Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Le canton de Mézel auquel appartient Châteauredon est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur les séismes historiques[7], et en zone 3 (risque modéré) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[8]. La commune de Châteauredon est également exposée à trois autres risques naturels[8] :
feu de forêt,
inondation (dans la vallée de l’Asse),
mouvement de terrain : la commune est presque entièrement concernée par un aléa moyen à fort[9].
La commune de Châteauredon est également exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[10]. La route nationale 85 et la départementale RD907 (ancienne route nationale 207) peuvent être empruntées par les transports routiers de marchandises dangereuses[11].
Le tremblement de terre qui a été ressenti de la manière la plus sensible dans la commune est celui du 19 juin 1984, avec une intensité macro-sismique de V sur l’échelle MSK et Aiglun pour épicentre[13].
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes au XVIe siècle (Castèl Redon). Le nom actuel est une francisation de l’occitan signifiant village fortifié, de forme ronde[14].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 869 mm, avec 6,5 jours de précipitations en janvier et 4,4 jours en juillet[15]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Digne les Bains », sur la commune de Digne-les-Bains à 9 km à vol d'oiseau[17], est de 12,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 681,2 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 42,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,8 °C, atteinte le [Note 1],[18],[19].
Au , Châteauredon est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[22].
Elle est située hors unité urbaine[23]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[23]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[24],[25].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (40,3 %), forêts (36,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (12,6 %), zones agricoles hétérogènes (10,3 %)[26].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Le sommet du Cousson était occupé par une communauté de bergers au VIIe siècle. En 1035, Almerad, le prêtre de cette communauté, fait don de la chapelle Saint-Michel de Cousson à l’abbaye Saint-Victor de Marseille[27].
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes au XIIIe siècle (Castrum Rotundum)[2]. L’ancien village est au lieu-dit Cornette, et s’est déplacé progressivement au pied du château[2],[28].
La communauté de Sueilles[2], Suye[29] ou Sullia, comptait 23 feux en 1315. Son église Saint-Martin relevait de l’abbaye Saint-Victor de Marseille, qui percevait les revenus qui y étaient attachés[28]. Elle est fortement dépeuplée par la crise du XIVe siècle (peste noire et guerre de Cent Ans) et annexée par celle de Châteauredon au XVe siècle[29]. Le fief correspondant est lui aussi réuni à celui de Châteauredon[28]. Les deux communautés relevaient de la viguerie de Digne[28].
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[30]. Pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiairean II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune change de nom pour Belair[31].
Comme de nombreuses communes du département, Châteauredon se dote d’une école bien avant les lois Jules Ferry : en 1863, elle possède déjà une école qui dispense une instruction primaire aux garçons, au chef-lieu[32]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni la loi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de 800 habitants[33], ni la première loi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à 500 habitants, ne concernent la commune[34] ; ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles de Châteauredon sont régulièrement scolarisées.
La Libération de Châteauredon est marquée par le passage d’une colonne de la 36e division d’infanterie (US), le matin du , venant de Riez et se dirigeant sur Digne via le col de l'Orme[36]. Cette colonne progresse presque sans opposition, mais à Châteauredon, elle est accrochée à l’endroit où la voie de chemin de fer traverse la route allant à Mézel. Au moment où la colonne blindée s’approche, les Allemands tirent de leurs positions surplombant la route. Ils décrochent ensuite vers le village où ils sont pris à partie par les canons des blindés. Certains sont faits prisonniers dans le village, d’autres dans la chapelle. D’autres se replient vers la Clue de Chabrières et engagent le combat avec des résistants[37].
Jusqu’au milieu du XXe siècle, la vigne était cultivée à Châteauredon. Le vin produit était destiné à l’autoconsommation. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[38].
D'azur à une tour ronde donjonnée de trois tourelles d'argent, la tour ouverte de sable, la tour et les tourelles ajourées de sable, le tout maçonné du même[39].
Détails
Le statut officiel du blason reste à déterminer.
Économie
Aperçu général
En 2009, la population active s’élevait à 55 personnes, dont 8 chômeurs[40]. Ces travailleurs sont majoritairement salariés (86 %)[41] et travaillent majoritairement hors de la commune (86 %)[41].
Agriculture
Fin 2010, le secteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait deux établissements agricoles actifs au sens de l’Insee (exploitants non professionnels inclus) et aucun emploi salarié[42].
Le nombre d’exploitations professionnelles, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est trop faible et couvert par le secret statistique, depuis 2000[43] ; il n’en restait que quatre en 1988[44].
L’olivier n’était pas présent dans la commune au début du XIXe siècle. Actuellement, il occupe quelques surfaces restreintes avec une oliveraie qui compte moins de 1000 pieds[45].
Industrie
Fin 2010, le secteur secondaire (industrie et construction) comptait cinq établissements, employant huit salariés[42]. La carrière de la Blache, exploitée par Negro[46], est un de ces établissements.
Activités de service
Fin 2010, le secteur tertiaire (commerces, services, administrations, secteur sanitaire et social et enseignement), comptait six établissements salariant deux personnes[42].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est peu importante pour la commune, avec moins d’un touriste accueilli par habitant[47]. La seule structure d’hébergement à finalité touristique de la commune était, en 2007, un hôtelnon classé[48],[49].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[54]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[55].
L’histoire démographique de Châteauredon, après la saignée des XIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début du XIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période se prolonge de 1831 à 1891. L’exode rural intervient tardivement, mais n’en provoque pas moins un mouvement de baisse de la population rapide et de longue durée. Dès 1921, la commune enregistre la perte de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1851[58]. Après une période de stabilisation dans l’après-Seconde Guerre mondiale, la population se remet à croître, triplant en un demi-siècle, et repassant au-dessus de ce niveau de 50 % du maximum historique.
Lieux et monuments
Un bâtiment imposant, résidence seigneuriale du XVIIe, domine le village et est appelée « château »[59]. La balustrade de l’escalier intérieur est en gypserie[60].
La chapelle Saint-Michel-de-Cousson est fondée en 1010 ou avant, et est consacrée par l’évêque de Digne et celui de Toulon. Son prieuré relevait de l’abbaye Saint-Victor de Marseille[28]. But de plusieurs pèlerinages[28], elle est restaurée en 1983 ; une sculpture mérovingienne est encastrée dans son mur extérieur[61]. Elle abrite un chancel, inscrit aux monuments historiques[62]. Son site exceptionnel (au bord d’un escarpement vertigineux, à 1 560 m d’altitude) en fait une des chapelles les plus signalées par les guides touristiques[63].
Les chapelles Saint-Jean-Baptiste-de-Cornette, dans le ravin du même nom proche du village, et Notre-Dame-des-Cornettes, sur un sommet au sud du village, sont en ruines[2],[28].
Hélène Vésian en collaboration avec Évelyne Falvard et Claude Gouron, Châteaux et bastides en Haute Provence aux XVIe siècle, XVIIe et XVIIIe siècles, Avignon, Aubanel, , 166 p. (ISBN2-7006-0145-9)
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