, « De Paris à Luxembourg, de Montcornet à la Seine : aux commandes d'une AMR 33 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 91, , p. 16-21
↑Pascal Danjou, L'automitrailleuse de découverte AMD 35 Panhard 178, Éditions du Barbotin, coll. « Trackstory » (no 2), (ISBN2-9520988-1-6), p. 13
↑ a et bFrançois Vauvillier, « La voiture de liaison tous terrains Laffly S 15 R 1934-40 », Histoire de guerre, blindés et matériel, Histoire & Collections, no 75, , p. 31
↑ a et bJacques Belle, « Près de 2 800 blindés perdus en 26 jours », Histoire de guerre, blindés et matériels, Histoire & Collections, no 133, , p. 38
↑Virginie Menvielle, « Dizy-le-Gros/La Ville-aux-Bois-les-Dizy : Le président de la République est venu commémorer les combats », La Thiérache, (lire en ligne)
François Vauvillier, Les automitrailleuses de reconnaissance, t. 1 : L'AMR 33 Renault : ses précurseurs, ses concurrentes et ses dérivés, Paris, Histoire & Collections, coll. « Les matériels de l'armée française », , 65 p. (ISBN2-915239-67-3)